Back On The Bottle [Lucy]

Oui, elle avait surligné deux ou trois bonnes propositions dans un journal d’immobilier. Elle devrait peut être les montrer à Kurtis. Même si cette idée de le quitter et de se remettre seule dans un appartement lui faisait un peu peur. Elle retournerait à sa routine quotidienne, et elle ne verrait plus Kurtis chaque matin en se levant ou chaque soir en rentrant de l’université. Elle s’y était habitué mine de rien.

- Oui, j’ai trouvé deux trois choses. Si tu veux je te les montrerais.

Même si l’idée ne lui emballait pas tellement à vrai dire. Et oui, elle voulait savoir ce qu’il voulait. Tout de suite, maintenant. Elle hocha la tête d’un air approbatif attendant sa réponse. C’était elle. C’était elle qu’il voulait. Et c’est là que le ventre de la demoiselle fit un salto arrière. Il avait l’air carrément naturel quand il disait ça. Très à l’aise. A croire qu’il l’avait répété tout au long de la matinée ou…. qu’il l’avait dit aussi à d’autres femmes. Et quand on sous entends d’autres femmes, on en sous entends beaucoup. Oui, Kurtis était un séducteur de première et ça ne l’étonnerait pas du tout qu’il est dit ses choses sur un coup de tête à plusieurs femmes. ET c’était quoi son excuse? Qu’elle était son employée. Ouais, elle aussi elle avait légèrement bloqué sur le fait qu’il était son patron. Et l’âge peut être aussi. Lui, en tout cas cette notion ne le bloquait carrément pas. Ils avaient tout de même quatorze ans de différence. C’était loin d’être rien du tout. Il serait mieux avec des femmes de son âge et elle avec des jeunes hommes de son âge également, non? Enfin, la logique des choses aurait été que oui.

- Alors, qu’est-ce que tu attends?

Bah oui, s’il la voulait elle. Il attendait quoi au juste? Elle était devant lui bon sang! C’était peut être à cause qu’elle soit partie comme une voleuse après qu’elle l’ait légèrement embrassé. Ca l’avait sûrement laissé sur les fesses. Mais il y avait aussi une raison du pourquoi elle était partie comme ça. La même raison qui l’avait poussé à ne pas le laisser aller plus loin hier soir lorsqu’il était à deux doigts de l’embrasser. Cette phrase qu’il avait sortit du « je ne sais, j’ai pas compté » en parlant de ses conquêtes. Ca l’avait en quelques sortes refroidit, la demoiselle.

- Kurtis, je ne veux pas être une de plus sur ta liste. Tu comprends?

Elle marqua une légère pause, puis continua le fixant sérieusement :

[b]- Hier, quand tu m’as avoué que je ne te laissais pas indifférent, je t’ai demandé à combien de femmes tu avais déjà dit ça. Et tu sais ce que tu m’as répondu? … « Je ne sais pas, j’ai pas compté. »

A croire qu’il voulait juste coucher avec elle et basta. C’était à ça qu’elle pensait. Elle le regarda encore un instant avec un léger sourire, puis s’en alla vers le salon. Comme si elle ne voulait pas entendre la réponse. Comme si elle avait peur de cette dernière. Maintenant ce qu’elle pensait était tout autre, lui avait-il demandé d’emménager ici pour ça? Lucy se mit face à la baie vitrée puis croisa ses bras, observant le monde extérieur. Tout ça se révélait un peu compliqué. Elle ne connaissait pas encore tout à fait Kurtis. Peut être lui avait-elle trop accordé de confiance et qu’elle avait été aveugle? C’était dur à réaliser.

