I want to hold your hand [HOT / Terminé]

Plus tôt dans la journée…

Natéo avait fait un saut à l’appartement histoire de prendre une douche et passer des vêtements propres avant de filer au boulot. Il avait juste eu le temps de croiser sa jeune sœur avant qu’elle ne s’aille pour le lycée, il lui déposa un petit baiser sur le front avant de faire ce qu’il avait à faire.

*Faut que je m’arrange pour passer du temps avec elle !* pensa-t-il. Ce n’était pas parce qu’il était souvent en vadrouille, qu’il n’avait pas remarqué qu’elle n’allait pas bien. Ca le chagrinait parce qu’il ignorait comment si prendre sans la faire sortir de ses gongs. Essayez de discuter avec une ado traversant une mauvaise passe, on en reparlera après.

Il regarda l’heure à sa montre. Il devait se grouiller pour arriver à l’heure de son rendez-vous et ensuite à son boulot. Arrivée à bon port, Natéo se dirigea d’un pas tranquille vers l’homme qu’il devait rencontrer.

- Salut ! dit le fleuriste en serrant la main de son dealeur
- T’as mon pognon Sullivan ? Voulut savoir ce dernier.
- Et toi ma came ? Répondit Natéo à la question.

Les deux hommes venaient de terminer leur deal quand une voiture, avec quatre hommes armés, s’arrêta à leur hauteur avant d’ouvrir le feu. Le véhicule démarra sur les chapeaux de roues, laissant derrière lui, deux morts.


Après l’heure du déjeuner…

Naëlle et ses copines étaient tranquillement assises. La métisse ne suivait pas le cours comme ça lui arrivait fréquemment depuis plusieurs semaines. Elle s’était mise à dessiner sur son cahier. Heureusement pour elle, que Jo et Suzan étaient beaucoup plus assidues et qu’elles lui filaient leurs notes pour l’aider.

Ses camarades se redressèrent quand ils entendirent le grésillement du micro. Une annonce allait être passée. La plupart pensait qu’il serait question du prochain match de foot de l’école suivi du bal. Autant dire qu’ils allaient être déçus.

- Miss Sullivan et Miss Holden sont attendues dans le bureau de Mr le Proviseur ! annonça la voix de la secrétaire.

Naëlle s’était redressée en entendant son nom, elle s’y attendait plus ou moins au vu de ses notes. Cela dit, elle était étonnée qu’il convoque également Suzan. Quoi qu’il en soit les deux amies se levèrent et quittèrent la salle de cour pour se rendre chez le Proviseur, en silence.

La secrétaire ne les fit pas attendre puisqu’elle les accompagna directement dans le bureau de son supérieur. Le Proviseur n’était pas seul dans le bureau, deux policiers étaient déjà là. Les deux hommes avaient expliqués la situation à ce dernier : qu’ils étaient allés à la pâtisserie pour demander à la sœur ainée de venir identifier le corps de son frère mais l’employé leurs avait appris qu’elle n’était pas à New-York actuellement mais qu’il y avait une autre sœur Sullivan, au Lycée St James. De là, le responsable de l’établissement scolaire avait pris l’initiative de contacter le père de Suzan pour qu’il les rejoigne ici pour faire ce qu’il y avait ensuite.

- Qui est Miss Sullivan ? Questionna l’un des policiers.

- Moi ! Déclara Naëlle. En quoi puis-je vous aider ?

Et oui, seul l’idée d’un cambriolage lui était passée par la tête. Cela dit, le Proviseur ne laissa pas le temps aux policiers de répondre :

- Attendons, Mr Holden ! Je vous rappelle que c’est une mineure !

Suzan et Naëlle se regardèrent avant d’observer les trois hommes qui ne voulaient rien leur dire, sans la présence d’un adulte, vu qu’elles étaient mineures. Naé attrapa la main de sa copine d’enfance, parce qu’elle commençait sérieusement à baliser. Il n’y aurait pas eu autant de mystère si ce n’était pas grave.


Chez Naëlle…

Après l’identification du corps de Natéo, confirmé par Mr Holden qui connaissait la famille depuis des années, le père et la fille la raccompagnèrent chez elle. Le père de Suzan lui confia la métisse, il devait s’en aller pour prendre quelques dispositions et contacter quelques personnes. Suzan avait réussi à envoyer un sms groupé à Jo et Connor pour les tenir au courant et promis de les informer quand elle en saurait plus.

- Naé, pourquoi tu ne nous as pas dit que ta sœur était partie faire un stage en Europe ? lui demanda-t-elle au bout d’un moment.

- J’ai oublié ! Rétorqua-t-elle en levant les épaules avant de se diriger vers la cuisine.

Suzan la suivit, étonnée par la réponse et de plus en plus épouvantée par ce qu’elle était en train de découvrir. Déjà inquiète que son amie ne verse pas une larme en apprenant le décès son frère, elle ne sut vraiment pas quoi penser en voyant la pièce presque briller.

Naé était en train de vider le frigidaire, rempli de plat cuisiné, se demandant si c’était encore bon ou à mettre à la poubelle.

- Euh… Tu fais quoi là ?

- Je dois nettoyer le frigo, Suzan ! Ça ne va pas se faire tout seul !

- Non, je pense qu’il serait plus sain que tu pleures un bon coup Naé !

En fait, ce n’était pas l’apparence de l’appartement qui était effrayant mais la conduite de sa meilleure amie. Elle n’allait vraiment pas bien, plus qu’elle ne l’aurait estimé.

- T’as peut être raison, Suzan ! Annonça-t-elle en refermant la porte du frigo. Je vais aller mettre un truc plus confortable !

Suzan lui laissa cinq minutes avant d’aller la retrouver. Naé était bien dans la salle de bain, à poils, en train de mettre les fringues dans le tambour de la machine à laver. Ok, il lui fallait prendre les choses en main.

- Naé, je te fais couler un bain ! Ça te fera du bien ! Suzan ouvrit les robinets en grand pour que la baignoire se remplisse assez vite, et y versa du bain moussant.

Quand elle fut certaine que Naëlle était installée dans l’eau, elle lui dit :

- Je reviens, juste le temps d’aller te chercher un pyjama !

