No Angels [PIers - Terminé]

En cette soirée, Virgile et Evelyn avaient deux grandes choses à fêter : la promotion de l’un et le divorce de l’une. Ceci dit, ils l’avaient déjà bien fêté récemment avec quelques petites doses de « sucrerie » mais autant fêté deux fois qu’une. En même temps, il fallait une raison pour faire la fête et s’amuser ?

Pour Evelyn, il y avait deux raisons supplémentaires. Deux bonnes raisons pour boire et se foutre une bonne brique en pleine figure pour oublier :
La première étant qu’elle venait tout juste de découvrir qu’elle s’était tapée par hasard le père et le fils sans savoir qu’ils avaient un lien de parenté et c’était sans savoir que le second était mineur. C’était aussi glauque que de savoir qu’elle l’avait avec les deux au même endroit en plus ? Sur son propre tapis ? Quel pourcentage que ça puisse arriver un jour ? Evelyn avait gagné le gros lot à la loterie !
La seconde raison était qu’ils étaient la veille de l’anniversaire de l’accident de voiture vécu … 8 ans plus tôt ! Accident dont Evelyn et sa sœur Irene avaient été victimes. Le temps passait très vite. Et de cet accident, Evelyn ne s’en était toujours pas remise. Jamais, sans doute, elle s’en remettrait. Il y avait des jours où elle vivait avec et des jours où le fardeau était bien trop lourd. Irene aurait eu 25 ans cette année si elle avait été en vie…

Dans ce bar, la fêtarde ne savait combien de verres elle avait déjà bus au côté de Virgile et Tony, et ni combien de verres elle s’était fait payée par des inconnus qui la draguaient. La soirée avançait, il était peut 2h ou 3h du matin. Evelyn se retrouva rapidement debout sur une table, musique en fond, entraînée et encouragée par la majorité des gens pour danser. Un mec qu’elle ne connaissait la rejoignit très vite derrière elle, la tenant par la taille. Même mieux, elle se collait à elle. C’était un petit chanceux car la robe qu’Evelyn portait, une des bretelles avait cédé, laissant alors découvrir une partie de sa poitrine, heureusement caché par un joli soutif rose.

Demain, il fêtait aussi un bien sinistre anniversaire, celui de la mort d'Irène. Cela faisait certes huit ans qu'elle était partie, mais à chaque fois qu'il pensait à sa cousine disparue, la douleur était toujours la. Moins vive qu'il y a quelques années c'est sûr. Mais c'est le genre de peine qui ne part jamais. Elle lui manquait toujours, c'est sûr. Des fois il se demandait ce qu'elle serait devenue si elle était toujours en vie, à quoi elle ressemblerait aussi.

Alors voilà, à force de ruminer ces pensées-la, Piers ne trouva pas le sommeil ce soir. Il traînait en caleçon chez lui, posé devant la télévision à regarder des conneries qui passaient. Ses pensées allaient aussi vers Evelyn. Si lui se sentait morose alors qu'est ce que ça devait être pour elle ? Elle qui était dans la voiture au moment ou Irène avait perdu la vie. Pire, au volant. Peut être que la jeune femme ne se pardonnera jamais. Pourtant ce n'était pas sa faute ….. D'ailleurs, que faisait-elle ? Pour le savoir il n'avait qu'à regarder son portable. Greg, son décidément nouveau pote, lui avait montré comment poser un traceur sur un portable grâce à une application et un petit bidouillage facile, comme ça il pourra toujours avoir Evelyn à l'oeil. Pratique. En fait ce soir était le premier qu'il allait l'utiliser. Ce genre de truc c'était vraiment juste au cas ou. Posé dans le canapé, il prit son portable et regarda un peu ce qu'il en était.

Elle se trouvait dans un bar, après vérification sur une carte du net. A force de traîner à New York, il avait repéré les coins qui étaient plus fréquentables que d'autres. Hors, la ou semblait se trouver Evelyn n'était pas de ces endroits ou il fait bon aller. D'abord il se dit qu'il ne pouvait quand même pas aller la ou elle se trouvait ça ferait trop limite stalker. Pourtant, après deux trois coups d'oeil à son portable il finit par se lever en pestant. Un petit saut la bas juste histoire de s'assurer qu'elle allait bien, ça ne coûtait rien. Même si tard dans la nuit. De tout de façon il ne dormait pas. Alors il se leva et alla mettre un jean et un tee shirt noir, des pompes, prit ses affaires et sorti.

Après un moment passé à suivre son portable, il se trouva devant un bar. Ouep, c'est bien ce qu'il se disait, pas le genre d'endroit fréquentable ! Evelyn était vraiment la dedans ? Vérifions. Piers entra donc dans cet endroit bizarre. Ses yeux sortirent de ses orbites quand il vit aussitôt Evelyn, en train de danser sur une table de manière ostentatoire, un type qui l'enlaçait par derrière, vulgairement … Et en plus des gens appréciaient le spectacle !

Alors mon mignon, on se sent seul ?

Piers lança un regard méprisant à la femme qui lui avait dit ces mots. Il prit congé d'elle sans tarder et se rapprocha de la table ou se trouvait Evelyn. Arrivé à sa hauteur il haussa la voix pour qu'elle l'entende :

Evelyn ! Descends de cette table tu es ridicule !

