Découverte de la ville [Terminé]

Ô grand joie, les cours se finissaient enfin ! Pas que certains cours n’étaient pas intéressant, mais c’était plutôt les gens qui la fatiguaient et la désespéraient. Etrange pour une fille sociale comme elle soit aussi antisociale ? Tout dépendait du milieu.

Profitant que ses amies se sauvent pour qu’elle s’éclipse dans les W.C pour troquer son uniforme contre des vêtements plus simples tel un tee-shirt, un pull et un jean, au moins des vêtements qui ne la trahissaient pas sur quel lycée elle venait. Caroline ne comptait pas rentrer toute suite et ne voulait pas se faire remarquer par son uniforme lorsqu’elle ferait un tour dans ces magasins.

Caroline fit d’abord un magasin assez aisé pour regarder la nouvelle collection de vêtements. Etant au milieu de Manhattan, la jeune adolescente ne pouvait qu’admirer, n’ayant pas les moyens. Si elle voulait quelque chose, il fallait qu’elle aille dans un magasin un peu moins aisé ou encore traîner carrément par chez elle dans le Bronx. Cela dit, non, elle n’envisageait pas du tout de voler. Bien que l’idée avait pu lui traverser l’esprit, elle n’allait pas forcément le faire…

Après son petit tour, elle sortit et déambulant de droite à gauche, elle finit par rentrer dans un Starbuck. Caroline avait un petit rituel : elle adorait se prendre des milkshakes et notamment un milkshake à la framboise. Pour un péché mignon, c’était tout bonnement le sien.

Il n’y avait pas spécialement énormément de monde pour le monde donc ça allait. Faisant la queue, il n’y avait en fait qu’une personne devant elle. Elle ne prit pas le temps de le dévisager, en fait si, seulement quand elle remarqua qu’il était en train de buguer et que le vendeur n’avait pas l’air de bien le suivre, pourtant, il ne fallait pas chercher midi à quatorze qu’il voulait ce muffin précis. Se mettant à côté du jeune homme qui avait du mal, Caroline fit :

Le muffin à la framboise.

Puis Caroline se retourne légèrement cet inconnu et lui fit d’un air un peu malicieux :

C’était ça ce que tu voulais dire, non ?

Après un clin d’œil, elle lui sourit. Pour la première fois, elle pouvait voir son visage… Et pour dire, dans l’ensemble, il était plutôt beau garçon et il semblait avoir un accent venu d’ailleurs. C’était plutôt charmant.

En plus, tu as bon goût. La framboise, c’est trop bon.

Caroline était tout sourire. Pour dire, elle était vraiment fière de son coup. Enfin, d’un coup… Elle venait tout juste venue en aide à un beau garçon, et seulement grâce à son fruit préféré. C’n’était pas grand-chose mais qui lui permettait d’ailleurs de lui parler… Parce qu’il y avait bien une chose qui l’intriguait : son accent. Oui, ce n’était pas un accent british. Ca, c’était un accent dont elle faisait attention car l’Angleterre était le pays rêvé pour elle, mais là, elle cherchait à mettre le doigt dessus.

Je t’en prie ! répondit-elle, souriante. Service !

En plus, ce type voulait prendre sa commande. C’était une façon pour la remercier, disait-il. Quelle galanterie ! Charmant, c’était vraiment charmant. Caroline n’allait pas dire « non ».

Un milkshake à la framboise, s’il vous plait ! s’adressa-t-elle au vendeur.

Oui, elle ne voulait que ça et évidemment, c’était à la framboise. Etonnant, non ? Bon, il ne fallait pas lui proposer ce qu’elle voulait si en plus ce n’était pas elle qui payait. Genre, la jeune adolescente était capable de dévaliser le Starbuck. Ben quoi ?

Merci... Il ne fallait pas ! s’adressa-t-elle alors à ce bel inconnu, pendant que le vendeur préparait la commande. Je m’appelle Caroline. Caroline Baker, se présenta-t-elle en continuant à le dévisager.

