Une colocation salutaire ft Hazel [Terminé]

J’avais réfléchi de longues nuits quant à la chose à faire. Vendre ci, hypothéquer ça, aucunes des solutions ne me plaisaient. Pourtant il fallait agir et vite. Finalement, une semaine après ma visite à la banque, j’avais opté pour une annonce dans le journal. Nous avions une chambre livresque nous pouvions louer, un peu comme les chambres d’hôtes sauf que la personne devrait se faire à l’idée qu’il n’y avait qu’une salle de bain.
Peu importe, comme toujours j’avais tu mon idée, sachant pertinemment que mon frère et ma soeur ne lirait pas le journal et que par conséquent ils ne verraient pas mon annonce.

-Et comment tu comptes faire quand la personne sera là ? me rappela une petite voix que je détestais.

C’était une bonne question mais tant que je n’y étais pas confrontée pour de bon, je préférais l’ignorer.

Bien vite, (trop vite ?) un potentiel colocataire se fit connaitre. Il fallait l’avouer, une partie de moi était heureuse, une rentrée d’argent supplémentaire, c’était géniale. Mais l’autre partie…L’autre partie repensait à ses parents et à cette fameuse chambre qui n’avait pas bougé d’un pouce depuis leur départ. Comme à mon habitude ses dernières années, je fermai le tiroir souvenir pour foncer droit devant. Je savais que Nat et Naë le prendrait mal mais je n’avais pas le choix. J’acceptais donc la rencontre pour le lendemain. Il était pressé de se trouver un en droit ou vivre et moi j’étais pressée d’avoir de l’argent.

Vers 11h, alors que j’étais occupée au four, Méli vint à ma rencontre pour me signaler qu’un « beau jeune homme, bien foutu » (ce sont ses mots) m’attendait. Je stoppai net la préparation de mes brownies et filait en direction de la boutique. Les cheveux à peu près coiffé, les mains s’essuyant sur le tablier, je me dirigeais vers lui.

-Bonjour, vous êtes monsieur Warenn c’est ça ?

- Salut ! Ouais c'est moi.

L'annonce qu'avait posté cette femme dans le journal était comme du pain béni pour nous. En effet cet immeuble nous intéressait depuis un moment mais aucun appartement n'y était libre. En fait mon patron voulait avoir une vue sur le bar qui faisait office de club privé d'un groupe mafioso rival. Il se situait juste en face de l'appartement où j'espérais bientôt vivre. Une grosse affaire se préparait et j'étais la sentinelle. Ce changement soudain de grade mettait sur moi beaucoup de pression : toute la réussite de la mission dépendait en majeur partie de mon travail.
Quoi qu'il en soit pour l'instant je devais réussir mon jeu d'acteur afin d'intégrer cette colocation et je sens que mon charme pouvait m'y aider.

- Enchantée, je suis Noëlia Sullivan !

Elle me tendit une main déterminée que je serrai un grand sourire aux lèvres. On devait avoir pratiquement le même âge et je devais avouer que cette charmante métisse était un bonus pour la mission !

- Ok appelle moi Hazel, on se tutoie ce sera plus simple. Lui dis-je amusé par tant de cérémonie.

La boutique sentait vraiment bon et j'avais hâte de voir à quoi ressemblait mon futur hypothétique chez moi.
Son tablier était plein de farine et je remarquais qu'elle en avait aussi un peu sur le front, elle était si jeune et pourtant semblait si... téméraire. J'espérais vraiment qu'elle allait m'accepter.
Pour l'occasion j'avais d'ailleurs prit grand soin de mon allure. Il est vrai que j'étais un des gars les mieux sapés du gang, fallait peut être commettre des crimes mais c'était plus agréable de le faire avec classe ! Aujourd'hui j'étais vêtu d'un jean gris me tombant sur les hanches et un tee-shirt blanc moulant parfaitement ma musculature. Un blouson en cuir noir et des lunettes de soleil que j'avais ôté en entrant et hop mon look faisait son petit effet.

-Ok, on se tutoie. Je te fais visiter et on discute après ou …?

-Commencer par la visite, ça me va très bien.

-Bon alors suis-moi.