Suzan ne ferma pas la porte de la salle quand elle se rendit dans la chambre de sa copine. Avant de fouiller les tiroirs pour le pyjama, elle envoya un nouveau sms à Jo et Connor :

Pour le coup, elle se foutait de se faire engueuler par Naé au moins ça lui ressemblerait davantage que l’épave dans la baignoire. Elle rangea son mobile dans sa poche empoigna le vêtement de nuit avant de retourner vers son amie.

- Tu sais, je sais me laver toute seule depuis longtemps !

- Tu peux râler autant que tu veux, je ne bougerai pas d’ici ! Pas question que je te retrouver en train de faire briller la baignoire !

Après plusieurs parties du jeu de bataille, et un Disney – à savoir Cendrillon – Naé s’était enfin endormie sur le canapé, avec son chat dans les bras. Suzan déplia un plaid sur la jeune femme, attendant que les deux autres arrivent.

Naëlle avait vécu ces derniers jours comme s’il s’agissait d’un rêve. Elle n’avait pas saisi l’importance de certains de ses événements. Heureusement qu’il y avait eu Johanna et Suzan pour palier à son absence d’esprit. Disons qu’on l’avait aussi plus ou moins abruti avec des médicaments. Pourquoi avoir pris une telle décision ? Tout simplement, parce qu’elle ne parvenait pas à dormir plus de quelques heures, et ce depuis sa dispute avec Connor.

Il faut savoir qu’elle avait décrété ne pas vouloir dormir dans sa chambre, Jo et Suzan n’avaient pas essayés de chercher à comprendre en acceptant de lui laisser le divan. Mais si seulement il n’y avait eu que cet épisode, non elle avait eu plusieurs idées plus ou moins fantaisiste : comme vouloir déménager le salon pour faire plus d’espace à 3h du matin, nettoyer tous les placards de la cuisine, faire le tri dans les médicaments de l’armoire à pharmacie, etc… Ne pouvant plus supporter la situation, Jo avait fini par appeler sa mère à la rescousse. Madame Suarez était médecin et savait donc ce qui était bon de faire ou non, la seule solution avait été de lui prescrire des décontractants pour l’aider à dormir, comme elle avait autorisé sa fille de veiller sur sa meilleure amie. Tout comme elle avait bien remarqué que ses deux copines faisaient des messes basses, mais elle n’avait pas cherché à comprendre le pourquoi du comment.

La métisse avait dû prendre aussi quelques décisions et faire des démarches. Déjà, elle avait commencé par contacter Noëlia et savoir que faire pour leur mère. Les policiers en charge de l’enquête était venu fouiller l’appartement dans son ensemble, Mr Holden était présent parce qu’elle était mineur, mais aussi parce qu’il était un vieil ami de la famille Sullivan : il avait connu le père et la mère de Naé, bien portant. Après, elle avait téléphoné à l’hôpital psychiatrique de sa mère pour parler à son médecin, afin de savoir ce qu’il convenait de faire. Le verdict : il allait lui interdire les journaux papiers et télévisés, parce qu’elle aurait pu tomber sur l’information lors d’un de ces moments de lucidité. Et elle ne pouvait rien faire au niveau des pompes funèbres parce qu’elle ignorait l’état des finances de sa famille. Et la police ne lui avait pas dit quand elle pourrait récupérer le corps de son frère pour les funérailles.

La veille la lycéenne avait reçu un appel de sa sœur, elle lui annonçait qu’elle ne pouvait pas venir à cause d’une grève à Air France… Mais surtout parce que son médecin le lui avait interdit parce qu’elle était enceinte. La réaction de la jeune Sullivan avait été de se mettre à rire jaune avant de lui raccrocher au nez. Elle avait préféré faire cela pour ne pas lui hurler dessus « Mais putain j’ai 17 ans, qu’est-ce que je suis sensée faire bordel de merde ? J’ai même pas accès au compte courant pour les dépenses ! ». Heureusement que ses deux complices étaient avec elle, elle avait eu aussi la visite de quelques autres ses amis du lycée.

Il devait être 9h ce matin quand elle s’était levée. En fait, elle avait été réveillée par la porte d’entrée qui se ferme. C’était Suzan qui était partie en cours, c’était elle qui était chargée de prendre les notes et les devoirs pour Naé et Jo. Quant à Jo, elle était sous la douche. Elle profita de ce moment pour donner à manger à son chat et pour lui mettre de l’eau fraiche, tout en songeant qu’il lui faudrait changer la litière.

- Hey ! Déjà debout ? Demanda-t-elle en venant vers elle.

- Salut, Jo ! Dit-elle en se servant un verre d’eau avant de le boire.

La blondinette se passa la main dans les cheveux pour les arranger puis elle se passa une couche de gloss.

- Je vais filer un coup de main à la boutique, le café est chaud !

- Je vais à la douche, je déjeunerai après ! Déclara-t-elle en prenant cette direction, pendant que l’autre lycéenne s’éclipsait par aller jouer à la marchande.

Naé se glissa dans la cabine de douche, quand les vitres furent embuées. Elle leva le visage vers la paume de douche, fermant les yeux. L’eau chaude avait pour effet de la détendre.

Pendant ce temps à la boutique, Johanna découvrit l’apprenti vendeur :

- Contente de te savoir encore vivant ! dit-elle à l’attention de l’anglais.

Elle contourna le comptoir pour se placer devant le jeune homme.

- Alors, t’étais où ? Tu as fait quoi durant ton absence ? Attends laisse-moi deviner, ton portable était à plat voilà pourquoi tu ne nous as pas répondu ? Bon alors racontes ?

Une vraie pipelette, cette Johanna. Cela dit, si elle voulait savoir tout cela c’était pour savoir si elle pouvait le laisser monter à l’appartement.

- J’ai une autre question : qu’est-ce que tu fous ici au lieu de prendre Naé dans tes bras ? T’es pas ici pour les beaux yeux du nouveau pâtissier ou du vendeur ?

La jeune blonde le prit par le bras pour le guider vers la sortie. Elle avait également pris une brioche, elle avait une petite idée derrière la tête.

- Allez ! Montes pour prendre un petit déjeuner et une bonne douche ! Ou la douche puis le petit déj ! A ta guise !

Evidemment, elle ne lui avait pas dit que Naëlle était debout et actuellement dans la salle de bain.

