L'alchimie crée des pannes [Castiel - Abandonné]

Ces derniers temps – et pour dire depuis des lustres – Sarah n’était pas vraiment prête à chômer ! Déjà qu’il y avait pas mal de choses à s’occuper au sein d’une famille surtout quand ça pouvait être conflictuel, ou encore quand il s’agissait des soucis de papiers d’état-civil mais aussi désormais lorsqu’il s’agit d’une famille homosexuelle depuis qu’on a toléré le mariage dans l’Etat de New York depuis 2011, rien n’allait diminuer ce boulot monstre et il fallait suivre le mouvement. Oh ! Sarah n’allait absolument pas se plaindre : pour dire, elle avait un boulot comparé à d’autres qui se trouvaient à la rue et encore, elle faisait au moins un boulot qui lui plaisait !

Et dire que la jeune femme n’était pas prête de s’ennuyer avec ce qu’elle pouvait voir. Il y avait des dossiers pas bien compliqués qui allaient comme sur des roulettes pour clore l’affaire mais d’autres où il y avait des surprises qui compliquaient l’affaire mais il y avait toujours une solution. Et d’autres, il restait encore des surprises mais ça restait des choses banales de la vie qui se réglaient facilement !

Boulot, boulot, boulot ! C’était bien beau d’y penser mais parfois, il en fallait p’tête mieux sortir le nez de tout ça ! Il fallait dire que pour le moment, la jeune femme ne pouvait que s’accrocher à ça : elle avait pour le moment personne qui l’attendait chez elle à part un chat portant le nom de Kashoo et c’était tout. Et c’était bien avec quelques dossiers sous le bras qu’elle allait s’en aller de ce tribunal, voulant rapidement s’en aller de ces bâtiments pour être tranquille chez elle avec une bonne tasse de café. Elle alla alors appeler l’ascenseur, sans véritablement faire attention à ce qui pouvait l’entourer, saluant seulement deux trois collègues au passage et l’ascenseur arriva.

Non, ce n'était pas comme si Sarah était pressée de rentrer chez elle après cette longue journée où si ce n'était pas l'un des derniers dossiers qu'elle avait traité en cette fin de journée qui pouvait un peu la perturber. Oh bien au contraire, elle n'allait pas s'effondrer pour si peu mais à penser à ce type-là qui avait déjà pu la draguer auparavant, où elle avait pu se trouver coincer dans un métro un soir ... et d'ailleurs, elle n'était pas forcément dans son meilleur soir puisqu'ils avaient été en charmante compagnie de rats, ou plutôt d'un rat... Mais il fallait voir que quelques éléments de dossier s'était ajoutée sur la liste, et dire qu'elle avait pu tombée sous le charme de ce type déjà... Enfin elle chassa rapidement ses pensées de la tête pendant qu'elle entra dans cette cage d'ascenseur après avoir laissé une personne en sortir.

Enfin à l’intérieur de cet ascenseur, Sarah appuya machinalement sur le bouton du rez-de-chaussée, l’habitude d’une routine ! Une des seules choses dont Sarah pensa était d’un bon bain chaud pour se détendre ! Si ce n’était pas la fatigue ou parce que la journée a été longue qui la rendait ainsi … c’était le cas en fait ! C’était d’un soulagement lorsque les portes de l’ascenseur se refermèrent pour entamer sa lancée à quelques étages plus bas. Cependant, au milieu de cela, elle entendit une voix, et était-ce plus elle qu’on saluait ? Il fallait dire qu’ils n’étaient que deux personnes présentes dans cette cabine. En jetant un coup d’œil vers cette personne : bingo ! Elle reconnut alors ce cher Monsieur Wilde.

Bonsoir !

Etait-ce un fameux hasard ? Qui savait ? Après le coup du métro qui lui revenait un peu mémoire, c’était un épisode sorti tout droit d’un film. Oh, d’une certaine manière, ce n’était pas un souvenir désagréable mais seulement en cette fin d’après-midi, Sarah était épuisée. Et ce Wilde commença la conversation d’une manière polie mais il fallait avouer qu’on commençait une conversation ainsi entre deux « inconnus » avec ce genre de questions idiotes.

Oui, enfin …

Et à dévisager Castiel, qui était d’ailleurs bien habillé, qu’est-ce qu’il faisait vraiment là ?

Et vous ? Ce n’est pas comme si on a l’habitude de voir trainer des civils dans le coin !

