It's not a date ! [ Terminé ]

Yuri esquissa un sourire à la réponse de son ami, comme quoi, ils avaient le même avis là dessus.

-Ah tu vois! répondit-il avec un sourire.

Suite à ça Yuri parla de son principal but qui était de devenir mangaka, à la question de Kamui il répondit que son manga n’était pas encore entièrement fini, qu’il devait le retravailler un peu avant de tenter de l’envoyer à un éditeur et Kamui lui répondit qu’il lui faisait confiance là dessus, ne s’y connaissant pas vraiment dans ce domaine. Sentant le soleil taper sur sa peau, Yuri lui demanda de l’aider à se mettre de la crème solaire dans le dos, histoire de ne pas finir rouge comme un écrevisse. Il accepta et lui demanda son tube de crème. Aussitôt Yuri se mit à farfouiller dans son sac pour en sortir le tube qu’il lui tendit. Kamui se plaça alors derrière lui et commença à le tartiner de crème. Yuri était loin de se douter de ce que cette action provoquait chez son ami, il ne se doutait pas du trouble qui l’habitait en ce moment et c’était peut-être mieux ainsi. Non, pour lui c’était simplement normal entre pote de s’aider non? Après plusieurs minutes, Kamui s’écarta en déclarant qu’il était prêt à ne pas cramer.

-Merci! déclara-t-il en reprenant son tube de crème.

Il s’en appliqua sur le reste du corps avant de ranger la crème solaire. Il n’avait plus vraiment d’idées de sujets de conversation alors il commença à dire ce qui lui passait par la tête.

-Dit, c’est quoi le pire cadeau qu’on t’ait fait? Ca peut être un cadeau comme ça ou pour une occasion particulière! demanda-t-il, curieux.

Lui il en avait eu, mais le pire était sans doute celui de ses amis. Il se souvenait encore de leur tête hilare quand ils le lui avaient offert. Comme quoi, il en fallait peu pour les divertir ces crétins!

Bah de rien hein … Kamui se dit alors qu'il valait mieux ne pas avoir d'autre contact physique aujourd'hui. A croire qu'il ne s'était vraiment pas remis de la nouvelle affligeante. Aussi la question surprenante de Yuri fut plutôt bienvenue, puisqu'elle lui permit de penser à tout autre chose.

- Le pire cadeau ? … Hum …

Kamui se coucha sur sa serviette, les bras croisés derrière la tête, réfléchissant à ce qu'avait pu être son pire cadeau jamais reçu. Il y en avait un, forcément. Et il le trouva assez rapidement.

- C'était un truc reçu d'une tante. En fait elle s'était prise d'une passion pour le tricot, du coup, mes sœurs et moi on a fini un jour par recevoir tous un bon gros pull qui gratte bien, avec nos prénoms dessus. Une ho-rreur ! Je crois que je l'ai encore quelque part, mais aucun de nous ne l'a jamais mis !

Un peu à la manière des Weasley dans Harry Potter. C'était dans le même délire en fait. Sauf que chez eux il y avait non pas la première lettre de leur prénom mais leur prénom complet en kanji. A l'époque avec ses sœurs ils avaient ce pull en cauchemar, et heureusement, jamais leurs parents ne les ont forcé à les porter. Sûrement qu'ils avaient le même avis qu'eux la dessus. Ou peut être qu'ils avaient eu aussi leur propre pull personnalisé ? Qui sait. Aujourd'hui il en riait, la preuve.

- Toi du coup, c'était quoi ?

Quand même histoire de le savoir pour Yuri aussi. Une fois qu'il eu répondu, Kamui changea un peu de sujet quand aux cadeaux reçus pour tout autre chose.

- Et sinon, comment ça se fait que tu te sois retrouvé à New York ?

Etant donné qu'ils étaient tous deux japonais, il était curieux de savoir comment il avait attérit ici. En rapport avec son adoption peut être ? Si déjà ils étaient la à faire connaissance, autant en profiter, pas vrai ? Puis c'est un peu ça qui les avait rapproché le soir ou ils se sont rencontrés.

Yuri écouta la réponse de son ami, son cadeau n’était pas si horrible que ça selon lui, en tout cas il le battait largement. Il faut dire qu’avec les amis qu’il se tapait, il avait de quoi le battre facilement! Des pulls faits mains qui grattent, pour lui c’était rien du tout, il aurait même préféré à la limite. Kamui lui retourna alors la question et Yuri ne mit pas longtemps à répondre, sans même être gêné alors que c’était le style de cadeau assez gênant, mais pour lui, ça l’avait plus fait rire qu’autre chose.

-Bah! Un pull ça va encore! Je te bats largement, des cadeaux qui craignent j’en ai eu, surtout avec la bande de crétins qui me sert d’amis! répondit-il en riant. J’en ai eu pas mal même, entre des vêtements de filles, des magazines pornos, je crois qu’ils ont tout fait! Mais le pire je dirais que c’était à mon dernier anniversaire en février! Ils m’ont offert une poupée gonflable! ajouta-t-il ensuite en riant.