Euh … elle l'écoutait au moins ?

Evelyn était torchée ! Elle s’amusait, elle oubliait tout… Mais surtout, elle était loin de savoir ce qu’elle faisait. En dansant sur la table, le gars en question avait les mains à sa propre taille, son visage au creux de la jeune femme, et ses yeux zyeutaient sur sa poitrine à moitié à l’air.
Tiens, on l’appelait dans tout ce cirque ? Evelyn finit par apercevoir Piers au milieu de la foule. Son visage s’illumina.

Piers !

Evelyn finit par de détacher du mec derrière elle, enfin, celui-ci la tenait toujours par la taille. La jeune femme se pencha en avant pour tendre la main vers Piers.

Montes ! Viens danser avec moi !

En fait, si ce n’était pas une grosse erreur de sa part pour qu’elle se retrouve à moitié dans les bras de son cousin ! Enfin, sur le coup, elle ne savait si elle était tombée, ou si c’était Piers qui l’avait récupéré. Elle avait manqué un morceau dans sa tête… Tout en basculant en avant, elle lâcha un cri de surprise mais cela ne l’empêcha pas de rire débilement, par la suite.

T'as de sacrés biscottos !

Hey, pour la récupérer ainsi, ou pour la rattraper, son cousin était trop fort! Vraiment! En tout cas, c'était trop drôle!

Tu tombes bien, Piers ! Je vais pouvoir te montrer mes amis !

D’ailleurs, elle cherchait à pointer quelque part pour les montrer mais elle les cherchait désespérément du regard. Elle ne les trouvait pas encore.

Bien ! Au moins elle l'avait reconnu et entendu ! Mais elle ne semblait pas perturbée par sa présence, c'est comme si c'était tout à fait normal qu'il l'ait retrouvée au milieu de la nuit totalement bourrée à se faire tripoter par un mec sur une table. L'histoire se répétait-elle ? Ça craint. Hé non il n'allait pas se joindre à la partie ! Non mais ce serait glauque de prendre Evelyn en sandwich avec cet autre mec ! Elle était bourrée y'a pas moyen.

Evelyn, hors de question de monter la dessus !

Aller lui dire ça de tout de façon …. Elle n'entendait rien, c'était comme pisser dans un violon que de vouloir la raisonner on dirait. Et la voilà qui se vautrait sur lui en voulant le faire monter ! Non, elle ne s'était pas jetée dans ses bras elle s'était bien cassé la figure oui ! Mais elle était visiblement bourrée alors difficile pour elle de faire la différence. Bien sûr, Piers la récupéra au vol, manquerait plus qu'elle se fasse mal tiens.

Euh Evelyn ….youhou!

Peine perdue, la jeune femme parlait déjà de le présenter à ses amis ! Ses amis, genre de vrais amis ? Qui étaient venus avec elle pour picoler et la laisser faire ou des amis genre des personnes rencontrées à l'instant ? Qu'importe ….

Oh oui présente moi à tes amis que je leur dise ma manière de penser ….

Pour pervertir et débaucher ainsi sa cousine …. Mais il entendait le type qui était sur la table avec Evelyn vouloir revenir à la charge, descendu de la table.

Hé ma belle m'abandonne pas !

Option 1 : se retourner et lui en coller une. Option 2 : lui faire peur. Option 3 : tentative de dissuasion en parlant comme des êtres civilisés.
Tous ces choix semblaient fort attrayants !

Oui, elle s’appelait effectivement « Evelyn », ni Eve, ni Evy. Pas que la jeune femme percutait dans la manière dont il l’appelait, comme si c’était mauvais signe ou quelque chose n’allait pas. Pour elle, tout allait bien ! Elle pétait la forme ! Et voulait même inviter Piers à la party.

Ils sont…

Tiens, Evelyn les voyait ! Ces deux amis, Virgile et Tony, étaient au bar en train de faire un concours. Ils étaient partis dans leur délire avec leurs nombreux verres devant eux.

Là-bas ! lâcha-t-elle pointant du doigt, puis appela : Virgile !

Comme si celui-ci pouvait l’entendre parmi tout ce cirque ! Evelyn voulut se séparer des bras de Piers pour aller rejoindre ses amis mais il semblerait qu’elle n’allait pas arriver au bout. Le fait qu’elle soit descendue du piedestal décevait les personnes qui profitaient du spectacle, et prioritairement celui qui était sur la table. Celui-ci, toujours sur la table, fit à Piers :

Désolé mec ! Je sais qu’elle est bonne mais tu peux la lâcher ? J’étais prem’s !

Mais remarquant que Piers n'était pas prêt à la lâcher... Si cet inconnu savait à qui il s'adressait, il ne savait pas qu'il se foutait dans la merde tout seul.

Bon ledit Virgile ne réagit pas du tout, occupé à ce concours de beuverie. Et c'était ça ses potes ? Mais quelle misère …. Piers se dit qu'il avait vraiment bien fait de venir voir ce qu'il en était ce soir, ou est ce qu'elle traînait.

Evelyn tu crois pas que t'as assez fait la fête ce soir ?