De son coté, Naé finit par couper l’eau. Elle s’enroula dans une serviette avant de s’occuper de sa chevelure. Autant éviter les nœuds, un peu de démêlant pour faciliter le passage du peigne. Quand elle eut terminé, elle s’aperçut qu’elle avait oublié de prendre ses habits.

Elle déverrouilla la porte pour regagner sa chambre.

Effectivement, Naëlle ne l’avait pas vu. Pour elle, elle était toute seule dans l’appartement vu que Johanna était au rez-de-chaussée et Suzan au lycée. Elle aurait pu compter Dunvel, vu qu’il était également ici mais il vivait tranquillement sa vie : probablement quelque part dans sa chambre.

La lycéenne était sur le point d’entrée dans la pièce qui était la sienne depuis que ses parents l’avaient ramenée de la maternité, quand elle entendit :

- Salut…

Elle se figea sur place, oubliant qu’elle était vêtue que d’une simple serviette de toilette. Elle l’aurait reconnu même au milieu d’une foule en délire. Enfin peut être pas quand même, il ne fallait pas pousser le bouchon un peu trop comme Maurice. Naé n’avait pas besoin de se retourner pour savoir qu’il s’agissait de Connor. Même ses rêves lui avaient retranscrit à l’identique son intonation et son flegme.

Malgré tout, de peur que son esprit lui joue encore un mauvais, elle se pinça l’avant-bras. Il ne pouvait pas voir, vu qu’elle lui tournait le dos. Néanmoins, il la connaissait assez pour savoir ce qu’elle venait de faire.

- Salut, lui retourna-t-elle, après tout on lui avait appris la politesse.

Elle finit par se retourner pour s’adosser dans l’encadrement de la porte de sa chambre, les mains derrière son dos. L’adolescente ne voulait pas prendre le risque à ce qu’il les voie trembler.

- Comment vas-tu ? s’enquit-elle alors qu’elle avait été sur le point de lui dire « Qu’est-ce que tu fous là ? ».

La question aurait été légitime vu qu’ils n’étaient plus ensemble. D’ailleurs, elle se promit d’aller tirer les oreilles ou de lui faire un bisou à Jake, il avait dû faire ce vœu en apercevant une étoile filante. Quoi que probablement pas, vu qu’il avait dû oublier cette promesse et aussi parce qu’il avait du travail.

Elle se trouvait complément débile à poser ses questions à l’Anglais, vu qu’ils avaient eu beaucoup d’autres sujets de discussions.

Elle avait l’impression de se retrouver au mois de novembre, après l’épisode de leur première rencontre. Si elle ne faisait pas attention à ce qu’elle disait, Naé risquait de s’entendre demander à ce qu’il l’embrasse. C’était plus ou moins comme ça qu’il lui avait donné son premier baiser, devant le lycée et les élèves encore présent. D’où la photo qui avait circulée et avait été commentée quelques semaines auparavant.

Ni l’un ni l’autre n’osait se regarder ou s’approcher. Toutefois, c’était le cas pour Naé. Elle avait peur de ses réactions, de se transformer en hystérique. En gros de péter un câble, comme jamais. Il ne fallait pas oublier qu’elle n’avait pas encore craqué depuis que les policiers étaient venus les chercher, Suzan et elle. Donc que ça pouvait se produire n’importe quand, n’importe comment.

- A peu près ?, l’interrogea-t-elle intriguée par sa phrase. Aucune idée, on doit se sentir comment dans ce genre de situation ? fut sa réponse à sa question.

Ce qui était vrai, elle ne le savait pas. Tout comme il était aussi vrai de dire que personne ne lui avait posé cette question, qu’on lui avait dit jusqu’à présent « Tu verras, ça ira mieux ! Laisse juste le temps au temps ». Décidément, elle l’avait entendu cette phrase dernièrement.

- Tu n’as pas à l’être, ce n’est pas toi qui as appuyé sur la gâchette. Tu n’étais même pas là quand c’est arrivé ! Ce n’était pas un reproche, juste un constat de sa part.

Même s’il lui avait fait du mal, la jeune femme savait qu’il serait venu bien plus tôt malgré qu’elle lui ait dit qu’elle ne voulait jamais plus le revoir. Néanmoins, elle ne doutait pas de la véracité de ses propos à son intonation, à son regard. Ce pourquoi, elle se redressa pour franchir la dernière barrière invisible qui les séparait l’un de l’autre.

Cela dit avant d’appuyer son front, de cacher son visage contre son torse, la benjamine des Sullivan joua quelques secondes avec ses doigts. A sa façon, elle était en train de l’inviter à l’enlacer. Certes, ça n’effacerait en rien ce qui c’était produit mais elle avait besoin de sentir ses bras autour d’elle. Elle s’aperçut que c’était ce dont elle s’était mise à espérer quand elle était revenue de la morgue. Oui, elle avait été choyée par les uns et les autres mais ça n’avait pas été : Connor.

Elle aurait mieux fait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant pour savoir ce qui n’allait pas. Elle aurait dû se douter qu’il allait parler en message codé, il lui faudrait apprendre à le décrypter. Même si elle se doutait que ç’avait un rapport avec leur histoire, à moins qu’elle se fasse un film. C’était l’une de ses grandes spécialités depuis qu’ils se connaissaient. Néanmoins, elle ne joua les imbéciles à vouloir à tout prix connaitre la raison. Autant éviter une dispute, à peine en sa présence.

Bien sûr qu’elle était triste d’avoir perdu son frère, mais elle ne savait pas comment gérer sa disparation. Naëlle ne voulait pas pleurer parce qu’elle l’avait un peu trop fait depuis février, leur dernière grosse dispute. Mais pas seulement, Naé se sentait seule, abandonnée, pas aimée pour qu’on se batte pour elle, perdue, pourtant elle n’était pas seule vu qu’on l’entourait depuis ce jour fatidique. Cela dit, elle ne put l’exprimer à Connor parce que ça reviendrait à dire tout haut ce qu’elle ressentait au fond elle. Peur que des mots rendent tout ça plus réel.

- J’espère que tu as eu beau temps, dit-elle quand il lui dit être parti en Angleterre. Elle aurait pu tout aussi bien demander comment se porter sa mère.

Quand elle se retrouva enfin dans ses bras, Naé en profita pour emmagasiner son odeur. Elle avait peur qu’il s’en aille déjà à peine arrivée, bien qu’elle ignore qu’il soit venu directement ici à sortie de l’avion. Dans ses bras, elle était en sécurité et tous ses soucis, toutes ses décisions, n’existaient plus. Il n’y avait que lui et elle.