Oui, pour le coup ils avaient fait fort, bien sûr ce n’était pas du tout le style de Yuri et au final, il l’avait relégué à l’un de ses potes, bien plus porté sur la chose. Kamui changea finalement de sujet en lui demandant comment il s’était retrouvé à New York puisqu’il était d’origine japonaise. Répondre à cette question était dans ses cordes, après tout ça ne touchait pas à ses souvenirs qu’il tentait d’oublier.

-On a dû déménager pour le travail de mon père, du coup toute la famille a suivi, j’étais encore gamin, répondit-il.

Même s’il avait quitté le Japon assez jeune, il gardait tout de même quelques notions de sa langue natale, ça lui arrivait parfois de parler avec sa famille en japonais pour ne pas trop perdre, si un jour il décidait d’y retourner.

-Et toi? demanda ensuite Yuri. Tu viens du Japon aussi non?

Après tout, il n’était sûr de rien, malgré ses origines il pouvait très bien être né à New York, qui sait…

Quand il su le pire cadeau que Yuri ait jamais eu, Kamui parti dans un rire franc, s'imaginant sans le vouloir la chose, imaginant la tête de Yuri en découvrant le truc. Oh bon sang ça avait du être épique !

- Alors celle-la elle est pas mal !

Il ne demandera pas, par politesse, s'il s'en était servi. Il aurait du coup pu deviner tout seul le truc des vêtements de filles et autre, mais la poupée gonflable, non, jamais. Il calma son rire doucement, se demandant si l'un de ses potes n'avait pas filmé la scène. A l'occasion il leur demandera. Mais en douce bien sur. Changement de sujet donc, pour ce qui est leur arrivée ici.

- Ah je vois …

Effectivement, les déménagements dû au travail d'un parent, c'est fréquent. Mais du coup ça n'avait rien à voir avec son adoption. Noté. Puis, logiquement, Yuri lui retourna la question.

- Oui oui, je viens d'Osaka en fait. Et quand ma mère s'est remariée, on a suivi avec mes sœurs. Et … je ne te cache pas que la première année a été compliquée. En plus je parlais à peine la langue, t'imagines !

A présent, il en parlait calmement, mais sérieusement cette première année sur le sol américain s'est super mal passée pour lui ! Comme dit, la langue était compliquée vu qu'il n'avait que de petites bases, il a tout du apprendre sur le tas, il avait ses études à suivre, une nouvelle famille, et du coup un tout nouveau pays ! Du coup, il avait tout intériorisé, tout gardé en lui et s'était réfugié dans les livres. Ça l'avait aidé. Après cette période compliquée, il s'était fait à cette nouvelle vie, et à présent, appréciait vraiment être ici. Peut être qu'un jour il retourner au Japon, qui sait.

- Toi, ça s'est bien passé ?

Yuri lui avait dit être venu ici quand il était gamin. Généralement les gosses s'adaptent mieux que les ado, en pleine crise existentielle …

A sa réponse concernant son pire cadeau, Kamui ne put s’empêcher de rire, ce qui ne surprit pas Yuri, avant de déclarer que c’était pas mal comme cadeau pourri. Ca, c’est sûr, mais Yuri ne l’avait pas mal prit, au contraire, ça l’avait plus fait rire qu’autre chose, mais au final, c’est l’un de ses potes qui l’avait gardé, ce n’était pas le genre de Yuri de s’occuper avec ça de toute façon alors. Kamui le questionna ensuite par rapport à son arrivée en Corée et sa raison. Il lui répondit alors qu’il avait déménagé pour le travail de son père avant de lui retourner la question. Il apprit alors que sa venue ici était plus récente que la sienne, il était déjà adolescent et Yuri comprenait parfaitement que ça puisse être difficile un tel changement, surtout quand on ne sait rien du pays et qu’on ne parle pas bien la langue, pour lui ça avait été, il était encore gamin et il s’était vite adapté même si apprendre la langue avait été difficile au début, mais il ne se souvenait pas avoir eu du mal.

-Oui j’imagine, c’est jamais facile, surtout quand on est ado, enfin j’imagine, répondit Yuri. Pour ma part j’étais encore assez jeune alors même si j’ai eu un peu de mal avec la langue, je m’en suis assez bien sorti. Mes parents m’ont inscrit à un cours de langue spécial anglais pour m’aider à m’adapter plus vite, pour le reste, je n’ai pas eu de mal à me faire des amis, au final la plupart le sont toujours aujourd’hui, donc je n’ai pas vraiment à me plaindre, déclara-t-il

C’est vrai qu’il s’était plutôt bien adapté, après quelques mois difficiles il s’en était bien sorti et ses amis n’avaient pas hésité à l’aider, quitte à parler avec les gestes pour qu’ils puissent se comprendre alors, non il n’avait pas à se plaindre.