D'ailleurs ils fêtaient quelque chose ? Aucune idée … Nous disions donc que le mec qui dansait avec Evelyn tout à l'heure n'avait pas lâché l'affaire. Piers regarda le type, l'air de dire : ah ouais, dis m'en tant ! Il se retourna entièrement vers lui et contracta les muscles de ses bras, énervé. Le type qui traitait sa cousine de bonne ! Non mais ! Et il croyait vraiment être la le premier ? Alors la, Piers était de toute la ville LE prem's ! Il se rapprocha de lui et l'agrippa au col fermement.

L'approche pas connard ou tu va savoir quelle taille tu fais une tête en moins.

Ce type sentait l'alcool, c'est sûr, mais il ne semblait pas être bourré pour autant. Peut importe, il le relâcha en le poussant en arrière. Piers se retourna ensuite vers sa cousine.

De l'autre coté de la salle, Virgile et Tony avaient terminé leur concours de boisson. Ce fut serré mais Virgile l'emporta. Victorieux, il se leva poing en l'air, manquant de se casser la figure au passage. Mais il se rattrapa de justesse. Pas comme Tony qui lui avait laissé sa tête tomber sur la table.

Hey, je m’amuse !

Non, Evelyn n’en avait pas assez. Il ne voyait pas qu’elle s’éclatait ? Qu’elle était heureuse en ce moment même ? Non ? Piers n’était pas heureux pour elle ? De l’avoir aussi joyeuse, souriante ? Nan ? Pour une fois qu’elle oubliait ses soucis ! Qu’elle ne pensait pas à Irene, à cet incident, tout ça ? Hein ?

Si sa famille la voyait ainsi, ils se prendraient une bonne corde et se pendrait sur le champs. Même mieux, son oncle Jack se retournerait dans sa tombe. Lui, qui avait tant cherché à ce qu’elle ne sombre pas, Evelyn en peu de temps, en une année, il avait suffi d’une seule pichenette pour qu’elle tombe dans le côté obscur.

Laisses-le tranquille !

Evelyn était carrément à milles lieues d’ici, ne réalisant pas la gravité de tout ça. Enfin, il n’y avait rien de grave, après tout, non ? En tout cas, les gens autour d’eux remarquant que plus rien n’allait se passer, abandonnaient, revenant à leur activité normale.

Allez viens !

Evelyn entraîna son cousin alors vers le comptoir où Virgile et Tony s’amusaient. D’ailleurs, ces deux-là en tenaient une bonne couche.

Hey, vous ne m’avez pas entendu, les gars ? Je vous présente Piers, mon cousin…

Puis s'adressant à Piers :

Voila Virg et lui, Tony! Les deux copains!

Merveilleux voilà qu'il allait faire connaissance avec les nouveaux amis d'Evelyn. Mais c'était quoi ce duo de bras cassés ?

Salut Piers ! C'est moi, Virgile l'copain !

Piers regarda ce blondinet le saluer, bougeant de manière inquiétante. On aurait dit qu'il était prêt à s'effondrer au sol à tout moment. Tony lui, tourna juste la tête de coté pour le regarder. Lui, il était déjà dans un autre monde. Piers devait halluciner, c'était pas possible. Evelyn ne pouvait pas être la, bourrée à danser sur une table de manière vulgaire accompagnée de deux ivrognes ! C'était sa sa vie depuis qu'elle était à New York ? Bon, ça suffisait ces conneries. Il se tourna vers Evelyn et lui dit :

Bon Evelyn, je te ramène chez toi.

Et pas de discussion ! Oh, il n'avait même plus calculé qu'elle avait son soutien gorge à moitié à l'air. … Il leva les mains vers elle pour remettre en place ses vêtements. Il ne fut pas gêné de la proximité de ses mains avec la poitrine d'Evelyn, il était plus urgent de la rhabiller. C'est pas comme si la moitié des mecs ici présents étaient en train de baver sur son décolleté généreux.

Non mais range moi ça !

Héééééé Evyyyy y'a ton cousin qui te tripote les nibards !

Ce fut le blondinet qui dit ces mots. Piers posa les yeux sur lui. Cet imbécile heureux n'en n'avait pas assez bu puisqu'il se baladait maintenant avec le reste d'une bouteille à la main. Comment Evelyn pouvait traîner avec des types pareils ?

Les présentations étaient faites ! Evelyn présentait enfin Piers à ses deux meilleurs potes et vice-versa. Bref, cela ne semblait pas trop plaire à Piers.

Mais… tu veux déjà rentrer ? Mais mais… on n’a pas fini !

Mais pas du tout ! Piers venait tout juste de la retrouver. Pourquoi ne devraient-ils pas tous faire la fête !

Tu viens tout juste d’arriver !

C’était vrai ! Mais quel gâchis ! Piers pourrait profiter du spectacle, s’amuser avec elle. Franchement, son cousin n’était pas drôle sur ce coup. En plus, c’était Virgile qui lui fit remarquer que son cousin était en train de … quoi ? la rhabiller ? Merde, elle avait les seins à l’air ? Pfff, trop bourrée pour s’en préoccuper !

Ah ouais…

Elle regardait les mains de Piers sur elle, en mode normal ou what the fuck…

Pourquoi j'avais le sein à l'air?

Strip-tease général ! Tout allait bien quoi!

Je te paye un verre, Piers ? insista Evy, puis celle-ci se tourna vers le barman et l'appela : Barman, tournée générale !

Face à Piers, elle essaya de rester debout sur ses pauvres talons aiguilles...

