C'est toi Liam ?

Aujourd’hui j’avais passé la journée au garage. J’étais penchée sur la voiture d’Evelyne. Je l’avais rencontrée avant-hier. Cette femme était sublime. J’avais dû me comporter bizarrement avec elle et pourtant elle avait acceptée… Elle avait acceptée de me revoir. Nous avions échangés nos numéros. Et hier soir j’avais appris qu’elle habitait en face de chez moi. Par qui ? Par elle-même. Cette fille sublime habitait en face de chez moi. A quelque mètre à peine ! J’étais heureux d’avoir trouvé du travail dans le garage. Je savais que si je n’avais pas eu de travail j’aurais guetté discrètement sa fenêtre toute la journée. Attendu le moindre signe de sa part. Mais j’avais le travail. J’avais dû sortir tôt et j’étais assez occupé pour ne pas trop penser à elle. D’un autre côté la mécanique était un terrain assez contrôlé et appris pour que je m’évade légèrement pour penser à elle. J’étais contradictoire, mais fous amoureux de cette fille.

J’étais chercher une clef précise dans l’arrière-boutique et en sortant je vis une jeune femme se tenir dans l’entrée du garage. Je restais un instant sans bouger. Merde je faisais quoi ? Chris était partit avec la dépanneuse. Je me demandais si l’odeur d’Evelyne y était toujours présente ? Me giflant mentalement je me concentrais et fis un sourire polis à la jeune inconnue qui sembla timide ? Intimidée ? Est-ce que c’était une amie à Chris, à qui il avait dit que je venais de la prison, et qui du coup avait peur de moi ? J’espérais que non. Bon, on ne laisse rien paraitre et on est professionnel !

« Non désolé Chris n’est pas là. Il est en route avec la dépanneuse, il ne risque pas de revenir avant deux heures minimum. Je peux vous renseigner ? »

La fin de ma phrase sonnait légèrement hésitante. Et si je ne sais pas répondre ? Et si je n’arrivais pas à gérer la situation ? Et s je faisais une faute qui ruinait le garage ? Pure calme toi Liam tout ira bien ! J’observais la jeune fille face à moi. Elle ne paraissait pas méchante, juste perdue. Enfin elle semblait perdue. Je ne me posais pas trop de questions sur son passé qui pourrait impliquer qu’elle puisse être perdue de la sorte. J’avais appris en prison à ne pas poser de questions, à ne pas chercher à comprendre. En attendant je restais planté la devant elle.

Allé Liam, tu peux gérer. Tu as ta formation de mécano, tu sais quels papiers remplis pour le garage, tu sais comment faire! impossible que tu foires. J''écoutais donc la demoiselle énoncer son problème. un bruit bizarre? Ah ben là il n'y à que l’embarras du choix. Je regardais au dehors du garage lorsqu'elle m’indiqua la couleur rouge de la voiture. Je vis le modèle, pas un des plus neuf mais pas une carcasse non plus. M'avançant avec elle, après avoir fait un sourire polis de vendeur, je récupérais un chiffon pour m'essuyer un minimum les mains, avant de sortir dehors regarder ça.

« Je vais regarder sous le capot si vous le voulez bien, peut-être que je verrais déjà quelque chose. Sinon laissez là toujours ici, on lui ferra faire une batterie de tests. Au plus tard dans un à deux jours, si il n'y à pas d’empêchement de dernière minute, vous aurez un diagnostique. Cella vous va ? »

Nous venions à peine de passer la porte qu'elle se retourna vers moi, un air beaucoup moins sympathique sur le visage. J'avais dis un truc qu'il fallait pas ? Ou alors c'était encore une de ces hystériques qui allait me crier dessus comme quoi c’est trop long à attendre ? C’est lorsqu'elle parla que je compris. Chris avait du parler de moi, ou alors les rumeurs avaient fait leur chemins. « Ce fameux Liam » : ex taulard, employé dans un garage après sa libération. Huit ans en taule ça ne passe pas inaperçu. Même si il avait été innocenté. J'avalais alors ma salive et levais les mains en signe de …paix ? J'en savais trop rien. Calmement je pris alors la parole :

« Écoutez, je comprend que…. Que le fait que ce soit moi qui m'occupe de votre voiture ne doit pas vous plaire. Si vous voulez vous pouvez la laissez là et Chris s'en chargera une fois de retour ? »

je la regardais calmement, mais je savais que mon regard trahissait une certaine peine. Merde quoi ! Huit ans en taule alors que j'étais innocent, et aujourd'hui, libéré j'avais du mal à trouver un travail, des amis, une petite amie parce que mon passé venait toujours compliquer l'histoire. J'étais sur le point de craquer mais je savais qu'il ne fallait pas le faire maintenant. J'avalais difficilement ma salive et contenais ma peine et ma rage. J'irais certainement courir ce soir, et taper dans un sac de boxe en prime.