Parce que généralement, oui, ça arrivait bien sûr que des civils viennent aux greffes pour voir les greffiers, les bras droits du juge ou même le juge en lui-même mais habituellement, c’était les avocats qu’on voyait et qui s’occupaient d’eux-même à apporter les pièces du dossier, jouant les intermédiaires entre les clients et le tribunal.

Brutalement, allez savoir si elle allait avoir la réponse à sa question mais l'ascenseur s'arrêta net, et ça tombait bien mais Sarah ne vit rien venir qu'elle fut basculer en arrière, se rattrapant à la barrière de la paroi mais au passage, tout en lâchant les dossiers qu'elle avait tenu dans sous son bras. Voici que ces derniers étaient éparpillés au sol ! Levant les yeux aux alentours et au plafond, essayant de comprendre ce qu'ils se passaient, étaient-ils victimes d'une panne?

Effectivement, les civils n'étaient pas de mise dans le coin, si ce n'est que pour parler de leur affaire traitée ici. Enfin, Castiel ne comprenait pas trop le fonctionnement du tribunal, ni comment les avocats et autres s'arrangeaient entre eux. Tout ce qu'il savait c'est qu'il avait des papiers prouvant qu'il avait un fils à sa charge qui n'avait rien à voir avec son ex, ça s'arrêtait la.

On m'a demandé de ramener des papiers, ce qui est chose faite.

Voilà rien de plus. Peut être qu'elle savait de quels genres de papiers il parlait, et dans le cas contraire, elle le saura tôt ou tard. Enfin apparemment pas, puisqu'elle semblait surprise quand à sa présence ici. Il est vrai que Castiel n'avait pas mentionné l'existence d'un fils autre que Roy, ne pensant pas que cela puisse avoir une quelconque importance pour ce divorce. Enfin le fait est que, maintenant qu'Alexander vivait avec lui, ça lui faisait un peu plus de responsabilités. Cela ne changera rien pour Roy ou Elda, enfin bon. C'est comme ça et c'est tout. Puis l'arrêt brutal de l'ascenseur les surprit tous les deux. Castiel posa sa main sur la cloison, par réflexe, et entendit les dossiers de Sarah s'éparpiller sur le sol. Et bien celle la il ne l'avait pas vu venir !

Dites moi que je rêve …

Et bien non ! La machine venait de s'arrêter tout simplement. La lumière fonctionnait encore, mais l'appareil ne bougeait plus. Au bout de quelques secondes d'immobilité, Cas tenta à tout hasard, d'appuyer sur le bouton pour ouvrir les portes. Aucun résultat, mais bon, au moins avait il essayé. Et bien dites donc, c'était lui ou il avait un gros sentiment de déja-vu ? C'est pas ça mais c'était quand même la deuxième fois que Castiel se retrouvait coincé dans un espace confiné avec Miss Julliard. Ça commençait à devenir une habitude la ! Et la prochaine fois, ce sera quoi ? Un fast food prit en otage par des fous furieux ?

J'espère que vous n'êtes pas claustro...

Entre un wagon de métro et un ascenseur, il y avait une différence de taille, et puis, dans le premier, on avait pas quelques mètres de vide sous les pieds.

Sarah s’occupait de tellement d’affaires qu’elle ne savait pas forcément où vraiment se donner la tête que lorsqu’elle devait traiter plusieurs dossiers dans une journée qu’elle devait revoir les dossiers un peu avant en diagonal pour se remémorer les choses et surtout traiter adéquatement l’affaire, mais pour dire la raison dont cet homme ici présent la marquait, ça, c’était bien quelque chose, non ? Ce n’était pas comme si elle s’était retrouvée accidentellement dans une rame de métro tardivement le soir avec plein de rats ! Bon, un rat seulement mais un rat quand même… Bref, cet homme, ce n’était pas comme s’il avait pu lui plaire auparavant… Non, Sarah était bien barrée. Surtout qu’elle venait de subir une très longue journée !

Et d’une longue journée qui finira en beauté ? L’ascenseur s’arrêta brutalement. Non pas en ralentissant comme à ses habitudes, doucement avant que celui-ci ouvre ses portes, laissant le petit monde sortir à l’étage désiré… Mais là, bien au contraire, si ce n’était pas d’une même secousse lorsque le métro s’était jadis arrêté. Sarah, évidemment, ne s’attendant pas à une telle secousse, tomba à la renverse mais à la différence près qu’elle avait la paroi derrière elle pour se rattraper, et non Castiel. Et quant à ses dossiers, eux s’étaient pris un plaisir à se suicider par terre. L’automatisme fut qu’elle se baissa pour ramasser ce qu’elle avait fait tomber.

