Underwater [Cyriel]

Cela ne faisait qu’un tout petit mois que Cyriel s’était installé dans cette immense ville étrangère. Il avait déjà eu quelques difficultés à trouver un logement décent qui répondait à ses exigences et à proximité de l’hôpital, et voilà que tout son budget « arrivage » avait été dilapidé dans la restauration de son appartement au dessus de la pâtisserie Sullivan. Alors oui, il n’y était pas allé avec le dos de la cuiller mais le résultat lui plaisait énormément. Excepté un ou deux petits endroits où il fallait encore rénover, c’était super.

Super oui, mais parfaitement dénué de petites choses qui sautent aux yeux de biens des personnes lorsque l’on emménage. Genre, une machine à laver, ou un lave-vaisselle, ou un sèche linge, ou peut-être un four voire un micro-onde… C’était déjà bien qu’il ait pensé à faire installer une baignoire et une douche ainsi que des toilettes. Le reste c’est un peu passé à la trappe.

Voilà pourquoi toutes les deux semaines, il devait se rendre à la laverie de son quartier pour nettoyer un peu ses vêtements. C’est que lui, il n’était pas obligé de porter « un pyjama » dans le jargon médical, toute la journée pour y travailler. Il pouvait aussi bien faire de la paperasserie ou des consultations. Et de ce fait, il devait être habillé… Mais à force son placard se retrouvait toujours vide. Il avait bien tenté de lutter contre les affres de la saleté en achetant systématiquement de nouveaux vêtements… Cette solution n’a pas tenue deux jours. Il n’était pas Crésus non plus !

Donc en ce samedi 30 novembre, Cyriel entra dans la laverie en tenant une grosse panière remplie à ras bord de vêtements. Il perdit justement une paire de chaussettes bariolées en se rendant jusqu’à la machine la plus proche et déposa la panière juste à côté. Ensuite il croisa les bras et regarda fermement la dite machine.


-Hum… Et ça marche comment au juste ? Marmonna t-il en foudroyant du regard la machine comme si c’était à elle de lui expliquer la chose.


Dans le doute, il renversa entièrement le contenu de sa panière (il y en avait assez pour deux tournées) et tassa avec l’énergie du désespoir le tout.


-Allez mais tu vas rentrer oui ?!


Il poussa un petit soupir de victoire lorsque ses vêtements prirent la forme d’un gros dôme prêt à exploser et qu’il claqua le couvercle par-dessus. Bon et maintenant ? Il fallait faire quoi ? Mettre des pilles ?

Mais pourquoi faisaient-ils des machines aux tambours aussi petits et étroits ?! Ne pensaient-ils pas que l’on y mettait tous les vêtements possibles et imaginables qui se trouvaient dans les penderies ? Et puis qui étaient ces « ils » ?!

Cyriel était sur le point d’appuyer sur tous les boutons et de voir où cela l’emmenait lorsqu’une jeune femme apparut à ses côtés pour lui rendre une paire de chaussettes qu’il avait laissé tomber. Il dû bien sûr baisser les yeux pour croiser ses prunelles noisettes tirant sur l’anis de cette demoiselle qui décidément était bien petite en comparaison des 1m90 de Cyriel. Elle lui arrivait tout juste à la poitrine.

D’un point de vue purement médicale, Cyriel pensa subitement que cette jeune personne devait souffrir d’un syndrome de nanisme évolutif qui avait certainement du freiner sa croissance dans son enfance avant de la laisser reprendre doucement son cours. Le résultat final était un petit bout de femme d’à peine 1m60. Puis, avec plus d’observation, Cyriel remarqua que ses membres étaient tous bien proportionnés et qu’elle n’arborait aucunement le faciès typique des personnes atteintes de ce syndrome.


*En fait c’est une illusion d’optique* Se dit-il intérieurement soulagé de n’avoir exprimé à hautes voix ses pensées légèrement tordues.


-Oh ! Je vous remercie mademoiselle, répondit-il en souriant furtivement et en prenant la paire de chaussettes effroyablement pittoresque.


Il jeta un bref regard autour de lui. Personne ne les regardait donc personne n’avait vu un vêtement aussi intime que ces chaussettes ! Il inspira profondément, soulagé et roula en boule les chaussettes pour qu’elles restent dissimulées dans le creux de sa main. La demoiselle proposa son aide bénévolement et Cyriel dû admettre qu’il en avait bien besoin s’il ne voulait pas passer la nuit dans cette laverie.


