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 Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas

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Anonymous
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MessageSujet: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty22/2/2014, 11:59

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Leighton & Lucas


Cela faisait déjà un mois que j'étais arrivée dans la ville qui ne dort jamais dans le pays où tous les rêves deviennent réalisables et la Grosse Pomme tenait déjà ses promesses. Certes, je pensais trouver mieux mais au bout d'un mois avoir déjà un travail et un logement, de l'argent pour m'acheter de la nourriture, c'était plus que bien pour commencer. La seule chose qui me manquait c'était des têtes familières. J'avais perdu la plupart de mes repères en aménageant ici mais je respirais. Me retrouver seule, respirer, travailler pour me changer les idées ... Les amis viendraient avec le temps mais en bossant je me faisais déjà quelques connaissances. J'avais des horaires respectables dans ce fast food et je pouvais pendant mes jours de repos me permettre d'aller à la découverte de New York et ses alentours.

Il faisait frais ces temps-ci à New York mais le soleil était là et c'était le principal pour réchauffer un peu l'atmosphère. Je mis un manteau chaud, une bonne grosse écharpe en laine et un bonnet. Je pouvais sortir. Je m'engouffrai dans une bouche de métro et m'orientai vers la ligne menant à Central Park. Aujourd'hui, pas de bousculade dans le métro, la plupart des gens étaient partis travailler à cette heure de l'après-midi. 15H, je sortis du métro et c'était comme être dépaysé. Central Park, l'un de mes endroits préférés, le poumon de la ville. J'avais quelques souvenirs ici de mon passé mais il ne fallait pas que j'y repense. Les arbres avaient beau avoir perdu leurs feuilles, ce parc n'en restait pas moins magnifique et apaisant. A Londres, ce n'est pas ce qu'il manquait pourtant mais celui-ci n'avait pas d'égal. Hyde Park pouvait se rhabiller !

Je croisai des joggeurs habitués des lieux, des familles qui venaient s'amuser avec les enfants sur les grandes étendues de pelouse et moi je m'installai sur l'un des nombreux bancs. Je sentis les rayons du soleil réchauffer ma peau. Le beau temps et la chaleur me manquaient. Vivement l'été ! Je regardai les gens passer puis je finis par sortir un bouquin. Je plongeai rapidement dans l'histoire et fis abstraction de ce qui se trouvait autour de moi. Les mots, vous savez, sont une inépuisable source de magie. Ils ont le don de nous transporter dans un univers, nous toucher comme nous faire sourire... L'imagination n'était pas en reste et cette histoire me faisait tout simplement rêver. Les romans c'est comme les contes de fées, la plupart du temps l'histoire se termine bien. Cela nous donne de l'espoir.
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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty23/2/2014, 23:50

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Leighton & Lucas




Moi qui avait toujours adoré l’hiver, j’en étais las…las depuis cet hiver il y a deux ans ou, comme les arbres de central park, j’avais courbé l’échine…
J’étais devenu un vrai New Yorkais, depuis ma rupture avec Leighton j’avais quitté Londres pour m’établir à Manhattan et tenter d’y construire ma vie. J’étais devenu en peu de temps le vice président de Conti&Co et je voyageais désormais à travers le monde entier pour défendre les plus grosses industries. La tour Conti trônait désormais au centre de l’Upper East Side et c’est également dans cette tour que je vivais désormais. J’avais vendu mon loft peu après avoir quitté Londres, aucune raison valable de le garder, j’étais seul à présent et je me contentais de vivre dans mes bureaux.
En me levant ce matin, j’avais regardé par l’immense baie vitrée dominant Manhattan pour constater que le temps s’était asséché, le soleil dominait enfin après des semaines de grisaille, de pluie et de températures glaciales…cet hiver, New York avait connu des températures extrêmes, de la neige à n’en plus finir et ce temps allait enfin réchauffer toute la ville. J’étais certain que les new yorkais allaient en profiter pour sortir et j’allais faire pareil. Sortant de mon lit, j’appuyai sur un bouton qui me mit en relation direct dans tout l’appartement avec ma secrétaire qui se trouvait à son poste, 10 étages en dessous.

- Catherine, annulez tous mes rendez-vous de la journée s’il vous plaît, je m’absente.
- Monsieur Conti vous aviez rendez-vous avec Forbes Enterprise ce matin, est-ce bien raisonnable.
- Raisonnable ? Certainement pas… faites ce que je vous demande…
- Bien Monsieur…

Catherine travaillait aux côtés de mon père depuis quelques 15 longues années et avait donc eu l’occasion d’assister à tous mes déboires, tant à l’université qu’avec Leighton ou Deborah récemment.
Après avoir pris une douche rapide, je m’étais habillé d’un training bleu, j’avais rapidement passé ma main dans mes cheveux pour les dégager de mes yeux sans pour autant les coiffer et une fois mon mp3 dans les oreilles, j’avais quitté la tour pour partir faire mon jogging à Central Park.
Courir me vidait la tête, courir m’évitait de penser et de ressasser sans arrêt les mêmes choses…j’étais devenu depuis quelques mois voir depuis 2 ans un homme relativement négatif…perdre mes enfants, ma femme puis ma confiance en moi et mon estime de moi avait fait de moi une relative mauvaise compagnie. Mon travail s’en était vu agréablement amélioré puisque j’étais devenu ce que mon père aimait appeler un requin.