J’adressais un sourire à Méli qui me murmura un « t’inquiète pas » et je conduisis mon invité jusqu’à la porte de service. Tout en marchant je lui expliquais qu’il y avait un un escalier indépendant dehors ce qui nous permettait de ne pas passer systématiquement par la pâtisserie. Au bout du couloir, je tournais à gauche pour ouvrir une autre porte qui donnait immédiatement sur notre escalier personnelle. Silencieuse je gravis les marches suivit de près par mon, peut être, futur colocataire. Pendant quelques secondes, je me maudis d’avoir mis un jupe plutôt qu’un pantalon. Arrivée en haut sur le palier, je sortie mes clefs et poussait la porte pour le laisser entrer.

Je retirai mon tablier que j’accrochai sur le porte-manteau et j’avançais jusqu’au centre de la pièce.

-Alors, ici c’est le salon. La porte tout de suite à gauche c’est les WC. Nous n’avons qu’une seule salle de bain. Je sais que c’est un inconvénient mais en tenant comptes des emplois du temps des uns et des autres, ça devrait aller.

-Vous êtes combien ?

-Et bien il y a mon petit frère et ma petite soeur, donc 3.

J’essayai d’être professionnelle. En fait, j’avais un peu le sentiment d’être en train de négocier un contrat à des milliers de dollars. Bon, peut être pas autant mais quand même. Je l’emmenai ensuite dans la salle à manger, la cuisine et la salle de bain. Je passais devant la chambre de Natéo, persuadé qu’elle devait être sans dessus- dessous mais j’ouvris celle de Naë qui ressemblait à s’y méprendre à celle d’un magazine. Puisque j’avais pris la peine de ranger ma chambre, je la présentais également en coup de vent.

-Et voilà là pièce qui sera peut-être la tienne. Elle est en face de la mienne, c’est celle de mes parents…Enfin je veux dire c’était celle de …Bref…

J’ouvrai la porte et le découvrir la pièce. http://flashmeuble.fr/2422-thickbox_default/chambre-adulte-5-pieces-scarlett-pin-ceruse-blanc.jpg

Au bout de quelques minutes je repris la parole, parlant à toute vitesse et un peu horrifié de proposer quelque chose alors que je n’en avais pas les moyens.

-Si tu veux, on peut la redécorer mais il faudra payer un supplément au moins pour la main d’oeuvre et on verra pour les frais des nouveaux meubles. Je pourrai toujours revendre ceux là.

Je mettais de côté le fait que je risquais de m'attirer les foudres de mon frère et de ma soeur et que moi même j'avais un pincement au coeur.

Lorsqu'elle me devança pour grimper les escaliers je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'oeil vers le haut. C'était... très agréable il fallait le dire ! Je pus voir son charmant petit string noir accompagnée d'une paire de fesses fermes et rebondies, très agréable vraiment...!
Mais mon coup d'oeil fut bref pour éviter qu'elle ne me prenne en flagrant délit.
Une fois arrivée elle me fit visiter en premier lieux les parties communes qui je devais dire étaient spacieuses et modernes. L'appartement était beau mais finalement je m'en foutais ce n'était pas ça le plus intéressant...

- Vous êtes combien ? Je devais avant tout savoir combien de civil allait être impliqué dans l'affaire car c'était bien ça le point sensible du sujet. Tout aurait été si simple si j'avais été seul dans un appart seulement voilà je n'avais pas vraiment le choix.

- Et bien il y a mon petit frère et ma petite soeur, donc 3.

Merde... Trois personnes ça allait être tendu. Je fis mine de rien et nous continuâmes la visite. Elle semblait tendue comme s'il s'agissait d'une vente immobilière. Tranquillement les mains dans les poches je la suivais en observant les lieux. Elle me montra les deux chambres des filles vu la décoration qui était d'ailleurs parfaitement rangée puis me présenta la mienne enfin peut être la mienne.

-Et voilà là pièce qui sera peut-être la tienne. Elle est en face de la mienne, c’est celle de mes parents…Enfin je veux dire c’était celle de …Bref…

Etait ? Je devais en déduire que ses parents n'étaient plus et donc une chambre, celle ci, se libérait. La pièce était aménagée de meubles en bois blanc et de grands rideaux rouges pendaient aux fenêtres. Il filtrait le soleil et donnait une ambiance assez reposante. Mais je ne pus m'empêcher de me pincer les lèvres, certes c'était sympa mais un peu trop... "parents" pour moi. De plus je ne me sentais pas de prendre mes aises au milieu des meubles et affaires ayant appartenus à des défunts. Heureusement elle me dit un peu précipitamment, surement en voyant ma tête :

-Si tu veux, on peut la redécorer mais il faudra payer un supplément au moins pour la main d’oeuvre et on verra pour les frais des nouveaux meubles. Je pourrai toujours revendre ceux là

- Bah c'est pas que c'est moche hein mais bon j'ai pas envie de dormir dans l'ex- chambre de tes parents tu vois... Mais pour la main d'oeuvre je m'en occuperai ne t'inquiète pas ! Je ferai tous ce qui a à faire moi même et j'amènerai mes propres meubles, enfin... si la colocation se fait.