Ce n’est pas vrai !!

Non, elle ne râla pas et ce n’était pas comme si elle s’était fait mal. Enfin, juste un peu. Sur le coup. Mais ce n’était rien ! Bon, elle trierait, ferait un peu de rangement dans tout ça un peu plus tard. En tout cas, Castiel avait semblé essayer d’ouvrir la porte mais sans succès, si ce n’était pas un échec. Bien ! Elle, claustro ?

Heureusement… non ! Je préfère ça que de me retrouver face à des rats…

Aucun risque ! Du moins, aussi risqué de tomber dans le vide soudainement ? Oh il n’y avait pas à paniquer. Il n’y avait que dans les films de « Die Hard » qu’il y avait des sacrés soucis avec les ascenseurs… Jamais Bruce Willis avait pris un ascenseur correctement. Et comme c’était du côté de Cas, Sarah fit :

Vous avez essayé d’appeler le technicien ?

Savait-on jamais si on pouvait leur expliquer le souci avant de paniquer, et savait-on jamais si ce n'était qu'une question de quelques secondes... Mais ça serait trop beau ? il faudrait donc prendre son mal en patience?

Bien, au moins personne ici n'était claustro ! C'était déjà un bon point. Imaginez quelqu'un qui panique à mort dans un ascenseur bloqué, rien de pire pour envenimer la situation. Si tous les deux gardaient leur calme, les choses se passeront au moins plus doucement. Et pour le coup il n'y aurait pas de rat dans cette histoire-la !

Effectivement ! Ça m'étonnerait beaucoup de voir une de ces bestioles se balader ici !

Si tel était le cas, alors la, la jeune femme pouvait s'imaginer maudite ! Mais pas de raison de paniquer. Appeler le technicien ? Ouais il pouvait toujours tenter le coup. Ainsi, il pressa sur le bouton prévu à cet effet et attendit.

Espérons que cela fonctionne.

Dit-il calmement. C'est fou comme soudainement l'endroit était étrange. Dans son arrêt, la lumière principale avait faibli, bien que toujours allumée. Enfin, ça pouvait toujours être pire ! En tout cas, il n'y avait rien qu'ils puissent faire plus si ce n'est attendre. Le bouton pour prévenir qu'il y avait un soucis était pressé, maintenant, ils n'avaient qu'à espérer qu'on réponde à leur appel de détresse !

A l'avenir j'éviterais de me retrouver dans le même endroit clos que vous.

Lança Castiel pour détendre l'atmosphère. Non mais c'est vrai, l'autre fois c'était le métro, et maintenant, l'ascenseur ! Dans le genre pas de pot, ou bien karma de merde …. Oh peut être était ce un signe quelconque comme quoi il fallait en profiter pour draguer la jeune femme ? Ouais il l'avait déjà fait, avant de savoir qu'elle aurait accès à son dossier de divorce et tout ce qui s'en suivait. Belle boulette non ? Il ne s'y reprendra plus. Ni à draguer les personnes chargées de ses affaires privées, ni de se marier !

Enfin … vous aviez des choses de prévues pour ce soir ?

Oh il demandait ça comme ça, histoire de passer le temps. Il n'y avait derrière ses mots aucune tentative de drague ou de l'inviter une fois leur calvaire terminé.

Arh ! Le fait d’imaginer que le rat pouvait à peine la frôler l’horripiler ! Rien qu’à la vue d’un rat l’horripilait tout court et le fait de se remémorer le précédent épisode lui foutait froid dans le dos qu’elle en tremblerait ! Sarah chassa rapidement ces vilaines pensées : le plus important était de pouvoir sortir de cet ascenseur et rapidement si possible, car elle ne voudrait pas bannir l’ascenseur également. Oh, elle n’avait pas encore banni le métro car une coupure d’électricité était si banale et aussi rare soit-il mais un ascenseur ? Egalement aussi… Il fallait juste prendre son mal en patience ! En fait, dans le lot, la seule chose à bannir en réalité était sans aucun doute cet homme. Voilà, c’était ça : cet homme lui portait la poisse tout simplement ! Et dire qu’il commençait peut-être à se le dire lui aussi à lui-même mais ça, Sarah ne voulait pas le savoir. Est-ce qu’il y avait un message à traduire dans tout ça ? Qu’elle signe direct son divorce et du balai ? Ca, c’était aussi une idée !

