Strange place for two men like us ♦ Loreleï

There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me

La buvette, le sexe, la drogue … bref tout y passe. M’enfin, pour le moment on ne se résume seulement qu’à l’alcool, une bonne soirée en perspective. Des filles sont venues pour nous occuper un peu histoire que l’on ne s’ennuie pas, puis évidemment j’ai toujours ma cam’ sur moi. La dose du quotidien, que voulez vous, une fois que l’on goûte à cette merveille on ne peut plus s’en passer. Alors, je préfère ce bijou à cette fille qui tente tant bien que mal de me charmer. Oh oui, ça oui qu’elle est belle mais quelque chose d’autre attire mon attention donc, qu’elle passe tâter quelqu’un d’autre car j’en connais un qui va se faire plaisir à sa manière. Non pas que le sexe ne m’attire pas, oh bien sûr loin de là mais quand la drogue est là, je m’en fiche du reste.

Je me lève et m’isole ensuite, m’éloignant du groupe bien qu’ils aient l’habitude, mais quand je la prends, j’ai besoin d’être au calme, tranquille et d’avoir réellement l’impression de planer avant de les rejoindre. Je me dirige vers les toilettes et baisse la cuvette, avant de me mettre à genoux, de faire plusieurs lignes avant de commencer à snifer toutes les lignes. Je me redresse un peu, tirant ma tête en arrière, lâchant un soupire d’aise tout en fermant mes yeux. Un bien fou, ce sentiment de bien être … qu’est-ce que c’est bon.

Je reçois un appel. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche puis je l’attrape ensuite avant de décrocher, demandant qui cela peut-être. Loreleï. Cet homme est comme un père pour moi, ce père fier que je n’aie jamais eu, ce père qui ne cesse de me féliciter. Un duo de choc, peut-être le pire de tous … ou peut-être pas, je n’en sais rien, mais je me demande si on peut faire pire. Je me dirige ensuite vers ce lieu, ce lieu assez étrange et qu’aucun de nous deux ne fréquenterait en temps normal. Mais bon là, il faut croire que le roi des Enfers a bien envie de faire une petite descente dans les entrailles de son royaume.

J’escalade les grilles du cimetière se trouvant juste à côté de l’église de New York puis je regarde autour de moi, si je ne suis pas suivi puis je m’enfonce dans ce lieu qui donne la chair de poules. Enfin les histoires surnaturelles, bien sûr je n’y crois absolument pas mais bon, ce lieu reste tout de même effrayant la nuit. Je finis par repérer une silhouette. Je m’approche de lui et je l’observe, assis sur une tombe. Je suis défoncé, peut-être qu’en fait ce n’est pas lui et quelqu’un d’autre, quelqu’un qui sort de mon imagination … mais en le voyant, je réalise que non. « Non mais … un tel endroit ? L’Enfer te manque ? » Dis-je pour le taquiner. Franchement, je suis sûr que le diable habite ce corps, sinon il ne serait pas aussi malsain, aussi dépourvu de sentiments. Est-ce que cet homme en a ? Est-ce qu’il a une âme ? Je suis persuadé qu’il n’est pas humain. Comme la plupart des gens comme nous, me diriez vous mais bon, son fils est un cas exceptionnel, un boulet dont il faudrait s’en débarrasser. Un jour, je prendrais sa place, j’en suis certain. Je serre sa main, me rapproche de lui avant de lui donner une tape amicale sur le haut du dos puis je me détache et je glisse mes mains dans les poches de mon blouson en cuir sans manches avec le logo de mon club de moto sur le dos. « Désolé, j’ai rien à boire mais … si jamais j’ai quelque chose à snifer, ou fumer comme tu veux. »

There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me

La nuit. Autant dire que c'est la période qui me profite le plus. C'est là que je me remplis le plus les poches. Il m'arrive de surveiller mon territoire, les allées et venues des clients, mais pas ce soir. Ce soir, je n'ai pas vraiment envie. Ils doivent être tous sur leur trottoir, rassurés de savoir que je les observe pas à travers les vitres d'une voiture bien cachée. Mais bon, je garde les surprises et les déceptions pour demain matin. Dans le fond, on est tous gagnants : ça me laisse aussi assez de temps pour préparer mes nouvelles répliques les plus cinglantes à l'égard de quelques uns.

