Dans le froid de New York [PV Gabrielle]

Il était une heure du matin. New York, comme tout grande ville qui se respecte, était sans cesse en mouvement. Moins qu'en journée mais pas mal tout de même. Le froid ambiant avait forcé ses habitants à sortir les manteaux d'hiver et les écharpes. Quel sale temps. Mais ils n'étaient pas à plaindre, aucune pluie ou vent glacial. Par ce que oui, il y avait des personnes encore dehors à cette heure ci. Certaines sortaient faire la fête ou d'autre l'avaient terminée. Comme Nathaniel par exemple. Lui il avait finit de bosser pour aujourd'hui, enfin hier. Vous avez compris. Il avait passé la soirée à tenir compagnie à une charmante femme, la trentaine, avocate réputée. Elle devait faire bon genre avec un homme à son bras, par ce qu'elle était vraiment nulle en drague et ses blagues étaient plus que pourries. Et lesbienne aussi. Enfin elle était friquée et c'était tout ce qui importait Nath. Le reste il s'en foutait royalement. Donc il avait passé sa soirée à jouer aux gentlemen parfait des sourires charmeurs à tout va, des gestes tendres et affectueux envers cette femme, l'inviter à danser, la faire rire, faire bonne figure... Tout le tralala habituel. Le monde n'est qu'illusions, et ça il le savait que trop bien. Mais c'est de ça qu'il vivait donc il ne s'en plaignait pas. Par ce qu'au fond de lui ça le faisait bien marrer tous ces gens, trop occupés à se préocuper de leurs apparences pour faire gaffe à leur portefeuille. Tous des idiots solitaires. Mais il s'en foutait. Lui ça le payait donc le reste lui importait peu. C'est pas lui qui allait les plaindre ou les blâmer, c'est grace à ces idiots qu'il pouvait vivre, et même très bien vivre. La boite dans laquelle il était était plutôt select. Donc pas n'importe qui pouvait se payer ses services. Nath était ce qu'on pouvait appeler un escort boy de luxe. Un gigolo de luxe quoi. Sauf que ce soir il n'eu pas à coucher avec le client, la cliente ici, pour un très généreux pourboire. Tant mieux, même si elle était jolie, si il pouvait éviter ça, c'était plutôt cool. Si il pouvait tout le temps avoir des lesbiennes refoulées comme clientes, ce serait le rêve! La soirée de ces nazes étant terminée, chacun rentrait dans son coin tranquillement. Lui avait été payé donc tout allait bien. Il avait enfilé son manteau et une écharpe et était sorti dans la rue. Avant de penser à quoi que ce soit d'autre, il avança au bord du trottoir pour appeler un taxi. Et bien les taxi qui passaient l'avaient tous snobé comme pas possible! Ils étaient en grève ou quoi? Bref ça l'énervait sévère la! Pas croyable. Un premier qui passe, il l'appelle, rien à faire il passe son chemin. Un second? Pareil!


Non mais je rêve !


Même cinéma pendant cinq minutes. Vraiment, y'a combien de taxi à New York? Trop! Quel idiot, il aurait dû accepter que sa cliente le rammene. Bon, tant pis... Abandonnant pour un instant sa chasse au taxi, il recula un peu de la chaussée, pour chercher son paquet de cigarettes dans son manteau. Il en chopa une qu'il coinca entre ses lèvres avant de l'allumer. Il en tira une bouffée avant de la recracher doucement. Aaah ça calme! Petite pause avant de pouvoir retrouver le taxi tant espéré...

Il retourna la tête en entendant cette voix. Voix qui lui semblait familière il devait l'admettre. A peine eut il tourné la tête qu'il reconnu la personne qui l'avait appelé, Gabrielle, ou Gaby, une ex. Ex qui semblait bien ravie de le voir. Mais qu'elle se rassure, cette joie était réciproque :


Tiens tiens tiens, salut ma puce qu'est ce que tu fais la à cette heure ci?