La musique qui passait me donnait le rythme et avait le don de me donner l’envie de me battre contre cette apathie. Alors qu’elle se terminait, je sortis de ma rêverie pour m’arrêter un instant, je m’installai dans l’herbe sèche en plein soleil, m’allongeant sur le dos de tout mon long pour respirer.
Les arbres m’entouraient, dénudés, les gratte-ciel aussi….et le soleil trônait enfin…là, juste au-dessus de central Park. Je respirai une minute puis je me redressai en position assise et mon cœur rata un battement. Exactement en face de moi, de l’autre côté de l’allée ou se succédaient joggeurs et cyclistes, se trouvait une jeune femme brune, un livre à la main. Elle…ici ? Je tirai sur mes écouteurs pour les retirer puis lorsque les passants se firent moins nombreux, je pris la parole de manière à ce qu’elle m’entende…les yeux tournés vers mes baskets.

- C’était plus qu’une comète parce qu’elle avait apporté tant de choses dans sa vie, du sens mais aussi de la beauté, ses amis ne comprenaient pas ce qu’il disait, ses sentiments dépassait les autres hommes. Mais même lorsqu’il se sentait très seul, il savait en son cœur qu’un beau jour la comète serait de retour... pour illuminer à nouveau toute sa vie, et qu’il pourrait enfin grâce à elle retrouver foi en l’être humain, en l’amour et en son art.

C’était sorti tout seul…j’avais offert ce livre à Leighton 3 ans auparavant parce que j’avais trouvé qu’il racontait un peu notre histoire, nous n’étions pas censés être ensemble, finalement nos vies s’étaient croisées et je n’avais plus pensé à rien d’autre qu’à elle…c’était toujours le cas…


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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty24/2/2014, 15:48

Je lisais ce livre comme pour la première fois même si c'était pour la énième fois. Mon ex petit ami me l'avait offert parce qu'il savait que j'aimais les livres et Lucas trouvait qu'il résumait plutôt bien notre histoire... séparation, retrouvaille, séparation ... notre relation avait été mouvementé. La vie n'a pas toujours été rose pour ma part et je surmontais tant bien que mal ce qui m'arrivait depuis deux ans. Changer radicalement de vie sur un autre continent était une sacrée décision qui demandait de l'audace et du courage. Je m'étais lancée dans l'inconnu le plus total car je ne connaissais personne sur place. Vous savez quand on parle de Manhattan, on parle souvent de la jeunesse dorée, des soirées mondaines etc mais quand vous débarquez de Londres avec presque rien en poche, difficile de se faire une place dans ce monde qui vous parait bien immense. Ce n'est pas à ce monde de s'adapter mais à moi de m'y faire une place. Jusqu'à présent, je ne m'en sors pas si mal ! Après tout, je ne cours pas après toutes ces futilités, ces hypocrites de gosses de riches dépravés... J'ai bien mieux à faire comme ... m'occuper de ma petite vie.

Je dévorais les pages de ce livre qui racontait subjectivement l'histoire d'amour entre un homme et une femme. La femme dont il était amoureux était partie de son côté et lui en aimait une autre... il niait leur amour alors qu'il était évident que ces deux personnes étaient faites pour vivre ensemble. Puis, un jour, cette femme refit son apparition et changea à nouveau sa vie, c'était la fameuse comète dont il attendait impatiemment le retour. C'était si beau... à croire que j'aimais me faire du mal à lire ce roman en repensant à celui qui me l'avait offert. J'avais le coeur brisé, je n'avais pas cherché à reconstruire une histoire avec quiconque parce que je savais, tout comme le personnage de l'histoire, qu'on était fait pour être ensemble.

Soudainement, une voix familière tira de mes pensées, de ma lecture. Soit c'était mon imagination qui commençait à me jouer des tours auquel cas je devenais folle soit cette voix masculine provenait bien de l'homme qui se tenait debout à côté de moi. Je ne levais pas les yeux de mon bouquin pour autant quand je répondis :

- Si tu fais référence à moi, tu te trompes de comète ... Lucas.

Cette voix, je l'aurais reconnue entre mille. Je n'avais pas hésité une seconde sur le nom, c'était évident. Seul Lucas connaissait parfaitement quelques passages de ce livre qu'il aimait tant à me réciter... Je fermai le livre brutalement, levai les yeux vers lui. Il ne me regardait pas, probablement gêné mais il m'avait reconnu et était venu à ma rencontre. J'appréciais ce geste mais ce n'est pas pour autant que ça balayait mes mois de chagrin. Il était temps de mettre les choses au clair. Je mis mon livre dans le sac que j'avais posé à côté de moi et me levai pour être à la hauteur de Lucas. Malgré la confusion qui s'emparait de moi, j'hésitais à le saluer par peur d'avoir un geste mal placé.. Qui sait ce qu'il s'est passé depuis deux ans dans sa vie ?! Je n'allais pas le prendre dans mes bras comme deux amis qui se retrouvent et je n'allais pas lui donner une gifle, quoique potentiellement mérité, pour m'avoir abandonné dans un moment délicat de ma vie où j'avais besoin de son aide.

- Salut, quand même... Ecoute Lucas, je veux que les choses soient claires... Ne crois pas que je suis revenue à New York pour toi !

C'était peut-être un peu sec de ma part de lui annoncer cela de but en blanc mais je ne voulais pas qu'il se fasse d'idées quant à l'origine de mon arrivée à New York. Je m'étais forcé à chasser tout cela de ma tête et voilà qu'il revenait au galop. Je n'étais pas à New York pour le retrouver mais si nos vies étaient tracées à l'avance, nos chemins devaient se croiser à nouveau.

