BILLET 1
Je descendis par l'escalier extérieur et me rendis à pied au garage qui était à environ 10 minutes de marche. Le portail était ouvert et je vis Bill notre garagiste attitré. C'était un homme de la quarantaine d'année au crâne chauve. (voir Bryan Cranston dans Breaking Bad)
Je pouvais donner ma vie à cette homme, je le connaissais depuis toujours, il était venu avec nous ici à New York et il m'avait supporté depuis que j'avais intégré la famille. Il m'avait tout appris en ce qui concerne la mécanique et c'était un des meilleurs dans son domaine. Perfectionniste et avare en compliment autour dire que j'avais littéralement jubilé en l'écoutant dire pour la première fois à mon boss que j'étais le meilleur driver qu'il n'avait jamais vu. C'était un américain solitaire qu'on ne connaissait qu'avec ses outils en main. Personne ne connaissait son passé sauf peut être Kameneff le boss mais il était toujours discret sur sa propre personne.
- Yo Bill ! - Salut mon ptit ! Il s'essuya les mains dans un chiffon déjà sale et me la tendis avec un grand sourire.
Tout en lui serrant chaleureusement je lui demandai en fixant l'épave sur laquelle il était entrain de travailler :
- C'est quoi ça ?! La vache elle est dans un sacré état ! La carcasse de voiture ne permettait même pas de reconnaitre une quelconque marque. Tout était à refaire. Je saisis une tasse à café sur un vieux meuble poussiéreux et y versai une quantité généreuse du liquide noir encore chaud dans la cafetière. Ce vieux Bill ne se nourrissait pratiquement que de café.
- Ca Hazel c'est ta future voiture ! Alors que je portai la tasse à mes lèvres, je recrachai immédiatement ma première goulée sur le sol. Il ricana puis m'expliqua pendant que je m'essuyais la bouche.
- C'est une Camaro zl1 que j'ai récupéré à la casse. Il y a presque tout a changé ça va coûté une petite fortune mais une fois remise sur roue tu ne voudras plus jamais en changé. Camaro zl1 black
Une... Camaro zl1 ?! Putain il déconnait... Actuellement j'avais une Ford Mustang rétro de 1967 que nous avions également remise à neuf. Elle avait de la gueule, j'en étais fier mais c'était vrai qu'elle commençait à fatiguer. Elle avait fait son temps et l'idée d'en changer me réjouissait guère.
Ford mustang 1967
- Comment tu veux retaper une voiture aussi récente...? Les pièces vont coûter une fortune et puis les systèmes sont plus les mêmes ça relève d'un ingénieur presque. - Haz... Tu me sous-estime on dirait... Ce n'est pas parceque je commence à être un vieux croûton que je n'ai pas plusieurs cordes à mon arc ! J'ai continué à apprendre, et je continuerai toute ma vie, on a jamais fini d'apprendre fiston. Donc t'inquiète pas pour ce qui est des nouvelles technologies par contre... Je vais avoir vraiment besoin de toi sur le coup. Si on y travaille tous les jours je pense que le temps de recevoir les pièces dont on a besoin et tout ça on peut l'avoir fini en 2 mois. Il était optimiste le papy mais bon j'aurai jamais remis sa parole en doute. Je fis le tour de la caisse, dubitatif. Même si l'arrière était beaucoup moins amoché que l'avant c'était vraiment de l'ordre de la reconstruction.
- T'en a parlé à Kameneff ? - C'est lui qui m'a ramené l'épave et qui m'a demandé si je pouvais la remettre en état pour toi. Il financera tout ce qu'il y a à financer. Tu sais il t'apprécie vraiment fiston... ! - Hum... Je continuai à tourner autour en réfléchissant. Je connaissais les caractéristiques monstres de cette voiture, ça avait été un pari fou de la part du constructeur d'ailleurs. Elle pouvait grimper jusqu'à 550 KM/H autant dire presque autant que la dernière Ferrari sortie. Elle était assez discrète et ressemblait plus à une voiture de business que de courses. Parfait pour les missions...
- Il faudra l'alléger au maximum Bill... Pour ça il faut de la fibre de carbone et en même temps faut qu'elle soit résistante. - Je sais mon ptit, je sais mais regarde... Il me sortit un dossier de derrière son établi et me le tendit.
- J'ai déjà pas mal réfléchi sur la bestiole, tu verras j'ai tout noté la dedans. Il y a aussi les plans, les chartes mécaniques du constructeurs et toutes les infos nécessaires. Alors tu marches avec moi gamin ? Je jetai vite fait un coup d'oeil à l'intérieur du document et pris conscience que ce projet lui tenait à coeur. Je refermai d'un coup sec ce qui provoqua un nuage de poussière et tendis une main en direction de la sienne.
- Ok Doc... Ramenons cette épave à la vie ! Nous conclûmes le marché sur une bonne poignée de main. Ce pari était fou finalement comme nous deux !
- Alors dis moi ça se passe comment ta nouvelle vie dans l'appart ? - Bah tu sais... J'y suis que depuis 3 jours... Mais je suis tombée dans une coloc de frangines ! Le frère je ne l'ai pas encore vu... Mais j'ai peur que ce soit lui qui m'apporte le plus de problème. - Héhéhé veinard ! Elles sont comment les soeurettes ?
Je ris à sa question puis je déposai le dossier sur un établi avant de pendre ma veste à un bout de ferraille qui dépassait du mur.
- Elles sont bonnes ! Nous rigolèrent tous deux puis j'enlevai aussi mon sweat afin de ne garder que le tee-shirt pour me mettre à bosser.
La journée passa très vite. Il m'expliqua beaucoup de choses et nous montions le cahier des charges pour savoir comment nous allions nous y prendre.
Il était 5h de l'après midi quand mon téléphone sonna. Les deux mains dans le cambouis je me dépêchais de les essuyer avant de décrocher.
- Ouais ?... Ah salut Noélia, ça va ? Hum... Ouais... Oui elle m'a fait une liste... Du café ? Ok tu veux en grain ? En poudre ?... Ok pas de soucis... J'ai bientôt fini de bosser là j'y vais juste après. Ok... A plus ! J'étais dans un piteux état mais bon pas grave c'était juste histoire de faire quelque course.
- Bon vieux faut que j'y aille. Donc je me charge ce soir de commander sur internet à notre fournisseur habituel, j'enverrai la facture à Kameneff. Je reviens demain vers 9h ok ? - Ca marche mon ptit ! Je partis en direction du lavabo histoire de me laver un peu mieux les mains et le visage quand j'entendis Bill me lancer :
- Hey ! Fait gaffe de pas devenir leur boniche ! Elles vont t'en faire voir de toutes les couleurs ! - T'inquiète ! Dix minutes plus tard j'étais au volant de ma voiture en direction du supermarché le plus proche.