C'était beau New York comme ça. Elle était au 35 ème étage et elle voyait tout ce petit tas de fourmis bouger dans tous les sens. Mais ses pensées étaient toujours fixées sur son patron. Elle ne pouvait pas être plus simple la vie franchement? À croire qu'elle n'avait jamais rencontré ce genre de situation. Et bien c'était vrai. Petite c'était tellement plus simple, on demandait à l'autre s'il voulait être notre amoureux et voilà c'était fait. Tout était plus simple à cet âge là. Et aujourd'hui, maintenant qu'elle avait grandi, la vie n'était plus aussi rose. Et puis d'ailleurs, où était le problème? Ils se plaisaient mutuellement, non? Pourquoi ils ne pouvaient pas tenter quelque chose? Lucy sentit Kurtis s'approcher d'elle, la tirant de ses nombreuses questions. Oui, elle s'y attendait. Seulement elle aurait voulu qu'elle soit à part, ou que ça soit différent. Elle continuait de regarder à travers la baie vitrée, sans jeter un coup d'oeil à son patron. L'affirmation qu'il annonça ensuite mis tous ses sens en éveil. S'il ne pouvait pas lui donner de l'amour, qu'est-ce qu'il lui donnerait alors? Lucy avait bien sa petite idée en tête:

- À t'entendre on a l'impression qu'une seule chose t'intéresse.

Dit-elle en continuant d'observer dehors. Qu'est-ce qui intéresse tous les hommes? Et Bidn réfléchissez, vous trouverez bientôt la réponse. Ils ne pensaient qu'à ça sérieusement? Tous les mêmes on dirait. Ça y'est, ils croisent une belle minette etil faut qu'ils sautent sur elle. Comme si l'amour n'existait pas dans leur vocabulaire. Et bien, il n'existait pas non plus chez Kurtis apparemment. Qu'est-ce qu'elle aurait cru?
Bon elle n'était pas amoureuse de lui, mais ça l'avait un peu déçu sa phrase sur le coup. Bizarre. Et elle l'avait bien fait sentir. Abandonnant enfin les petites fourmis de la Big Apple, la jeune femme se retourna rapidement vers Kurtis:

- Je suis autant perdue que toi et je peux te dire que tu n'arranges pas les choses.

Dit-elle en le fixant droit dzns les yeux. Bah oui, il ne la laissait pas indifférente non plus! Fallait vous faire un dessin? Lucy commença à fixer un point, autre que son patron, puis reposa ses yeux sur lui:

- Je te veux aussi.

Elle avait eu du mal à sortir cette phrase dit donc. Non, sérieux ce n'était pas facile. Mais là, elle se rendait compte qu'il s'agissait d'elle et de ce qu'elle faisait avec son patron. Son patron quoi, bon Dieu! Qu'est-ce qu'en penserait sa mère tout là haut?
Elle ne savait pas trop ce qu'elle devait faire. Mais une chose était sûre, elle avait sortit ces dernières paroles sans trop réfléchir.

Quand même un peu oui. Les hommes étaient pratiquement tous comme ça. À croire que tous les êtres masculins étaient nés avec cette idée en tête: sauter sur tout ce qui bouge. Et la petite Lucy parlait en connaissance de cause malheureusement. Vive les années lycée. Et Kurtis ne faisait pas exception à la règle. Elle s'imaginait déjà avec toutes ses conquêtes et chacune avait sûrement eut le droit à une visite privée dans le lit de Jericho. C'est pour ça qu'elle ne voulait pas être comme l'une d'elle. Elle y résisterait. Quand même, c'était une grande fille la demoiselle. Elle savait se retenir tout de même! Malgré qu'elle ait un petit faible pour lui et pour son charisme... Stop, qu'elle reprenne ses esprits bon Dieu. Il lui posait une question là. Une très bonne question le patron.

- Peut être dans tous les sens du terme... Ou peut être pas.

Elle savait se montrer mystérieuse la demoiselle. Et ouais, ça elles savaient le faire les femmes. Plus d'un autour dans leurs poches pour capter l'attention de ces messieurs. Chacun son truc hein. Et puis qu'est-ce qu'il lui disait là? Tandis qu'il s'approchait d'elle. Ça lui rappelait hier soir. Sauf que là il était sobre. Et tant mieux. Elle le laissa faire, tandis qu'il parlait et qu'il passait sa main sur sa joue. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Elle était bien là. Et elle savait quoi lui répondre:

- il n'y a pas plus naturelle que moi en effet.