Ce soir, j'ai plutôt envie de voir une vieille connaissance - une connaissance, un ami, comme un second fils, qui d'ailleurs, est tout aussi peu recommandable que moi. Si vous vous retrouvez seul avec nous dans une ruelle étroite...Vous êtes dans de beaux draps. L'appelant, je lui donne ensuite rendez-vous alors que je me rends au point où nous devons nous rencontrer. Contournant l'église, je me retrouve ensuite devant les grilles du cimetière. Regardant plusieurs fois autour de moi, je sors ensuite un petit outil me permettant d'ouvrir les portes, avant de refermer derrière moi. Quoi ? Vous savez le prix de mon costume ? Vous croyez que je vais prendre le risque de l’abimer en escaladant ces maudites grilles ? Puis si je referme aussi derrière moi, c'est pour éviter que ça fasse désordre si un coup de vent vient les ouvrir complètement et qu'on finisse par me distinguer, entre les ombres. Je serai obligé de faire quelque chose de regrettable pour que cela passe inaperçu, et personne ne voudrait de ça, pas vrai ? Je suis certain qu'Asmodée va s'y introduire en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et puis de toute façon, ce n'est qu'une petite taquinerie de plus entre nous.

Après quelques minutes, j'affiche un petit sourire en voyant une silhouette escalader les grilles - ça ne peut être que lui, qui d'autre peut venir squatter ici ? Des ados "gothiques" ? Boh, pour la plupart c'est que de la gueule, ils ne resteraient pas plus de deux secondes ici. Je me lève ensuite de ma confortable place avant d'afficher un sourire en l'entendant. « - Au moins ici on ne nous embêtera pas, j'ai entendu que les gens autour de nous étaient de vraies tombes. » Et bam, humour noir, ça c'est fait. « - L'Enfer roule comme sur des roulettes, avec ou sans moi. » Je serre ensuite sa main avant de hausser les épaules. « - Qu'est-ce que tu as, dans tes poches magiques ? »

There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me

Un endroit assez étrange mais pas déplaisant pour autant. En fait je pense que cet endroit nous correspond. Lugubre, froid, effrayant, sombre.  Des hommes comme nous ne peuvent seulement se promener ici de toute façon, puis on est bien loin d’avoir peur, après tout on s’en fiche ils sont tous morts puis je ne pense pas qu’ils puissent revenir à la vie en un claquement de doigts, ce serait n’importe quoi. J’en avais peur enfants, ados … enfin je pense, parce qu’il y avait bien autre chose qui me faisait peur, je savais tenir un flingue alors que j’étais haut comme six pommes. Merci papa ? Oui. Depuis enfant, j’avais seulement peur de la mort et rien d’autre. Peut-être de perdre mes parents aussi. M’enfin aujourd’hui, je n’ai peur de rien, même plus de la mort que j’ai frôlé assez souvent. Une douce sensation qu’est la montée d’adrénaline, l’impression que c’est notre dernière heure. Maso ? Rien qu’un peu.

Bien sûr que j’ai escaladé ces grilles, j’ai l’habitude puis je préfère faire un peu de sport plutôt que d’user de la facilité. M’enfin, j’ai toujours été comme ça. Je m’engouffre dans le cimetière, cherchant du regard Loreleï, me demandant s’il est vraiment là où qu’il a voulu m’emmerder, enfin bon ça ne m’étonnerait même pas. Je finis par le trouver et je m’approche de lui, lui souriant. Pour un bonsoir, je me contente d’une poignée de main.  « Waw, quel humour … » Dis-je en gardant ce sourire plaqué sur mon visage avant de lâcher sa main. Il me dit que l’Enfer marche, avec ou sans lui. Et bien tant mieux, preuve qu’il fait un bon roi. Je m’assois sur une tombe face à lui et je sors de la cocaïne de ma poche avant de la lui lancer. « Tu préfères la fumette ou … notre petite coke adorée ? » Je sors ensuite un sachet de shit et je le lui lance aussi, affichant un petit sourire en coin. « Comme tu le sens. »

