La relève est la! [Caroline Baker]

J’ouvris les yeux difficilement avec un certain mal de crane. La nuit avait été chargé en alcool et de toute évidence même plus que je ne le pensais. A coté de moi, couché sur mon bras était installé une fille dont j’ignorais totalement l’identité. Regardant la pièce ou nous étions, je réalisais rapidement que je n’étais pas chez moi. Tant mieux à vrai dire. Avec délicatesse, je tentais d’extirper mon bras sans réveiller la belle. Chose faite, je me redressai de façon à m’assoir sur le lit, passant ma main sur mon visage comme pour tenté de me réveiller un peu avant de me lever en silence, récupérant mes vêtements sans un bruit et une fois habillé, m’en alla comme un voleur, espérant ne pas lui avoir donné mon numéro de téléphone dans la partie sombre de ma soirée. Elle était mignonne mais les relations durable ce n’était pas vraiment mon genre.

Sorti de l’immeuble, je m’étirais un coup sur le pas de la porte. Le jour était bien levé mais le temps était quand même assez frais. Je parti donc en quête d’un café pour me réchauffer un peu. Sortie du Starbuck, café en main, je trainais un coup dans le quartier ou je me trouvais pour découvrir les lieux. J’avais beau être la depuis un certain temps, je ne connaissant pas encore la ville comme ma poche.

Au détour d’une rue, j’aperçu un vieux magasin disquaire. Le genre d’endroit que j’aimais bien car on y trouvait toujours des trucs sympa qui n’était nul par ailleurs. J’entrai donc pour en faire le tour et profiter de la chaleur de la boutique.

Je longeais les rayons, parcourant les bacs de disques à la recherche d’un trésor. Arrivé a la fin de la ligne, mon attention fut attirée par une gamine au comportement suspect. Elle tentait de faire comme si de rien n’était mais je voyais bien qu’elle était un peu nerveuse, n’arrêtant pas de jeté de bref coup d’œil en direction de la caisse. Elle avait un cd dans la main qu’elle tentait discrètement de glisser dans son sac. Je souris discrètement en voyant la scène, repensant à moi dans ma jeunesse.

Même si elle semblait avoir une habitude certaine de la chose, le vendeur la regardait un peu de travers. Avait-il repéré son petit jeu ? Pour ma part j’avais trouvé mon bonheur. Un vieux cd de rock qui n’était plus commercialisé de nos jours. Mon petit trésor en main, je partie en direction de la caisse, bousculant légèrement la gamine au passage. « Pardon, excuse-moi » m’excusais je avant de continuer ma route.

Album payé, je sorti du magasin. A l’intérieur, quand la gamine avait entreprit de s’en allé, elle c’était fait intercepté par le vendeur qui lui demandait d’ouvrir son sac. Avec appréhension, elle le fit mais la surprise, aucun cd ne se trouvait dedans. Elle sorti, sans doute aussi surprise que le vendeur. A l’extérieur, je l’attendais adossé au mur hors de visu de la vitrine du magasin, tendant en évidence le cd que la fille avait voulu voler mais que je lui avais subtilisé quand je l’avais bousculé. « C’est ça que tu cherche ? »

Samedi matin, Caroline s’était fait jetée de son lit par sa mère. Non, même le weekend, elle ne pouvait pas profiter d’une belle grasse mat’. Apparemment, son père et son frère étaient déjà partis à la pêche de bonne heure, donc il ne restait plus qu’elles deux dans la demeure. Sa mère se plaignant d’avoir plein de choses à faire dans la matinée, notamment les tâches ménagères, elle demandait à Caroline de venir l’aider. En fait, elle lui demanda seulement d’aller faire les courses. Tant mieux, elle préférait ça que de subir sa mère un peu folle dans ces moments là. Après le petit dej’ vite fait et de s’habiller, ni une ni deux, Caroline prit l’air et partit en direction du supermarché.

Au passage, elle n’avait pas besoin de se presser, si ? Hey, on l’avait un peu bousculé depuis son réveil. Caroline ralentit le rythme. Sa mère était une dangereuse à la laisser sortir parce que d’une part, Caroline était du genre à faire du lèche-vitrine donc pour s’attarder, elle savait faire. Pas sûr que sa mère allait la retrouver dans l’heure qui suivait mais plutôt cinq heures après.