Naëlle avait senti le coin de sa serviette prendre la poudre d’escampette. Qu’elle serait obligée de faire attention de ne pas se retrouver nue devant lui, il ne manquerait plus que ce point fasse remonter à la surface le fait qu’elle n’ait jamais voulu aller jusqu’au bout. Quand elle sentit les lèvres du revenant dans son cou, son cœur battit un peu plus vite après lui avoir donné des frissons. A moins, que ça ne soit le fait qu’elle ait froid qui lui avait donné des frissons.

- Je crois que c’est le plus sage, confirma-t-elle à Connor avant de frôler ses lèvres avec les siennes vu qu’il avait laissé son visage près du sien, même s’il l’avait relevé.

Elle fit en sorte de tenir son habit d’éponge improvisé, quand elle s’écarta du jeune homme. Peut-être qu’il en avait plus qu’il en aurait fallu, vu que ça avait failli lui échapper des mains.

- Le café est chaud si tu veux ! annonça-t-elle en pénétrant dans sa chambre, laissant la porte entrouverte pour entendre son Anglais s’il lui disait quelque chose.

La serviette termina par terre quand elle eut enfilé sa culotte qui fut suivi par son soutien-gorge. Elle fit quelques pas dans sa chambre pour gagner son armoire, elle choisit un short taillé dans un vieux jean, un débardeur et une chemise. Elle libéra sa chevelure coincée dans son dos par la chemise, puis prit la direction de la cuisine.

Elle attrapa la bouilloire pour la remplir d’eau et la faire chauffer. Naé buvait que très rarement du café, elle était plutôt une adepte du thé. Elle dénicha deux tasses, et se risqua de demander :

- Tu veux quoi comme petit déj ? Tartine grillée ? Pancakes ? Omelette ?

Oui, elle ressentit une petite pointe de jalousie quand il lui dit qu’il n’était pas sorti de sa chambre, n’oublions pas que Naé avait une imagination débordante. Mais elle ne le questionna pas sur le sujet parce que les connaissant ça aurait fini en carnage. Si elle ne l’avait pas fait, c’était aussi parce qu’elle avait mis un terme à leur relation quand elle avait découvert la morsure dans son cou. Il était donc libre d’agir comme bon lui semblait sans lui donner des comptes.

Les deux amoureux finirent par échouer dans la cuisine, quand elle eut fini de s’habiller. Naé sortit ce dont ils pourraient avoir besoin : tasse, cuillère, couteau, verre, sucre, etc…

- Non, vas-y mais avec trois filles dans l’appartement je ne sais pas si tu auras encore beaucoup d’eau chaude !

Il y en aurait, Natéo mettait toujours plus de temps que ses deux frangines réunies et elles n’avaient jamais de problème à ce niveau. Cela dit, il valait mieux prévenir juste pour le cas où. Naé ne fit aucun commentaire sur la fin de phrase. Non, elle n’avait pas particulièrement remarqué qu’il avait rencontré Pépé le Putois. Le seul changement serait qu’il ne sentait pas le tabac, mais il n’avait pas dû prendre le temps de s’allumer une clope une fois sortie de l’aéroport.

- Si besoin, on peut faire tourner une machine ! Dit-elle pour les vêtements.

De toute façon, il le lui faudrait en faire une si elle ne voulait pas être en panne de serviette de toilette. D’ailleurs en y songeant, elle fila dans sa chambre pour y récupérer celle qu’elle y avait abandonnée, la fourra dans le tambour avec les autres. Puis elle en sortit des propres pour Connor, il n’allait pas se sécher avec le tapis de bain. Elle vérifia également le gel douche et le shampooing, mais aussi qu’il n’y ait pas quelque chose de compromettant qui trainait ici et là.

- Euh… D’accord ! fut tout ce qu’elle trouva à dire, même s’il n’attendait pas particulièrement de réponse. Tu m’appelles si tu as besoin de quelque chose, ou alors tu fouilles dans les placards.

C’était vraiment original comme parole, mais bon au moins elle avait conservé l’usage de sa langue et de ses cordes vocales. Elle le suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse derrière la porte de la salle de bain. La jeune femme prit appui à l’évier, soupira longuement tout en ayant les yeux fermés.

Elle finit par se dire qu’il serait temps qu’elle fasse le petit déjeuner. Elle déposa le broc de café sur le comptoir du bar de la cuisine américaine, puis un sachet de thé dans sa tasse avant d’y verser de l’eau. Comme ça aurait le temps d’infuser. Quand elle ouvrit le frigo pour voir ce qu’elle pourrait cuisiner, elle se mordit la lèvre inférieure. Naé avait omis un petit détail, Suzan et Johanna avaient décidés d’acheter de quoi cuisiner pour la journée. Pourquoi ? Tout simplement pour que Naé ne se mette pas à faire cuire tous ce qui lui tombaient sous la main. Donc pas d’œufs, de bacon, et autres aliments pouvant faire partie des ingrédients d’une recette.

Donc, elle se contenta de faire griller du pain. Elle disposait les tartines dans une assiette au fur et à mesure que c’était prêt. En attendant, elle avait sorti le beurre, la confiture, la pâte à tartiner, le beurre de cacahuète. Jo lui avait raconté une fois que la nourriture proposée durant les vols était dégueulasse, alors si ça pouvait le caler un peu.

Elle était en train de penser qu’il serait peut-être bien qu’elle change les draps de son lit. Juste s’il avait besoin de dormir après avoir passé autant de temps éveiller. Enfin, il avait peut-être dormi durant le vol. Naëlle retira son sachet de thé pour le mettre à la poubelle. Elle tira un papier vers elle afin de noter des bricoles à prendre au supermarché quand l’une des filles s’y rendrait dans la journée.

Dunvel finit par faire son apparition. Il grimpa sur le comptoir pour venir se frotter en ronronnant à Naé.

- Il me semble que je t’ai déjà donné ta patée, Dunvel ! Pas de double ration, autrement tu vas devenir obèse ! Lui annonça-t-elle en le grattouillant entre les oreilles. J’aurais l’air fine de faire du jogging avec un chat en laisse !