-Je suis si transparent ? Dit-il en secouant la tête avec une ébauche de sourire. J’accepte volontiers votre aide. Ces machines ont toujours été un mystère pour moi. En Angleterre elles sont plus simples d’utilisation. Cyriel Malone, ajouta t-il en tendant sa main libre vers Sarah.


De son autre main, il ouvrit le compartiment qui maintenait ses vêtements tassés pour y mettre ses chaussettes. Le problème c’est qu’à force d’avoir tassé autant de vêtements dans un espace aussi restreint et de les avoir maintenu dans cette posture sans avoir actionné la machine pour les mouiller…. Et bien ça avait créée une sorte de bombe vestimentaire. Lorsque Cyriel rouvrit la machine juste pour y ajouter deux petites chaussettes, l’ensemble des vêtements agglutinés bondirent brusquement hors du tambour et vinrent trouver refuge un peu partout autour de Cyriel et de Sarah, y compris sur leurs têtes.

Cyriel se retrouva avec un pantalon couvert de sang (il avait servit à faire un garrot à Hazel il y a de cela quelques jours lorsqu’il avait débarqué au beau milieu de la nuit avec une plaie par balle à l’aine) sur la tête et Sarah… Et bien elle eut le privilège ou la malchance (tout dépend du point de vue si l’on fait partie ou non du Fan Club Cyriel Malone qui a vu le jour en secret au sein de l’hôpital) de se voir affublée d’un boxer (usagé) qui semblait raconter l’histoire d’une petite souris portant elle-même un caleçon et se baladant fièrement sur la raie des fesses en quête du précieux fromage qui devait la contenter pleinement.

Comment dire ? Cyriel était… Désespéré, mort de honte, effroyablement gêné et bien plus encore. Il s’empressa de rassembler au maximum ses vêtements volages, pâle comme un linge en bredouillant des excuses à mi-voix :


-Je suis absolument confus, désolé ! Disait-il mortifié en essayant de dissimuler les vêtements les plus intimes (pour Cyriel ils l’étaient tous) du regard des autres occupants. Je vous assure que je suis très propre ! Ajouta t-il en la voyant retirer délicatement le caleçon de sa tête.


Ben oui autant le préciser hein ! Il n’y avait aucune trace de frein à l’intérieur !

Etrangement, Cyriel se décida à mettre de l’argent de côté pour investir très prochainement dans une machine à laver afin que ce genre d’horreur ne puisse plus jamais se reproduire. C’était tellement gênant ! Mais dans son malheur il pût au moins trouver un peu de réconfort auprès de cette aimable naine qui s’appelait Sarah et qui lui indiqua qu’il valait mieux faire deux tournées.


-Enchanté Sarah, dit-il un peu confus en séparant ses vêtements en deux piles pour les dispatchées dans deux machines à laver côte à côte. Tant que mon biper ne sonne pas pour m’ordonner de retourner au travail, je suis censé avoir ma soirée complète.


D’ailleurs, il devrait peut-être demander à ce que l’on change son numéro de biper afin qu’on évite de l’appeler constamment au beau milieu de ses heures de sommeil et jours de repos. Enfin, quand on était médecin on ne s’appartenait plus vraiment et on devait se sacrifier pour le bien des autres.


-Désolé de vous faire passer une soirée aussi minable, ajouta t-il en se frottant la nuque d’air contrit. Je tiens à ce que vous sachiez que ce n’est pas une quelconque tactique de drague ou une ébauche foireuse de tentative de rencontre hein ! Je n’ai pas pour habitude d’attaquer les jeunes femmes avec des vêtements sales.


Pourtant c’était tout à fait le genre de son meilleur ami Keegan Fraser qui travaillait à New York. Mais Cyriel préférait éviter les malentendus. D’ailleurs il ne voyait pas qui pourrait dans ce genre de panneau à part celles et ceux en manque ou fan addict de meetic.


-Voilà, j’ai réparti les vêtements dans deux machines. J’appuie ou ? Demanda t-il en croisant les bras et en regardant les boutons comme si c’était marqué dessus.



Il avait bien entendu oublié d’apporter de la lessive avec lui et pensait fermement qu’en appuyant sur un bouton cela déverserait automatiquement de la lessive ainsi que de l’adoucissant. C’est à ce moment là qu’il pensa à un petit détail. Il se tourna vers Sarah et lui demanda :


-Au fait, je vous empêche peut-être de poursuivre vos activités ?


Il regarda l’endroit où elle était assise et où étaient posés un livre et le programme au cinéma.

-Oui tout à fait, acquiesça Cyriel légèrement surpris qu’elle ait découvert aussi rapidement son métier. Vous êtes très observatrice, ajouta t-il avec un sourire.


