30 Seconds To Mars [Anton]

La jeune Caroline sortit du lycée, à pas rapide. Pour dire, elle n’avait pas prévu de rentrer toute suite à la maison. Avant, elle avait envie de faire un tour avant, histoire de décompresser ! Pas qu’un mec venait de la mettre hors d’elle mais si, c’était le cas ! Cet Alexander Harper-Wilde ! Un sacré idiot ! Un abruti fini ! Et elle pesait ses mots !

Ils étaient tranquilles en cours de biologie. Quoique tranquille… Ils avaient un exposé à faire – et qui d’ailleurs était à présenter le lendemain devant la classe ! L’exposé était fait, pour ne pas dire que c’était Alex qui avait tout fait ! Pour information, Caroline détestait les matières scientifiques contrairement aux matières littéraires. Mais passons, qu’est-ce qui avait pu l’énerver comme ça ? Simplement parce qu’au milieu de ce cours, voilà que ce cher Alex lui fait un caca nerveux, que lorsque le prof le remettait à sa place… bref, en détails, elle dut l’accompagner au bureau du proviseur qui, pour au final, Alex avait récolté deux heures de colle. Chose amplement méritée, sans aucun doute ! Mais n’empêche, elle l’avait à moitié défendue devant le proviseur – et elle avait ses raisons et non, elle n’était pas amoureuse de lui – et voilà que ce type lui prenait la tête en lui disant que c’était sa faute… et blabla… Que des blablas futiles !

Arrivés dans un petit supermarket au milieu de Manhattan, elle avait une petite faim qu’elle aurait bien envie d’un Mars ou quelques conneries comme ça. Déambulant tranquillement dans les rayons, elle finit par arriver devant le rayon approprié… mais en regardant les prix, Caroline se demandait si d’abord elle avait assez. Ayant été puni dernièrement par ses parents, elle n’avait plus d’argent de poche, et comme elle avait déjà tout dépensé, elle n’avait plus un sou. Bon, il y avait son frère qui lui devait bien un petit billet, hein mais elle pouvait courir pour l’avoir ! Mais à fouiner, elle n’avait pas grand-chose…

Oh merde ! C'est décidé ! C'est une journée de merde ! Pourquoi Steve tu ne m’as pas filé tes dollars !?

En regardant le paquet de Mars, elle le regarda avec délice avant d’être dégoûtée parce qu’elle ne pouvait pas l’acheter et elle se voyait mal de le voler. Elle jeta des coups d’œil autour d’elle. Bon, si cette idée de voler quelque chose lui traversait l’esprit, la jeune demoiselle était loin d’être discrète – et de toute manière, même quand elle parlait, elle n’était jamais discrète… mais là, pour un voleur qui passait dans le coin, il aurait toute suite deviné la chose.

Bon, de faire les doux yeux à ce paquet de Mars n’allait pas l’aider. Et non, ce paquet et elle ne pourront pas sortir de ce magasin vivant. C’était certain ! Exceptée si elle ne se faisait pas choper et si elle ne se faisait pas choper… les Mars ne seront toujours pas vivant puisqu’ils finiront dans le ventre de la jeune demoiselle ! Oui, c’était une déduction de malade !

Et en parlant de se faire choper, voilà qu’un inconnu vint lui faire une remarque comme quoi, elle n’était pas discrète. Wouoh, c’était un vigile ? Caroline dévisagea son interlocuteur et pouvait alors se rassurer en s’apercevant que ce n’était pas le cas. Parce que bon, pas qu’elle avait la frousse des vigiles mais presque ! Si vous ne saviez pas, c’était que récemment, elle avait vécu une aventure : au moment d’aller faire les courses le soir – pour son frère notamment – il avait fallu qu’elle se retrouve bloquée et enfermée pour la nuit. Etonnant, non ? Mais le plus étonnant en même temps était qu’elle s’était retrouvée enfermée avec le beau gosse de son école : Connor ! Il fallait voir un peu le positif dans tout ça… mais revenant à ce gars, et bien… lui aussi était un de ces beaux gosses.

Mais… Je… Non ! De quoi vous parlez ? bafouilla-t-elle.

Caroline était surprise mais voulait jouer les innocentes. Mais bon à voir son comportement, il n’allait pas la dénoncer ? Ou quoi ? Mais comment avait-il pu percer son secret ? Ses pensées ? Hey, ça, c’était interdit ! Bon, il fallait avouer que rien qu’avec sa gestuel, elle se trahissait toute seule ! Comme d’habitude, elle arrivait à se faire remarquer en public ! La discrétion n’avait jamais été son fort ! Cependant, voler, ce n’était pas dans son habitude. C’était bien l’une des valeurs que ses parents lui avaient inculquée.

Mais ce qui s’en suivit la surprit un peu plus ! Il jouait les bons samaritains ? Il voulait lui payer ses mars !

C’est vrai ? lâcha-t-elle avec un sourire « banane » à ses lèvres. Il ne manquerait plus qu’elle saute de joie.

Et quand il lui passa son billet, elle n’en croyait pas ses oreilles…. Ou du moins n’en croyait pas ses yeux. Elle avait son regard fixé sur le billet et elle l’avait dans les mains !

Oh, et bien merci ! fit-elle avec un sourire malicieux.