Mais qu’elle ne soit pas pessimiste – la fatigue n’aidait pas – ils n’avaient pas eu le technicien au bout de la ligne pour leur dire ce qu’il se passait et tout ça, pour savoir combien de temps cela allait durer. Ca allait passer comme une lettre à la poste ! Bref, en fait, ce cher Wilde avait effectivement eu la même pensée et le disait avec un air décontracté pour dédramatiser la situation.

Ca ne serait pas une mauvaise idée ! répondit-elle avec un petit sourire aux lèvres.

Et pour une fois, il fallait le dire, lors de la chute, elle s’était retrouvée plaquée contre la paroi et non dans ses bras pour la rattraper. Bon, d’une, ils étaient dans un endroit plus restreint, ce qui était avantageux et elle n’aurait pas à lui tomber dessus, et de ce fait, à deux reprises en plus.

Si elle avait prévu par ailleurs quelque chose dans la soirée ? Hum, au moins, Castiel était-il prévoyant pour se préoccuper de sa propre soirée ? ou bien si ce n’était pas pour lancer la conversation aimablement ? Bien que cela sous-entendait qu’il fallait s’attendre à tout, c’était tout.

Rien ne m’attend ! répondit-elle poliment.

Pour ne pas dire qu’elle avait un tas de dossiers à voir et puis elle aimerait bien seulement retrouver son lit et une bonne tasse de café serait pas mal mais se connaissant, elle ne lâcherait pas son boulot avant d’aller dans son lit. Cependant, en ce moment même, n’était-ce pas un horaire un peu plus raisonnable contrairement au dernier épisode où c’était en plein milieu de la nuit.

Et pour dire de sa soirée, voulait-il vraiment le savoir ? Il n’y avait que son chat qui l’attendait chez elle. Contrairement à lui, Sarah n’avait pas de vie de famille, des personnes, des enfants qui comptaient sur elle, à la voir rentrer pour se voir autour d’un bon repas chaud. Non, il ne fallait pas croire que c’était une chose qui commençait à lui manquer ces derniers temps.

Heureusement que la voix du technicien se fit entendre après l’appel lancé par Castiel via le bouton pour rompre ses pensées. Le technicien, semblant les avoir repérer, finit donc par aller droit au but.

Veuillez nous excuser pour ce problème technique. Cela va reprendre sous peu.

Génial ! Tout dépendait sa définition de son "sous peu". Cependant, vérifiant au passage si tout allait bien ou non, le technicien finit par ne plus être au bout de la ligne par la suite, laissant alors ces deux jeunes gens seuls dans cette cabine. Pour dire, ces deux-là ne risquaient pas d’aller bien loin !

Il ne reste plus qu’à prendre notre mal en patience, n’est-ce pas ?

Bon, tout ne sachant pas combien de temps ils resteront là, lui proposer de jouer à un jeu stupide comme nommer tous les Etats américains était inutile. Sarah s’adossa alors à la paroi, les dossiers sur un bras contre elle, un pied relevé contre la paroi. Elle finit par appuyer sa tête contre cette même paroi et elle finit par fermer les yeux un instant, espérant que ce blocage d’ascenseur allait être vite passer.

Puis en ouvrant ses yeux, elle dévisagea un instant Castiel. Pour dire, oui, elle confirmait de nouveau ce qu’elle avait déjà pu penser lors de leurs dernières rencontres en dehors des audiences où elle portait le « costume » de juge, c’était un bel homme. Vraiment ! Quel gâchis au passage ! Se marier avec un homme qui avait une bonne situation financière était une chose mais qui pouvait avoir un bel intellect en plus d’être plutôt mignon dans son genre… c’était une perte ! Mais évidemment, Sarah savait bien que l’habit ne faisait pas le moine et ne pas réellement se faire d’illusion puisqu’elle savait bien que l’amour, ça venait et ça s’en allait. Elle n’en déduisait pas à cause de son boulot mais également par ses propres expériences personnelles.

Vous avez eu plusieurs femmes dans votre vie ?

Question banale et notamment indiscrète ! Mais c’était une question qui lui sortit spontanément sans qu’elle puisse s’en empêcher. Et puis ils étaient tous les deux seuls bloqués dans un ascenseur, cela pouvait être l’équivalent d’un confessionnal. Une chose était certaine, ce n’était pas avec tous les mecs qu’elle se retrouvait coincer quelque part et encore moins un mec d’un dossier qu’elle se chargeait.