A la queuleuleu [PV Donovan]

Naëlle avait eu la surprise du siècle, ce matin en arrivant au Lycée St James. Enfin, la surprise serait l’annonce qu’on allait lui faire, pas le type qui l’attendait devant son casier. Et bien entendu, il avait fallu qu’il le fasse au moment où il y avait le plus de monde dans les couloirs. Bonjour la honte. Sans oublier qu’il se mit à sourire comme… C’était une image tellement effrayante qu’elle ne parvenait pas à y mettre un mot ou une image.

- Salut Naëlle ! Dit-il en s’approchant histoire de lui taper la bise comme s’il était ami depuis les couches culottes.

- Salut Bartolomé ! Répondit-elle en retour et en reculant pour ne pas se taper l’affiche. Je suis malade, je ne voudrais pas te refiler ma crève.

- Bien sûr, je comprends, je comprends !

Les copines de Naëlle avait fait un saut à leur casier pour déposer leur sac et prendre les cahiers avant de rejoindre leur salle de classe. Elles étaient en train de rire comme des pendus derrières leurs cahiers, mais de façon peu discrète. Et la moins de toute, c’était Johanna avec son rire des plus horrible : un mélange entre le cri du cochon et le hennissement du cheval. Autant dire qu’on la repérait de lui. Naé jeta un coup d’œil vers cette dernière pour lui faire comprendre de se calmer, mais heureusement que Lola comprit assez vite et entraina les autres un peu plus loin.

- Tu avais quelque chose à me dire ? S’enquit-elle, histoire d’en finir avec lui au plus vite.

- Trouves-toi quelqu’un d’autre pour les heures de soutiens ! Annonça-t-il derechef. Moi, je n’en peux plus ! T’es vraiment un cas désespérée. Et il tourna les talons.

Naëlle venait de se faire jeter. Non mais le pire, c’était que le type en question c’était son tuteur et rien de plus. Sur le coup du choc, elle se mit à rire comme une dératée parce qu’il fallait bien l’avouer la situation était plutôt cocasse. Elle rigolait tellement qu’elle réussit à attirer l’attention sur elle, autant dire que cela eut l’effet d’une douche froide.

Bref, le reste de la journée passa très vite. Il faut dire que Naëlle n’avait pas vraiment pris au sérieux Bartolomé, le matin-même. Donc, elle n’avait fait aucune recherche et n’avait pas eu l’idée d’aller prévenir le secrétaire. Toutefois, elle ignorait si l’autre fêlé du casque avait fait les choses dans les règles en prévenant qui de droit.

Elle se pointa donc à l’heure habituelle dans la salle de science. Oui, c’était la salle qu’on avait attribué pour le soutien. D’autant plus, que dorénavant ces heures-là ne serait plus fixe, pas le même lieu, pas le même jour, ou à la même heure.

- Désolée, je suis en retard ! Déclara-t-elle quand elle eut refermé la porte derrière elle.

Elle piqua un fard monumentale quand elle s’aperçut qu’elle se retrouvait face un lycéen blond. Hors Bartolomé n’était absolument pas blond ni n’avait cette dégaine de dieu scandinave.

Naëlle avait l’intention de prendre ses jambes à son cou, elle n’arrêtait pas de se taper l’affiche depuis ce matin. Autant dire que cette journée risquait de figurer dans son top ten de ses pires journées. Et dire, qu’elle avait eu la naïveté de penser que Bartolomé lui avait monté un bateau quand il l’avait traitée de cas désespérée.

Certes, elle était un boulet et n’arrivait pas à faire remonter ses notes. Pourtant ce n’était pas faute d’essayer. Une fois devant sa copie, s’était le trou blanc et tout ce qu’elle avait appris et/ou compris s’évaporaient dans l’espace intergalactique. Mais il aurait pu s’y prendre autrement pour lui faire comprendre qu’il ne voulait plus s’occuper de ses cours de soutien. Sur le coup, elle avait eu l’impression qu’elle était en train de se faire larguer, avant de se mettre à rire face à la situation. Elle s’était promis d’en raconter l’histoire à Noëlia en rentrant le soir avant de se convaincre que c’était une très mauvaise idée.

Figée sur place, il fallait bien l’avouer. Son cerveau tentait désespérément de communiquer à ses jambes de se déplacer, mais rien, que dalle. Aucune de ses deux jambes ne voulaient faire le moindre mouvement. Autant dire que son idée de fuite tomba à l’eau et encore, plus quand le type se retourna vers elle.

- Euh… Bah… En fait… Commença-t-elle à bégayer. Pour être honnête, je sais plus trop.

Elle ne savait pas quoi dire face à la situation. En tout cas, qu’est-ce qu’elle se sentait conne de ne pas avoir pris au sérieux Bartolomé ? Si elle avait été une petite souris, elle serait allée se réfugier dans son trou.