- Où étais-tu quand j'ai eu besoin de toi et que tu es parti comme un voleur je ne sais où ? Tout ce temps à me morfondre, à essayer de te joindre en vain et tu viens me sortir ce passage du livre comme si on était encore ensemble ?! Je ne souhaite pas être en mauvais terme avec toi, Lucas mais désolée, j'ai tiré un trait sur notre histoire même si je pensais qu'on était fait l'un pour l'autre.

J'en avais presque les larmes aux yeux à rappeler toute cette histoire parce que, oui, ça me faisait mal au coeur de le voir ici, peut-être heureux avec une autre que moi... Jusqu'à ce que je sache ce qu'il était devenu, je ne tenterai rien. Mon coeur battait pour lui et je lui ferai savoir même si je dois essuyer un refus. J'étais en colère mais tout de même encore amoureuse.
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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty25/2/2014, 12:25

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Leighton & Lucas



La réaction de Leighton ne s’était pas fait attendre. Elle n’avait pas relevé le regard et m’avait lancé froidement que si c’était à elle que je pensais en disant cela, je me trompais royalement. Ravalant mon entrain, je relevai malgré tout les yeux vers elle…arrachant des touffes d’herbe en signe de stress. Avant que je n’aie pu dire quoi que ce soit, Leighton repris la parole pour me prévenir que si elle était à New York ce n’était certainement pas pour moi…au moins c’était clair.

- Euh….si je l’avais imaginé alors au moins ce serait parfaitement clair maintenant.

J’avais tenté le ton de l’humour en esquissant un sourire mais ce n’était visiblement pas le bon moment.

- Oui bon eum… ne t’inquiète pas c’était juste de la politesse, je faisais juste un jogging…

L’impression de déranger ? Oui c’était parfaitement ce que je ressentais à cet instant précis…et ce n’était visiblement pas terminé. Leighton se lanca dans un monologue qui fit que mon sang se glaça instantanément. Elle me demanda ou j’étais durant ces instants ou elle avait eu besoin de moi et me reprocha de me pointer et de lui parler comme si nous étions toujours ensemble.

- Arrête je veux pas me prendre la tête…j’ai pas d’énergie pour ca Lei’… vraiment pas…

Je soupirai, moi qui avais décidé de ne pas travailler pour m’aérer la tête, j’avais tiré le gros lot…

- Ou j’étais ? Chez moi…à déprimer loin de toi, j’ai jugé qu’il était préférable de faire ca de mon côté pour ne pas en rajouter. Enfin bref, je suis content de t’avoir revu bien que ce ne soit de toute évidence pas réciproque !

Je me redressai pour venir m’asseoir sur le banc à côté d’elle. Comment était-il possible de la croiser elle…dans une ville de plus de 1200km2… Je restai silencieux durant quelques secondes avant de reprendre la parole.

- C’est mieux comme ca non ? Il est préférable que tu m’en veuilles et que tu ne me voies plus comme celui qu’il te faut…Ca fait moins mal quand on se détache.

Je me relevai finalement pour venir me placer face à elle

- Kingsley doit passer me prendre dans 15 minutes…Je devrais y aller



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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty25/2/2014, 14:20

La colère venait de me submerger. J'étais comme ça, je m'emportais vite, impulsive. J'agissais souvent avant de réfléchir et je ne me rendais pas compte que ce que je disais pouvait être difficile. Au moins, j'étais honnête mais des moments, il m'arrivait de dire des choses qui dépassaient ma pensée parce que je me laissais emporter. C'était un sentiment sur lequel j'avais du mal à mettre des mots. C'était un mélange de tristesse, de colère mais aussi de joie.

J'avais une chance sur des millions de croiser Lucas dans cette ville aux allures disproportionnées mais je le croisais là, maintenant, à Central Park. C'était un lieu de rendez-vous pour beaucoup de New Yorkais après tout. C'était l'endroit par excellence si vous vouliez tomber sur des amis ou des ennemis. Il était assis dans l'herbe à quelques mètres de moi mais il avait réussi à se faire entendre et me tirer de mes pensées, de mon livre. Je lui lançai que s'il faisait référence à moi en citant ce passage du livre, il se trompait. Il essaya de me répondre avec humour même si ce n'était pas vraiment le moment venu pour s'amuser. Le passé était bel et bien encore présent et je ne pouvais tirer un trait dessus du jour au lendemain. Au moins, les choses étaient claires pour lui. Je n'étais pas revenu pour lui, pour le retrouver. Le chemin était encore long pour surmonter tout ceci.

J'étais aggressive sur le coup mais c'était un moyen de défense, une carapace que je m'étais forgée pendant ces deux longues années. Il m'annonça qu'il était tombé sur moi par hasard puisqu'il faisait simplement son jogging. Juste une formalité de venir me saluer. Il était temps que je remballe mon agressivité. Il avait raison. Je pense que je lui donnais l'impression de me déranger mais en même temps ...

- Excuse-moi, c'est juste ... c'est juste que je ne m'attendais pas à te voir ici.

Je baissai la tête, presque honteuse maintenant de lui parler comme un chien. Notre histoire avait été compliquée à la fin mais ce n'était pas une raison de le malmener ainsi. Je m'étais quand même lancé dans des interrogations. Où était-il quand je venais de perdre nos futurs enfants et qu'il est parti comme un voleur par peur de faire de ma vie un enfer ? J'ai eu le temps de réfléchir pendant tout ce temps et à force de cogiter j'ai trouvé mes propres réponses. Peut-être celles qui me réconfortaient. Il me dit en soupirant qu'il ne voulait pas se prendre la tête aujourd'hui.