Tout en lui répondant je m'approchai d'une des fenêtres pour observer la vue. Bingo ! c'était parfait, pile poil l'angle de la rue que je voulais surveiller. C'était l'endroit parfait, il me fallait entrer dans cette colocation coûte que coûte ! Je me retournai alors déterminé et lui dit accompagné d'un charmant sourire :

- Ecoute moi ça me plait vraiment, c'est exactement ce que je cherchais et je suis prêt à y mettre le prix.

Je suppose que maintenant nous allions discuter des termes du contrat, elle allait me poser tout un tas de questions me concernant histoire de ne pas faire une coloc avec n'importe qui. A moi le jeu d'acteur...

- Bah c'est pas que c'est moche hein mais bon j'ai pas envie de dormir dans l'ex- chambre de tes parents tu vois... Mais pour la main d'oeuvre je m'en occuperai ne t'inquiète pas ! Je ferai tous ce qui a à faire moi même et j'amènerai mes propres meubles, enfin... si la colocation se fait.

Un peu triste, je souris néanmoins à sa remarque. Et puis s’il payait, ça ne me gênait pas. Je l’observais du coin de l’oeil visiter la pièce, regarder la vue. En parlant de vue, moi j’en avais une bonne et plutôt appétissante. Méli avait raison, il était bel homme et il avait un postérieur plutôt sympa lui aussi.

- Ecoute moi ça me plait vraiment, c'est exactement ce que je cherchais et je suis prêt à y mettre le prix. dit-il en me regardant

-Hein ? Oh euh oui…

Je me retournais vers la porte et sortit de la pièce tout en levant les yeux au ciel. Manquerait plus qu’il se fasse des idées sur Mes intentions.

-On va prendre un café et discuter ?

De toute façon, je ne lui laissais pas vraiment le choix. Heureusement pour moi, il acquiesça et je le menais à nouveau vers la cuisine. La veille j’avais préparé des macarons au chocolat et au caramel que j’avais disposé le matin sur un plateau.
Je laissais Hazel s’installer au comptoir et j’apportai notre goûter devant lui avant de m’installer à ses côtés.

-Avant que je ne te pose des questions, il faut que tu saches que mon frère et ma soeur ne sont pas au courant. Du coup, il faudra que …J’aimerai que tu dises que nous sommes amis et que tu avais besoin d’une chambre avant de trouver l’appartement de tes rêves. Est-ce que…Ça te gêne ?

Il sembla méditer quelques secondes, s’empara d’un macaron beige et me sourit.

-Ça ne me gêne pas non, mais je peux savoir le pourquoi du comment ?

Je poussai un soupir de soulagement mais aussi, un peu de honte.

-Et bien, depuis que…Depuis que mes parents ne sont plus là, nous n’avons qu’une seule source de revenue et malheureusement, je ne suis pas aussi douée que mon père en pâtisserie du coup, les affaires ne sont pas aux meilleurs de leur forme. Je ne veux pas inquiéter mon frère et ma soeur alors voilà !

Oua…En quelques minutes je venais de lui révéler mes sombres pensées. En même temps, si je voulais qu’il accepte, je n’avais pas le choix et je me devais d’être un minimum   honnête si je ne voulais pas qu’il commette de gaffes.

-Voilà, tu sais tout. Et toi ? Qu’est ce qui t’obliges à vivre en colocation ? Et d’ailleurs, je voulais savoir, tu as une petite copine qui risque de venir à la maison ou même des amis ? C’est plus par rapport à Naëlle, disons qu’elle est dans sa période ado terrible, ou du moins ça commence et je préférerai que rien ne la détourne de ses devoirs le soir .