Pour dire, il lui plaisait bien. Peut-être à cause de ses yeux. Et pis Caroline n’était pas difficile, non plus. Elle aimait les grands garçons et vu comment elle était naine avec ses un mètre cinquante-deux, c’était facile de la dépasser.

Commande passée et payée, Caroline l’invita de se joindre à sa table. S’asseyant à une table libre près de la vitrine, elle enleva son blouson pour le mettre à sa chaise.

Dis-moi, tu viens d’où ? commença-t-elle la conversation… Enfin, ça doit être une question qu’on te pose tout le temps, non ?

Caroline, bavarde ? Pas du tout ! Mais elle voulait en tout cas tout savoir de ce jeune homme.

Dorian Wilde. Wilde ? Ce nom résonna dans la tête de la demoiselle. C’était drôle car il portait le même nom que celui lui servait de petit ami Alex. Oui, c’était un peu méchant dit comme ça mais pour résumer l’histoire, ils étaient en passe d’un « je t’aime, moi non plus ! ». Rien de mieux que d’une relation compliquée mais pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliquer ? Cela dit, Caroline était une adepte de rencontrer des « Wilde » mais pourtant entre lui et Alex, ils ne viennent pas du même pays donc ça lui paraissait impossible qu’ils aient un lien de parenté et d’ailleurs, « Wilde » ne sonnait absolument pas allemand… mais pourquoi pas !

Berlin ? Vraiment ? fit Caroline, intéressée.

Cela était sûrement l’effet donné à tout le monde quand on croisait les étrangers, non ? Cela donnait envie de voyager ! En même temps, certains diront qu’il n’y avait pas forcément besoin d’aller bien loin puisque New York était remplie d’étrangers de part et d’autre. En tout cas, la venue de Dorian était tout frais puisqu’il était là depuis deux jours.

Oh, alors tu es là pour les vacances ? interrogea-t-elle. Effectivement, c’était une question tout à fait légitime de sa part.

Après tout, Caroline serait peut-être qu’une rencontre de passage et peut-être qu’elle pensait à ce moment précis que ça serait bien dommage ! Elle, une croqueuse d’hommes ? Non, pas à ce point-là non plus. Quoique… Ne nous affolons pas, non plus.

Non, pas totalement New Yorkaise. Ca va faire deux ans que je vis ici. Je viens de Portland dans le Maine, répondit-elle.

Portland est la plus grande ville du Maine donc on ne pouvait la louper.

C’est ça, Sherlock ! répondit-elle à sa supposition mais ce n’était pas forcément dur à deviner. Je suis en terminale, précisément.

Elle reprit tout en jouant avec sa paille de son milkshake en plaisantant :

En fait, tu es un agent secret, avoues !

Peut-être qu’il l’avait repéré un peu plus tôt et tout ça et il l’avait suivi. Caroline était très imaginative mais elle avait envie de l’embêter un peu. Allez savoir ! Elle était plutôt amusée. Lui lançant un regard taquin, elle porta par la suite son milkshake à ses lèvres.

Caroline écoutait ce que Dorian voulait bien lui confier. Elle voulait tout savoir ! Absolument tout ! L’adolescente était de nature curieuse et ça ne serait pas demain la veille qu’elle allait changer d’un poil. Raisons familiales ? Caroline ne serait sans doute pas aujourd’hui de l’histoire A à Z. L’une des choses qu’elle pouvait se dire était qu’il avait de la famille américaine. Pas besoin d’être Sherlock pour le deviner. D’autant plus qu’il allait être scolarisé ici…

Ah oui ? s’enjoua-t-elle. Dans quel lycée ? Ou université peut-être ?

C’était toujours bon à savoir, non ? Pas qu’elle allait faire sa groupie à l’attendre devant son établissement pour le retrouver. Ca faisait un peu psychopathe pour ne pas dire « harceleuse ». Encore mieux, ça serait trop beau qu’il soit dans le même établissement qu’elle. Elle pouvait rêver… Si ça pouvait faire équilibrer les statistiques des beaux gosses, ça ne serait pas de refus parce que les thons, il y en avait des masses… Sacrilège !

