Noëlia Lily Sullivan (en attente de validation)

Avant la mort de son père, elle était plutôt du genre superficielle et égoïste. Pourtant bonne élève, son rêve était de devenir une star de la chanson (ou mannequin) Autant dire qu'elle vivait dans un monde de paillette. Peu après ses dix-sept ans, son père a été tué et par la force des choses, elle est devenue l'adulte de la famille. Brutalement, la jeune fille est entrée dans le monde des grands. Elle a gagné en maturité, prenant soin de son frère et de sa soeur voir de sa mère. Sérieuse et réfléchis, mais aussi déterminée et fonceuse, elle ne s'accorde pas un moment de répit. Parfois pourtant elle craque, mais toujours quand elle est seule.

Il arrive parfois que notre monde s’écroule en une fraction de seconde. Chaque jour, je me demande se qu’il serait arrivé si ce soir là mon père avait fermé la pâtisserie plutôt. Notre vie aurait-elle été différente s’il avait emprunté le raccourcis au lieu du chemin normal ? Et si ce soir là, Maman avait été avec lui, serait-il encore en vie ? Ou peut être que c’est elle qui serait six pieds sous terre. Tellement de si, tellement de questions mais aucunes réponses. La seule chose que je sais, c’est que l’histoire ne commence pas là. Et heureusement pour nous, elle ne se termine pas là non plus.

Tout commence avec une histoire d’amour banale entre un irlandais en vacances et une jeune fille native de l’île Hawaïenne. Banale mais magnifique. Il a 23 ans et elle 20. Moins d’une année plus tard, le premier bébé vient au monde, moi. Je ne vais pas vous mentir, vous vous doutez bien que tout ça, on me la raconté. Tout comme l’arrivée de Natéo 3 ans plus tard. Il parait que j’aimais lui tirer les cheveux. (Je pense qu’il le méritait mais bon…) En tout cas, la vie sur une île c’est fantastique, toujours dehors à profiter de l’air non pollué. Peut être que… Non, il faut que j’arrête avec les peut-être, je me fais du mal pour rien. Il n’y a pas d’autre alternative à l’histoire. Papa a accepté un poste de cuisinier dans un restaurant New-yorkais, emmenant femme et enfants pour une nouvelle vie sur le continent.

Le temps a passé, et quelques années plus tard Naëlle pointait le bout de son nez. (Oui, mais parents ont fait originales…Ou pas). Loin d’être riche, nous n’étions pas pauvre non plus entre un papa cuisinier et une maman infirmière. Il faudra attendre les années 2000 pour assister à l’ouverture de Sullivan’s Pastry, la pâtisserie familiale. En même temps un nouveau déménagement dans un appartement un peu plus grand que le précédent, juste au dessus de la boutique.  

Tout aurait pu être parfait jusqu’à la fin…

Mais les histoires ne finissent pas toutes par « et ils vécurent heureux ». Un soir, fête de l’indépendance day, mon père a fermé un peu plus tard que d’habitude. Selon les quelques témoins, ils étaient trois, âgés de 17 à 30 ans. Avec l’argent, ils ont emporté la vie de mon père. C’est à ce moment précis que ma vie et celle de mes proches à basculer. Maman est tombée en dépression et n’a jamais réussi à s’en sortir. Natéo a commencé les conneries et même si aujourd’hui il a 22 ans, il est incapable de se prendre en main. Naëlle était la plus jeune et m’a fallut du temps pour lui expliquer calmement le pourquoi du comment.

Quant à moi ? Et bien, je suis passée de l’ainée un peu superficielle et pas pressée de grandir à la chef de famille. Après avoir finit le lycée, mon chemin se trouvait tout tracé. Adieu mes envies de musique ou de mannequinat, je me devais de reprendre l’emprise familiale.

Aujourd’hui j’ai 25 ans. Maman a été placé dans un hôpital psychiatrique et si je ne veux pas perdre la garde de ma petite soeur, je dois mettre ma vie de côté pour m’occuper uniquement de ma famille. La pâtisserie est devenue une passion et je me montre plutôt douée. Malheureusement, je n’excelle pas autant que mon père et les soucis financiers se font sentir…Enfin pour moi parce que mon frère et ma soeur ne savent pas que nous somme au bord de la faillite. Nat aime dépenser et se fait une joie de faire les fonds de tiroir, me promettant toujours de me rembourser. La tension est palpable entre nous. Bizarrement, Naë est plus mature que son ainé. Elle enchaine petit boulot sur petit boulot et économise pour se payer ses études. J’ai honte de le dire mais il m’arrive parfois de lui emprunter de l’argent sans qu’elle le sache. Heureusement pour le moment, j’ai toujours réussi à remettre l’argent en place avant qu’elle ne s’en aperçoive.

J’aime me dire qu’un jour j’aurai une vie à moi, avec un petit ami et pourquoi pas des enfants. Mais pour le moment, je veille sur ce que j’aime.