La dernière édition [Terminé]

Ca y était ! Cassandre avait enfin décidé de se lancer. Passionnée par le dessin en général, elle rêverait pouvoir un jour se faire remarquer par un éditeur de journaux. Ca serait une bonne première, un léger tremplin pour une éventuelle carrière, savait-on jamais !  Mais avant tout, ça serait plus pour une reconnaissance envers elle-même.
Ces dessins avaient toujours représentés ses états d’âme du moment mais en prenant le cap de se faire publier sur une page d’un journal, un espoir que ça puisse parler à quelqu’un et lui faire comprendre qu’il n’était point seul l’encourageait.

Cassandre commença à présenter ses travaux au petit journal de l’université. Là, c’était le meilleur moyen pour que ça parle au moins à quelqu’un, aux jeunes de son âge.  A l’accueil, dès l’occasion, elle s’y présenta mais il fallait qu’elle tombe sur une peste qui ne pouvait pas la blairer… Cassandre se dit que ça allait être bien réciproque, dis donc ! Tant pis, elle y reviendrait plus tard !

Puis, elle enchaîna alors sur un petit éditeur posté près de chez elle… Evidement, ce n’était même pas la peine de tenter quoique ce soit puisqu’il n’en voulait rien savoir. Attendez, la peste et lui étaient de mèche ou quoi ? Le type ne voulait même pas y jeter un coup d’œil, même si Cassandre s’était montrée persistante et têtue… Enfin, en étant persévérante, l’éditeur finit par craquer et par y jeter un œil mais avec un œil très désintéressé. Si c’était la solution pour se débarrasser de la jeune femme, autant faire ce qu’elle demande. En tout cas, sur le coup, sans vraiment de surprise de cet hypocrite, il refusa. Cassandre se demandait pourquoi elle avait insisté. Selon lui, ses dessins étaient… tout simplement… nuls. Quel con ! Voilà ce que Cassandre le traitait quand elle sortit de l’établissement de cet éditeur. Heureusement que cela ne la démonta pas. Elle allait tout simplement toquer à la porte d’un autre éditeur. Et puis c’était tout !

Peut-être que la jeune femme avait eu d’entrée beaucoup trop d’ambitions mais lorsqu’elle franchit l’entrée du Times, il fallait bien qu’elle s’attende à ce qu’elle se fasse recaler. Ce n’était pas parce que l’ancien voisin de son frère, Chris, y travaillait que pour cette raison, tout était déjà tout accompli. Certes, le piston pouvait être bien et un plus mais le travail de Cassandre ne semblait pas répondre aux attentes du journal pour ne pas dire qu’il ne répondait « absolument » pas. Ces dessins étaient bien trop sombres, bien trop … trop à leur goût… Au moins, elle avait eu un rendez-vous et un peu plus de politesse de leur part. Cass’ sortit du Time, un peu … déçue.

Mais jamais deux sans trois. C’était connu, hein ? Mais malheureusement, Cassandre était têtue. Elle finit par frapper sur un dernier éditeur parce que les dictons étaient pourris et qu’elle ne voulait pas s’arrêter à trois. Mais… c’était sans espoir. Ses travaux avaient le mérite d’avoir un autre refus. En fait, c’était plutôt elle qui refusa. Pourquoi ? Parce que l’éditeur la complimenta sur ses coups de crayon  - bon normal puisqu’elle dessinait depuis toujours et elle était à l’université d’arts plastique, elle savait qu’elle avait la main !  - mais le thème ne correspondait pas. L’éditeur voulait tenter quelque chose mais … en réalité, il voulait changer quelques petites choses pour ne pas dire qu’il voulait TOUT changer. Ouais, vouloir dessiner quelque chose de plus gai ou plus autre chose, c’était forcément quelque chose qui ne lui inspirait pas vraiment, ou que ce n’était pas forcément des messages qu’elle aimerait faire passer. C’était une chose qui ne lui correspondait pas du tout. Elle voulait que tout lui ressemble, à sa façon d’être… Elle ne voulait tricher, ni plaire aux trois quarts de la population mais seulement à une minorité… C’était sa philosophie !
Voilà, c’était foutu. Après ce coup là, c’était le coup de blues. Cassandre sortit de l’éditeur complétement défaitiste, se remettant en question. Est-ce que ses dessins pouvaient réellement parler et représenter quelqu’un dans cet univers ? A part, elle.