Après avoir traînée dans un magasin de maquillages, testée quelques produits et où au passage, piquée un rouge à lèvres discrétoss, elle finit par faire un tour au disquaire qui était pas trop loin… Le Supermarché lui paraissait déjà beaucoup trop loin jusque-là. Caroline regarda quelques albums. Beaucoup lui faisait envie, et dire qu’elle n’avait pas grand chose sur elle pour acheter quoique ce soit. (même pas un rouge à lèvres !). Elle n’avait que l’argent de sa mère sur elle et si elle rentrait chez elle sans ce que sa mère lui avait demandé, ça allait être sa fête. Jetant quelques coups d’œil vers le caissier et l’album d’Imagine Dragons au creux de ses mains, l’idée de le piquer lui traversait l’esprit. Bon, tout de même, de voler un album la rendait quelque nerveuse. Voler des choses, ce n’était absolument pas dans ses manières et ça ne lui ressemblait pas. Ou plutôt, c’était la discrétion qui ne lui ressemblait pas. Caroline n’avait jamais su être discrète. Elle fourra rapidement l’album dans son sac. Elle se rendit pas compte qu’on l’avait aperçu, et surtout par ce type qui l’avait bousculé…

Hey ! râla-t-elle.

Bon, il s’excusait mais il n’empêche ! Elle se calma tout de même. Après tout, même si c’était furtif, c’était pas bien grave car la bonne excuse était qu’il était beau gosse. Elle ne se gêna pas pour mater ses fesses, en même temps qu’elle faisait semblant de regarder les autres albums. Le gars parti, il était peut-être de s’en aller par la même occasion. Pas qu’elle n’avait pas des courses à faire mais presque. Elle remit correctement son sac à main sur son épaule et prit la direction de la sortie.

Au revoir, lâcha-t-elle poliment à l’attention du vendeur mais malheureusement, celui-ci l’intercepta. Le sourire que portait Caroline à son visage s’effaça. Et merde ! Elle s’était prise la main dans le sac. Elle ouvrit son sac pour lui montrer qu’elle avait volé quelque chose mais en réalité, elle n’avait rien volé.

Quoi ? pensa-t-elle. Ca ne peut pas disparaître comme ça.

Caroline ne comprenait pas sur le coup. Elle était perplexe. L’adolescente sortit du magasin, bouche bé. Elle s’était fait prendre la main dans le sac mais rien. Nada. Sans avoir rien dans le sac. Mais son attention fut attirée par un gars… Le gars qui l’avait bousculé.. Caroline fut bien surprise, levant les sourcils, la bouche ouverte. En fait, tout prenait son sens.

Elle voulut être de mauvaise foi mais ça ne servait à rien, non ? Elle s'approcha de lui pour sortir du champs de vision du vendeur qui pouvait toujours l'apercevoir à travers la vitrine et tendit la main pour que ce type lui rende le CD qu'elle était censée voler.

Je crois que t'as un truc à moi ? Merci. fit-elle.

Non, Caroline n'était absolument pas culottée. Elle s'était fait effectivement prise la main dans le sac mais pas forcément par le vendeur. Ce type lui avait "volé" son cd sans qu'elle se rende compte.Il l'avait repéré. Cependant, elle ne savait pas pourquoi il avait ça... Il aurait très bien pu la laisser dans la merde.

Je fus amusé en voyant la tête de la gamine. Elle semblait soulagée de ne pas s’être fait prendre mais se demandait aussi par quel miracle se fut le cas. C’est en regardant en ma direction que la solution a cette énigme semblait lui monter au cerveau.

Elle se dirigea vers moi et le moindre que l’on puisse dire c’était qu’elle ne manquait pas de culot. J’avais un truc à elle ? Sans mon intervention c’était surtout des problèmes qu’elle aurait eu. Mais je trouvais tout de même son attitude amusante. « Un truc a toi ? J’crois que c’est surtout toi qui me doit quelque chose »

Je jouais avec ses nerfs voir sa fierté mais je finis quand même par lui laissé prendre le cd. Même si j’avais du intervenir pour qu’elle ne se fasse pas prendre, elle avait quand même eu le cran de passé a l’acte. Bon ce n’était pas vraiment une bonne chose mais cela me rappelait un peu moi-même à son âge. J’avais commencé plus jeune mais avec le même genre de connerie. « En tout cas, soit plus discrète la prochaine fois. On te voyait venir à 1mille »