Lui était bien incapable de deviner ce qu’elle pouvait faire dans la vie. Vendeuse de pizza sur mobylette semblait bien lui convenir, se disait-il en la regardant de la tête aux pieds. Elle était vraiment petite, menue, une tignasse brune assez broussailleuse, le teint clair et les yeux marron-vert. Elle était vêtue de manière très simple voire parfaitement ordinaire, un jean et un haut marron. Il ne lui manquait plus que la casquette et le chewing-gum.


-La lessive ? Répondit-il en la regardant comme si elle avait la berlue. Parce qu’il faut mettre de la lessive ? Ca n’est pas mis automatiquement ?


*Aaaah ! Voilà pourquoi certaines tournées de linge sentaient…. Toujours !*Pensa t-il alors que l’information se frayait un chemin jusqu’à son cerveau.


-Hum, reprit-il en se raclant la gorge et en mettant un poing devant ses lèvres pour dissimuler un nouvel embarras. Je ne suis pas très bercé tâche ménagère comme vous l’aurez probablement remarqué. Un vrai célibataire endurci, ajouta t-il en passant une main sur sa nuque pour se décrisper. Hum….


Heureusement pour Cyriel, Sarah eut la gentillesse de changer légèrement le sujet de la conversation. Le cinéma. Arf. Ce n’était peut-être pas mieux tout compte fait. Etant donné que Cyrie était un médecin hautement qualifié, qu’il avait suivi de longues études acharnées… Qu’il était un rat de bibliothèque, légèrement décalé par rapport aux restes de ses semblables… Il n’avait guère le temps ou l’envie d’aller au cinéma. Enfin, en même temps, Cyriel n’était jamais allé au cinéma de sa vie. Il ne regardait la télé que pour suivre les informations et le dernier film qu’il avait vu était en noir et blanc, muet.


-Je ne pense pas vous être d’une grande aide dans ce domaine, je ne sors pas vraiment et je ne vais pas au cinéma. Enfin si vous ne parvenez pas à vous décider pour un film, modifiez votre programme et choisissez un restaurant où l’on joue devant vous. Un avec du jazz, précisa t-il en secouant la tête d’un air approbateur.


Totalement à l’ouest question relation humaine, encore plus lorsqu’il est question de rapport homme/femme, Cyriel ne fît même pas le rapprochement entre la remarque de Sarah et une hypothétique proposition à une sortie en mode rencard. Cela ne l’avait même pas effleuré. Quelle idée saugrenue après tout !


-Au fait… Vous n’auriez pas de la lessive ?

Fort heureusement pour Cyriel, Sarah comprit qu’il était temps pour elle de prendre les choses en mains. Elle lui répondit que la lessive n’était pas fournie avec la machine (ce qui signifiait qu’à la prochaine sortie au supermarché, il devrait penser à en prendre un paquet). Pour le coup, il se sentit incroyablement stupide. Ah bonjour la honte !


*C’est ma journée ou quoi ?! Je passe pour quoi moi ? Un médecin qui a fait 107 ans d’études pour finalement se retrouver totalement démuni devant les choses les plus simples de la vie* Pensa t-il en se passant une main sur le front pour éponger la sueur.


Il était évident qu’il devait passer aux yeux de la demoiselle pour un crétin fini ou alors un de ses petits bourgeois anglais incapable de se torcher les fesses soi-même sans s’en mettre sur les mains… Le genre capable plus tard de se les lécher JUSTE pour voir si ce n’est pas du chocolat.


*Non allez, il ne faut pas exagérer non plus Cyriel !* Se morigéna t-il lorsqu’il eut formulé cette première idée peu ragoûtante.


-Je vous en prie ! Lâcha t-il en s’écartant de quelques pas de la machine et en l’observant intégrer la lessive à l’appareil. Merci pour la lessive, je vous revaudrais ça, ajouta t-il lorsqu’elle referma le capot de la machine et lui demanda un jeton. Oui, attendez…. J’en ai pleins dans ma poche. Voilà un jeton…


Il l’observa attentivement et enregistra méticuleusement toutes ces nouvelles données. En espérant un jour avoir suffisamment économisé pour acheter lui-même sa machine et éviter de se payer une telle honte dans un avenir proche. Ce n’était pas vraiment comme ça qu’il souhaitait qu’on retienne son nom dans cette ville. Il aurait préféré que tout le monde sache qu’il était un brillant médecin, extrêmement professionnel et très consciencieux. Pas un abruti décérébré incapable de faire sa lessive.