A l’appartement, affalée dans le canapé avec une tasse de thé dans la main, elle avait étalé ses dessins sur sa table basse et les regarda :

Le premier dessin représentait des enfants jouant dans un parc. Tous ces enfants paraissaient heureux, excepté une petite fille qui restait dans un coin, tristounette, ne se mêlant pas aux autres. Elle semblait plutôt solitaire et différente.
Le second dessin par contre était un peu plus gai C’était une petite BD : un petit garçon et une petite fille jouaient dans un bac à sable. Le château de la petite fille s’écroula alors le garçonnet finit alors par lui tendre son râteau et son seau afin pour faire comprendre qu’il se proposait de l’aider à construire cet empire, et voilà qu’ils jouaient ensemble, sous-entend le message qu’ils bâtissaient quelque chose, une amitié solide.
Quant au troisième, celui-ci résumait plutôt un moment marquant de sa vie. Celui quand ses parents avaient décidé de ne plus revoir Chris lorsqu’ils apprirent son homosexualité. Dans un coin, deux personnages sont représentés, soit les parents : le père avec une expression de colère et la mère avec une expression de déception mais aussi de tristesse. Cassandre se souvenait que sa mère n’avait osé contredire quoique ce soit. De l’autre côté de la feuille, un autre personnage qui prenait la porte. Evidement, on pouvait deviner de qui il pouvait s’agir… et ce, on pouvait voir apparaître au centre les mots « Tu n’existes plus ».
Cependant, le dernier dessin, le plus récent représentait sa situation actuelle, c’est-à-dire, deux personnages en train de s’embrasser et un  troisième individu à part qui en souffrait de cette situation, un mélange de tristesse et à la fois de colère en dégageait. Cela représentait elle… et son « soit-disant » petit ami Dunstan qui s’amusait à aller voir ailleurs.

La majorité des thèmes représentés était bien sûr la solitude et l’abandon, même si au milieu de ça on pouvait facilement retrouvé l’amitié et la solidarité. Cass’ avait eu soudainement une envie de tout jeter mais il semblerait que son meilleur ami Erwan arrive à ce moment-là. Etait-ce le bon timing pour la sauver et l’empêcher faire une connerie de tout jeter ou quoi ? Quand il arriva, Cass avait sous les yeux son dernier dessin et vite fait, elle préféra le cacher dans son porte-dessin. Elle ne voulait pas qu’Erwan le voit, tout en sachant qu’il voyait d’un très mauvais œil la relation de sa meilleure amie avec ce Dunstan. Bien que Cass ne se voyait pas du tout reprendre sa relation avec ce type, elle ne voulait pas qu’Erwan soit au courant des derniers évènements. Il la connaissait plus que bien pour décrypter ses dessins. Du moins, était-ce le seul à comprendre ces sujets et que ça lui parle contrairement à d’autres. Mais était-ce objectif de la part d’une personne qui vous connaissait depuis que vous portez une couche culotte ? Cassandre voulait aller au-delà et avoir cette reconnaissance, voir si ça pouvait parler à d’autres, si ça pouvait aider du moins, mais surtout voir ce qu’elle valait sérieusement.

Voyant la mine décomposée de Cassandre, Erwan comprit. D’ailleurs, il la poussa de ne pas abandonner.

- Allez ! Essayes encore ! Insistes ! Y’aura bien une édition qui acceptera ! Hey, tu sais bien que J. K. Rowling a bien fait au moins huit éditions avant d’avoir eu l’occasion de se faire publier, et regardes, Harry Potter, c’est un best-seller !!! Enfin, tu comprends bien où je veux en venir !!!

Merci beaucoup Erwan de la bousculer et de la pousser ! Bon, si ce n’était que pour lui faire plaisir, elle allait bien faire une dernière édition mais ça sera la dernière et ça, elle lui précisa bien.

Et ce jour-là, elle était plus que déterminée lorsqu’elle entra à l’intérieur du bâtiment. D’avoir pu décrochée un rendez-vous était du moins l’une des choses des plus motivatrices. La jeune femme était alors calée face à ce type qui scrutait avec attention ses dessins. Il réfléchissait. Enfin à savoir si ce n’était pas un rôle qui jouait. Cass’ n’arrivait pas vraiment à interpréter ce regard, comment pouvait-il trouver ça ? Bien ? où il trouvait véritablement ces dessins totalement et complétement nuls.

Cassandre attendait patiemment avec un chaleureux sourire accroché à ses lèvres,  espérant avoir une réponse positive, mais en fait, il ne fallait absolument pas se leurrer ! Le refus était sans surprise ! Sa mine se décomposa dès au "je suis désolé". Ce type aurait très bien pu s'en arrêter là et puis basta mais il en fallait qu'il en rajoute une couche pour la descendre en gros. Cassandre pouvait tolérer qu'on ne pouvait pas forcément apprécier son travail et ce, avec une préférence : une bonne argumentation objective. Là, c'en était rien du tout. Cassandre serra le point. Elle aurait bien voulu lui foutre son poing dans la tronche à celui-là, il allait voir comment la santé mentale des lecteurs allait parce que c'était bien une chose qui la fit bondir. Ce mongol ne comprenait rien aux dessins mais au passage, encore moins à la vie. Mais fallait-il s'emballer pour si peu ?

Je me passerais bien de votre av... lâcha -t-elle, prête à bondir pour prendre ses cliques et ses claques mais elle ne s'attendait absolument pas à une intervention... divine?

Au moins quelqu'un qui aurait du goût ? Toujours assise sur son siège, son regard se détourna alors vers celui qui s'était incrusté. Plutôt grand, proche d'un bon mètre quatre-vingt, plutôt jeune qui dégageait un air plutôt rebelle. Sur le coup, la seule question qui lui traversa l'esprit, c'était de savoir qui il s'agissait ? Surtout pour avoir une même vision du monde.