Et comment, il faisait là une bonne action ! En fait, ce mec avait tout compris à la vie ! Caroline devrait montrer l’exemple à son frère Steve, tiens ! Elle allait les avoir ses mars ! Elle regarda son billet là, ne réalisant pas ce qu’il venait de se passer : c’était comme gagner à la loterie ! Mais qui oserait faire ça sérieusement ? Donner quelques dollars à une adolescente, comme elle ? Surtout qu’elle était loin d’être une personne à être dans le besoin sincèrement. Il y avait bien pire qu’elle quand on pense aux SDF ou elle ne savait quoi … Là, pour dire, elle était chanceuse ! Ce mec venait de transformer sa journée de merde en une meilleure journée… Mais celui-ci avait tourné les talons près à s’en aller. Caroline le regarda : bon d’allure, il avait un sacré beau physique… elle pouvait dire ça de dos ? En fait, seulement qu’il avait un beau petit cul ! Bon, oui certes, il n’avait pas son âge, il pouvait limite être son père…. – ou plutôt son frère oui - et Caroline n’était pas du genre à sauter sur tout ce qui bougeait mais savait apprécier les choses à sa juste valeur… Et… mais… mais, c’était qu’il se sauvait ? Caroline récupéra son paquet de mars et rattrapa le type en question.

Hey,… interpella-t-elle tout ne sachant pas trop ce qui lui prenait et quand elle fut à sa hauteur : Je peux savoir à qui je dois remercier mes mars ? J’avais pas un rond alors tu me sauves la vie… Mais ça ne te dit pas de partager ? Et… ce n’est pas un accent américain que tu as là ?

Caroline, bavarde ? oui, bon, juste un peu ! Elle était un peu folle mais pas méchante. Et pour la peine, elle vint lui faire un grand sourire : oui, elle venait de faire tout un monologue.

Curieuse comme elle était, Caroline ne pouvait pas lâcher sa proie. Bon, la jeune fille aurait très bien pu récupérer son billet venu magiquement de nulle part, payer ses Mars, récupérer la monnaie et la garder rien que pour elle, et puis… se barrer quoi ! Mais non, il fallait absolument qu’elle aille le voir pour savoir qui il était. Elle ne l’avait jamais vue et … qui faisait réellement ce geste de bonté de nos jours ? En tout cas, pas à Manhattan ! Pour elle, les gens vivant à Manhattan n’étaient que des gens pétés de tunes, prétentieux et n’allaient pas spécialement plus loin que leur bout de nez. Si elle n’était pas au lycée Saint-James, ce lycée de bourge où elle en était boursière, elle ne traînerait seulement dans ce quartier pour les boutiques. Seulement.

Comme une fille bien élevée, elle alla à sa rencontrer pour le remercier véritablement mais son coté pipelette ne l’abandonna donc pas. Son naturel ne la quittait jamais. Il s’appelait donc Phoenix ? Et il était russe ? En effet, vu l’accent. Mais bizarrement son nom ne sonnait pas russe. Après tout, pourquoi pas ! C’était un prénom original ! Il y avait bien des parents un peu dingos qui donnaient des noms à la noix à leur gosse.

Vraiment ? ... Ca ne sonne pas vraiment russe mais c’est original ! Un Phoenix renaît toujours de ces cendres, ne put-elle s’empêcher de commenter gentiment.

Bon, elle gardera le paquet rien que pour elle alors : Monsieur n’avait pas faim. Après tout, il avait déjà mangé et venait tout simplement faire ses courses comme tout le monde alors qu’il avait pour le moment rien dans les mains, pas de panier. Caroline était observatrice. Si ça se trouvait, il l’avait vu avec l’attention de voler… Lui, était peut-être un voleur et excellait dans ce domaine… et en fin de compte, pour elle, il ne voulait pas qu’elle le fasse… Oui, bon, c’était un peu insensé comme raisonnement ! Et elle devait arrêter de lire des bouquins pour lui donner des idées dans le genre.

Caroline ne pouvait que lui afficher un sourire lorsqu’il lui demanda comme elle s’appelait. Elle aimait bien attirer l’attention.

Caroline, répondit-elle avec toujours ce même sourire aux lèvres. Appelles-moi Caroline.

Puis voilà, qu’il s’intéressait à l’école où elle allait… avant qu’il parle du Bronx. Il venait donc de là… Le même quartier qu’elle. Voilà qu’elle renait en sympathie, ce Phoenix. Pas qu’elle avait pitié, non… mais lorsqu’il s’agissait de personnes sortant du même milieu qu’elle et qui ne semblait pas être un bourge, Caroline les tenait en respect.

Je suis au lycée Saint-James.

Mais de lui dire, le nom… comme il le disait, il ne devait pas le savoir. Il doit être venu récemment.

C’est pas loin, c'est dans le quartier ! reprit-elle.

Elle le regarda d’une manière interrogatrice. Elle avait toujours son billet dans la main…

Je peux me permettre de te poser une question ? Malgré le fait que j’ai eu l’intention de… l’intention de ce que j’ai voulu faire… pourquoi me donner le billet ?

Pour qu’elle évite de se faire prendre ? ou quoi ? il n’était pas obligé, il aurait pu très bien passé son chemin, après tout…

Je sais ce que c’est de vivre qu’avec peu de moyens…  Je ne veux pas t’empêcher ce que tu as besoin..

Vu qu'il avait un peu les mains vides, et tout ça... ce n'était pas comme s'il venait là tout simplement pour visiter comme il visiterait un musée.