En tout cas, lorsqu’elle enclencha la première machine, Cyriel enchaîna avec la seconde tournée en imitant les mêmes gestes qu’il avait vu. Tout se passa pour une fois, sans soucis. Enfin, pour l’instant. Et oui, un petit détail pour la suite à venir, c’est qu’alors que Cyriel était en train de verser la dose de lessive dans le compartiment prévu à cet effet, Sarah changea de sujet en revenant sur le Jazz. Autant dire que ni l’un ni l’autre ne fît attention à la lessive et qu’il y en eut BEAUCOUP trop. Nous reviendrons sur ce point un peu plus tard lorsque ça commencera a vraiment mousser.


-J’ai tendance à aimer tout ce qui est un peu démodé ou passé de mode, avoua t-il en souriant et en refermant le capot puis en actionnant la machine à l’aide d’un autre jeton. Voilà, bon il ne me reste plus qu’à attendre. J’aurais du faire comme vous et apporter un bouquin… Vous aimez lire ? Demanda t-il aimablement en s’asseyant sur le banc à côté des affaires de Sarah et en croisant les jambes ainsi que les bras.

Cyriel hocha la tête lorsqu’elle lui parla du sujet de son livre : La Guerre de Sécession. Au moins, c’était une jeune vendeuse de pizza cultivée. Ben oui, elle ne lui avait toujours pas dit qu’elle était juge tout de même ! Enfin cela réchauffait le cœur d’apprendre que tous ces jeunes gens voués à passer leur temps dans les rues sombres et glaciales de New York, n’avaient pas grillés l’intégralité de leurs neurones à grands coups de substances illicites.

Et oui, pour Cyriel un vendeur de pizza = dealer ou consommateur. Il était évident que Sarah avait su déjouer les pièges tendus par les affres de la rue en privilégiant la lecture et le savoir. C’était une bonne chose !


-En voilà un sujet intéressant, approuva Cyriel. Pour ma part je suis plus tourné vers l’histoire britannique. Cette période charnière entre l’obscurantisme et l’apparition de la science, c’est passionnant.


Et voilà, mauvaise idée que d’aborder les livres avec Cyriel, lui qui avait consacré une pièce toute entière de son appartement à sa bibliothèque personnelle comportant plusieurs centaines de livres. Ou était-ce un millier déjà ? Il ne s’en souvenait plus exactement.


-Saviez-vous que les premières maternités ont été créées au XIXème siècle et que la profession de médecin obstétricien est inventée ? Demanda t-il avec émerveillement. Les mères qui accouchent dans ces nouvelles structures sont pourtant particulièrement exposées aux infections et près de 10% d'entre elles meurent de fièvre puerpérale, ajouta t-il aussitôt sans laisser le temps à Sarah de riposter. Le médecin autrichien Ignace Philippe Semmelweis découvre bientôt que ces infections sont transmises par les mains des médecins et parvient progressivement à promouvoir une stricte hygiène des soignants avant chaque visite.


Il poussa un soupir de contentement et d’admiration en pensant à cette petite anecdote pourtant morbide et peu glorieuse et se tourna vers Sarah avec amusement :


-Et dire que sans ce monsieur, on continuerait à vous pénétrer et à explorer vos parties intimes avec des mains qui avaient servi à manipuler nos selles, nouveau soupir d’émerveillement. Ah quel homme !


Un peu étrange comme conversation non ? Enfin ! C’était le risque à courir avec Cyriel. Alors que les deux jeunes gens continuaient à papoter gaiement sur des sujets plus étranges les uns que les autres, la machine de Cyriel se mit à faire un drôle de bruit. C’était un son d’abord très furtif, puis progressivement de plus en plus fort sans pour autant alarmer qui que ce soit. Il fallait avouer qu’il y avait un tel vacarme dans cette laverie avec toutes ses machines en route en plus des sèches linges activés.

Lentement mais sûrement, la machine de Cyriel se mit à gigoter de plus en plus rapidement sur elle-même heurtant au passage ses voisines et déplaçant la machine elle –même quelques centimètre en avant révélant le câble électrique derrière. Sans qu’ils ne s’en rendent compte, le trop plein de lessive avait commencé à tournoyer plus vivement que jamais pour passer à l’état mousseux. Et quelle mousse !

Elle était remplie de milliers de petites bulles parfumées et commença à gonfler, encore et encore jusqu’à déborder de la machine. Pas un simple débordement de casserole d’eau qui bouillonne sur le feu, ah ça non. C’était un véritable raz-de-marée mousseux. Sarah et Cyriel qui discutaient légèrement à l’écart n’avaient pas vu ce cataclysme qui se préparait et qui menaçait leur existence, ils continuaient à bavarder comme si de rien n’était.