Et voilà qu’elle se mettait à parler à son chat pour faire passer le temps. Si quelqu’un venait à lui demander si elle allait bien, elle mettrait toute la faute sur les médicaments que lui donnaient chaque soir les jumelles Diabolique et Maléfique, pour qu’elle puisse dormir. Heureusement pour elle, qu’elle était s’exécutée parce qu’il y avait fort à parier qu’elles trouveraient le moyen de les planquer dans sa bouffe.

Néanmoins cette interlude lui permit de penser à autre chose que : Connor nu dans sa salle de bain. Et quand on parle du loup, on en voit toujours le bout de la queue, il revint vers elle. Enfin, dans la même pièce qu’elle.

- Connor, fut tout ce qu’elle dit parce qu’elle ne voulait pas se disputer.

Elle savait que le jeune homme était le grand amour de son chat. Il l’oubliait dès que l’Anglais passait le pas de la porte et lui faisait des mamours, y retournait même après avoir été envoyé balader. Ceci dit, Naé avait conscience d’une chose : les animaux allaient toujours vers les personnes dotées de gentillesse, emplies d’amour… Les autres, ils les ignoraient royalement.

La jeune femme se garda bien d’intervenir, après tout c’était leur histoire d’amour à tous les deux, elle n’en était que simple spectatrice. Elle détourna également le regard pour ne pas être tentée de loucher sur son fessier. Connor en jean, un pur délice, la tentation même. Il ne fallait pas qu’elle ressente une telle chose, ça ne lui ferait que du mal quand elle se retrouverait seule toute à l’heure.

Elle faillit louper sa bouche, quand elle voulut boire son thé lorsqu’elle s’aperçut qu’il avait le regard rivé sur elle. Une fois assis en face d’elle, la lycéenne posa son mug sur la table pour frotter ses mains sur ses cuisses, parce qu’elles étaient toutes moites. Si la situation devenait un plus stressante, Naé n’allait pas pouvoir faire autrement que se lever et commencer à faire un peu de ménage. Ce n’était pas une tache de graisse, là, sur le carrelage au-dessus de la gazinière.

- Tu restes ici ou tu vas chez ton père ? Pour savoir si je dois te préparer une chambre, voulut-elle savoir.

Elle avait trouvé que cette solution pour échapper à la question posée. Cela dit, elle le connaissait assez bien pour savoir qu’il allait revenir à la charge. Mais, le souci était qu’elle ignorait la réponse à la question. Les derniers jours s’étaient déroules comme si elle avait été une morte vivante, des décisions avaient été prise avec le père de Suzan mais elle avait oublié lesquelles.

Estimant qu’il serait plus judicieux de faire quelque chose d’utile avec ses mains, Naëlle commença à se beurrer une tartine. Ensuite, elle s’attaqua à la couche de confiture de fraise. Et évidement, le toast lui échappa des mains pour finir sa course sur son débardeur blanc.

- Zut de zut ! lâcha-t-elle en se levant.

Sans réfléchir à ce qu’elle faisait – oui, tout ça était de la faute de Connor, elle n’arrivait pas à penser quand il était dans les parages – Naé vira la chemise avant d’en faire autant avec son débardeur. Elle se dirigea vers l’évier pour passer son haut sous l’eau afin de faire partir la tâche.

Elle se retrouvait donc en short et soutien-gorge devant Connor. Est-ce un signe de destin ? Une simple coïncidence ? Si elle portait le même ensemble qu’elle avait le jour de leur baignade improvisée en plein mois de novembre, à la plage.

L’interrogation de Connor passa à la trappe car elle venait de se faire tomber sa tartine dessus. Oui, elle devait sauver son débardeur parce qu’il s’agissait d’un des derniers encore mettable, enfin qu’elle n’était pas obligée de porter sous ses pulls pour camoufler les taches ou la couleur passée par les passages en machine.

Elle était arrivée à l’évier quand il le lui arracha des mains avant de les garder captives dans les siennes. C’était facile à dire « Calme-toi ! » mais pas à faire. Trop de chose d’un coup. Trop, beaucoup trop. Tout comme les questions sans réponses, les non-dits entre eux. Du moins, pour lui parce qu’il savait ce qu’il en était pour elle. Naé lui avait dit les sentiments qu’elle avait pour lui. Aujourd’hui, alors qu’elle aurait aimé le haïr, le faire souffrir comme il l’avait fait, et bien non, elle en était toujours amoureuse.

L’Anglais finit par capter son regard, ainsi elle ne pourrait plus trouver une dérobade. Comme cette tâche qu’elle avait vu toute à l’heure. Détail qui s’évapora dès qu’il déposa ses lèvres sur les siennes. Naé en eut le souffle coupé quelques secondes avant d’avoir l’impression de sentir ses poumons se dégonfler petit à petit. Ou alors était-ce tout simplement l’effet du baiser de Connor sur elle. La tension était en train de s’atténuer quelque peu mais elle ne disparaitrait pas totalement. Du moins pas temps que tout ne soit réglé : les funérailles, l’annonce à sa mère, savoir si elle pouvait ou non rester dans cet appart qui abritait tous ses souvenirs, etc…

Elle se faisait l’effet d’un petit lapin piégé par un renard, quand elle se retrouva coincée entre lui et l’évier. Mais ce petit rongeur ne rêvait que d’une chose : se faire dévorer par ce prédateur. Par Son Renard. Naëlle répondit à ce baiser, elle en avait tout aussi envie que lui. S’il n’y avait pas l’histoire de la serviette prête à tomber, ils n’en seraient pas à leur premier. La métisse finit par glisser ses mains sous le t-shirt de Connor, afin de faire monter puis descendre ses doigts.

Ce fut elle qui y mit un terme. Se séparant à regret de ses lèvres. Elle avait besoin de reprendre son souffle, tout comme lui. Elle se serait donné des baffes, si elle avait vu le sourire sur ses lèvres. Tout comme elle serait cognée la tête contre les murs, en entendant les paroles qu’elle prononça :

- Si tu savais comme je t’aime, alors que j’ai tellement envie de te haïr pour tout le mal que tu m’as fait !

Bien sûr, elle avait parfaitement conscience qu’elle avait sa part de responsabilité. Mais elle ne l’avouerait pas. De toute façon, Connor était loin d’être idiot et le savait tout autant qu’elle.

- Gardes moi encore un peu dans tes bras, lui demanda-t-elle.