Portland ? C’est une sacrée grande ville, c’est la capitale du Maine… C’est assez différent de New York. Si t’arrives à imaginer des maisons en briques, avec de larges demeures de style victorien… décrivit-elle. Si tu lis des livres de Stephen King, ça peut t’aider à imaginer puisqu’il vient lui aussi de Portland.

Ce très cher écrivain est internationalement connu pour ses histoires fantastiques et horrifiques et généralement, ses histoires se passent toujours quelque part dans le Maine. Qui savait si Dorian était du genre à lire et tout ça ? Parce que pour elle, c’était le cas. Caroline se posa alors la question, se demandant alors quelles étaient les passions de son cher interlocuteur.

Oh, mais je crois que je n’ai rien à cacher ! Je suis complétement désarmée…Posez toutes vos questions, Monsieur l’agent ! répliqua-t-elle en lui faisant un clin d’œil, complice.

Il pouvait en poser des questions. Bon, forcément, pour un premier contact, il y avait forcément un peu des principes mais le courant avait l’air de bien passé. Trop bien même ! Quand Dorian se mit à goûter ce fameux muffin, Caroline ne put s’empêcher de faire une fixette sur sa bouche, notamment ses lèvres. De parfaites lèvres.

C’est un délice, hein ? lâcha-t-elle de manière nonchalant, hypnotisée par ses lèvres.

Elle se réveilla et se mordit la lèvre inférieure avant de boire une gorgée à son magnifique milkshake. Elle se mettrait presque à culpabiliser. Pourquoi ? A cause d’Alexis ? Bien possible. Et dire que leur relation rimait comme chien et chat, il n’empêche qu’elle était plutôt attacher à lui, un peu plus qu’elle ne l’avouerait … et le fait qu’elle puisse imaginer embrasser cet inconnu face à elle est… inconcevable… alors qu’elle l’imaginait très bien dans son esprit.

Tu n'en as jamais goûté avant ? C'est un sacrilège!

- J'irais à St James, si j'ai bien retenu le nom.

Normalement oui, c'était bien ça le nom de son futur lycée. Il avait prévu de faire le trajet de son hôtel jusqu'au lycée un de ces jours, avant qu'il ne débute les cours. Comme ça, il ne se retrouvera pas perdu comme un idiot au beau milieu de la ville, alors qu'il aurait dû être sur les bancs de l'école.
Dorian secoua négativement la tête lorsqu'elle parla de Stephen King. Certes il avait lu un de ses livres et vu plusieurs films adapté de ses romans, mais il ne voyait pas spécialement la chose.

- Il y a énormément de choses que je n'ai pas goûté dans ma vie hélas.

Petit sous entendu qui passa par la... Dorian finit par goûter le fameux muffin. C'était pas mal comme truc, il devait l'avouer. Il n'était pas déçu ! Une fois sa bouchée terminée, il bu une gorgée de sa tasse, avant de redonner son attention à Caroline :

- Sinon, j'ai vraiment le droit de te poser toutes les questions que je veux ?

Certes elle avait dit ça sur le ton de la blague, mais il serait bien bête de ne pas rebondir la dessus. Hum, ça méritait reflexion. Ou bien non en fait, il y en a une qui lui vint direct à l'esprit.

- Y'a possibilité d'avoir ton numéro ?

Lui demanda t-il avec un sourire. On savait tous ce que ça voulait dire une telle question. Echange de numéros, puis de sms, et de fil en aiguille proposer une sortie, et durant celle-la, pourquoi pas tenter un rapprochement ? D'autant plus ce n'était pas comme si le courant ne passait absolument pas entre eux !

- Mais peut être y a t-il déjà quelqu'un avec qui tu sors...

Et du coup il arriverait comme un cheveu sur la soupe. Et être l'homme de l'ombre, très peu pour lui. Ce n'était pas son délire.