- Moi non plus, Lucas mais essaie de comprendre que je me suis posée des tas de questions. C'est quoi, c'est la peur qui t'as fait fuir ?

Vraisemblablement, il n'était pas bien non plus. Et je venais d'en rajouter une couche. Je le cherchai du regard. Les yeux, pouvaient parfois en dire long sur l'état d'esprit d'une personne. Ne dit-on pas qu'ils sont le reflet de l'âme ? Toutefois, il ne resta pas silencieux et m'annonça qu'il avait passé du temps à déprimer de son côté, loin de moi. Je lui avais aussi manqué, il avait pensé à moi, au moins. Les hommes et leur fierté ! Toujours à se cacher !

- J'aurais préféré que l'on affronte tout cela ensemble, Lucas. Il n'y a pas que toi qui a souffert et ton départ de m'a pas aidé et à ce que je vois, ça ne nous a pas réussi à tous les deux de ce point de vue là.

Il me dit être content de m'avoir revue mais que cela ne semblait pas être réciproque.

- J'ouvre les yeux, Lucas. Je viens de te dire que je m'excusais de t'avoir parlé comme ça ! Ne crois pas que je ne suis pas contente de te revoir aussi.

Devais-je lui dire maintenant qu'il m'avait manqué ? Je m'étais calmé cependant et le dialogue pouvait être entamé, sans crise de ma part. Lucas se leva et s'assit sur le banc à côté de moi. Il avait mis entre nous une certaine distance et commença à dire que c'était mieux que je lui en veuille.

- Tu n'es pas coupable, Lucas ! Tu as été victime d'une agression et ce n'est pas de ta faute si je les ai perdu. Je ne sais pas si tu te rends compte de l'avenir que je nous avais imaginé mais tu as décidé de partir en prétendant que tu n'étais pas l'homme qu'il me fallait. Cependant, je ne vois que toi. . .

Lucas avait les yeux dans le vague. Il se sentait responsable de mes malheurs alors qu'il n'en était pas la cause. Son chauffeur devait passer le prendre d'ici quinze minutes.

- Tu as repris les affaires de ton père ?
lui demandai-je en le regardant.
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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty25/2/2014, 19:29

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Leighton & Lucas



J’étais à présent debout devant elle, prêt à partir pour rejoindre Kingsley qui devait me prendre aux abords du parc mais Leighton changea de ton et s’excusa pour ses propos. Elle invoqua sa surprise de ma voir et je pouvais aisément la comprendre.

- Ne t’inquiète pas pour ca.

Finalement, Leighton enchaina avec LA question, le pourquoi de mon départ il y a deux ans.

- Eum…la peur je ne sais pas mais….je…oui la peur a été un facteur déclencheur. Tout comme la culpabilité de te faire vivre ce genre d’épreuve, la honte d’être à l’origine de tout ca et l’amertume d’avoir tout fait pour être l’homme de ta vie…tout ca pour ca !

La peur évidemment d’avoir gâché sa vie, quel homme pourrait assumer le fait d’avoir fait vivre ca à sa femme. J’avais peur qu’à chaque fois qu’elle voit mon visage elle pense aux enfants qu’elle avait perdu par ma faute. Elle me répondit dans la foulée qu’elle aurait préféré assumer ces évènements à deux et qu’elle constatait que cette séparation ne nous avait pas réussi…c’était en effet indéniable puisque logiquement quitté la femme de ma vie ne pouvait mener à rien.

- Ca aurait mené à quoi ? Non en effet je ne pense pas que nous avions imaginé nos vies de cette manière mais ensemble on aurait passé notre temps à penser à la perte de…enfin….bref !

Leighton me répondit alors que je n’étais en rien coupable de ce qui c’était passé, que même si c’était le résultat de quelque chose qui m’était arrivé je n’y pouvais absolument rien. Elle me parla de l’avenir qu’elle avait imaginé pour nous et finalement, je cru à un problème d’audition, elle m’avoua qu’elle ne voyait pourtant aucun autre homme capable de partager sa vie.

- Ne fais pas ca s’il te plaît…

J’avais posé mon regard triste dans le sien, je ne voulais pas qu’elle tente de se rapprocher alors que je n’avais rien à lui offrir selon moi…je voulais qu’elle soit heureuse et cela devait certainement passer par la rencontre de quelqu’un de bien plus positif.

- Je suis devenu vice-président de l’entreprise lorsque j’ai chapeauté notre entrée en bourse et que je nous ai fait gagner quelques dizaines de millions. Là au moins je suis compétent…

Le travail était ce qui m’avait sauvé de la dépression après notre rupture alors que j’aurais été prêt à renoncer à tout l’empire de la famille pour cette fille… C’est drôle parfois comme les choses ne tournent pas comme nous l’aurions imaginé.

- Tu es libre ce soir ? Je t’invite au restaurant si tu as envie, j’ai envie de savoir ce qui se passe dans ta vie, savoir si tu as fait des rencontres, etc.

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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty26/2/2014, 11:43

On m'a toujours dit "on se rend compte de la valeur d'une personne que quand on la perd". Lucas représentait bien plus qu'un simple petit ami pour moi. Il était l'homme de ma vie et je venais de lui dire que je ne voyais personne partager ma vie à part lui. Cependant, Lucas culpabilisait beaucoup et préférait que je lui en veuille mais cette séparation ne nous avait pas réussi. Enfin pour ma part car j'ignorais encore ce qu'il devenait à New York. En tout cas, ce qui m'importait c'était qu'il soit heureux. Il le méritait, même si je l'aimais et que je l'imaginais toujours revenir à moi. Je lui avais donc posé la question de savoir si c'était la peur qui l'avait fait fuir mais il me répondit que c'était la culpabilité. Encore une fois, il n'y était pour rien. C'était tombé sur nous, certes, mais aucun de nous deux était fautif.