Arh, j'ai mon pied qui me fait mal!

Elle essaya de plier sa jambe en arrière, histoire d'enlever sa chaussure.

Elle n'était pas du tout partante pour s'en aller de la c'est sûr ! Désespérante cette fille ! Pourtant Piers n'abandonnait pas. C'était bien pour ça qu'il était venu jusqu'ici à New York pour la retrouver. Pas seulement pour prendre de ses nouvelles, mais bien pour veiller sur elle. Et pas pour qu'elle invite tout le monde à une tournée dans un bar pourri !

Non Eve non …..

Raaah c'est pas vrai, cette fille était désespérante ! Bah tiens tu m'étonne qu'elle ait mal aux pieds ! A force de danser comme ça …. Bon. Aux grands mots les grands remèdes ! Il se rapprocha d'elle et passa un bras derrière ses genoux et l'autre derrière ses épaules et hop ! Il souleva Evelyn, tout en faisant au moins gaffe que personne ne puisse voir sous robe.

Maintenant ça suffit les conneries je te ramène à la maison !

Eeeeeeeeh repose ma copine par terre … J'te préviens j'suis un fou !

C'était Virgile qui s'était rapproché d'eux, mais pas bien convainquant. Autant dire que Piers ne prit pas en considération ses paroles. Il se dirigea alors vers la sortie, Evelyn dans les bras. Elle avait payé sa consommation ? Si ce n'était pas le cas ses potes payeront pour elle, c'était pas son soucis. Bon, l'emmener chez elle ou chez lui ? Il opta pour la seconde option. Déja parce qu'il ne saurait pas aller chez elle depuis la ou il était, et ensuite ce serait peut être plus judicieux.

Quoi, non ? Piers venait comme ça, il se permettait de débarquer pour casser l’ambiance ! Franchement, son cousin n’était pas drôle là. Vraiment pas drôle du tout ! En voulant enlever sa chaussure, Evelyn ne vit rien venir, c’était que Piers se mit à la porter. Evy poussa un léger cri de surprise. Comme elle crut tomber, elle posa sa main contre son épaule.

Mais t’es pas drôle ! Reposes-moi à terre !

Cela servait-il de lutter contre son cousin ? Piers l’embarquait carrément. Par dessus l’épaule de Piers, Evelyn regarda Virgile.

Je t’appelle, mon chou !

Si elle n’oubliait pas de l’appeler, car bourrée comme elle était, ça risquait d’être difficile. Elle posa une bise au bout de ses doigts et souffla dessus pour l’envoyer aux garçons ! Peu de temps après, ni une ni deux, Evelyn se retrouva dans la voiture de Piers, côté passager. L’une des bretelles de sa robe se faisait encore la malle sur son épaule mais c’était moins grave que le spectacle donné précédemment dans le bar. Cela dit, cela ne servit à rien de chercher à s’enfuir puisque malin comme il était, il lui attachait la ceinture.

Tu as mis du parfum ? Tu sens bon, cousin !

Elle en profita pour entourer son cou de ses bras pour embrasser la joue de son cousin. De peu, s’il avait tourné la tête un peu plus vers elle, elle l’aurait embrassé sur les lèvres sans le vouloir.

Piers s’écarta d’elle. Non, elle ne risquait pas de bouger de là où elle était. Bon, elle allait les enlever ses chaussures !? Elle les enleva et se retrouva pieds nus dans la voiture. Elle ne sut vraiment où Piers l’emmenait. D’un coup, elle avait perdu toute son énergie, elle était à moitié en train de comater. Arrivés devant l'immeuble de Piers, la voiture était en arrêt. Le temps que Piers fasse le tour pour lui ouvrir la portière, Evelyn ne se sentait vraiment pas bien, elle avait un haut-le-coeur.. La portière ouverte et sa ceinture détachée, Evelyn se leva, sortant de la voiture. Elle avait du mal à tenir debout... Mais ce n'était plus la question : elle ne put s'empêcher de vomir... et ce, sur Piers.

Non, il n'était pas drôle ! Désolé ce soir Piers n'était pas en mode comique. C'est que de voir sa cousine dans un tel état n'était pas un truc qu'il appréciait. En tout cas elle sera dans un sale état demain matin c'est sûr !

Oui oui tu le rappellera ….

Si elle oublie pas d'ici la ! Elle se permit de faire une sortie en fanfare avant qu'il ne l'embarque dans sa voiture et y entre à son tour.
Pendant qu'il attachait la ceinture autour d'Evelyn, celle-ci continuait à raconter des conneries. Du parfum ? Non il s'était douché ce soir, enfin hier soir, pensant dormir … Non elle débloquait juste. Au moins elle avait l'accueil joyeux ! Très joyeux même ! Il préférait quand même que ce soit lui qu'elle enlace et embrasse la joue qu'un inconnu mal intentionné …. Et il ne pensait pas non plus à profiter de la situation ! De sa cousine en plus … Sérieux …
Une fois qu'elle était attachée, il mit le contact et fit le trajet jusqu'à chez lui sans encombre, laissant Evelyn se mettre à l'aise. Arrivés au bas de son immeuble, Piers gara la voiture et en sortit pour aller aider sa cousine à sortir de son coté. Elle semblait moins gaie que tout à l'heure !

Eve, ça va ?