Lycée Saint-James ? C’est vrai ? s’enjouait Caroline, se foutant de se faire remarquer. Pas que Caroline était du genre gueularde mais presque. C’est mon lycée aussi ! On risque de se voir un peu plus souvent …

Oh que cette nouvelle l’enchantait et comment ! Là, elle avait fait une sacrée pêche ! C’était le cas de le dire ! D’une, considérez ça comme si c’était une avant-première ! Elle avait l’anecdote avant l’heure. Si elle ne l’avait pas croisé en ce jour, elle l’aurait croisé au lycée comme tout le monde. Et comme tous les jours au lycée, elle aurait fait sa fouineuse pour savoir des choses sur lui et sa vie par curiosité. Mais là, ce qui lui faisait bien plaisir étant qu’elle avait l’exclusivité de le connaître avant tout le monde. Il y avait vraiment quoi être fière. Vraiment ! Il lui en fallait peu pour lui faire plaisir… Car l’autre part, l’autre raison, étant parce que… parce que… ce mec était quand même canon. C’était sûr, les filles allaient baver face à lui. Et ce, pas grave s’il ne connaissait pas spécialement Stephen King. Cette nouvelle qui l’enchantait faisait qu’elle pardonnait ce léger défaut de ne pas connaître ce King.

Un bras accoudé sur la table, appuyant son menton dans la paume de sa main, elle écarquillait les yeux, à son écoute. Oui, il pouvait vraiment poser un tas de questions, histoire de faire connaissance. C’était la bonne tactique pour connaître un peu plus chez ce mec… Elle hocha la tête positivement, affirmant qu’il pouvait poser toutes les questions qu’il souhaitait… Et sans gêne, il lui demanda s’il pouvait avoir son numéro de téléphone. C’était une surprise ! Elle écarquilla les yeux, puis un sourire s’afficha sur ses lèvres… Elle l’intéressait ? Bien qu’intérieurement, et soudainement, elle ressentait une légère gêne. Et ce… pourquoi ? C’était vis-à-vis d’Alexis… Arh, au diable Alexis ! En ce moment, il n’avait qu’à pas lui faire tourner bourrique (ou n’était-ce le contraire, en fait !). Bref, ceci dit, elle décida de ne pas montrer son doute intérieur et d’ailleurs, elle le dissipa très vite.

Bien sûr !

Elle chercha pour le coup dans son sac un carnet où elle arracha une feuille. Elle trouva également son crayon coloré avec des froufrous roses au bout de celui-ci - ce qui était très féminin au passage – et sur ce bout de papier, elle écrivit en rose son numéro de téléphone. D’ailleurs, en dessous, elle n’oubliait pas de signer « Caro » pour pas qu’il l’oublie, et elle accompagna son nom avec un petit cœur. D’ailleurs, le fait qu’il lui soufflait comme ça si elle ne voyait pas quelqu’un… elle bloqua un instant. Elle ne laissa rien paraîtres sur le coup mais… elle ne s’était pas dans la merde toute seule ? Qu’allait-elle dire à Alexis quand elle le reverrait et qu’ils décideraient une énième fois de se refoutre ensemble ? « Au fait, l’autre jour, j’ai donné mon numéro à un mec ! Il était très mignon ! C’est ce nouveau au lycée, tu sais ? ».

Non, pas du tout … lâcha-t-elle, c’était plus fort qu’elle.

Pourtant, si, il y avait quelqu’un d’autre mais c’était compliqué et elle n’arrivait pas d’une certaine manière à s’y faire. L’autre côté étant qu’elle ne savait pas ce qu’elle pouvait rater avec ce mec devant elle qui lui tombait du ciel. Elle se la jouait un peu salope ? Un peu… mais techniquement, elle était « séparée » d’Alexis. Et ce mec face à elle, ce cher Dorian lui plaisait. C’était loin d’être un crime ! Elle passa donc le bout de papier où était inscrit son numéro et fit :

Voilà... N'hésites pas à me contacter ... Je suis sûre que je pourrais te faire goûter des nouveautés de notre cher pays !

Certes, c'était un peu vaste comme paroles... laissant également sur une notre d'une très bonne ambiguité et sous-entendu... N'étaient-ils pas sur la même longueur d'ondes à ce sujet ?

Vraiment, ils allaient aller au même lycée ? Ou plutôt, il allait se rendre au même lycée que Caroline ? Pour du hasard ! Le monde est bien fait des fois.