Tant pis si elle pleurait plus tard, quand il aurait regagné l’appartement qu’il partageait avec son père.

Pourquoi mettre fin à ce baiser alors qu’elle en rêvait depuis des semaines ? Pourquoi ne pas se laisser aller dans ses bras ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Des rêves érotiques venaient la hanter depuis leur dernière dispute – enfin plus depuis qu’elle prenait ces foutues pilules pour dormir – elle avait enfin la chance de connaitre ce bonheur, d’être aimée par lui dans ses baisers, ses caresses mais non. Mais qu’est-ce qui clochait à la fin chez elle ? Il était là, pour elle. Il avait encore des sentiments à son égard, autrement il ne serait pas venu directement à sa sortie de l’avion. Ses regards en disaient tout aussi long.

Ou alors, c’était encore son imagination. Chose qui ne serait pas étonnante avec elle.

Quoi qu’il en soit, il fallut aussi qu’elle lui dise ce qu’elle ressentait pour lui. Il était son premier amour, Connor aurait cette place particulière dans son cœur même dans 50 ans. Sauf bien sûr, si elle était atteinte d’une amnésie sévère ou plongée dans le coma. Elle avait eu besoin de le lui dire avec ses mots, même si c’était inutile.

Cependant, il la garda dans ses bras comme demandé. Il était en train de lui qu’il était désolé quand il fut pris d’un malaise. Au point d’en être malade. La jeune femme le laissa la repousser sans s’offusquer. Ce n’était pas plus mal parce qu’il aurait probablement fini par vomir sur elle.

- Ne t’excuse pas d’avoir été malade, lui dit-elle, en se rapprochant de lui.

*Un évier ça se désinfecte avec un peu de javel !* ajouta-t-elle silencieusement.

De toute évidence, son malaise n’était pas encore passé vu la façon dont il se tenait à l’évier.

- Tu devrais peut être aller t’allonger un peu, conseilla-t-elle à Connor, pensant qu’il était malade à cause d’un truc indigeste du plateau repas dans l’avion. Allez suis moi, enfin si tu peux marcher sans t’écrouler par terre ! Désolée de te l’apprendre tu es trop lourds pour que je te porte jusque dans ma chambre !

*Mais pas quand tu te retrouves sur moi ! ajouta la jeune femme pour elle-même.

Elle attendit qu’il se sente un peu mieux pour l’y accompagner, en le tenant par la main. Naé se promit d’avertir Mr Montgomery de la situation, peut-être qu’il savait ce dont son fils avait besoin. Mais ça attendrait que Connor se soit endormi.

Le temps qu’il retire ses chaussures, elle lui avait ouvert le lit. Disons qu’elle avait trouvé cette excuse pour s’assurer que Jo et Suzan – qui squattaient actuellement sa chambre et son lit – n’aient pas laissé trainer quelque chose dans le lit. Vous imaginez la honte, s’il mettait la main sur une petite culotte. Quoi qu’il avait déjà eu un aperçu des dessous de deux des trois filles.

- Tu me vires, t-shirt, pantalon et chaussettes ! Annonça Naé. Tu seras quand même plus à l’aise pour dormir. Je reviens, juste le temps d’aller te chercher deux ou trois petites choses !

La jeune femme s’éclipsa de sa chambre, préférant le laisser se débrouiller tout seul. Elle profita de son retour dans la cuisine pour prendre sa pilule contraceptive qu’elle avait obtenu par un des médecins du planning familiale. Enfin bref, elle récupéra son débardeur et une bouteille d’eau, ensuite elle fit un détour par la salle de bain pour mettre le vêtement dans le lavabo, et prendre des médicaments pour en cas où. Elle ignorait s’il était allergique à un truc ou pas, donc il valait mieux être vigilent. Naëlle se voyait très mal avertir le père de Connor en disant par téléphone « Mr Montgomery, je suis désolée mais j’ai failli tuer votre fils en lui donnant une aspirine ! Je ne savais pas qu’il était allergique ! ». La benjamine des Sullivan avait fait tout cela vêtue de son soutien-gorge et de son short.

Elle en avait même oublié le sac contenant les cadeaux de la St Valentin : le porte-clef, le coussin en forme de coeur, la photo qu’elle avait fait (et la jumelle qui se trouvait sur sa table de chevet), les bougies et la lingerie qu’elle avait eu l’intention de porter. Et les photos d’identités faites avec Chris en février, lors de leur après-midi shopping.

- C’est bon, je crois que j’ai tout ce qu’il faut ! Déclara la demoiselle en pénétrant dans sa chambre et de poser ses trouvailles sur son bureau. T’as besoin de quelque chose en particulier ? voulut-elle savoir, histoire de savoir si elle devait ressortir pour aller le lui chercher avant de lui donner le reste.

Il avait beau lui dire que ce n’était rien, Naëlle n’était pas de cet avis. Parfois le corps réagissait bizarrement à la fatigue, à une poussée de croissance, etc… Là, c’était quand même étrange parce qu’il avait l’air parfaitement bien jusqu’à ce qu’elle lui dise qu’elle en était encore amoureuse. Enfin, il ne fallait pas qu’elle se mette martèle en tête, c’était plus une indigestion par rapport à ce qu’il avait mangé dans l’avion.

Elle fit celle qui n’avait pas entendu, parce que c’était un moyen pour elle de profiter un peu de la situation. D’un part, elle pouvait s’occuper du jeune homme comme lui, l’avait toujours fait jusqu’à présent. D’autre part, elle avait le prétexte de pouvoir s’allonger à côté de lui quelques heures, même si elle ne parvenait pas à dormir. Elle aurait tout le loisir de le regarder.

- Pas même de moi ? demanda-t-elle d’une toute petite voix.

La jeune métisse était légèrement déçue par ce qu’il venait de dire. Certes, elle avait compris qu’il parlait des médicaments et autres choses qu’elle avait rapportées en revenant. Naé attrapa la main qu’il lui tendait avant qu’il ne l’attire à lui. Cette scène ne lui était pas inconnue. La dernière fois, c’était le jour où elle avait découvert pour Jo et lui. La première fois où ils avaient failli sauter le pas. Elle, comme à son habitude fourra ses doigts dans sa chevelure.