La réponse, il ne tarda pas à la recevoir, et ce en plein sur son tee shirt ! Forcément il eu un mouvement de recul, mais cela n'empêcha pas Evelyn de baptiser son haut. Erk ….

Aller suis-moi ….

Elle avait besoin de vomir visiblement, alors évitons qu'il lui serve de cible. Il l'entraîna à sa suite, passant un bras autour d'elle pour la soutenir. Ils prirent l'ascenseur pour se rendre à l'étage ou il vivait, et arriver jusqu'à son appartement. Une fois à l'intérieur, Piers retira son tee shirt, peu désireux de garder le vomi d'Evelyn sur lui. Il posa ses mains sur ses épaules, un bras derrière elle pour pouvoir la guider :

Viens, la salle de bains est par la.

Par ici le vomi ! Ah on est glamour ce soir !

Si ça allait ? A merveille ! Tellement à merveille qu’elle s’était mise à vomir. Charmant !

Oups !

Enfin oups, avec un petit rire rigolo. C’était que c’était drôle tout ça. Enfin bon, ça ne dura pas trop longtemps. Après tout, Piers ne semblait pas avoir d’humour pour la soirée. Il gâchait tout, sérieux ! Pourquoi il était venu à New York ? Si c’était pour lui gâcher sa joie, autant qu’il s’en aille de suite !

Entrant dans le bâtiment, Evelyn était soutenue par Piers. Sans, pas sûr qu’elle aurait marché bien droit, même sans chaussures. Ces derniers étaient restés dans la voiture. Enfin à l’intérieur de l’appartement, Evelyn posa des questions idiotes :

On est où ? On est chez qui ?

Ah, ils allaient dans la salle de bain ? Evelyn suivit les ordres, elle entra donc dans la salle de bain.

On va prendre une douche ?

Ouais ! Une douche ! Une douche ! Elle essaya de s’attaquer à la fermeture éclaire de robe, derrière elle, histoire d’enlever celle-ci. Oui, elle pensait à une douche complétement, rien de plus ! Piers avait enlevé son tee-shirt alors forcément, comment voulez-vous qu’elle pense à autre chose ? Le pire, c'est que la fermeture éclaire ne résista pas du tout.

On est chez moi Evelyn, t'en fais pas.

Elle était entre de bonnes mains. Meilleures que celles de ses potes bourrés! Une douche ? Pourquoi prendre une douche ? Non s'il l'avait amenée ici c'était juste pour qu'elle vomisse sans tâcher quoi que ce soit. Ou plutôt qui que ce soit. Et bien non madame avait décidé de se doucher !

Mais ….

Non Evelyn fut plus rapide. Il ne pensait pas que dans cet état elle serait capable d'ouvrir la fermeture éclair de sa robe ! Piers se pinça l'arrête de son nez, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire d'elle ! Désespérant ! Quoiqu'une douche la calmera peut être ? Pour lui ça marchait en tout cas. Alors il se reprit, et se rapprocha d'elle pour lui retirer sa robe. C'est pas comme si elle se barrait depuis tout à l'heure de tout de façon.

Tu va prendre une bonne douche fraîche, ça te remettra peut être les idées en place.

Lui non, ça va, pas besoin. La robe attérit au sol laissant Evelyn en sous vêtements. Ok, c'est sa cousine et compagnie, mais il ne pensait pas qu'il aurait du mal à ne pas descendre son regard plus bas. Bon, il avait une bourrée sur les bras. Il la poussa alors gentiment dans la douche :

Aller, ça te fera du bien !

Et non il n'était pas question qu'il lui retire ses sous vêtements ! Plutôt se couper la main que d'y toucher !

Ah, c’était chez lui ? Ben pourquoi ça ne serait pas chez lui ? Après tout, ça aurait pu être chez un inconnu ! Mais non, elle était trop bourrée pour réfléchir ou pour avoir une parole censée. La jeune Evelyn était complétement à l’Ouest ! Qui pourrait penser que la salle de bain, ça serait plus pratique pour aller vomir ? Non Madame voulait une douche !

Sa robe ne fit pas long feu. Elle se retrouva au sol ! Evelyn se retrouva en sous-vêtements roses. Bon, ce n’était pas comme si Piers ne l’avait jamais vu en maillot de bain de toutes les manières. Evelyn entra dans la cabine de douche… en espérant qu’elle ne se casse pas la gueule au passage. Ca allait, elle s’était rattrapée à la cabine donc tout roulait. Ouf ! Enfin à l’intérieur, elle essaya de tourner les boutons mais impossible ! Trop dur pour elle, du moins dans son état !

Mais… tournes, voyons !

Pfff, c’était nul ça ! Pourquoi ça ne voulait pas tourner ce machin, truc bidule ! En fait, tout le monde était contre elle ? C’était une manipulation ! Une machination ! Un complot !

Piers ! Ta douche marche paaaaaaaaaaaaas !

Et ce fut au moment où Piers entra dans la cabine de douche que...

Ah, si ça marche!

Ô miracle! N'empêche, il en fallait peu pour Evelyn soit émerveiller.

Pourquoi est ce que Piers avait pu penser qu'Evelyn pourrait prendre une douche tranquillement sans faire tout un drame ? Il devait vraiment arrêter de croire aux miracles un jour. Joyeusement, Evelyn tentait de faire fonctionner tout ça, sans grand succès. Désespéré, Piers se résolu à aller l'aider. Sinon ils y seront encore demain.