- C'est une bonne nouvelle ça, ce serait sympa de se croiser de temps en temps dans les couloirs.

Ou à la cafetéria, peut importe. Il fut ravi qu'elle accepte de lui laisser son numéro, et encore plus quand il su qu'elle ne voyait personne.

- C'est aussi une autre bonne nouvelle... Pour moi.

S'empressa t-il de préciser. Non pas qu'il disait que c'était super qu'elle soit toute seule, mais que pour lui, ça l'arrangeait on ne peut plus. Il ne voulait pas d'histoire compliquée, de gens cachés et tout ça. Son histoire à lui était déjà assez compliquée comme ça, pas la peine d'en rajouter. Dorian ne pu qu'afficher un sourire au bout de papier sous ses yeux, avec en plus un petit cœur avec son nom. Certes, Dorian n'allait pas s'auto proclamer devin de sitôt, mais ce genre de petit signe, c'était assez encourageant pour tenter d'aller un peu plus loin pas vrai ? Non mais surtout, c'était le sous entendu que lui lâcha Caroline qui le fit sourire.

- Je n'y manquerais pas, sois en sûre.

Lui répondit-il avec un clin d'oeil. Brièvement, il se demanda s'il pouvait tenter de gratter un peu plus de temps en la compagnie de Caroline. Il ne voulait pas jouer les harceleurs ou les gros lourds non plus, il ne souhaitait pas la faire fuir la pauvre. Alors, après avoir rangé le numéro de Caroline soigneusement, il releva les yeux vers elle, et, avec un léger sourire, osa lui demander :

- Et … a-tu quelque chose d'autre de prévu ? Si tu as autre chose à faire y'a pas de problème bien sûr.

Puis, il se dit que, soit ça passait, soit ça cassait. Peut être n'était il pas le Dom Juan du quartier, qu'il hésitait encore pas mal sur la manière de draguer ou de faire des sous entendus, mais des fois, il se disait qu'il n'avait qu'à se lancer pour ce faire. Alors, d'une voix un peu plus basse, il ajouta :

- C'était surtout au cas ou tu avais envie de me faire découvrir d'autres merveilles de ce pays ….

Il n'allait pas dire non. Et puis, vu la tournure de leur rencontre et de leur discussion, il ne rêvait pas n'est ce pas ? Ils se faisaient quand même bien du pied depuis tout à l'heure, avec toutes ces allusions et ces sous entendus. Ça va, il n'était pas totalement idiot non plus.

Il fallait bien croire que le plaisir de découvrir qu’ils étaient du même lycée était tout de même bien réciproque. Bon, pour lui, comme il venait d’arriver, Caroline devait imaginer qu’elle serait un repère pour lui pour qu’il ne soit pas trop perdu, surtout s’il oubliait de nouveau ce qu’on appelait une framboise… Et quant à elle, elle serait bien heureuse de le compter parmi sa troupe d’amis et compagnie.

Caroline avait toujours ce petit sourire au coin des lèvres. Elle avait chopé le gros lot ! Sûre ! Et Alexis dans tout ça ? Oh pour le moment, il était un loin d’ici ! Loin dans sa tête… (ou pas trop !) mais sans trop de remords… Non, il n’était plus là, Caroline venait tout juste de balayer cette pensée quand Dorian lui demanda si elle avait quelque de prévu, là, à l’instant. Qu’elle réfléchisse … A la base, elle venait tout juste de sortir du lycée, elle passait par là pour prendre son milkshake habituel et rentrait à la maison comme à son habitude quand il n’y avait pas les copines… A part les devoirs qui l’attendaient à la maison ainsi que les tâches ménagères, nada… Mais les tâches ménagères étaient moins importantes, elle les laissait à son frère, Steve !

Rien de prévu ! Une idée en tête ?

Si elle avait une idée en tête ? Non pas du tout ! Elle était loin d’être une coquine ! Du tout ! Pourtant de tout son être se contredisait. Puisque d’un côté, accoudée à la table, elle tenait tranquillement sa tête d’une main. En dessous de la table, les jambes croisées, l’une sur l’autre, elle lui faisait du pied en lui caressant doucement le mollet. Une tentative pour voir sa réaction ? Ils étaient sur la même longueur d’ondes, non ? Caroline n’allait pas cracher dessus.