-Et t’aimerais retourner au Japon un jour? demanda-t-il, curieux.

Le concernant, c’était dans ses projets, même s’il ne savait pas encore s’il y retournerait pour y vivre ou juste pour des vacances, mais il avait encore le temps d’y songer de toute façon. Rien ne pressait, il comptait d’abord finir tranquillement ses études et une fois qu’il aurait les moyens de se le permettre, il y retournerait, il verrait alors s’il y restait ou s’il ne s’y rendait que pour des vacances.

Il ne disait pas, lui aussi avait du coup bénéficié de cours d'anglais en plus du lycée. Heureusement tiens. Mais comme dit, la barrière de la langue ne fut qu'un obstacle parmi tant d'autre, un truc en plus à gérer, et pour lui à cette époque, ce fut de trop. Heureusement qu'il y eu de bonnes choses parmi tout ça, sinon il aurait vraiment pété les plombs au lieu de tout garder pour lui … Au moins Yuri semblait avoir vécu la transition bien mieux que lui, et tant mieux d'ailleurs !

- Ah donc ta bande de pote, c'est eux ? Tes amis d'enfance ?

Cool si tel était le cas ! Parce que devinez qui n'avait plus trop de nouvelles de ses amis d'enfance ? Bingo. Sauf vraiment un, avec qui il discutait régulièrement, qui était aussi venu en visite une fois. C'était le seul, parce que les autres, peu à peu, la distance s'était faite. Pour ce qui est de savoir s'il comptait retourner un jour au Japon, sa réponse ne se fit pas attendre :

- Oui, c'est sûr.

Ne serait-ce que pour dire bonjour à de la famille, ou rendre visite à la tombe de son père, il était sûr qu'il y retournera.

- Mais quand à la durée, j'en sais rien. Je ne prévois pas forcément de retourner y vivre, mais si ça se fait, y'a pas de souci pour moi. Et maintenant, rester ici ne me pose plus de souci. Donc à voir plus tard. Je ne suis pas pressé. Du coup toi ? T'étais encore gosse de ce que tu m'a dit, t'as encore des souvenirs du Japon ?

Lui demanda t-il en plus du fait s'il pensait retourner un jour au Japon. Lui, bien sûr qu'il en avait, mais Yuri ? Etait ce net ?

A son arrivée à New York, Yuri avait eu de la chance de se faire rapidement des amis, il faut dire qu’il était du genre facilement sociable alors il n’avait pas hésité à aller vers les autres. Il n’était pas du genre à rester dans son coin, au contraire, il n’aimait pas être seul, il gardait cette peur de l’abandon qui l’avait marqué depuis que sa mère l’avait abandonné alors il avait eu vite fait de trouver des amis avec qui il s’entendait bien, de vrais amis. A sa réponse Kamui lui demanda confirmation si sa bande de potes actuelle était bien ses amis d’enfance.

-La plupart oui, et il y en a certains que je me suis fais au lycée, d’autres à l’université, mais la majorité je les ai connu quand je suis arrivé, je n’ai pas eu de mal à me faire des amis même si je ne parlais pas encore bien l'anglais, mais ils n’ont pas hésité à m’aider et au début on parlait beaucoup par gestes pour être sûrs de bien se comprendre, répondit-il.

Yuri l’interrogea ensuite pour savoir s’il comptait retourner au Japon un jour et sa réponse ne se fit pas attendre, il comptait bel et bien y retourner même s’il ne savait pas quand et pour combien de temps, mais il comptait bien retourner à ses racines. Kamui le questionna en retour, lui demandant s’il avait beaucoup de souvenirs du Japon, étant donné qu’il était parti de sa ville natale alors qu’il était encore gosse.

-Quelques un, pas tant que ça en fait, répondit-il, omettant de préciser que c’était plus ou moins volontaire, ses seuls souvenirs remontaient à son adoption, il avait occulté le reste, ne souhaitant pas se souvenir de cette période où il vivait dans la rue. Mais je parle régulièrement le japonais avec ma famille, pour ne pas le perdre et je pense aussi y retourner un jour, même si je ne sais pas si j’irais simplement pour des vacances ou pour y vivre, ajouta-t-il ensuite.

Le portable de Yuri sonna et en regardant son message, il s’aperçut de l’heure, il ne s’était pas rendu compte que cela faisait déjà plusieurs heures qu’ils étaient ici. Il était temps pour lui de rentrer, il avait promis à sa soeur de la voir en fin de journée.

-Désolé, je vais devoir y aller, j’ai promis à ma soeur de la voir ce soir, comme en ce moment j’ai pas souvent l’occasion de passer du temps avec elle, déclara-t-il sur un ton d’excuse.

Après avoir remis ses vêtements par dessus son short de bain, désormais sec, il se releva et prit ses affaires. Après avoir salué Kamui, il prit la direction de son appartement pour se changer avant d’aller retrouver sa soeur.