La fixant dans les yeux j'attendais une réponse de sa part. Peut-être qu'elle me laissera faire mon travail ? D'un autre c^ôté je ne comprenais pas en quoi elle était si fâchée , peut être que c'était une amie proche de Chris qui m'en voulait de travailler ici. C'est vrai que je risquais de faire fuir des clients, de donner une mauvaise réputation au garage, mais merde ! J'avais besoin de se boulot, j'avais besoin de reprendre pied avec la vie réelle. J'avais besoin et le droit de vivre !

Alors qu’elle répliqua j’eux une sorte de bug. Ce qui lui avait pris de sortir avec un idiot pareil ? Mais de qui elle parlait ? Et puis ça avait avoir quoi avec le fait que j’avais passé huit ans en taule ? Je la regardais sceptique essayant de comprendre de quoi elle parlait. La rumeur courait que les femmes étaient des créatures difficiles à comprendre et qu’il fallait lire entre les lignes si jamais on les comprenait pas, que chaque phrase avait un sens caché. Là en effet le sens était caché… tellement bien que je ne le trouvais pas. La suite me fis buguer encore plus. Déjà elle avait eu les larmes aux yeux, moi qui ne supportais pas voir des femmes pleurer je ne savais pas vraiment comment réagir. Sa phrase suivante me laissa muet encore une fois. Mais de quoi elle parlait ! On ne se connaissait même pas !

Même si c’était une inconnue pour moi, ça me fis mal de la voir pleurer. Putain je n’aimais pas voir les femmes pleurer ! Je ne fis pas attention à la dernière phrase continuant de la fixer perdu avant de doucement sortir un paquet de mouchoir de ma poche et de le lui tendre. Je pris alors une voix douce mais incertaine, non mais je n’avais rien compris là !

« Je suis désolé… Mais de quoi vous parler ? »

Je me doutais bien que ce n’était pas la meilleure manière de réagir suite à son dialogue, mais j’étais tellement largué. Je décidais d’enchainer avant qu’elle ne continue sa tirade incendiaire. J’essayais avec de l’humour, histoire de détendre un peu l’atmosphère. L’autodérision était positif il parait.

« Encore une fois désolé … Mais sauf si vous avez passé les dernière huit années en prisons, je doute fort qu’on se connaisse ? Si ? »

Je lui fis un petit sourire désolé et enchainais plus sérieusement, prenant une voix calme, essayant de la rassurer en quelques sortes.

« Je pensais que c’était de ça que vous parliez quand vous aviez dit que c’était moi Liam. Beaucoup de gens réagissent en entendant que j’ai été en prisons. Mais je pense que c’est autre chose je me trompe ? »

Me sentant toujours mal pour elle je fis signe vers le garage.

« Si vous voulez vous assoir un moment et boire un café ? Ce n’est pas le meilleure de la vile, mais il est buvable. Sinon je pense que Chris doit avoir du thé aussi… Si vous voulez je vais voir ? On a un canapé aussi, assez confortable même. Vous… Semblez avoir besoin de prendre un break, je me trompe ?»

Je n’éprouvais pas de la pitié pour elle, mais plus de la tendresse et de l’inquiétude. Cette femme semblait à bout, complètement à bout. Je me demandais ce qu’elle avait. En tout cas j’étais vraiment inquiet pour elle.

Ah voilà. La dame c’était calmée. Du coup elle me regardait perdue. Ah ben si j’étais Liam, mais certainement pas celui dont elle parlait. Du moins pas que je sache ! Je la voyais alors changer de comportement. Passant de colérique, à sceptique pour ensuite s’énerver à nouveaux. Suite à sa phrase je me doutais bien qu’elle devait vivre une situation plus tôt pesante. Qui n’en vivais pas de nos jours. Je n’avais jamais été du genre à me dire que j’étais le seul qui vivait des choses difficile, que personne n’avait mes malheurs, ne pouvait me comprendre. Au contraire, j’étais plus tôt de l’avis que chacun avait son fardeau à porter. Différent pour chacun, mais un fardeau quand même. Alors que j’allais répliquer elle r montrer que ça ne me dérageais pas.