Hum… Qu’est-ce qu’il y a comme merveilles ? J’ai de petites idées par-ci par-là… Evidemment ! Et pourquoi pas commencer à y aller maintenant pour éviter de perdre du temps ?

Non, il n’y avait absolument pas de sous-entendus ou quoi mais vu l’heure, approchant peu à peu à la fin de la soirée, il y avait un moment où la misstinguette devrait rentrer s’ils souhaitaient éviter d’être interrompu par une équipe de SWAT que sa mère aurait appelé. Humour, humour, mais le genre de sa mère, ce n’était pas loin.

Une idée en tête ? Oui et pas qu'une ! Enfin, si, il y en avait une … Enfin, vous voyez le genre. Non ? Et bien, si on ajoute à ça que Caroline était tout simplement en train de lui faire du pied, vous comprenez ? En tout cas, ça ne faisait que confirmer qu'ils pensaient à la même chose tous les deux.

- Faut croire qu'on a la même ….

Et sans nul doute, il ne s'agissait pas de goûter à tous les muffins aux framboises de la ville. En tout cas, heureusement que ce que Dorian avait prit était soit vidé, soit mangé, parce qu'il aurait tout laissé en plan lorsqu'elle lui proposa carrément d'y aller. Maintenant. Pas qu'il soit aussi pressé qu'elle, mais bon, quand une fille lui faisait part d'un tel empressement, ça avait de quoi motiver. Et puis bon, elle n'avait peut être pas toute la soirée, contrairement à lui. Peut importe.

- Tu ne perds pas de temps ! Ça me plait !

Aussi, il se leva, dans la joie et la bonne humeur et remit son manteau, laissant Caroline faire de même. Puis, ils sortirent du starbuck, et, évidemment, la question était de savoir ou aller pour ce qu'ils avaient prévu. Heureusement, Dorian avait un joker dans sa manche. N'étant toujours pas installé quelque part, il vivait à l'hôtel en attendant que tout soit réglé. Pas le formule 1 du coin, bien entendu. La bas ils étaient certains qu'aucun parent ou autre ne viendra toquer à la porte. Sacré avantage pas vrai ?

- Si ça te va on peut aller chez moi. Enfin … chez moi … je vis à l'hôtel pour l'instant. Longue histoire.

Tout ça pour dire qu'ils seront tranquilles la bas. Et l'autre avantage, c'est qu'ils n'avaient qu'à marcher pour y arriver. Oui, Dorian ne s'était pas encore aventuré très loin, cela ne faisait pas longtemps qu'il était la, il était déjà ravi de faire le chemin jusqu'ici sans se perdre. Enfin, accompagné de Caroline, ils arrivèrent audit hôtel, il la guida jusqu'à l'ascenseur ou, les portes se refermèrent sur eux lorsqu'il appuya sur l'étage ou il créchait. Puis il se retourna vers la jeune femme. Doucement, il releva les mains vers le visage de Caroline, lui relevant légèrement la tête. Il se pencha ensuite vers elle, et posa ses lèvres sur les siennes. Un simple baiser pour commencer. Le ding de l'ascenseur le fit quitter à regrets les lèvres de Caroline. Mais, il lui prit la main et avec un sourire la guida jusqu'à sa chambre. Il l'ouvrit et laissa entrer la demoiselle à l'intérieur.

- Bienvenue « chez moi » !

En attendant de vivre ailleurs quoi … Enfin, ils n'étaient pas la pour discuter de sa situation. Comme quoi, il ne traînait pas. Pas une semaine qu'il était la, et déjà il ramenait une fille ! Bah dites donc … Non pas que Dorian était un Dom Juan invétéré, mais bon, il se défendait niveau filles.