Il la regarda de haut en bas. A son humble avis, elle sortait tout juste de son boulot. Le truc mes amis c'est qu'à la base, il aimait bien Gaby. Mis à part son coté psychopathe du dimanche, c'était une fille fort sympathique et agréable. Oui on pouvait dire qu'il avait vraiment apprécié le temps passé avec elle. Mais, voyez vous très chers, c'est que cette charmante jeune femme l'avait foutu à la porte comme pas possible. Sous prétexte qu'elle n'aimait pas son job. Bah quoi? Ou était le soucis? Il était pété de thunes et elle râlait? Ces nanas vraiment.... Donc elle l'avait mis à la porte avec la même délicatesse qu'on jette quelque chose à la casse.


Tu veux une clope c'est ça? Vraiment tu devrais arrêter de fumer, ça rends aigri et ça vieillis. Surtout qu'une femme avec une clope au bec, c'est une vraie pillule contre l'amour j'te jure.


Traduction ; ta clope tu te la rêve. En attendant il continuait de fumer la sienne. Vraiment mesdames, c'est pas sexy à vous voir fumer, vous voulez vous donner un genre ? Ok, mais trouvez autre chose pitié! Si il y avait bien quelque chose que Nathaniel n'aimait pas chez certaines femmes c'était ça. A vouloir tout faire comme les mecs elles en perdaient leur féminité. Autant être gay à ce compte la.


Au passage moi aussi je suis très content de te voir. Vraiment je te promet quel plaisir ! Je vois que t'as pas changé niveau caractère, dommage.


Si on excluait ça, le fait qu'elle puisse partir au quart de tour comme pas possible cette nana était vraiment bien. Mais vu qu'on ne change pas les gens, et bien tant pis.


Alors, tu as trouvé un autre type à traiter comme une merde?


Dit avec un sourire méprisant aux lèvres. Une allusion à la façon dont elle l'avait traité lui? Nooooon pas du touuuut ou allez vous cherchez ça voyons!

Elle avait l'oeil la petite Gaby. C'est sur que connaissant Nath, il n'y avait pas trente mille raisons pour le voir au milieu de la nuit, sappé avec des fringues hors de prix. Elle avait donc visé dans le mile. Oui il était toujours escort, oui sa cliente était lesbienne. Une très gentille femme d'ailleurs.


Et oui je fais toujours ça. Et en une soirée je me suis fait bien plus que tu ne pourra jamais en un mois entier.


Il n'allait pas dire combien exactement, c'était indécent voyons. Et si elle s'était intéressée d'un peu plus près à son job au lieu de l'envoyer paître, elle le saurait. Enfin, au moins elle ne l'avait pas jeté ou gardé à cause de l'argent. Tant mieux. Déjà que lui est payé à faire le beau après de ces dames, alors qu'une petite amie reste avec lui pour le fric.... A en devenir dingue.


Ah si toutes mes clientes pouvaient être lesbiennes, ce serait génial.


Outre le fait qu'il n'avait pas à coucher avec elles ensuite, il savait qu'elles ne tombera pas amoureuse de lui. Certes ça peut être un bon point pour lui, puisqu'elle cherchera à avoir de nouveau ses services. Mais les psychopathes, merci non! Ah comme quoi ils étaient destinés à se revoir, un truc dans le genre non? Enfin c'est certain que dans tout le monde qu'il y avait à New York, bien sûr ils étaient obligés de tomber l'un sur l'autre. Comme d'un fait exprès.


Que veux tu chérie, le monde est trop petit.


Dit-il nonchalament en tirant sur sa clope. Alors qu'il pensait qu'elle allait juste passer son chemin, la suite de ses paroles le surpris grandement. Non sans rire, elle allait chercher un taxi avec lui? Oh sérieux? Il ne pu retenir un rire amusé face à la situation :


Et tu crois que tu tiendrais avec moi dans un taxi sans vouloir m'arracher les cheveux ou autre chose?