- Tu serais resté, tu n'aurais pas gâché ma vie, Lucas. Alors oui, tu peux te rendre coupable mais de m'avoir laissé seule. Après, tu étais libre de faire ce que tu voulais bien sûr mais je ne t'en veux pas, plus maintenant.

Certaines personnes préfèrent partir loin par peur de découvrir ce qu'ils sont au fond d'eux mêmes. Lucas était un homme sensible et responsable mais cet évènement, la perte de nos enfants l'avait profondément atristé. Il ne se sentait pas capable de surmonter cela avec moi parce qu'on ne ferait qu'en parler. Il n'avait pas tort mais le deuil aurait été plus facile à accepter.

- J'aurais fait n'importe quoi pour toi ! Comme tu es parti, j'ai dû supporter cette double perte. Je suis tombée en dépression, j'ai même arrêté mes études parce que je n'y arrivais plus ! Toi tu as pu fuir, moi non. Je suis resté à Londres et j'en suis parti il y a un mois de cela.

Ce sera difficile de lui faire changer d'avis sur cette situation. Il était borné à se penser responsable de cet accident. Je m'étais adoucie et commençai à me livrer alors que ce n'était pas mon but premier. Ce que je disais était contradictoire puisqu'au début de notre conversation je mentionnai ne pas être venu pour lui mais à cet instant je lui donnai l'impression de vouloir me rapprocher de lui. Il posa un regard triste sur moi et me dit de ne pas commencer à dire que je ne voyais pas d'autres hommes.

- Je suis désolée, Lucas. Il fallait que tu saches.

Avec ce regard et l'intonation de sa voix, je me disais qu'il avait peut-être refait sa vie avec une fille plus superficielle que moi, qui a un compte en banque bien rempli et qui lui apporte tout ce dont il a besoin... Apparemment, il a eu moins de mal à me remplacer, pour essayer de m'oublier. J'espérais néanmoins que mes paroles le feraient réfléchir.

Son chauffeur n'allait pas tarder et je lui demandai s'il avait repris les affaires de son père et me répondit qu'il était devenu le vice président de la société Conti&Co. Quelle ascension fulgurante ! Lucas a toujours été un bourreau de travail quand il n'allait pas bien.

Il s'était levé prêt à partir quand son chauffeur arriverait. C'est alors qu'il me proposa une invitation, ce soir, au restaurant. A ça non plus je ne m'y attendais pas.

- Euh non, enfin si !

J'étais surprise mais j'esquissai un petit sourire timide. Je repris ma respiration.

- Oui, je suis libre ce soir.

Le problème maintenant serait de trouver quoi mettre... Lucas n'était pas du genre à emmener les filles dans un restaurant mytheux... Etrangement, mon coeur venait de s'emballer alors que je devais ne m'attendre à rien de plus de sa part. Pas de quoi s'emballer il voulait juste discuter. Je devais me faire une raison mais cette attention me touchait. Cela prouvait que j'étais encore assez intéressante pour lui.
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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty11/3/2014, 18:44

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Leighton & Lucas




La conversation avait vite pris le chemin de notre passé et Leighton tentait de me faire comprendre que je n’avais jamais été responsable de ce qui nous était arrivé. Du moins, si j’étais responsable de quelque chose c’était de notre séparation, c’était bien vrai et bien que cela ait été difficile comme décision, j’avais jugé qu’elle était nécessaire. Leighton m’avoue ensuite avoir fait une dépression pour finalement arrêter ses études tandis que selon elle, j’avais pu fuir.

- Fuir…quand tu perds des enfants c’est en toi…peu importe où tu te trouves.

Leighton m’expliqua ensuite qu’elle avait eu des projets pour nous et qu’elle ne voyait pas d’autre homme que moi avec qui les réaliser. Je lui avais alors demandé de ne pas se lancer sur cette voie, malgré mes efforts elle s’obstinait à faire de moi l’homme de sa vie. La situation avait cela de complexe que je pouvais bien penser ce que je voulais, j’étais malgré tout totalement et irrémédiablement attiré par la jeune femme, j’étais bien conscient qu’elle était la femme de ma vie.

Kingsley n’allait pas tarder à arriver et je me voyais mal mettre un terme à la conversation de manière aussi subite, j’avais donc proposé à Leighton de l’inviter le soir-même au restaurant. Elle sembla hésiter une seconde, ou peut-être avait-elle été surprise mais elle accepta finalement et l’arrivée d’une longue limo noire attira mon attention. Je pris la main de Leighton pour y déposer un baiser avant de reprendre la parole.

- Envoie-moi ton adresse, je n’ai pas changé de numéro. Je t’enverrai une limo….à ce soir Leighton.

Ce fut finalement à petites foulées que je rejoignis la route ou m’attendait Kingsley, mon chauffeur qui me tenait la porte ouverte.

- Merci l’ami, on rentre, j’ai une réservation à passer et une soirée à préparer. Oh et prévenez votre second qu’il faudra aller chercher Mademoiselle Davis ce soir à 20h s’il vous plaît.