Pourquoi perdre son temps ? Autant aller droit au but ! Dorian l’intéressait beaucoup. Pour dire, en plus d’être sympathique, il était agréable à regarder. Cette histoire allait sans doute nulle part mais Caroline ne cherchait pas à ce que cette histoire ait un but précis… Peut-être si, à se venger d’Alexis, le faire rager ou encore …  N’était-ce peut-être pas sympa pour Dorian ? Oh, ils se plaisaient ! Ils n’allaient pas en faire un fromage, si ?

Sur ce, Dorian l’emmena alors à son « chez lui », c’est-à-dire à l’hôtel Campbell non loin de là. Et bien, ce n’était pas un hôtel de merde ! C’était un hôtel de luxe magnifique… le genre d’hôtel dont elle ne pouvait affreusement pas se payer. Caroline arqua un sourcil, s’interrogeant. Pourquoi s’étonnerait-elle de milieu social auquel Dorian appartenait ? S’il venait à Saint-James, ça pouvait mettre un peu la puce à l’oreille ! Mais pour être franche, Caroline s’en foutait royalement. Ce genre de lieu l’attirait quelque peu (elle, cupide sur les bords? Du tout !). Et d’autre part, une chose était certaine : Caroline allait y passer incognito, aucun risque qu’elle croise une personne qu’elle pourrait connaître ; et il n’y avait sans aucun risque à ce que l’on dérange. Pas de parents, ni de frères dans les parages. Alors que demande le peuple ?

Dans l’ascenseur, Caroline fut heureuse que Dorian prenne l’initiative, du moins à ce qu’il l’embrasse. Ce n’était qu’un simple baiser mais n’était-ce pas déjà un avant goût ? Caroline avait fermé les yeux lors de ce laps de temps, appréciant la chose sur le moment mais cela ne dura pas bien longtemps, l’ascenseur venait de s’ouvrir, rompant la petite magie mais elle fut vite entraînée en dehors de la cabine par Dorian qui lui tenait la main. Elle se laissa guider jusqu’à la chambre où il dormait, admirant au passage cette décoration, autour d’elle, curieusement.

Entrant dans la chambre, elle découvrit alors les lieux en faisant un tour sur elle-même, puis faisant face à lui :

Alors, c’est là que tu crèches ?

Elle lui fit un grand sourire, le regardant dans les yeux... Elle le laissa s'approcher d'elle pour être face à face, elle le quitta pas du regard.

Tu me fais visiter ?

Ou pas du tout... Tout dépendait du réel programme mais tous les deux le connaissaient !

Il laissa Caroline zyeuter les lieux pendant qu'il fermait la porte derrière eux. Et bien, il pouvait dire qu'il avait fait vite ! A peine arrivé à New York qu'il ramenait une fille dans sa chambre. La ville devait lui réussir faut croire. Il eu un sourire en se rapprochant d'elle, soutenant son regard. Lui faire visiter ?

- J'ai de meilleures idées à te proposer.

Bien, ils avaient passé les dernières minutes à se chauffer l'un l'autre, à tourner autour du pot, alors à un moment ou un autre, arrêtons de tourner et allons-y !

Une nouvelle fois, il se rapprocha d'elle pour l'embrasser. Cette fois, le baiser n'eu plus rien d'innocent. Rapidement, les gestes se firent plus poussés, une fois la maigre barrière d'une quelconque timidité franchie. Dorian n'avait pas non plus une floppée d'amantes à son actif. Certes il n'était plus non plus un parfait débutant en la matière, il apprenait encore, mais lui même il se connaissait. Alors il allait pouvoir faire en sorte que les choses se passent bien. Petit à petit, les vêtements se retrouvèrent au sol, et tous deux se retrouvèrent allongés sur le lit. Une fois tous deux dévêtus, et, assez chauffés, ils passèrent aux choses sérieuses.

Même s'ils allaient se revoir au lycée, à aucun moment Dorian ne pensait ou n'allait penser par le futur de lui proposer un truc plus sérieux. Il avait 17 ans tout fraîchement, venait à peine de changer de pays, de continent, venait ici pour retrouver son père, alors il avait autre chose à faire que de se mettre en couple. Vraiment, s'amuser comme ça juste pour le plaisir, c'était parfait.