Attends laisse-moi …

Le Faire qui aurait du venir ne vint pas. Puisque sa cousine avait trouvé le moyen de faire fonctionner la douche au moment ou il entrait, l'arrosant copieusement.

Merde !

C'était pas pour lui la douche, c'était pour Evelyn ! Oh non il avait son portable dans le pantalon ! Ni une ni deux, il le retira et le sortit de la douche pour limiter les dégâts, restant en boxer. C'est lui ou la situation était … bizarre ? D'ou Evelyn et lui se retrouvaient comme ça en sous vêtements dans une douche ? Quelle soirée …. Bon, on disait, la douche c'était pas pour lui. Il dirigea alors l'eau vers sa cousine.

Aller c'est pour toi la douche, pas pour moi !

Il disait ça, mais il était bien trempé !

Vraiment, ce n’était pas fait exprès cette histoire de douche ! Il fallait vraiment que le moment où elle y arrive, elle arrose son propre cousin… Ils avaient l’air très malin, ou n’était-ce Evelyn qui avait l’air très maligne ! Il n’y avait rien de mieux pour l’amuser quelque peu tout ça.

Froiiid !

Rien de plus désagréable, en fait. Peut-être si. Bon, ils allaient y arriver, non dans tout ça ? Comme l’eau prit une meilleure température, c’était mieux. De sentir l’eau sur sa peau lui fit du bien.

Merci Piers, t’es un amour !

C’était trop vrai ! Et d’ailleurs, quand Piers avait arrêté de régler l’eau, Evelyn prit les poignets de Piers pour se l’entourer autour d’elle-même, histoire d’avoir son câlin du jour, ou plutôt sentir Piers contre elle, un instant…

Puis laissant son cousin s’en aller, toujours dans sa petite démence du jour, c’était que son soutif commençait à la gêner tout ça. C’était chiant ! Elle décida alors de l’enlever, alors elle partit pour le dégrafer, et ce, c’était sans se préoccuper si Piers était encore là.

Peut-être que ca avait eu l’effet de le faire partir en courant, ou plutôt chercher des affaires de rechange. Oh sans aucun doute, elle en aura bien besoin ! Quand elle se retrouva seule, elle se glissa au sol, s’asseyant contre le mur. Elle ne tenait plus debout, et se recroquevilla sur elle –même… L’envie de dormir la prenait. Un bon petit lit serait vraiment pas mal. L’eau coulait toujours.

Ça, il devait être l'amour du siècle pour faire tout ça ! Mais c'était normal de veiller à ce qu'il ne lui arrive la non ? Pas que c'était son rôle ou quoi que ce soit, mais cela lui semblait naturel. Tout autant lorsqu'elle lui prit ses poignets pour qu'il l'enlace. Outre le contexte bizarre, cette étreinte ne le dérangea pas. Et de tout de façon elle était bourrée, elle ne savait plus trop ce qu'elle faisait.

Une fois qu'elle le libéra, il sortit de la pour se sécher. Il n'avait pas besoin de douche. Il se sécha vite fait avant de se changer, un simple jogging, en guise de pyjama ce sera parfait. D'ailleurs en parlant de pyjama il allait en falloir un à sa cousine non ? Il alla récupérer un tee shirt à lui dans lequel elle nagera sûrement. Cela fera l'affaire. Il retourna ensuite dans la salle de bains pour vérifier que tout allait bien. Il vit alors la silhouette d'Evelyn plus bas qu'avant.

Evelyn ?

Pas de réponse ? Elle était morte ? Non arrêtons les conneries. Il ouvrit la cabine et la découvrit recroquevillée dans un coin. Elle semblait somnoler. Piers stoppa alors l'eau, et prit une serviette. Le brun retourna ensuite vers elle et s'avança vers elle pour la relever doucement.

Oh …

Il n'avait pas vu qu'entre temps elle avait retiré son soutien gorge. C'est lui ou cette soirée était très louche ? D'un coté il préférait que ce soit lui qui soit dans cette situation qu'un autre. Et toujours pas pour en profiter on vous dit ! Il l'enveloppa dans la serviette et la posa sur les toilettes, dont la cuvette était baissée naturellement pour la frictionner et la sécher. Lorsque cela fut fait, il retira la serviette et prit le tee shirt qu'il avait prit. Piers le passa sans problème par sa tête et joua à la poupée pour lui faire passer ses bras dans les manches. Et voilà nickel ! Ah euh … Restait un dernier truc … Sa petite culotte était trempée …

Euh Evelyn, tu arrives à retirer ta … culotte ?

Il n'allait pas lui foutre sa main à cet endroit ! Si ?

Bon, pour sûr, Evelyn venait de passer dans un autre état : un état très zombéique ! Elle ne luttait pas, se laissait complétement faire… Complétement molle, le regard pratiquement vide. Tout allait nickel ! C’était à savoir si elle se rendait compte que Piers venait de la récupérer pour la faire asseoir sur les toilettes, histoire de la sécher et lui enfiler un haut de pyjama, un tee-shirt qui serait bien trop grande pour elle. D’ailleurs, son cousin portait un jogging, restant torse nu. Pas qu’Evelyn avait son regard vide fixé sur son magnifique torse mais presque… Piers finit par lui parler, la sortant de sa somnolence.