On pouvait se demander pourquoi j’avais aidé cette gamine sur le point de ce faire prendre plutôt que de la laisser dans sa merde. Peu être parce qu’elle me rappelait ma sœur. Ou plutôt ce que je pouvais imaginer a son sujet. A vrai dire, a par qu’elles devaient avoir dans les mêmes eaux en âge, je n’avais aucune idée de si elles avaient un quelconque point commun. Elle me manquait tellement. J’avais tellement hâte de la retrouver. Mais plus le temps passé plus je désespérais que cela arrive un jour. Parfois je me demandais comment je pouvais être aussi con pour croire que un beau jour, au détour d’une rue, j’allais tomber sur elle. Mais bon, l’espoir fait vivre non ? « Alors comment s’appelle notre catwoman ? » Fini je par lui demandé comme pour engagé la conversation. Je faisais référence au personnage de comics en rapport du fait que l’héroïne était connue pour être une voleuse des plus adroites. Bon sur le dernier point on repassera mais bon. L’héroïne était aussi connu pour son fort caractère et allez savoir pourquoi, je pressentais cela chez la jeune femme.

Genre, elle lui devait quelque chose à ce type ? Ah il pouvait se mettre le doigt dans l’œil, elle ne lui donnerait que dalle. En plus, allez savoir si au final il l’avait payé ou l’avait vraiment volé. La deuxième option serait plus plausible vu comment il lui avait piqué incognito sans qu’elle s’en rende compte qu’elle était faite voler. Ce type n’était pas blanc comme neige. En tout cas, c’était vraiment la situation de l’arroseur arrosé, et même si sa fierté en prenait un coup, elle devait avouer qu’il lui avait sauvé la mise ! L’adolescente ne s’était absolument pas mise le disquaire dans la poche et elle était certaine qu’il ne l’oublierait pas de sitôt. Elle allait se faire oublier pendant un temps dans ce magasin.

Je retiendrai la leçon !

Toujours le CD en main, elle ajouta avec le sourire, presque sans gêne :

Tu sembles avoir fait ça toute ta vie. T’as sûrement deux trois filons à me filer ?

Folle, la guêpe ? Peut-être un peu beaucoup ! Mais tant qu’elle l’avait sous la main, pourquoi pas, elle n’avait rien à perdre ? Peut-être si énormément à jouer avec le feu. Qu’est-ce qu’il pouvait empêcher à ce type de retourner dans ce magasin pour la dénoncer à ce connard de disquaire ? Et après si elle avait affaire aux flics ? Et le pire, ses propres parents ? Parce que là, c’était certaine que si ses parents apprenaient ça, elle allait trépasser sévère. Elle fourra tranquillement l’album dans son sac à main, ni vu, ni connu.

T’es de la police ? répondit-elle avec un demi-sourire au tac au tac.

Non, elle ne l’agressait pas. Bon, à vrai dire, elle ne le connaissait ni d’Adam, ni d’Eve… et celui-ci avait décidé de la sortir d’un pétrin sans qu’elle sache réellement pourquoi. C’était peut-être la raison qui faisait qu’elle restait planter pour continuer à lui parler. C’était plus fort qu’elle, elle était de nature curieuse, alors sérieusement, elle répondit :

Appelles-moi Caroline.

Ca serait mieux de l’appeler ainsi que Catwoman, bien que cette référence la faisait plutôt sourire. A l’occasion, Caroline était une voleuse comme elle mais elle n’avait pas encore sa discrétion et son efficacité.

Comment je dois appeler mon sauveur dans mon "honnêteté" pour le "remercier" ? demanda-t-elle, avant de poser la question qui la taraudait : Pourquoi m’as-tu aidée ?

Je souris devant l’aplomb de la gamine. Il était clair qu’elle ne manquait pas de confiance en elle. Je me demandais si elle aurait autant fait la maline si je ne lui avais pas sauvé le coup. Enfin bon, qu’elle se la raconte tant qu’elle le pouvait. On verra bien le jour ou elle se fera prendre si elle sourit de cette façon. « Toute ma vie peu être pas… Enfin si en faite, une bonne parti en tout cas. » C’est sur que a y réfléchir deux minute, j’étais tombé très jeune dans la délinquance. « Si tu veux un vrai conseil, arrête maintenant ». J’avais beau avoir bien vécu cette période de ma vie, et à vrai dire je m’en étais même plutôt bien sortie. J’avais tout de même conscience que j’avais eue beaucoup de chance. Que peu de personne dans mon cas avait le bol de s’en sortir comme je l’avais fait. Pour son bien à elle, il fallait mieux qu’elle arrête les conneries maintenant avant que cela ne finisse vraiment mal.