- Connor, je vis dans une espèce de bulle depuis plusieurs jours ! Commença-t-elle à lui expliquer. Jo a dû demander à sa mère de venir pour me donner quelque chose pour dormir. Quand je réussissais à dormir c’était sur le canapé, à 3h du matin je déménageais les meubles ou m’attaquais au ménage. Enfin, tout ça pour te dire qu’on m’a dit beaucoup de chose mais je n’en ai pas retenu grand-chose.

Enfin juste l’essentiel quoi : son frère était mort dans une rue parce qu’il se droguait, que sa sœur était enceinte et dans l’incapacité de revenir pour l’enterrement, qu’il fallait prévenir sa mère.

- C’est le père de Suzan qui s’occupe de certaines choses, vu que je suis mineure ! Dit-elle en levant les épaules. Enfin, pour l’instant je ne sais pas si je peux rester ici ou pas ! J’espère que non, une grande partie mes souvenirs sont ici dans cet appartements les bons comme les mauvais.

Elle finit par bouger mais pour s’asseoir à califourchon sur Connor, pour être à peu près à son niveau.

- L’interrogatoire est finie ? Demanda-t-elle. Parce que je trouve bien plus intéressant de faire ça, elle déposa un baiser dans son cou. Ou ça, cette fois elle s’attaqua au lobe de son oreille.

Oui, elle était idiote mais pas tant que ça au final. Elle avait obtenu une réaction de la part du jeune homme, un peu comme à la librairie quand elle avait fini par glisser sa main dans la sienne. Naé chassa les souvenirs de cette journée aussi vite qu’ils étaient apparus. C’était toujours douloureux de les revivre : d’un côté elle apprenait qu’il en était amoureux et de l’autre, qu’il en avait eu assez de l’attendre.

Il lui dit qu’elle ne devait pas hésiter à demander si elle avait besoin d’aide : de sa part et de celle de son père. Lui, était déjà là pour elle c’était tout ce qui comptait à ses yeux, après tout il aurait pu rester en Angleterre à cause de son « je ne veux plus jamais entendre parler de toi ! » avant sa fuite. Et effectivement, elle aurait besoin de Mr Montgomery pour qu’il mette le nez dans les livres de compte de la pâtisserie ou qu’il demande à son comptable. Et comme elle avait confiance en lui, elle pousserait à lui confier les comptes de la famille pour voir comment faire et lui apprendre comment gérer son argent. Il pourrait lui dire si elle pouvait ouvrir un compte en banque avec l’argent de ses baby-sittings et des pourboires au supermarché, qu’elle gardait dans son tiroir à chaussettes.

Mais honnêtement, elle ne se sentait pas de lui faire là, maintenant, de suite…

Quand elle s’attaqua au lobe de l’oreille de Connor, elle savait qu’il ne serait plus vraiment en état de réfléchir, ni de penser. Elle avait découvert cette zone par le passé mais elle nierait tout en bloc, elle prétendrait qu’il s’agissait d’un coup de chance. Si elle avouait, il pourrait dire qu’elle l’avait intentionnellement détournée de son but premier : comme ce qu’elle allait faire maintenant qu’elle était toute seule.

- Hmmmmm… ? fut sa réponse.

La jeune femme était en train de savourer cet instant. Ca faisait des semaines qu’ils n’avaient pas été aussi proches. Des semaines qu’elle rêvait de ses baisers, de ses caresses. Tant pis, si on l’accusait d’être faible, d’avoir des failles. Comme elle avait dit à Chris, lors de leur virée shopping : on ne choisit pas de qui on tombe amoureux, ça arrive c’est tout.

Elle faillit lâcher un « déjà » quand elle constata à quel point il avait envie d’elle. Mais, il ne lui en laissa pas le temps parce qu’il prit en main la suite des opérations. Cela dit pour une fois, elle ne l’entendit pas de cette oreille. Naëlle avait envie de tenter deux ou trois petites choses quand elle avait entrevue dans ses rêves. Après tout, ça fonctionnait à ce moment-là, alors pourquoi pas dans la réalité.

Tout en continuant de l’embrasser, la jeune femme les fit basculer de façon à inverser les rôles. Lui allongé sur le dos, elle assise à califourchon sur lui. Naëlle délaissa ses lèvres pour s’occuper du lobe d’oreille qu’elle avait délaissé, puis elle descendit dans le cou. Il y avait de forte chance, qu’un suçon fasse son apparition mais elle pouvait se tromper vu qu’elle n’avait pas encore testé. Quand elle quitta le cou, elle descendit au niveau de ses tétons en déposant des baisers ici et là, s’amusant à souffler sur sa peau. Pourquoi, il n’y aurait que les hommes qui pourraient s’amuser avec ? Donc, sur un coup de tête Naëlle les titilla, les suça et les mordilla, l’un après l’autre. C’était peut être réalisé avec maladresse mais pour sa défense, elle n’avait jamais fait une chose pareil jusqu’à aujourd’hui.

Ensuite, elle embrassa chacun de ses abdominaux. Elle poussa le vice en en léchant quelques-uns. Après tout, elle ne savait s’il aimait ou pas. Naé descendit un peu plus bas, cheminant lentement, continuant à déposer des baisers les endroits qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de gouter. Elle finit par se redresser, le regarda dans les yeux en se mordillant la lèvre inférieure.

- Et si on retirait ça, maintenant ? Demanda-t-elle, tout en commençant à déboutonner le jean de Connor devenu plus étroit à ce niveau.

Pour tout dire, elle n’avait jamais pensé que ses lectures seraient aussi instructives ni qu’elles permettraient de guider son imagination. A savoir que Naëlle lisait beaucoup les romans dit « sentimentaux » de la belle-mère de Suzan. Disons, simplement qu’il y a assez de détail sur les actes sexuelles des héros, il y avait aussi beaucoup de première fois. Et ce qui l’avait toujours intriguée, c’était de lire que les hommes à femme se comportaient souvent comme de jeune homme fougueux. Qu’ils avaient du mal à se contrôler et s’y prenaient comme des manches.

C’était donc ces fameux romans qui avaient forgés ses rêves érotiques. Ces mêmes romans qui lui avaient donné l’envie d’essayer, même si c’était maladroit. Certes, jusqu’à présent c’était Connor qui avait toujours pris les devants, mais il était peut-être temps d’inverser les rôles.