Par contre s’il me dit les deux, je lui conseillerais de n’en prendre qu’un, surtout pour un mac, ça ne le ferait pas. Je m’allume une clope, étant déjà bien défoncé. Je regarde Loreleï ensuite et je me mords la lèvre inférieure. « Alors, ton marché ? Tout roule ? » Je tire sur ma clope lentement puis je recrache la fumée par le nez avant de me racler un peu la gorge. « T’as pas envie de buter quelqu’un ? Autre que tes p*tes aussi, évidemment, tu sais que je ne fais pas que les prostituées. »

There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me

Je le salue joyeusement, déposant aussi une tape amicale contre son épaule. Asmodée fait partie des rares sur qui je peux compter. Rectification : je pense même qu'il est LE seul sur qui je peux réellement compter. Ce n'est pas pour rien que je le considère comme mon second fils. Je sais qu'il ne me fera jamais de tord et que nos petites magouilles sont sous de bonnes gardes, que ce soit de son côté, ou même du mien. J'affiche un petit sourire en coin lorsqu'il commente mon type d'humour alors que je plonge mes mains dans mes poches. « - A force, tu me connais. » Et le pire dans tout ça, c'est que je n'en ressens aucune honte. Si on devait pleurer sur chaque mort présent en ce lieu, on n'aurait pas fini.

Je me rassois sur mon siège de fortune et je pousse un petit soupir avant de sourire à nouveau en l'entendant. Ça fait un petit moment que je n'ai rien pris, et même si je n'en suis pas accro au point d'en ressentir les effets du manque, j'avoue que je veux en reprendre. Enfin, je ne laisse pas le temps à mon organisme le temps d'être en manque : j'ai assez d'argent ou de relations pour m'en procurer. « - Pourquoi faire du tord aux bonnes vieilles habitudes, hein ? Autant garder ce beau petit morceau pour plus tard. » J'attrape le sachet que je mets bien au chaud puis je prends celui de coke, que j'ouvre ensuite, déposant précieusement la poudre blanche contre l'une des tombes. Dieu Merci, il n'y a pas de vent ce soir, sinon, ce serait un tel gâchis. Je sors ensuite un billet de l'une de mes poches et je le roule finement, faisant une ligne aussi fine que possible avant de la snifer rapidement. Je frissonne comme un malade et je soupire d'aise, essuyant un peu mon nez lorsque je me redresse. Cette sensation...Drogue + pouvoir = jouissance, complètement.

Je bascule un petit moment ma tête en arrière, yeux fermés, puis je pousse un long soupir de bien-être avant de regarder à nouveau Asmodée. « - Ça va ! Tu sais ce que c'est, la concurrence est rude, et certains s'imaginent qu'ils peuvent tenir tête à leur mac, mais je sais me faire respecter. » Il vaut mieux pour moi de toute façon, c'est pas en étant tout gentil qu'on est maquereau, mieux vaut être fleuriste. « - Hmmm...Je sais pas trop. Peut-être des clients un peu trop entreprenants ? Un peu trop sûrs d'eux et de leur pseudo-autorité ? Ou alors des concurrents directs...Ça serait tellement dommage que des pauvres petites se retrouvent sans mac pour s'occuper d'elles... » Dis-je avec un sourire mauvais. Et qui serait là pour les récupérer ? Moi, évidemment. Mais je ne veux pas non plus qu'Asmodée se mette de trop en danger ; je sais bien qu'il est plus que compétent dans son domaine (il me l'a déjà prouvé à plusieurs reprises, d'ailleurs), mais on ne sait jamais sur quel malade il peut tomber.