- Non, reste ! Tu as tout déballé ça serait idiot de ma part de ne pas te laisser continuer, annonça Naëlle. Je vais m’installer dans un coin et me faire aussi petite que possible en attendant que mon tuteur arrive… Enfin s’il arrive un jour.

Comme dit, Naé alla s’installer dans un coin. Elle eut du mal à se faire discrète : premièrement, sa chaise grinça au sol quand elle la déplaça, secondement son sac lui échappa des mains quand elle voulut le déposer et pour finir, elle ne s’entendit pas pousser un soupir. La lycéenne sortit ses affaires et tenta de s’occuper. Elle aurait l’air moins conne de relire son cour avant d’essayer de réaliser ses devoirs, sachant que son ancien tuteur ne viendrait pas.

Elle aurait été bien idiote de lui demander de partir. Naé était assise sur sa chaise, aussi loin que possible pour ne pas être une gêne plus qu’autre chose. Pourquoi ? Cette fois, elle avait conscience que le blondinet était en train de bosser sur quelque chose de sérieux et qu’il ne valait mieux pas être le responsable de son échec ou d’une fausse manipulation.

Pendant qu’elle faisait celle qui travaillait, Naëlle en profita pour regarder le paysage. Certes, une salle de science n’était pas guère intéressante. Elle s’attarda un peu plus sur la tache blanche. Enfin sur le rat de laboratoire. Pour le moment, elle pouvait l’admirer de derrière et c’était mieux que rien. Du moins, il était juste dommage que sa blouse soit aussi longue et qui lui cachait ce qu’il fallait. Apparemment les fabriquant de ses blouses étaient conscients des risques d’accident, par exemple : se bruler les mains avec un produit ultra dangereux si l’on était en train de mater un derrière parfait.

La lycéenne de première tenta tant bien que mal de se reprendre pour se mettre à bosser. Elle avait un devoir sur elle ne savait pas trop quoi à rendre le lendemain… A moins que ça ne soit dans trois jours. Autant dire qu’elle ne s’en était pas inquiétée jusqu’à présent et qu’à force de retarder, elle avait oublié le sujet du devoir.

Quand elle l’entendit râler, elle s’aperçut qu’elle avait les coudes sur la table et la tête posée dans les paumes de ses mains. En gros, elle était encore en train de l’observer à la dérobée. Il était étonnant qu’il ne lui ait pas fait la remarque. Toutefois, elle reconnaissait qu’il l’avait complétement oublié. Naé, elle ne put faire autrement que de reconnaitre qu’il avait tout d’un dieu Scandinave ou d’un Viking. Heureusement pour elle, qu’elle n’alla pas jusqu’à le voir vêtu en Viking, parce qu’il aurait ressemblé à Eric Northman, le vampire propriétaire de Fangtasia dans la série « True Blood ».

Bref, les deux jeunes gens échangèrent quelques paroles. C’était un échange banal mais un excellent moyen d’apprendre à se connaitre. Naé avait énormément de mal à aller vers les autres, parce qu’elle ne savait pas quoi dire dans ses situations et bien souvent, elle attendait qu’on vienne lui parler. Le seul moment, où elle ne rencontrait pas ce problème c’était quand elle se retrouvait face à un enfant. Dans ces cas-là, les échanges étaient beaucoup plus aisés.

- Ah… Euh… Merci beaucoup… Répondit-elle.

Sa réponse était des plus nulles. Il l’avait pris de cours en lui proposant son aide pour ses devoirs de sciences. En espérant, qu’il ne la laisserait pas tomber au bout de trois semaines. Comme Bartolomé. Lui, il avait intérêt de ne pas se retrouver sur son chemin… Quoi que non, elle ne lui casserait pas la gueule, parce qu’il avait l’air beaucoup plus calé en la matière que le précèdent.

- Euh… Dis-moi garçon… En fait, c’est quoi ton prénom ? Ça serait plus facile si on doit se revoir, plutôt que de t’appeler garçon à chaque fois.

*J’aurais surtout l’air moins con !* pensa-t-elle.

- Moi, c’est Naëlle Sullivan, élève de première !

Elle évita de dire qu’elle risquait de redoubler en fin d’année, même si elle avait encore le temps d’inverser la tendance. D’autant plus que le Proviseur l’avait avertie d’un éventuel retour à la case seconde, si elle ne faisait rien pour se prendre en main.

- Tu étais en train de travailler sur quoi avant que tu ne te brules la main ? Voulut-elle savoir. Et ta main ça va mieux ? Oui, oui, je fais tout pour retarder le moment de m’arracher les cheveux avec ce devoir sur la prophase et ce qui va avec.