« Ne vous inquiétés pas, les malentendus ça arrive ! »

J’avais essayé de parler le plus calmement e chaleureusement possible. J’avais l’impression qu’elle avait besoin d’aide, et j’étais le dernier à refuser ce genre d’aide. Je lui proposais alors un café. Cette femme semblait à bout, la laisser reprendre son calme était la moindre des choses. Elle entama une réponse négative avant de pâlir d’un coup et de se couper. Directement je perdis mon sourire et fis un pas vers elle. Elle avait chanceler sur ses pieds et j’avais avancé le bras pour la retenir. Je lui pris doucement le coude et la dirigeais vers la petite salle « pause » où il avait un canapé des plus confortable et tout l’attirail pour se faire des cafés.

« Venez, c’est par-là ! »

Une fois qu’elle fut installée je choppais une bouteille de coca dans le frigo et lui versait un verre. Je m’accroupissais alors devant elle et lui tendis le gobelet en plastique, mine inquiète sur le visage.

« Tenez, ça vos fera du bien. Vous voulez autre chose ? Une couverture ? Un coussin ? »

Non mais sérieusement quoi ! Ma première après-midi seul et vola qu’une cliente débarque, m’incendie et me fais un malaise après… Au moins j’aurais plus peur de tenir le garage une fois Chris parti. Plus stressant que ça comme situation il n’y à pas. Je décidais du coup de détendre un peu l’atmosphère, lui tendant la main je me présentais, un petit sourire désolé aux lèvres :

« Liam, Liam Andrew, enchanté ! »

Je balayais ses excuses d’un revers de main. De quoi s’excusait-elle donc ? D’avoir fait un malaise ? Ce n’était pas une raison de s’excuser. Quant à son comportement il était excusé depuis longtemps. Je m’inquiétais pour elle et lui demanda s’il ne lui manquait rien. Je n’étais peut-être plus en très bon thermes avec ma mère mais n’empêche… Elle m’avait bien éduquée. Je finis par me présenter et lui tendre la main, histoire de partir sur de bonnes bases et de lui changer les idées.

« Angel ? C’est un prénom rare, mais joli ! »

Vivement les répliques qui servent juste à combler un vide ne sachant quoi dire. Pas qu’elle soit inintéressante loin de là, mais je ne savais jamais quoi dire après que quelqu’un se présente. Enfin j’avais vu une série du nom d’ « Angel », un spin off d’une autre série. Des vampires, des démons, des univers parallèles. Assez fantastique mais divertissant ! Le personnage principal, Angle, ne ressemblait en rien à la jeune femme face à moi. Déjà par leur genre, mais aussi à cause du fait qu’il était vampire, et elle bien humaine. Il me semble. Mon dieu il fallait vraiment que j’arrête le fantastique.

Je rigolais doucement à sa réplique. Elle, une folle ? Lui servant un sourire je répondis sur le tn de la plaisanterie.

« Si vous saviez ce qui se passe dans ma tête par moment… Je vous trouve très seine d’esprits en comparaison ! »

La regardant alors dans les yeux je redevins légèrement plus sérieux demandant de manière hésitante.

« Est-ce que tout vas bien ? Tout-à-l’ heure vous avez parlé d’une situation… Enfin vous n’êtes pas obligée de répondre hein ! Mais si jamais vous voulez parler… Parait que les ex-taulards sur le chemin de la rédemption sont super compréhensif ! »

Je souriais à cette remarque. Je m’étais souvenu qu’un ancien camarade de prison avait sorti ça en faisant référence à membre de sa famille, lui remplissant un compte en banque petite à petit, réglant des question d’administration, payant un logement etc. pour quand il sortira. Trop compréhensif, désireux de voir son fils avoir une seconde chance. C’était peut-être pas un contexte clairement identique, et je doute fort que Big Joe avait eu la même signification ne tête en disant ces mots mais bon… Tout dépend du contexte et de la personne qui parle je présume ? Je ne laissais rien paraitre de mes divagations intérieures et souriant juste doucement à Angel.

Je ne vous oblige pas de me parler, mais je pense que a vous ferais du bien non ? »