Puis la mousse se répandit davantage autour de la machine commençant à former une marre de bu-bulles légèrement rose qui se répandit autour des autres appareils. Un jeune qui portait ses écouteurs sur les oreilles et qui esquissait quelques pas de Michael Jackson passa justement par là avec son panier de linge propre et glissa méchamment au milieu de cette flaque d’eau. Il se retrouva sur les fesses et son panier vola en l’air avant que ses vêtements ne retombent dans l’eau savonneuse. Bien entendu tout le monde vit la chute et éclata de rire, tout le monde excepté Cyriel qui se dépêcha d’aller voir le jeune afin de s’assurer qu’il ne s’était rien cassé.

Heureusement pour lui, il n’avait rien, rien à part la honte du siècle. Il se mit à jurer violement en développant ses propos par d’autres références à des noms d’oiseaux et à des appareils ménager. Cyriel crût discerner dans ce charabia un truc du genre « Râclure de fond de bidet » ou encore « Spermicide avarié ».


*Etrange façon de parler* Pensa Cyriel qui tenta malgré tout d’aider le jeune à se relever.


Le jeune reprit ses affaires en pestant contre Cyriel car il était maintenant évident que c’était sa machine qui était à l’origine de ce petit merdier. Le médecin contempla donc la machine qu’il avait lancé et fronça les sourcils en tapotant le capot et en essayant de faire re-rentrer la mousse par les ouvertures (chose parfaitement débile et inutile).


-Je ne comprends pas j’ai fait exactement comme vous Sarah, disait-il à la jeune femme qui l’avait rejoint alors que le garçon quittait la laverie furax.


Au même instant, la machine qui tremblait furieusement devant eux se mit à grincer violement et explosa. En fait, le capot se souleva vivement et une explosion de mousse et de vêtements jaillit pour éclater aux visages de Cyriel et de Sarah qui se retrouvèrent étrangement blanc et mousseux simultanément.


-Mais enfin ! S’exclama Cyriel, comme choqué qu’on lui mousse à la figure. Qu’est-ce-que c’est que cette histoire !


La machine faisait à présent un bruit infernal et se dandina d’une manière grotesque devant eux manquant de leur écraser les orteils. Cyriel recula rapidement, et manqua de s’affaler lui aussi en glissant sur la mousse. Tout le monde était hystérique dans la laverie. Ils étaient tous mort de rire, tous sauf Cyriel qui était mortifié. Il se rattrapa de justesse à Sarah mais pas au bon endroit.
Comme n’importe qui, il gesticula quelques secondes en tâchant de conserver son équilibre et attrapa la première chose qui lui tombait sous la main. C’est-à-dire le décolleté de Sarah. Il tira tellement dessus pour ne pas tomber qu’il lui déchira les bretelles et mit à jour son soutien gorge. Bon vous me direz que ce n’était dramatique, ils étaient couverts de mousse, la mousse dissimula sa poitrine !


-Miséricorde ! S’étouffa Cyriel en constatant la chose. Je suis désolé ! Je n’avais pas l’intention de vous… Jamais cette idée ne m’a effleurée l’esprit je vous assure ! Ah misère de misère !


Il essaya tant bien que mal de rabattre le capot de la machine pour limiter les dégâts mais au même instant, la mousse et l’eau toucha la prise électrique qui était derrière l’appareil et qui était à nue depuis quelques minutes. Cela provoqua un court circuit et une petite étincelle jaillit puis provoqua une coupure générale d’électricité dans tout le bâtiment, plongeant l’ensemble des clients dans le noir le plus complet (arrêtant toutes les machines et bloquant les mécanismes). Pour parachever le tout, un petit feu se déclencha et brûla les premiers vêtements de Cyriel qui étaient là jusqu’à ce que la fumée ne déclenche également les petits appareils fixés au plafond. De l’eau se mit à jaillir de ces appareils et aspergea tout le monde et stoppa le mini début d’incendie.


-J’a vraiment touché le gros lot, marmonna Cyriel en se frottant les yeux.


Et là, il se rappela qu’il était couvert de mousse et que malgré l’eau qui tombait du plafond, se frotter les yeux avec de la mousse c’était une très mauvaise idée. On entendit Cyriel gémir mais on entendit surtout les clients se bousculer pour sortir à toute vitesse de la laverie endommagée.