On vous laisse méditer sur le autre chose. Ça pouvait être les yeux comme les vêtements, au choix, et selon son bon plaisir. Sauf qu'il n'avait pas envie de se retrouver avec une furie dans une bagnole. Bon, aller, Gaby n'était pas non plus une folle furieuse, disons qu'elle savait aussi être gentille. Hé, il ne serait jamais sorti, et ne se serait jamais pris d'affection pour une débile mentale! Par ce qu'on peut dire qu'il avait de l'affection pour elle oui. Il balança sa clope à terre et l'ecrasa avec sa chaussure :


Quelque chose à te faire pardonner par hasard?


Dit-il d'un ton léger. Aucun sous entendu bien sûr! Qu'aurait elle donc à se faire pardonner, quelle question difficile, il y a un piège attention. Trèves de plaisanteries, même si Nath n'était pas particulièrement fatigué il devait avouer que de traîner dans les rues à une heure et quelques du matin ne lui plaisait pas trop. S'il pouvait rentrer chez lui, prendre un bain et aller dormir, c'était sans refus bien sûr.


Bon j'espère que d'être avec une femme ça aidera.


Comprenez par la qu'il ne refusait pas.

Il eu un fin sourire à ses paroles. Quelle wonder woman des temps modernes vraiment. Même si du coup c'était lui qui était le naze dans l'histoire, ou la fille plutôt. Bon tant pis, personne ne viendrait de tout de façon s'en prendre à eux. Ce serait stupide :


C'est fort aimable, je ne pensais pas encore à la retraite.


A la retraite à cet âge la.... Plutôt au chômage oui. Et vraiment ce soir les taxi semblaient s'être passé le mot pour les snober.... Les paroles de Gaby par contre le scièrent sur place. Il tourna la tête vers elle, les yeux ronds comme des billes. Arrêtez elle venait juste de s'excuser? Truc de dingue ça! Ouahou! C'était un jour de fête ou quoi? Non elle avait trop bu? Ah non elle semblait sobre. Punaise!


Voilà des paroles que je n'aurais …. jamais cru entendre....


Scotché sur place le Nath! Alors la elle aurait pu dire tout autre chose, genre qu'elle allait épouser une star, ça l'aurait moins surpris que ça. Non vraiment.


Excuses acceptées! C'est vrai que tu y étais allée vraiment fort.


Mais bon, c'est du Gaby tout craché! A ne pas faire dans la demi mesure. Si il n'était pas lui avec un égo à toute épreuve, il l'aurait mal vécu. Bon ok après c'était pas la joie non plus, mais ça aurait pu être bien pire.


Mais c'est tout aussi vrai que ton énervement était justifié. Je ne pense pas que ça existe une seule fille au monde qui puisse supporter que son mec soit payé pour faire le beau après d'autres femmes.... Qu'elles soient lesbiennes ou vieilles ça n'a pas d'importance.


Le fait est que la majorité de ses soirées elles étaient passées avec ces personnes la. Allez construire une relation saine avec un tel job. Est ce vraiment possible? Ou bien ce couple, ça doit être la même chose que les couples dit libérés. Avec certaines règles mais tout en sachant que l'autre va voir ailleurs. Sauf que la, Nath était payé grâcieusement pour aller voir ailleurs.


Mais si on avaient pris la peine d'en discuter, je t'aurais dit que je me fous de ces femmes. Celles qui sont mes clientes ne seront jamais mes amantes. Le boulot reste le boulot. Je ne suis peut être qu'un joli garçon pour elles, mais pour moi ce ne sont que des portefeuilles, dont je connais toutes les manières pour vider.


Et ça s'arrête à ça. Le joli garçon savait comment faire pour sous tirer de l'argent tranquillement, pour se faire bien voir, pour qu'il ait de bonnes remarques sur son travail. C'est son boulot, alors il le faisait. Et bien. Comme ça au moins il ne manquait de rien. Materiellement parlant. Humainement, c'est autre chose. Heureusement qu'il avait des amis en dehors du travail, des amis masculins et féminins. Par ce que son job était le meilleur moyen pour le dégouter des autres. C'est pour ça qu'il faisait en sorte de ne pas porter d'attachement particulier à ses clients et clientes. Même réguliers.