La jeune femme finit par se débarrasser du jean, aidée par son amoureux. Enfin, est-ce que ça signifiait qu’ils étaient à nouveau ensemble ? Elle n’en savait trop rien et elle n’eut pas le temps de savoir parce que son cerveau n’était pas en état de fonctionner. Quand il l’attira à lui en tirant sur son poignet, Naé eut un nouvel aperçu de son désir contre son bas ventre. Mais cela ne dura pas vraiment parce qu’elle se retrouva assise à califourchon sur lui. Très vite son soutien-gorge alla rejoindre le jean de son Anglais. Elle ferma les yeux quand elle sentit ses mains sur sa peau, pour savourer et mémoriser ces caresses, préférant se fier aux sensations du toucher que de sa vue.

Quand il passa à sa poitrine, les battements de son cœur commencèrent à s’accélérer. Elle fut également parcourue de frisson. Elle cambra des reins, avant que son bassin se mette à onduler contre l’érection de Connor, quand il la serra plus contre lui.

Quand elle prit conscience qu’un bruit étrange était sorti de sa bouche, elle se sentit rougir. Même à 100 000 lieux d’ici, elle arrivait à sentir ses joues s’enflammer. Heureusement qu’il eut la présence d’esprit de s’emparer de ses lèvres, ça éviterait qu’un nouveau ne s’en échappe.

En hardi par toutes ses nouvelles sensations, Naé s’amusa à caresser le ventre du jeune homme au niveau de l’élastique de son boxer. Elle commença par poser sa main sur cette protubérance, par-dessus le caleçon avant de faire un mouvement de va et vient avec sa main. Elle donna un baiser à Connor, parce qu’elle hésitait à glisser sa main sous l’élastique. Après quelques secondes de réflexion, elle finit par le faire avant de frôler le loup du bout des doigts.


- Apprends-moi ! lui demanda-t-elle afin qu’il la guide.

Elle sourit quand elle entendit le râle de plaisir venir de Connor. C’était étrange surtout quand on savait qu’il n’était pas du genre à parler, alors elle avait été loin d’imaginer que de tels sons pouvaient sortir de sa bouche. Il lui donna un nouveau baiser.

Il fallait bien commencer par apprendre et qui de mieux que Connor pour le lui enseigner. Après tout, il savait ce qu’il aimait alors il pouvait la guider à réaliser cet acte. Quand sa main se referma sur la sienne, elle le laisse imprimer le mouvement de va et vient, tantôt rapide, tantôt lent mais aussi la pression qu’il lui faudrait exercer. Cela dit, elle espérait juste qu’il se montrait aussi conciliant quand elle devrait abandonner la conduite accompagné. Ceci dit, la jeune Sullivan savait qu’il y avait certain jeux amoureux à réaliser en partenariat avec son amoureux, mais elle n’avait aucune idée desquels. Mais elle parviendrait à combler ses lacunes en la matière, avec l’aide de son amoureux.

Alors qu’ils étaient en train de se regarder mutuellement, pour savoir ce qu’ils ressentaient à ce moment, mais aussi pour voir le plaisir qu’ils se donnaient.

Mais la situation prit une toute autre tournure… Connor avait fini par retirer sa main de son sexe, et de coincer les deux mains entre leurs deux corps quand il parvint à les faire. Lui se retrouvant à nouveau au-dessus. Sur le coup, la jeune femme pensa qu’il voulait reprendre le contrôle de la situation parce que ça n’allait pas assez vite. Autant dire qu’elle se plantait lourdement.

Naé commença par se raidir dans les bras de son chéri. Se posant pleins de questions : est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que je me suis trompée sur ses sentiments ? Est-ce… Est-ce… Mais le pire arriva quand il cacha ses seins avec un coussin avant d’en faire de même avec lui. La situation allait de mal en pis. Connor était en train de lui parler pour les expliquer le pourquoi du comment. Naé, elle voyait qu’il était en train de la repousser, évoquant leur passé, le décès de Natéo… Il y avait des gens qui plongeaient dans l’alcool pour oublier la perte d’un être cher, Naé voulait se sentir vivante et aimée dans les bras de Connor. Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux quand il mit sur le tapis la première fois rêvée de la jeune femme.

Elle aurait aimé lui demander s’il se foutait de sa gueule en lui disant ça. C’était bien lui qui lui avait sorti qu’elle était psychorigide, ou que les premières fois ne se déroulaient jamais comme on les avait pensées, arrangées pour que ça devienne idyllique.

Quand elle entendit les trois derniers mots prononcés par le jeune homme, Naé se redressa. Il fallait qu’elle s’assure qu’il ait bien dit ce qu’il avait dit, et qu’elle avait bien entendu ce qu’il avait dit, avant tout.

Elle aurait du se douter que sa fouine de meilleure amie serait en train de fureter dans les parafes. Disons qu’ils avaient un peu perdu la notion du temps et de la réalité, jusqu’à ce qu’il mette fin à leur étreinte.

- Yeeeeeeeeeeeeeeeees ! cri de joie de Johanna qui avait dû déguerpir en se rendant compte de sa boulette, vu qu’une porte venait de claquer.

Et la question qu’aurait du se poser Naé était : est-ce qu’elle était là depuis longtemps et ce qu’elle avait vu ? Mais elle s’en foutait royalement.

- Tu ne bouges surtout pas, dit-elle à Connor.

Elle se leva pour aller fermer la porte de sa chambre. Un peu d’intimité, ce n’était pas trop demandé ? Si ? Sur le chemin du retour, elle enfila le t-shirt du jeune homme avant de virer son short. Et oui, s’il voulait partir il lui faudrait récupérer son haut en la déshabillant.

Elle s’assit en face de lui, le regarda un bon moment avant de se remettre à parler.

- Ouvre la bouche et tire la langue, s’il te plait ! lui demanda-t-elle.

Son Anglais mit un certain temps avant de le faire, avec une certaine réserver. Comme si elle allait sortir de son chapeau un ciseau ou un couteau pour la couper. Naé plaça une main sous son menton, pour l’examiner d’un œil faussement expert.

- Très belle langue que vous avez là, Mr Montgomery ! Déclara-t-elle simplement. Pas d’irruption de boutons, ni de combustion spontanée ! Dit-elle en guise de diagnostic. Est-ce que vous pouvez répéter avec votre bouche tentatrice et cette divine langue ce que vous venez de dire ?