What the hell am I doing here ? [/w Luke Riley]

J’avais longtemps cherché une nouvelle occupation. Ne pouvant plus aller au centre pour jeunes mineurs délinquants j’avais essayé de trouver autre chose. En effet j’essayais d’éviter les endroits qu’avait fréquentés ma famille. J’essayais de me rendre moins prévisible. J’avais obtenu une injonction pour qu’ils ne m’approchent plus mais ne pas savoir où me trouver aidait. Et Puis il n’y avait pas des souvenirs attachés aux endroits. Point en plus j’avais obtenu le job de parrain sans être pistonné par un membre de ma famille ce qui avait toujours été le cas avant. Du coup c’était motivé que je m’étais ramené à l’endroit où se déroulais la réunion. J’avais amené des biscuits pour les partager avec les autres, ainsi qu’une boite de sachets de thé, et j’avais aidé à installer les tables et chaises. J’avais déjà rencontré quelques autres parrains et organisateur et j’étais plus tôt content d’être là, même si j’étais encore assez timide.

Lorsque les gens arrivèrent je restais un peu en retrait, avec les gens que je connaissais déjà un peu. Cette réunion différait un peu des autres réunions car ici on assignait un parrain. Du coup je m’étais engagé à suivre un filleul dans sa quête pour décuver. J’en avais parlé à Virgile. Bon j’avais bien calculé les risques quand même parce que certains filleul n’étaient pas recommandable ou finissaient par vous braquer. Mais bon j’avais Virgile qui m’épaulait. Un léger sourire s’était formé sur mes lèvres à l’évocation de mon homme. Enfin je finis par me diriger vers la table proposant du café et du thé pour me servir une tasse du deuxième. Je passais à côté d’un mec qui se servit un gâteau sans le noter considérablement et commençais à me servir mon thé quand il m’accosta.

Je relevais le regard vers lui, un sourcil haussé alors qu’il me demandait si je venais aussi parce que je me faisais chier. Je ne répondis pas, me concentrant sur mon gobelet que je remplissais d’eau bouillante avant de prendre un sachet et de répondre tout en ouvrant l’emballage et faisant tremper le sachet aux saveurs de fruits rouges.

« C’est pas votre truc les réunions de ce genre ? Pourquoi être venu alors ? »

Je m’adossais à la table en prenant mon gobelet dans mes mains et le regardais, calmement. Il n’avait pas l’air soigné. Pas moche, mais pas soigné. Un tour chez le coiffeur pourrait lui faire du bien. En tout cas il osait me dire que ce truc était de la merde. Ca me faisait rire. J’imaginais un peu Virgile agir de la sorte si jamais je ‘amenais à une réunion. Soupirer et marmonner entre ses dents qu’il se faisait chier. Je laissais mon regard parcourir les gens. Il y avait ceux qui avaient peur, d’autres que l’alcool avait détruit, encore d’autres qui ne cherchaient que de l’attention, ou qui étaient forcé sous peine de perdre une femme, des enfants ou autre. Je jetais un regard en biais avec le mec :

« Vous ne semblez pas chercher de l’aide, encore moins être en manque d’attention… Vous êtes forcé par un éventuel agent de probation ? »

Tant qu’à engager la conversation autant essayé d’en apprendre plus sur lui.

Donc il ne voulait pas se livrer. A la fois il refusait de répondre, mais il le faisait avec humour. Humour mais dénigrant quand même. Je ne me lançais pas dans une analyse psychologique de la personne face à moi. Ne pas juger, ne pas catégoriser. Tout le monde avait des cadavres dans la caves, mêmes ceux qui ne le savaient pas. Inutile de se placer au-dessus de ces personnes ou d’essayer de vouloir les calculer. Ils n’étaient pas des animaux de foire, mais bien des êtres humains cherchant de l’aide. Je lui demandais alors pourquoi il était là. Lui qui ne semblait pas du tout coller dans le milieu.