Le reste de la journée se passa de manière étonnamment plus posée qu’elle n’avait commencé, j’avais passé mon temps à réserver dans l’un des meilleurs restaurants de la ville si ce n’est LE meilleur puis j’avais fait préparer une limo avec mini bar et finalement je m’étais attelé à me rendre présentable. Douché, rasé de près, la mèche bien en place, j’avais ressorti l’un de mes costumes italiens qui n’avait pas quitté le dessing depuis pas mal de temps maintenant. J’avais reçu une adresse dans le courant de l’après-midi et je l’avais transféré à Kingsley pour qu’il se charge de l’envoi de la voiture.
A 19h30, fin prêt, je m’étais mis en route pour le restaurant et je voulais y arriver avant Leighton, question de politesse. Au restaurant, j’avais pris place sur le balcon, un lieu réunissant quelques tables de 2 et qui surplombait la grande salle. J’avais pris place à table, attendant avec appréhension et une excitation certaine l’arrivée de Leighton….si toutefois elle n’avait pas changé d’avis.


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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty11/3/2014, 21:51

Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas 136378AG9

Le passé. On avait beau s'efforcer de le chasser il revenait au grand galop tôt ou tard. On ne sait jamais sur quoi on va tomber du jour au lendemain. Je m'étais étonné que Lucas m'invite après l'acceuil que je lui avais réservé à son arrivée. Peut-être avait-il besoin de mettre notre histoire au clair, parler un peu de nous. Depuis trois ans, il a pu s'en passer des choses ! Enfin moi, j'étais désormais New Yorkaise, j'avais laissé tomber mes études de littérature alors que j'avais toujours rêvé de travailler dans une bibliothèque, gérer une maison d'édition ou quelque chose qui se rapportait aux livres.

- Peut-être que c'est en nous mais je ne pouvais plus supporter de vivre à Londres où j'ai trop de souvenirs sombres. Ton absence remplissait mon horizon alors peut-être qu'inconsciemment, j'ai atterri ici dans l'espoir de te retrouver ... C'est aussi la seule ville que je connais un petit peu.

Quand on vit un drame comme le nôtre on laisse partir une partie de soi et c'est comme ci celle-ci m'appelait à quitter la capitale anglaise pour aller ailleurs. Je ne pouvais plus rester avec les démons qui hantaient mes nuits. Les cauchemars et tout, j'en avais assez. Depuis que j'étais à New York, je me sentais un peu plus apaisée, je dormais mieux. Je revivais; les compteurs à zéro.

J'ai dû mettre ma vie entre parenthèse sans me négliger pour autant. C'est pas parce qu'on a le goût de rien quand on déprime qu'on doit se laisser aller ! La mode était une deuxième passion et faire les magasins était comme une thérapie contre la morosité. Une fois bien installée, je pourrais fréquenter de bonnes boutiques, voir me faire plaisir de temps en temps dans les grandes marques du luxe ... mais cela devra attendre encore un peu ! Je continue de croire à mon rêve américain. Mais comme Lucas m'invitait au restaurant ce soir et sûrement un lieu huppé, il me fallait une robe digne de ce nom. J'avais encore quelques heures pour la trouver. Lucas, en bon gentleman que j'avais connu, déposa un baiser sur la main avant de me demander mon adresse afin d'y envoyer une limousine qui me conduirait jusqu'à notre lieu de rendez-vous.

- Je ne sais pas si c'est nécessaire que tu envoies une ... une limousine mais j'accepte. Je t'envoie tout ça tout à l'heure.

J'aurais très bien pu y aller en taxi mais je ne voulais pas commencer à le contrarier en refusant cette offre. Lucas tourna les talons et se dirigea vers la limousine noire qui l'attendait un peu plus loin. Je le regardai partir. Tout cela me semblait quelque peu irréel. Néanmoins, j'étais heureuse de le revoir. Je le savais car mon coeur s'était emballé comme à l'époque où il m'avait séduit. Or, les rôles avaient été inversé cet après midi car je venais d'essayer de le convaincre qu'il n'était pas responsable de l'accident et que je ne voyais que lui partout où je pouvais regarder. Qu'aucun homme ne pouvait m'intéresser. J'étais comme en panne mais je n'étais pas comme une voiture qu'on retape d'un tour de main, non, il fallait du temps pour que les morceaux se recollent.

Je me rendis dans les avenues les plus commerçantes pour dénicher ma robe que j'avais trouvé après avoir passé au peigne fin une dizaine de boutiques ! Je pense qu'elle plaira à Lucas... mais n'allez pas croire que mon but premier était de le séduire ! Ou pas ... ! Ensuite, j'envoyai à Lucas mon adresse par sms "Lower East Side, Grand Str à l'angle de lewis street. C'est au sud du Williamsburg Bridge. A ce soir, Leighton". Malgré tout, j'avais gardé le numéro de Lucas si jamais il donnait signe de vie. Ce qu'il n'a jamais fait pendant trois ans. Et moi, je n'étais pas assez folle pour me faire du mal. C'était assez loin de l'Upper East Side mais c'était le seul quartier de tours résidentielles qui me convenait. Et même si c'était petit je n'avais pas à me plaindre de la vue !

Je rentrai et m'affairai aussitôt à me préparer pour la soirée. Vous savez comme moi que nous, les filles, on met un temps fou dans la salle de bain pour se faire belle! J'avais donc pris un train d'avance pour ne pas risquer d'arriver en retard. A 19h, je descendis de ma tour et je remarquai de suite la grande limousine noire qui m'attendait à la sortie. J'avais l'impression de ne plus appartenir à ce quartier mais d'être une personne importante.
Spoiler:
- Bonsoir Mademoiselle Davis, je suis Stan votre chauffeur. Monsieur Conti m'a chargé de vous mener à votre lieu de rendez-vous. m'annonça-t-il en m'ouvrant la porte de la luxueuse voiture.