Je ne pu m’empêché de rire a sa nouvelle question. Moi de la police ? Ça serait vraiment la meilleure ça. Moi et les flics, ça n’avait jamais été une grande histoire d’amour et même à présent que je m’étais rangé, ce n’était toujours pas ça. « Oh non. Absolument pas ! » J’avais répliqué sur un ton amusé mais qui en même temps, traduisait bien mon aversion pour ce genre de personne. Enfin, aversion. Le mot était un peu fort mais non, moi et les flic, on était vraiment pas copain.

« Enchanté Caroline. Je suis Nick » Cette gamine m’amusait. Déjà par son style de petite effrontée, mais aussi par son coté curieuse et sans peur. C’est vrai après tout. J’étais un homme qu’elle ne connaissait ni d’Êve ni d’Adam et elle me tenait la conversation comme si elle était tranquillement en train de papoter avec un pote. Mais après tout, je restais la moi aussi. Je trouvais la situation amusante.

Pourquoi l’avais je aidé ? Bonne question a vrai dire. Bon en faite je le savais très bien. Même si a la base ça n’avait été qu’un pur réflexe du au faite que j’avais été amusé de la voir faire, me revoyant a son âge. Je lui avais finalement porté secours du faite que par son âge elle me rappelait ma sœur. C’est aussi bête que ça. « Disons que tu m’as rappelé quelqu’un… » Je restais mystérieux dans mon explication mais c’était voulu. J’avais beau la trouver amusante, on en était pas au stade de ce raconter nos p’tits secret en ce coiffant les cheveux devant un film de Meg Ryan.

Caroline se trouvait face à un expert dans la matière. Il semblait avoir fait pas mal de conneries dans le genre mais avait arrêté ? S’était-il fait choper ? Ou il continuait ce business mais ne voulait pas qu’elle rentre dedans ?

Et qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? questionna-t-elle, curieuse, voulant avoir le fin mot de l’histoire.

Oui, ce n’était pas ses oignons mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. C’était un inconnu… Un inconnu qui lui était venu en aide et voilà avec qui elle tchatchait comme s’ils étaient devenus les grands amis du monde. De toute, il n’était pas policier ? Elle ne risquait absolument rien, non ? Il n’allait pas la dénoncer. Il ne manquerait plus que ça !

De même, Nick.

Les présentations étaient faites, bien que ceci allait sans doute l’amener nulle part. C’était sûrement une rencontre comme ça, d’un instant. Qui savait ? En tout cas, le fait qu’elle lui demande pourquoi il l’avait aidé, elle lui avait fait penser à quelqu’un ? A qui ? Sa curiosité la titillait, et ça se voyait à son visage qu’elle voulait en savoir plus, alors qu’elle ne le connaissait ni d’Adam, ni d’Eve. Parlait-il d’une personnage disparue ? Morte ? N’empêche, il se la jouait mystérieux mais en fait, c’était peut-être cet effet là qui l’attirait et faisait qu’elle ne partait pas de suite. Autant profiter du fait qu’elle parlait avec un beau gosse, pas folle la guêpe !

Et bien … Je ne sais pas qui est cette personne mais je suis contente de te l’avoir rappelée …

C’était une de ces manières pour dire « merci ».

Y'a quelque chose que je peux faire pour toi?

Histoire qu'elle lui rende la pareille. Sur ce, ce fut à ce moment-là que son téléphone sonne. Sur l’écran s’affichait « Maman ».

Oh merde ! Génial !

Caroline décrocha, laissant un espace entre le téléphone et son oreille.

Allô !

Bon évidemment, sa mère se demandait pourquoi elle traînait.

J’arrive ! Je suis à la caisse ! mentit Caroline. Oui, Maman, oui ...à toute suite…

Blabla… Caroline n’allait jamais en finir et qu’elle finit par raccrocher, naturellement.

Excuses-moi ... On en était où ? demanda Caroline à l’attention de Nick, en mode "normale".

Jetant un oeil vers le disquaire non loin de là, le vendeur semblait les surveiller... C'était foutu. Caroline était fichée et une chose était sûre, pas sûr qu'elle y remette les pieds là-dedans.