Sa réponse me fit hausser un sourcil. Quel vocabulaire par contre. Vraiment il ne collait pas dans le milieu, ayant l’air décalé, agissant décalé. Je ricanais alors qu’il me disait au final que c’était le buffet qui le faisait venir. Comme beaucoup de gens. Je pris une gorgée de mon thé. C’était dommage que beaucoup ne prennent pas ces réunions au sérieux. Je me retournais vers lui après ses questions. Souriant doucement je hochais la tête négativement.

« Non je suis bénévole. Peut-être votre futur parrain qui sait ! »

Je souriais simplement. Il était bizarre, différent. En même temps je me trouvais souvent avec des gens bizarres ou sortant du lot. Suffisait de voir Virgile. Mais j’aimais bien mon petit toxico franc. Je vis le dirigeant de l’association appeler tous les gens à vers s’asseoir et me mis ne marche, hochant la tête comme salut à l’inconnu. Peut-être qu’on se retrouvera plus tard. J’allais donc m’installer sur une chaise libre au premier rang alors que la réunion commençait. Le président fit son speech pour expliquer le déroulement et l’attribution des parrains. En gros les alcooliques choisissaient leur parrain et ceux qui ne voulaient pas se retrouvaient avec un parrain attribué de force en quelques sortes. Souvent ces dernières alliances ne tenaient pas. Enfin, du coup j’étais curieux de voir qui m’accostera.

La réunion battait son pleins, certains parrains avait déjà été choisis, d’autres attribués. Encore personne pour ma charge. Je savais que le président était sceptique. J’étais jeune après tout. Enfin j’avais quad même eu la lettre de recommandation du centre pour jeunes. Enfin je verrais bien avec qui je repartirais aujourd’hui. Je notais alors le gars de tantôt lever la main d’un coup. Le président lui donnait la parole et je notais l’échange avec intérêt. Il m’avait marqué plus tôt, une conversation différente de ce que j’avais vu auparavant. Je me doutais qu’il levait la main pour choisir son parain, tout comme le gars avant lui. Je le regardais interloqué alors qu’il décida finalement qui il voulait comme parrain. Et ce fus moi.

Etonné je clignais des yeux et je ne fus pas le seul étonné. Le président et plusieurs autres personnes nous regardaient étonnés. Je lançais un regard au président justement alors que son regard voyageait entre moi et l’homme. Je haussais les épaules plus en mode « pourquoi pas » que pour dire que je m’en foutais. L’homme hocha la tête, comme pour confirmer son intention, avant de poser son regard sur moi. Je croisais le regard du gars alors qu’il me scrutait, avant de me faire un clin d’œil. Malgré moi un sourire amusé se forma sur mes lèvres. Hochant doucement la tête j’acceptais son défi. Il me faisait un peu penser à Virgile. En moins beau et plus vieux, mais tout aussi provoquant. Qui sait-on s’entendra peut-être bien ?

Je laissais le gars alors venir vers moi. C’était la tactique que j’avais décidé de prendre. Laisser l’autre venir à moi. Si les gens voulaient changer ils en avaient la force, s’ils ne voulaient pas changer ils resteront là où ils voulaient. Et je ne voulais pas perdre mon temps, je voulais aider. Aider quelqu’un qui ne voulait pas … ça c’était très difficile. Du coup l’homme s’était rapproché de moi et avait lâché sa phrase. Je décidais de ne pas réagir et tendis juste la main, en hochant la tête.

« Luke Riley, et toi tu es ? »

Il avait tutoyé en premier, pourquoi tomber dans un vouvoiement du coup ? Je me demandais quel genre de personne il était. Bon déjà il n’était pas de ceux pleurant et voulant de l’attention. Maintenant est ce qu’il était réaliste ou est ce qu’il essayait de cacher ses faiblesses dans sa manière de parler ? J’espérais juste qu’il n’allait pas me faire chier ni des coups bas. J’en avais assez bavé que pour me coltiner un mec qui ne voulait que me prendre pour un souffre-douleur ou autre.