Dit-elle amusée. Elle ne bougeait pas d'un cil. Elle continuait de le fixer tandis qu'il s'approchait de plus en plus, jusqu'à un léger hésitement à la fin. Mais elle n'allait pas partir la demoiselle, fonce! Voilà qui était fait. Il avait joint ses lèvres aux siennes. Et Ben c'était pas trop tôt. Lucy ferma les yeux, puis joigne ses mains libres autour de la nuque de Kurtis en répondant à son baiser d'une manière plus franche que la dernière fois. Elle ne pensait plus à rien. Rien du tout. Sensation étrange et très agréable. Elle se détacha ensuite doucement de lui, laissant ses mains jointent autour de sa nuque, puis lui dit, haussant un sourcil:

- C'est bizarre. Jamais j'aurais cru qu'on allait en arriver à là quand tu as passé la porte de mon bar.

Oui, elle était en train d'embrasser un des plus grands PDG de la Big Apple. C'était bizarre quand on y pensait. Mais pour elle c'était Kurtis et rien que Kurtis.

- Qu'est-ce que ça signifie alors?

Ils étaient ensemble, pas ensemble? Fallait savoir à la fin.

C’était bien beau de s’embrasser, mais qu’est-ce que ça signifiait? Question légitime. Il y a souvent des personnes qui s’embrassent soit pendant des soirées ou autres, et le lendemain c’était fini quoi. Comme si rien de tout ça ne s’était passé. Ca sentait un peu le vécu, mais il fallait qu’elle sache. Si pour Kurtis ce n’était que du pur amusement, il fallait laisser tomber tout de suite. Elle ne supporterait pas une autre chose de ce genre. Ne croyez pas, mais ça marque ce genre de trucs. L’amour est la pire et la meilleure chose qui peut arriver à un être humain. Certains, par chagrin d’amour, c’étaient même amené à se suicider. Elle avait lu un article sur un des magazines bidons qui vous conseillent en amour. Mais ne vous inquiétez, elle ne tenterait pas quelque chose de ce genre. Après tout ce qu’elle avait vécu, si un jour elle aurait voulu mettre fin à ses jours ça aurait bien été après le décès de sa mère. Enfin bref passons, car le sujet s’éloigne. En gros, elle ne voulait pas être déçue. Compréhensible. D’ailleurs Kurtis se mettait à exposer sa réponse gardant une distance encore assez proche entre elle et lui. Sa réponse l’amusait, et il y avait de quoi :

- Ca fait beaucoup de non promesses en tout cas.

D’habitude, on a tendance à attendre des promesses de la part des gens. Enfin, la logique voulait que voilà. Mais le patron faisait tout en arrière. Ce qui était peut être mieux en fait, comme ça elle ne se mettrait pas à espérer des choses de lui, alors qu’elles ne viendront pas. Bon ça va, il n’allait pas la rendre malheureuse non plus. A part si un jour il se ramène avec une femme de plus, là elle aurait dû mal à encaisser. Lucy desserra ses mains en les faisant glisser sur son torse, pendant qu’il continuait sur la lancée. Il voulait qu’elle reste? Ah ouais, autant que ça? Si elle avait su, elle aurait déjà arrêté depuis longtemps de prendre tous les jours des journaux et d’en avoir maintenant une bonne pile sur le bureau de sa chambre. Elle posa ses yeux sur lui, fronçant légèrement les sourcils :

- Tu es sérieux?

Oui, il avait l’air. Si elle était d’accord? Hum, vivre dans un immense appartement avec tout ce qu’on veut, celui qui dit non c’est qu’il est fou. Non mais plus sérieusement, là il demandait autre chose. Il voulait voir si ça allait marcher entre eux. Lucy avait su lors d’un cours sur les divorces, que la plupart des couples après des jours, des semaines, des mois voir des années de cohabitations, ne pouvaient même plus se voir. Que ça diminuait l’effet de surprise, que ça devenait monotone à force. Alors que s’ils n’habitaient pas ensemble, chaque jour ils attendaient avec impatience de voir l’autre. Mais la jeune femme n’avait jamais eu ce genre d’expérience, donc que dire? Elle verrait par elle-même, enfin l’avenir le lui dira :

- Oui, on peut essayer.