Quoi ?

Sa culotte ? C’était que c’était la seule chose qui restait mouillée sur elle, excepté ses cheveux qui n’étaient pas totalement secs non plus ! Elle devait avoir une de ces tronches, surtout qu’elle s’était maquillée pour la soirée.

Ma culotte… Be… bien sûr !

Elle baissa son regard, elle avait son tee-shirt sur elle, elle le souleva légèrement, histoire de savoir où était sa culotte… Bon, il ne fallait pas être une lumière non plus mais elle était bourrée… Elle mit ses mains de part et d'autre du tissu, mais elle était loin d'être efficace dans ses propres gestes. Besoin d'aide ? Non pas du tout...

Piers se facepalma en voyant Evelyn autant galérer à trouver ou était sa petite culotte. Non mais sérieusement ? Prit de pitié, il se dit qu'il y avait des moments comme ça ou quand il fallait y aller, fallait y aller. Il s'accroupit devant elle et passa ses mains sous le tee shirt qu'elle portait, qui lui faisait plus une robe qu'autre chose. Le brun prit son courage à deux mains pendant que les siennes trouvaient sans peine le tissu trempé de la jeune femme. Oh mon dieu cette phrase était encore pire dite à voix haute !

Je suis en train de retirer la culotte trempée de ma cousine … Mon dieu tuez-moi !

Si la mémoire sélective existait, faites qu'elle lui fasse oublier ce moment ! Il retira alors le tissu et le fit glisser le long de ses jambes avant de le poser dans un coin histoire que ça sèche. Bon, il y était arrivé. Il se redressa et jeta un coup d'oeil à Evelyn. Ah elle était bien ! Les cheveux humides, le maquillage qui n'avait pas résisté à certains endroits … Mais il n'avait pas de démaquillant. Tant pis.

Aller, au lit !

Il passa ensuite ses mains sous les aisselles de la jeune femme pour la relever. Il l'aida à tenir à peu près debout, chose qu'elle faisait aussi bien qu'un sac à patates en fait. Heureusement, son appartement n'était pas bien grand et ils n'avait pas à aller loin pour trouver la chambre. La dedans, il posa Evelyn et l'incita à s'allonger pendant qu'il rabattait le drap sur elle.

Et maintenant, s'il te plaît, dors !

Et oublie un peu tout ce qui vient de se passer ce serait sympa. Lui, il allait dormir sur le canapé, laissant à Evelyn le lit. Il allait juste lui ramener une bassine, si jamais l'envie de vomir lui prenait.

Evelyn était vraiment à côté de la plaque. Un énorme dodo et tout sera oublié. Ou presque… La jeune femme ne sut comment elle avait pu se retrouver dans un lit, celui de Piers. Elle ne lutta pas parce qu’elle avait véritablement envie de dormir, c’était le coup de moue.

Elle me manque… souffla-t-elle quand Piers rabattait la couverture sur elle.

Bon, il ne fallait pas chercher loin pour savoir de qui elle parlait… et surtout chercher la plus grande raison de sa soûlerie du soir. Irene. Tout simplement. Cela la hantait toujours cet accident. Elle ne pouvait pas oublier. Elle ne pouvait pas laisser ça derrière elle, non. C’était impossible…

Restes avec moi….

Elle tendit le bras pour qu’il reste avec elle mais bon, elle n’avait vraiment plus la force de quoique ce soit. Elle ferma doucement les yeux mais tout juste avant, elle ne put s’empêcher de murmurer un « je t’aime, Castiel !»…

Evelyn dormit profondément jusqu’à se réveiller jusqu’à pas d’heures… En se réveillant, elle sursauta d’un coup car elle ne reconnaissait rien du tout… et oh sa tête. Des marteaux-piqueurs étaient en train de lui fusiller les neurones.

Le visage de Piers fut recouvert d'un voile de tristesse. Il su de suite de qui elle parlait. Aujourd'hui on fêtait un anniversaire bien triste.

A moi aussi.

A tout le monde en fait. Alors qu'il allait sortir d'ici, il vit le bras d'Evelyn se tendre vers lui, demandant à rester avec elle. Bon, ça il pouvait faire. Si elle ne lui vomissait pas dessus pendant son sommeil il ne devrait pas y avoir de problème. Alors il fit le tour du lit et alla se coucher de l'autre coté. Il pu entendre alors Evelyn murmurer une petite déclaration d'amour envers un dénommé Castiel. Drôle de nom. C'était celui de son mari ? Piers tourna dans le lit le visage vers elle, la regardant s'endormir. Il fit de son mieux pour ne pas penser à cette petite douleur, la, dans sa poitrine. Le sommeil eu finalement raison de lui.

Il fit alors un drôle de rêve ou il retrouvait Evelyn, prise en sandwich entre le type qu'il avait vu chez elle, son mari, et Virgile, le drôle de type bourré. Il n'était même pas sûr de ce qu'ils faisaient en fait sous la douche. Pas se laver, c'est sûr …. Ce furent les gesticulation d'Evelyn qui le réveillèrent. Il ouvrit un œil, se rappelant malgré lui parfaitement des evenements de la veille. Même les moins glorieux. Zut …. Avec le temps il arrivera à oublier tous ces détails. Espérons le. Bien, voyons voir comment allait notre fêtarde!