Je m’étais présenté et maintenant je fixais le gars, sans baisser mon regard. Il y avait un temps où j’avais cru que j’étais un démon, un danger pour les autres. Aujourd’hui je savais que je pouvais maintenir un regard sans risquer la vie de l’autre. Et puis ma confiance en moi avait aussi augmenté depuis que je connaissais Virgile.  J’étais plus …. Présent. C’était le bon mot. Toujours aussi peu aimant des contacts tactiles, toujours aussi peu envie d’être le centre de l’attention, toujours assez silencieux. Mais plus moi-même et plus sur de moi. Mon regain de confiance en moi n’avait pas changé qui j’étais et j’en étais content.

Du coup pour revenir à mon filleule, j’appliquais ma méthode ne voulant le laisser venir vers moi. S’il avait besoin d’aide, non… S’il voulait de l’aide j’étais là, s’il n’en voulait pas il perdait son temps. Enfin au moins je n’avais pas hérité de ceux voulant juste de l’attention et  ne prenant pas le truc au sérieux. Au moins avec lui je ne devais pas entendre des pleures durant des heures. D’ailleurs… Bruce ? Je haussais un sourcil mais restait silencieux. Bruce ? Sérieux, ce gars avait rien trouvé de mieux ? Enfin heureusement qu’il me sortait Bruce et pas Steve, parce que niveau comics j’étais plus DC que Marvel. N’empêche un peu idiot alors que le président de la séance avait lâché l’info juste avant. La remarque suivant me faisait rire doucement. Je suivais un psy moi-même, je n’allais pas avoir la prétention de pouvoir en être un. Je né décroisais pas les bras et rétorquait juste d’un ton calme:

« Eh bien non Rory, je ne vais pas jouer au psy avec toi. En fait ça va être très simple : si tu as besoin d’aide tu m’appelles, si pas tu continues ta vie comme si je n’existais pas. Inutile de te pousser à la guérison. Tu es adulte, si tu ne veux pas de l’aide c’est ton droit. »

J’avais haussé les épaules à la dernière partie de ma tirade. Impassible je souriais simplement. J’aimais le fait que je sache autant contrôler mes émotions. Autant mes parents m’avaient fait énormément de mal, mais autant cette capacité-là m’étais utile. Ne rien laisser paraitre, rester calme. Du coup concernant Rory, c’était à lui de voir.

Je le regarde faire son petit jeu, insensible à sa fausse douleur. J’avais appris à m’affirmer, j’avais appris à ne plus me laisser marcher dessus. Je ne retournerais pas dans ce cercle vicieux. Au final je hochais la tête. Il ne voulait pas d’un pot de colle et moi pas d’un pleurnichard. Le tour était joué. Lorsqu’il me questionna à son tour, je ne changeais pas de position, gardant les yeux braqués sur lui. Je n’avais pas à expliquer tôt le background avec mes parents. Je souriais ironiquement alors qu’il demandait si j’avais traversé des merdes. Tu n’as pas idée !

« J’ai traversé des merdes comme tu dis… Différentes mais j’en ai traversés. Et j’aime juste aider mon prochain, voilà pourquoi j’ai décidé de faire du bénévolat. »

Je lui passais alors mon numéro, ne demandant même pas le sien. Il ne me l’aurait pas donné. Il était le genre de gars qui se foutait un peu de ces réunions. Mais au final si jamais il avait besoin d’aide il saura m’appeler si ce n’est pas trop tard. Je le regardais partir sceptique. Ses manières, son attitude… il devait souffrir pas mal pour faire autant de remarques, essayer autant de provoquer. Je me levais à mon tour une fois qu’il était partit et le président vint me voir alors que je rangeais ma chaise. Je lui assurais que tout allait bien et que j’acceptais le patient. En effet Rory était une sorte de défis. Ce que j’appréciais c’est que pour une fois je pouvais m’entrainer à faire de la répartit sans me sentir mal vis-à-vis de la personne. Il me cherchait. Et je pouvais via ça apprendre à me défendre. A voir ce que ça donnerait par la suite !