- Hum délicieux ces macarons ! J'avais littéralement changé de sujet mais vu son regard insistant je me doutais bien que je n'allais pas m'en tirer ainsi. Heu... En fait je supporte assez mal de vivre seul et puis c'est vrai que la coloc c'est un bon moyen de faire quelques économies. J'adore ce quartier et c'est pas très loin de mon travail en fait je suis mécanicien au garage d'à côté là au bout de la rue.
Heureusement le patron de ce garage était de mèche, c'était d'ailleurs lui qui nous fournissait. Il me connaissait bien vu que j'étais le driver et on l'avait mis au courant de la magouille.
- Heu sinon nan y'a personne qui viendra, enfin peut être des amis de temps en temps mais franchement on préfère se voir dans un bar en dehors et je préfère aller en teuf chez les autres plutôt que de les organiser moi alors soit tranquille sur ce sujet !

J'étais assez serein. Je repris un de ces délicieux macaron et continuais à m'empiffrer comme un porc.
- Ils ont quel âge ? repris-je la bouche pleine.  



Je vis son regard dégoûté et je me dis que j'étais peut être un peu trop "serein". "T'es pas encore chez mamie !" me dis-je à moi-même. Du coup je refermai la bouche et essayai de paraitre civilisé.

- Natéo à 22 ans et ma petite soeur Naëlle en a 16.

Ah ouais 16 ans... C'était une gamine... Merde je priais alors pour qu'elle ne fouille pas ou ne s'immisce pas dans mes affaires.

- Hum ok je vois pour ce qui est "période ado" ! Mais du coup... Si on dois faire croire qu'on est ami ça veut dire qu'il va falloir qu'on soit crédible, donc qu'on se connaisse et qu'on réagisse comme des vrais amis...!

Et voila que je me fourrai dans une affaire de double jeu ! Déjà que je devais cacher ma véritable identité à cette fille et qu'en plus je devais en créer encore une autre pour son frangin et sa frangine... Génial j'étais pas dans la merde !

Un peu dégoutée, je regardais Hazel enfourner mes macarons aussi rapidement qu'un.Et bien qu'un crève la faim !

Natéo à 22 ans et ma petite soeur Naëlle en a 16. dis-je en observant sa machoire.

Hum ok je vois pour ce qui est "période ado" ! Mais du coup... Si on dois faire croire qu'on est ami ça veut dire qu'il va falloir qu'on soit crédible, donc qu'on se connaisse et qu'on réagisse comme des vrais amis...!

Il avait raison, si je voulais faire illusion, il faudrait lui donner quelques détails et lui aussi d'ailleurs. Je m'emparai d'un macaron, fronçant les sourcils en me demandant ce que je devais lui dire ou pas.

-C'est vrai, t'as raison. Par quoi commencer ? J'ai 25 ans, mes amis m'appèlent Lily ou Noë.

Qu'est ce que je pouvais lui dire d'autres ? J'allai pas parler de ma couleur préféré ou du nom de mon doudou, si ?

-Hum... Je sais pas poses-moi des questions ? Et j'en ferai de même ?

-D'accord. Tu as un copain ou une copine ?

-Quoi ?! Euh non, pas de copain ou de ...de copine.

Je le regardais perplexe, j'avais la tête à avoir une copine ?

-Et toi ? Un copain ou une copine.

Cette fois c'est lui qui me regarda, avec un sourire qui semblaitdire : "ah ah, bien joué". En même temps, ma question était stupide. S'il avait eu quelqu'un, il aurait été habité chez cette personne.

-J'aime les filles et le célibat, répondit-il finalement. Et sinon...

Il sembla hésiter sur la formulation à employer et je devinais aisément quel point nous allions aborder.

-Tes parents...Ils sont parti quand ?

Au moins il avait évité de dire le mot "mort". Sans sourciller, je lui donnais ma réponse sans entrer dans les détails : 8 ans. Mentalement il sembla compter l'âge que j'avais lorsque tout cela m'était tombé dessus.

-Et depuis tout ce temps, tu t'occupes de ton frère, de ta soeur et de la pâtisserie ?

-Oui.

Même si j'avais attendu mes 21 ans pour placer ma mère, j'avais pris le direction de la famille et de l'entreprise bien avant.

-Tout le monde aurait fait la même chose à place, dis-je en souriant,

Je ne voulais pas qu'il nous plaigne ou quoi. On s'en sortait bien malgré les passes difficiles.

-Je ne penses pas, non.

-Et sinon, tu as des frères et soeurs ? Dis-je après quelques secondes où nous nous étions regardés.