Il ferma la porte et je me sentis directement projeté dans un autre monde. Les sièges en cuir, le mini bar sur la droite, les lumières changeantes au plafond. J'étais émerveillée. C'était vraiment agréable de se faire conduire. Encore mieux qu'un taxi !

Quelques minutes avant 19H30 la limousine s'arrêta devant un restaurant chic de l'Upper East Side. Stan vint m'ouvrir la porte de la limousine et j'en sortis. D'abord le pied droit, puis le gauche. Mon coeur s'accélerait, le stresse sans doute. Un peu anxieuse à l'idée de passer la soirée avec mon ex petit ami. C'était une situation étrange, n'est-ce pas ?! Stan m'annonça que Lucas m'attendait déjà dans le restaurant. Je me renseignais à l'accueil et on me dirigea à la table situé à l'étage. C'était intime, les tables étaient assez éloignées les unes des autres et Lucas était là, sur le balcon du restaurant. Il avait sans doute guetté ma venue.

- Tu pensais que je ne viendrai pas ? lui demandai-je avec le sourire.

Il était très beau dans ce costume italien. Je comprenais pourquoi il me manquait aussi ... Cette élégance propre à Lucas me séduisait. La serveuse me déchargea de mon manteau et dévoila ainsi la sublime robe rouge qui épousait mes formes à merveille. Lucas m'invita à m'assoir. Je voyais dans ses yeux qu'il ne restait pas insensible.

- Tu es très élégant ! Je voulais te remercier pour ton invitation, la limousine et tout ça. Je n'ai pas été très gentille avec toi cet après-midi en plus. Je m'en veux de t'avoir parlé comme je l'ai fait mais on avait pas de raison de se rencontrer. On est parti sur un mauvais pieds et je tiens à m'excuser.


L'ambiance de la salle était apaisante et propice au dialogue. On avait du temps à rattraper je crois.
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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty25/3/2014, 20:31

La soirée s’annoncait bien, d’une manière générale, même si j’étais quelque peu nerveux. C’était moi qui avait proposé le restaurant et pourtant j’étais anxieux ou…non en fait je tremblais de l’intérieur comme pour un premier rendez-vous… J’étais arrivé avec ma limo, Kingsley m’avait déposé devant l’entrée puis un membre du personnel avait pris mon manteau avant de m’indiquer la table réservée, sur le balcon comme je l’avais demandé. Une fois à l’étage, j’avais pris place près de la rambarde, m’appuyant sur cette dernière pour guetter l’arrivée de la jeune femme.

A 19h30 précise, je la vis arriver, elle donna elle aussi son manteau à l’entrée, dévoilant une sublime robe rouge qui la mettait parfaitement en valeur. Ses courbes, je les connaissais par cœur et je me rendis compte à quel point j’en étais amoureux, mon cœur rata un battement lorsque je la vis monter les marches jusqu’à moi. Elle arriva devant moi et me demanda si j’avais douté de sa venue.

- Ca m’a effleuré l’esprit en effet, mais j’espérais me tromper.

J’avais imaginé qu’elle avait pu changer d’avis dans le courant de l’après-midi, peut-être avait-elle réfléchi et s’était-elle rendu compte qu’elle s’était trompée à mon sujet. De mon côté, les heures me séparant de nos retrouvailles avaient fait grimper mon anxiété en flèche et mes sentiments pour elle avait évidemment été confirmés même si je me refusais à le lui laisser entendre. Elle s’approcha de moi et de notre table, j’en fis de même et je pris sa main pour y déposer mes lèvres avant de l’inviter à s’asseoir en tirant sa chaise. Je m’installai finalement en face d’elle après avoir ouvert ma veste de costume. Leighton s’excusa pour son attitude de l’après-midi et ma remercia pour le restaurant et la limo. Elle ajouta également un petit compliment sur mon costume italien.

- Et toi tu es….les mots me manquent à vrai dire, mais tu es magnifique

Je marquai une pause avant de reprendre.

- C’était inévitable je crois…oui inévitable que la première rencontre soit disons, tendue. Je ne t’en tiens pas rigueur, au contraire, je comprends parfaitement en réalité.

Le sommelier nous apporta les menus et comme le veut la tradition, les prix sont affichés uniquement sur le menu de Monsieur, je gardai donc le silence durant un temps, juste assez pour observer Leighton par-dessus mon menu.

- Choisis évidemment tout ce qui te feras plaisir. En attendant on va prendre deux coupes.

Je levai le doigt en direction du sommelier qui nous observait de loin, j’avais fait mettre une bouteille de champagne de côté.

- Alors dis-moi, qu’est-ce que tu as fait de tes journées, tu t’habitues à New York ? Remarque ce n’était pas l’inconnu total.
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MessageSujet: Re: Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas   Tout le monde part un jour ... sauf toi || Lucas Empty25/3/2014, 23:22

Pour éviter de m'angoisser sur la soirée qui m'attendait le soir avec Lucas, j'avais passé mon après-midi à parcourir les magasins mais pas les plus luxueux. Lucas savait très bien, depuis le début de notre histoire, qu'un fossé nous séparait sur l'aspect financier. Cela n'avait pas empêché notre histoire de bien commencer, de continuer et ce n'est pas cela qui y mit un terme mais un malheureux évènement. Toutefois, je mis un point d'honneur à être très présentable car ce n'était pas qu'un restaurant de quartier mais un lieu huppé de manhattan. C'était comme si je cherchais à lui plaire au fond ...