Lucy lui fit un petit sourire puis s’approcha une nouvelle fois pour lui déposer un rapide baiser avant de se détacher de lui. Ils n’allaient pas rester comme ça toute la journée non plus. Et puis, elle avait quelque chose en tête. Elle laissa Kurtis dans le salon, pour aller dans sa chambre d’où elle attrapa sa pile de journaux. Elle retourna sur ses pas et en passant elle jeta la petite montagne dans la poubelle de la cuisine. Voilà qui était fait! Il y avait autre chose aussi qui la tracassait. Kurtis était quand même un peu célèbre dans le coin, même pas mal, il apparaissait dans certains magazines. Devaient-ils s’afficher au grand jour?

- Est-ce que notre relation est censée rester… secrète? Je veux dire, si on nous voit ensemble dans la rue, je sais pas… Je suis encore ton employée.

Dit-elle en s’approchant de lui. Ouais, elle n’était pas trop prête à voir sa tête dans la une des magazines people. Elle s’imaginait déjà des choses, genre un beau titre dans l’un de ces torchons : « La nouvelle copine de Jericho : combien de temps tiendra-t-elle? ». Ou au travail, à l’entreprise. Les gens qu’elle côtoyait et tout, à demander si elle sortait avec le boss. Situation un peu délicate en fait.

Franchement, le truc de la célébrité ne la tentait pas du tout. Même si elle n’aimait pas être seule, le fait de se faire harceler par le moindre photographe ou journaliste au coin de la rue pourrait vite la rendre folle. Heureusement, si on peut dire ça comme ça, Kurtis n’était pas une star comme les autres. Lui, il était PDG d’une entreprise et ça intéressait moins les paparazzis que la nouvelle star montante de la scène R&B ou d’autre chose. C’est sûr que maintenant lui y était habitué. Mais elle? Elle qui vécu toujours dans l’anonymat le plus complet? En fait, c’était à voir. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre en fait. Peut être qu’elle aimerait ça? Non, en fait non. Très peu pour elle. Mais elle aurait dû s’en douter, que sortant avec le patron de JI², elle aurait le droit à toute la panoplie des journaux à scandales ou autres nullités du genre. Croisant ses bras sur sa poitrine, elle écouta patiemment Kurtis. Ouais, lui était habitué à tout ça. Mais pas elle.

- Oui, je ne sais pas si je suis vraiment prête à faire face à ce genre de choses.

Se connaissant, elle péterait très vite un câble. Ah tiens, le patron lui proposait quelque chose. Tandis qu’il sortait différentes choses de sa veste, dont une chose qui lui tapa dans l’œil. C’était quoi ce numéro là, sur un bout de papier? Elle écouta vaguement Kurtis, son regard restant fixé sur le malheureux papier. Ca avait tout l’air d’un numéro de téléphone portable. D’une femme? Ca faisait à peine quelques instants qu’ils étaient « ensembles », et là elle venait de découvrir un truc. Non, elle était peut être un peu trop parano sur le coup. Mais n’empêche, un séducteur comme Kurtis, ça ne l’aurait pas étonné qu’il est chopé deux ou trois numéros hier soir. Mais il était bourré. Ouais, l’excuse top. Lucy détacha son regard du bout de papier, pour le poser sur Kurtis et répondre ainsi à sa proposition. Sur le coup, ça l’avait un peu perturbé ce machin là :

- Euh, oui oui bien sûr. Ca me va.

Essayant d’oublier la chose qui était à présent à côté d’elle, elle lui fit un beau sourire puis déclara d’une voix mielleuse :

- Mais je ne sais pas si je pourrais me retenir.