Le drame était arrivée dans cette famille alors que les enfants étaient extrêmement jeune... C'était assez triste mais même si elle avait des soucis d'argents elle semblait forte et bien gérer le truc. Enfin je ne pouvais pas vraiment comprendre le genre de tristesse qu'engendrait la perte d'un proche. N'ayant moi même jamais eu de famille et ayant vécu proche de la mort constante, non je ne pouvais décidément pas me faire une idée concrète. De ce fait je ne paru pas vraiment désolé ni attristé et j'avais peur que cela paraisse bizarre.
Heureusement pour moi elle changea de sujet.

-Et sinon, tu as des frères et soeurs ? Dis-je après quelques secondes où nous nous étions regardés.

Je ne m'attendais vraiment pas à déballer ma vie privée mais effectivement ce nouveau rôle que je devais jouer ne m'y aider pas... La situation prenait un tournant inattendue mais rien de très grave pour l'instant.

- Heu... Non j'ai pas vraiment de famille je suis né orphelin en fait.

Pour ne pas mettre mal à l'aise ou partir dans ce sujet là je rajoutai vite fait en souriant :

- Mais t'inquiète hein je les ai jamais connu et ça me dérange pas !

- Ah ok... Des fois c'est peut être mieux de ne pas avoir de famille oui...

Elle semblait plonger dans ses pensées. Je me grattai alors la tête embarrassé avant de reprendre la discussion.

- Bon et sinon tu as qu'à dire que... mon ex m'a foutu dehors avec mes affaires et donc tu acceptes de m'héberger un moment pour me dépanner vu que je n'ai pas un salaire suffisant pour pouvoir cautionner un appartement tout seul.

- Oui c'est une bonne idée et puis ça expliquerait pourquoi tu sembles t'installer à long terme.

- Donc c'est bon je fais partis de la colocation ...? dis-je un grand sourire aux lèvres.

Elle me sourit également et je crois que c'était la première fois que je voyais ça. Elle était belle et ça allait être dur de ne pas succomber à la tentation d'accidentellement l'étaler un jour où on sera seul ici sur la table de la cuisine... " Haz réveille toi c'est pas l'sujet !"

- Attends avant discutons organisation ! Ici on a une organisation stricte car c'est ce qu'il faut pour canaliser les deux autres... Donc on écrit les taches de chacun dans la semaine sur le tableau là bas.

Je tournai alors la tête à l'endroit indiqué et vit une ardoise accrochée au mur. Heu... Les taches ?!
Devant mon air incrédule elle continua tout en se dirigeant vers le tableau.

- Tu vois il y a inscrit ce que chacun doit faire chaque jour.

Elle le décrocha et me le montra. "lundi : Naëlle : vaisselle, Noëlia : cuisine, Natéo : lessive" Putain c'était pire qu'à l'orphelinat !

- Heu... Ouais ok...

- Donc du coup si tu vis ici toi aussi tu devras remplir des taches mais bon du coup à quatre ce sera beaucoup plus rapide !

Elle semblait ravie et moi j'essayais d'esquisser un sourire forcé puis répondis par l'affirmative :

- Bah oui... c'est normal ! Et... Pour ce qui est des chambres ?

- Ca chacun gère son antre tant que ça pu pas jusque dans le salon tout va bien, enfin surtout toi tu géreras ta chambre comme tu le souhaites je vais pas te forcer comme Naëlle !

Elle gloussa puis revint s'asseoir après avoir remis l'ardoise en place. Ouf au moins je pouvais foutre le bordel à volonté dans ma chambre ! Il fallait bien l'avouer je n'avais aucune idée de ce qu'était qu'entretenir une maison commune... Moi depuis toujours j'avais juste ma chambre et puis c'est tout.
Bref ça allait être dur mais il fallait bien que je mette la main à la patte.

Au moins les choses étaient posées. Pas question que monsieur soit ici comme un touriste. Certes il payait sa chambre mais en aucun cas il était prévu que je devienne sa soubrette. Son sourire forcé me fit rire, c’était plus fort que moi. De retour à table, j’avalais un nouveau macaron, cette fois ci au caramel, avant de discuter du prix et de sa date d’arrivée.

C’est vrai que tout était précipité, une partie de moi en avait conscience mais Hazel donnait plutôt un bon prix. D’ailleurs même pour la décoration de la chambre, il avait prévu de tout débourser ce qui me rassura. A mes yeux je venais de trouver la perle rare.

Une fois qu'il eut quitté l'appartement, je refermais la porte, chassant au loin mes questions. Quelques minutes plus tard, je redescendais dans la boutique pour subir une batterie de question sur ce beau et charmant jeune homme, selon Méli.

Que la colocation commence ...