Tu es réveillée ?

Piers se redressa dans le lit le drap tombant devant lui, pour jeter un œil à Evelyn. Ah oui elle semblait réveillée !

Evelyn se réveillait normalement, comme un matin où elle se réveillait avec une belle gueule de bois. Elle entendit évidemment une voix près d’elle qui lui demandait si elle était réveillée… Le temps qu’elle émerge…

Moui….

Merde, elle avait emmené qui dans son lit ? Avec qui elle avait couché ? Et la, peur bleue ! Réalisant que c’était…

Piers ?

Elle fit les gros yeux. Oui, elle était surprise. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Sur le coup, Evelyn ne put s’empêcher de hurler ! Elle sortit du lit et tout en sortant du lit, il fallait qu’elle se casse la gueule par terre. Aie. Evelyn baissa le regard sur elle-même, elle pouvait remarquer qu’elle était habillée d’un simple tee-shirt qui n’était pas à elle. Elle se leva d’un bond, pour s’asseoir sur le sol et remarquant Piers dans le lit, penché vers elle, non elle ne rêvait pas. Oh merde ! Elle ne se leva pas mais elle prit un mouvement de recul par terre pour se plaquer, s’adosser au mur.

Putain, il s’est passé quoi ?

En plus, en levant les yeux, ce n’était pas sa chambre. Ni celle de Virgile. Ni… Elle était où ? Chez Piers ? Mais comment elle avait fait pour atterrir ici ? C’était parti pour un petit moment d’angoisse ! Ah la migraine la menaçait. Elle passa une main à la tête, fermant un instant les yeux… Elle rouvrit les yeux et fixa Piers. Il était encore là… Elle ne rêvait pas. Non, il était bel et bien là… Elle allait criser. Non, elle crisait déjà. Sa respiration se saccadait. Déjà qu’elle ne savait pas ce qu’il s’était passé la veille, c’était le gros trou noir.

Oh mon dieu ! Oh mon dieu!

Ca allait aller ! ... En fait, non!

Piers ne comprit pas pourquoi Evelyn réagit de la sorte, à hurler comme si elle avait vu le diable en personne. Il la vit se rétamer lamentablement sur le sol en voulant .. fuir ? Fuir quoi ? Lui ? Sympa.
Euh, Piers ne comprenait pas trop pourquoi une telle réaction. N'aurait elle pas dû être rassurée en le voyant lui, son cousin, plutôt qu'un inconnu ? A moins que … A moins qu'elle était en train de s'imaginer qu'ils s'étaient envoyés en l'air ? Sérieux ? Elle débloquait pas mal la p'tite Evelyn !

Quoi tu crois quoi ? Qu'on a fait des choses inavouables que la morale réprouve ?

Ok y'avait plus de gens qui faisaient ça entre cousins qu'on ne peut le croire, mais tout de même … eux ? Aller allons la rassurer un peu. Il quitta le lit et se rapprocha d'elle pour s'agenouiller à coté d'Evelyn.

Hé … Evelyn … C'est moi, Piers, ton cousin. Sois rassurée il ne s'est rien passé.

Dans le sens ou non, ils n'avaient pas couché ensemble ! Mais elle vivait dans quel monde pour s'imaginer des choses pareilles ? Allez savoir. Pourtant c'était un petit mensonge quand il disait qu'il ne s'était rien passé.

Bon j'avoue, il s'est quand même passé des trucs entre toi qui me vomit dessus ou ne sait plus comment retirer tes fringues.

Si on exclue le p'tit traumatisme qu'eu Piers au moment de retirer la culotte d'Evelyn, tout s'était très bien passé bien sûr et ce fut très drôle ! Tout comme ce moment ou elle lui avait mit ses bras autour d'elle pour l'enlacer sous la douche, le fait qu'il l'ait vue trempée juste vêtue d'une culotte …. Euh … Non, cette pensée la était censée le dégoûter ou lui faire peur ! Pas réveiller son entre jambes ! Bordel ! Mettons ça sur le compte du matin, voilà.

Quoi ? Qu’est-ce qu’il voulait qu’elle croit ? C’était lui qui vient tout juste de se prendre une gueule de bois, et qui se réveille au petit matin en mode Azheimer ? Non !

Mais qu’est-ce que je fous là ?

Il y avait de quoi paniquer, non ? Dans son idée, il n’y avait pas Piers sur le tableau ! Et il était censé l’aider là ? Evelyn aimerait se fusiller sur place. Tellement elle paniquait sur le coup, qu’elle en tremblait. Son cousin s’était rapproché et agenouillé à côté d’elle, histoire de la rassurer… Bon, s’ils n’étaient rien passé, tant mieux ! Bon en fait si apparemment, il y avait une histoire de retirer les fringues ? C’était tendancieux ! Très tendancieux et c’était sensé la rassurer ???

Je t’ai vomi dessus ?

C’était tout ce qu’elle avait trouvé à dire.

Il s’est passé quoi hier ?... Comment … ?

Comment il l’avait retrouvé d’ailleurs ? Pourquoi ? Elle avait tellement de questions à poser. Elle ferma un instant ses yeux.

J’ai mal au crâne.

Une chose à dire : c’était le meilleur réveil du siècle ! Ca devait être nerveux mais elle en tremblait toujours.