Bah quoi? Elle avait aussi des hormones la petite. Certes des hormones plus raisonnés que ceux des hommes, mais elle en avait. Elle s’imaginait déjà au travail, le croisant dans le couloir, et ne pas pouvoir s’empêcher de lui faire quoi que ce soit. Mais, elle se contrôlera, croyez la. Elle s’était bien contrôlée hier soir, lorsqu’il lui avait dit toutes ces choses. Bref, elle essaya de penser à autre chose et instinctivement, elle reposa le regard sur le numéro de téléphone. Décidément ça la perturbait :

- Tu as croisé des femmes hier soir?

Dit-elle en lui montrant du doigt le bout de papier. Non, ce n’était pas une scène de jalousie. Ils n’allaient pas commencer comme ça, hein? Ca la foutait un peu mal. Il ne s’en souvenait plus peut être, vu qu’il était bourré. Il avait peut être couché avec deux trois femmes avant de rentrer et hop, voilà l’apparition d’un numéro sur un bout de papier! Ah, l’imagination. Des fois elle nous jouait des tours.

De la jalousie? Noooon, mais bien sûr que non. Enfin si, quoi. Mais un petit peu. Bah quoi, elle savait qu’il ne laissait pas les femmes indifférentes, et avec tout ça si on ajoutait le fait qu’il soit riche et célèbre, et bien il y avait de grandes chances qu’une femme lui tombe dessus. Alors oui, c’était peut être de la jalousie, mais elle ne voulait pas l’admettre. Imaginez, ils viennent de se mettre ensemble et de suite le monsieur Jericho se met à aller voir ailleurs. En fait, c’était ce qu’elle redoutait un peu.

- Non, c’est une simple question.

Mais bien sûr. Il savait autant qu’elle, qu’elle avait été surprise par ce petit numéro de téléphone. Sans blague. Quand un homme revient d’une soirée bien arrosée avec un numéro de téléphone, on peut s’attendre à cela non? Et si ça aurait été le cas, elle n’aurait rien pu dire parce qu’hier soir encore, ils n’étaient pas ensembles. Mais Kurtis se justifia en lui disant qu’il s’était rencontré avec un ami du lycée. Ah mais oui, flûte. Il lui avait dit ça ce matin! Ah, l’idiote. Bon, il avait l’air sincère, il n’y avait pas eu de femmes. De toute façon, elle n’allait pas commencer à piquer une scène de jalousie pour un malheureux bout de papier, ça commencerait très mal.

- Ah, d’accord.

Dit-elle un peu mal à l’aise. Elle s’était excitée dessus pour rien, il devait la prendre pour une folle maintenant. A voir des signes partout de femmes. Et puis maintenant il disait qu’il ne risquait plus de se retrouver avec un numéro dans les poches. Ah la blague. Elle préférait ne pas y croire. Parce qu’elle l’imaginait bien un jour, rentrant aussi bourré qu’hier soir, et…avec une femme. Espérons que ce problème d’alcool n’était pas récurrent. Elle le lui demanderait plus tard. Parce qu’un homme bourré peut complètement oublier sa copine, et aller voir ailleurs. Ah les préoccupations de la petite Lucy. Bon, elle voulait le croire, donc soit.

- Je ne demande qu’à te croire.

Les promesses sont souvent dures à tenir. Donc autant s’attendre à tout. Lucy s’approcha de lui, se remémorant sa question antérieure à laquelle elle n’avait pas répondu. Se retenir de quoi? Oh Kurtis, tu me déçois là. Se retenir d’aller faire les courses bien sûr. Bon, il avait sûrement une petite idée derrière la tête. Arrivant près de lui, elle lui dit :

- Et pour ce qui est de se retenir, tu sais très bien de quoi je veux parler. Ne fais pas l’innocent, hein?

Dit-elle en posant ses mains sur son torse et les remontant lentement jusqu’à ses épaules. En fait, elle pourrait très bien se retenir. Même si elle n’avait pas eu de petits copains depuis au moins deux ans, elle pouvait encore patienter. Mais lui? Cet homme à femmes. Est-ce qu’il y arriverait? Soyons sérieux. Les hommes ont plus de mal à contrôler leurs hormones. Pauvres d’eux.