J'aurais pu décliner l'invitation au dernier moment mais ce n'était plus le temps de reculer. Après tant de temps à avoir attendu ne serait-ce que ce moment, je ne pouvais me défiler. Nous devions mettre ce moment à profit pour faire le point sur notre vie et savoir si oui ou non, nous pourrions repartir d'un bon pied tous les deux. Depuis que je l'ai vu à Central Park cet après-midi, je ne pensais plus qu'à lui, à notre passé, à notre avenir que j'avais imaginé quelques années auparavant. Mais jamais je n'aurais imaginé que notre couple aurait tourné ainsi.

A 19h30 précise j'étais à l'adresse du rendez-vous. Mon coeur battait la chamade comme si je me rendais à mon premier rendez-vous amoureux alors que là, ça n'avait strictement rien à voir. Nous n'étions pas ensemble. Il fallait que je m'ancre dans la tête que ce n'était qu'une invitation, pas un tête à tête ! Il était inévitable que j'étais encore amoureuse de lui, quoiqu'il me dise sur sa vie privée. C'était lui que j'aimais, on avait failli construire notre vie, notre famille ... C'est dur de renoncer à tout cela. Et Lucas était déjà présent à mon arrivée. Il avait guetté mon arrivée depuis le balcon à l'étage où l'un des membres du personnel m'accompagna. Il va sans dire que ma robe avait eu l'effet escompté. Le rouge attirait le regard et il me prit la main pour y déposer un baiser. Un vrai gentleman même si beaucoup de femme aurait trouvé cela old school moi je trouvais ça séduisant, respectueux. Lucas me retourna même le compliment. Je ne connaissais que trop bien ce regard, le reflet de l'âme.

- Merci, je suis contente d'être avec toi ce soir.

Et c'était vrai. Je préférai être en sa compagnie plutôt que de passer une soirée de plus seule dans mon appartement à regarder des séries en me gavant de sucreries. J'en profitai pour m'excuser de mon attitude envers lui et je m'attendais à ce qu'il me réponde autrement. Il me dit qu'en réalité, il comprenait parfaitement ma réaction.

- Oui, c'était inattendu comme rencontre ! Je ne voulais pas te blesser ou quoique ce soit donc si ce fut le cas je m'en excuse également. Ce fut une épreuve à surmonter mais il fallait que tu comprennes que tu n'étais en rien responsable mis à part m'avoir laissé seule à Londres avec mon chagrin. J'aurais aimé que tu me contactes au moins une fois et que ce n'était pas en disparaissant que ce serait comme si tu n'avais jamais existé.

Lucas leva le doigt pour appeler le sommelier qui nous donna les cartes ... Sans prix ? Je plongeai le regard sur le menu à la recherche de ce qui me plairait à manger. Je sentai des yeux posés sur moi et en levant les yeux je surpris Lucas entrain de m'observer ce qui me tira un petit sourire. J'allais finir par rougir. Je me sentais comme une ado. Mon ex petit ami m'indiqua que je pouvais choisir ce que bon me semblait. Puis le sommelier apporta une bouteille de champagne fraîche qu'il versa dans les coupes. Je posai le menu après avoir fait mon choix quoique encore indécise avec tous ce choix. Je pris ma coupe et la levai pour trinquer.

- En quelle honneur ce champagne ?

J'imaginais le prix de cette bouteille, ça me donnait des frissons mais pour Lucas ça devait représenter une poussière dans son budget. C'était loin d'être mon cas. Justement, Lucas me questionna sur mes activités et si je m'habituais à New York.

- Eh bien, d'ordinaire je travaille comme serveuse dans un fast food de Manhattan mais je ne travaillais pas aujourd'hui alors comme il faisait beau, j'ai décidé d'aller à Central Park décompresser un peu, lire mon livre préféré ... Jusqu'à ce que tu arrives et chamboules le reste de ma journée. Un peu d'imprévu ne fait pas de mal ça change de ma routine mais je veux dire que j'étais bouleversé de te voir enfin non, pas bouleversée mais ... argh je ne sais pas comment te dire mais ... Tu m'avais manqué !

Voilà déjà ça de dit. Je ne voulais pas non plus le brusquer mais je tenais à lui dire la vérité. Mon coeur s'était emballée au moment de dire qu'il m'avait manqué. Les sentiments se ravivaient, plus fort, en sa présence.

- Oui  ce n'est pas inconnu mais c'est tellement immense que ça l'est quand même. Et je ne connaissais personne jusque là. Je me suis débrouillée seule pour avoir mon appartement, un travail etc... Je recommence tout à zéro ici. J'essaie de me faire des amis, de reprendre une vie sociale normale. Et toi ? J'imagine qu'avec ton travail tu n'as pas beaucoup de temps pour toi mais tu dois avoir beaucoup d'amis et ... tant d'autres choses !


Je n'osais pas demander à Lucas s'il avait refait sa vie mais j'avais peur de faire une gaffe... après tout c'est sa vie privée. Je commençai à boire le champagne pétillant tout en l'écoutant. J'étais un peu mal à l'aise, je ne savais pas comment me comporter face à lui. Ce restaurant était loin de mon standing habituel et j'observai le raffinement de la salle. De temps à autre je croisais le regard de Lucas ... ce regard que je connaissais très bien et me donnait envie d'y replonger sans jamais m'en lasser.
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