- Mais par contre toi, je sens que tu céderas tôt ou tard.

Lucy afficha un beau sourire, comme si elle était satisfaite de ce qu’elle venait de dire. En même temps, elle ne serait pas contre qu’il lui saute dessus. C'était comme en cet instant précis. Elle était collée à lui, à deux doigts de l'embrasser mais pourtant elle ne faisait rien. Juste pour voir ce qu'allait faire le patron. C'est qu'elle était joueuse la demoiselle.

Et bien oui, elle le cherchait. Assez longtemps pour voir combien de temps il allait tenir. Pas beaucoup à vrai dire, elle l’avait bien imaginé. C’est vrai que la demoiselle n’arrangeait pas trop les choses non plus. A se tenir là, collée contre lui. Ca rendrait plus d’un homme fou. Tandis qu’il lui disait qu’elle risquait bien de le trouver, elle resserra son étreinte de manière à ce qu’ils se retrouvent plus près l’un de l’autre, avant qu’il ne l’embrasse. Bien plus passionné de ce qu’il lui avait montré précédemment. C’est bien, ils avançaient au moins. La jeune femme se laissa aller jusqu’à qu’il mette fin au baiser. Quoi, il avait oublié sa voiture au boulot? Ah mais oui, il était rentré en taxi à la maison. Ah, c’était cruel ça. Laisser une telle voiture si loin. En même temps, heureusement qu’il l’avait laissée là où elle était, imaginez qu’il conduise soûl et qu’il l’abîme. Ca il ne s’en serait jamais remis. Il avait eu de bonnes démarches, même étant bourré. Chapeau bas.

- Pauvre R8, elle doit bien se demander qu’est-ce qu’elle fait encore là-bas. Tu es cruel.

Dit-elle avec un sourire avant que Kurtis ne lui fasse un dernier baiser. Si elle voulait venir? Minute, elle avait des choses à faire? Non, elle n’avait pas de cours à réviser ni d’exercices à faire. Hé, rappelez-vous qu’elle était encore à l’université la demoiselle. Et au pire, si elle avait des choses à faire ça pouvait attendre demain. Demain c’était dimanche. Autre jour de congé, alors soit.

- D’accord, donne moi juste deux minutes pour que j’aille me changer.

Elle n’allait pas se promener en shorty dans la rue non plus. Et puis, ça lui ferait du bien de sortir et d’aller se promener. C’était quelque chose qu’elle ne faisait pas souvent en fait. Se promener toute seule n’était pas son genre de truc. Et puis, maintenant qu’elle était avec Kurtis il y aurait plein de choses à faire! Elle fit un petit sourire au patron, puis tourna ses talons se dirigeant dans sa chambre. Et c’est là qu’elle se demanda si elle devrait à partir de maintenant, dormir avec Kurtis. Ouais bon, elle y pensera plus tard. Elle chercha rapidement un slim, qu’elle enfila en quatrième vitesse. Pour le maquillage? Laissons tomber, elle était mieux naturelle. Et la flemme y était aussi. Elle attrapa une petite veste puis sortit de la chambre, rejoignant Kurtis dans le salon :

- Je suis prête! Allons sauver ta voiture en détresse.

C’était sûrement ce qu’il devait ressentir. C’était en quelque sorte son bébé, à ce qu’elle avait vu la dernière fois quand ils étaient allés au restaurant. En même temps ce bijou de mécanisme était tout bonnement incroyable. Une vraie merveille. Alors Lucy comprenait bien qu’il voulait à tout prix la récupérer. Et puis après, ils iraient faire un tour avec non? Elle lui fit un petit sourire du signe, allez on y va, il n’y a pas de temps à perdre. Et puis maintenant qu’ils allaient sortir dans la jungle New Yorkaise, il fallait qu’ils se montrent discrets. Ne l’oublions pas.

- Et puisqu’on s’aventure à l’extérieur, soit discret et retiens toi!

Dit-elle en rigolant et en lui déposant un petit baiser sur le coin des lèvres. On verrait bien qui allait tenir cette promesse. Allons y!