Oui, vraiment. De savoir qui il s'agissait devenait une question primordiale. Et la seconde chose qui pouvait tout simplement amplifier cette curiosité, il ne fallut que son regard fasse deux aller-retour entre ces deux hommes pour s'apercevoir qu'il se passait un truc spécial. IL ne fallait pas être benêt pour ne pas le voir : le type qui ne s'était pas gêné à lui sortir des monstruosités, semblait soudainement moins confiant, mal-à-l'aise et même voire complétement soumis. Mais quel connard!!! Au fond, il fallait l'avouer : Cassandre était en train de jubiler intérieurement.

Et ce, tout ce cirque lui permettait d'avoir... un contrat ? Sérieusement ? Ca, c'était vraiment la bonne nouvelle, hein !! Certes, d'un certain principe, Cass' aurait bien pris ses jambes à son cou après avoir pousser une bonne gueulante car elle n'apprécierait pas de se faire publier parce que l'autre type s'était senti menacé ou quoi avec un couteau sous la gorge, se sentant contraint... Mais ce principe tombait à l'eau puisque ce type n'était qu'un con. Elle était tombée sur le mauvais type, et vu que le but premier étant que les gens voient son dessin en premier lieu... elle ne compte pas perdre cet objectif de vue.

Quand l'inconnu les salua, s'apprêtant à s'en aller, Cassandre le salua à son tour et se promit que dès qu'elle le recroisait, elle lui sauterait dessus et l'embrasserait à pleine bouche ! Non, en fait, sérieusement, elle le remercierait tout simplement. Tout de même, Cassandre savait se tenir, même si ça pouvait être un mec canon en soi.

Et redonnant désormais son attention à l'autre là, ben... rien que ça lui avait bien remonté le moral. Avec tous ces refus face à ces éditions, c'était très vite oublié!! Et quand elle raconterait ça à Erwan, elle se tâtait de voir sa réaction! Et d'ailleurs, c'était à voir si elle ne l'embrasserait pas lui pour le fait qu'il l'ait poussé à ne pas abandonner. Maintenant elle pouvait s'amuser avec cet hypocrite, hein? Bon, ceci dit, il fallait tout de même garder le sérieux pour s'arranger sur différentes règles dont l'une d'elle était évidement le délai à respecter avant la parution hebdomadaire. En tout cas, sur les deux premieres semaines, ça allait tout simplement être un essai. Oh, Cassandre allait bien sûr essayer de gérer ça avec ses études et son emploi au restaurant. Dans sa tête, elle était bien partie pour avoir rien à perdre.

Les choses arrangées, elle pouvait alors s'en aller, ses dessins rangés soigneusement dans son porte-dessin. Elle voulut prendre le chemin de la sortie mais... elle pensait au gars qui lui avait donné un coup de pouce, mais un coup de pouce royal ! Elle prit alors le chemin inverse, ou plutôt suivre le chemin qu'il avait emprunté  en espérant le trouver ... et ce, non occupé. Savait-on jamais ! Et sa curiosité la piquait vivement.
On pouvait entendre par-ci par-là, des sonneries de téléphone, des discussions mais au final, aussi des brouhahas dans le genre, y'avait une .. engueulade? Mais ça, on s'en fichait. Cassandra finit par se retrouver face à une salle d'attente... où en fait, ce très chevalier était là assis. Cass leva les yeux vers le bureau adjacent. Ca pouvait être .. le patron?
Passons, qu'elle ne réfléchit plus et d'une manière naturelle et normale, elle s'assit à côté de lui, posant son porte-dessin sur ses genoux et fit :

- On vit dans un monde d'hypocrites, tu ne crois pas ?

Sans gêne, elle n'avait pas froid aux yeux. Et sur ce, elle voulait absolument savoir qui il était.

- Cassandre Ramsey, se présenta-t-elle avant de rajouter dans un sourire. Je peux savoir à qui je dois remercier pour le coup de main ?

En arrivant ici, Cassandre ne s’attendait absolument pas à ce genre de confrontation. Il y avait  de cela tout juste quoi ? Dix minutes ? Elle avait eu une lueur d’espoir, un ridicule espoir à ce que ses dessins puissent enfin parler à une personne tierce. Et surtout, en si peu de temps, elle ne savait véritablement pourquoi, elle s’était imaginée qu’il puisse être une personne à part, une personne intéressante mais elle avait faux sur toute la ligne.

Oui, ils vivaient dans un monde hypocrite et ce type l’était tout autant. Dire qu’elle s’était fait « acceptée » juste tout simplement parce que ce pauvre con voulait s’amuser et faire son intéressant face à l’autre bouffon. Dans le fond, était-ce un coup de peau qu’elle ait ce contrat ? Oui, le visage de Cassandre prenait un air déconfit. Car dans tout ça, si elle avait été prise,… ce n’était absolument pas honnête. Sans ce foutu type, Cass’ se serait encore pris une porte dans la gueule et se serait fait donc jeter comme l’avaient fait toutes les maisons d’édition auparavant. Un refus de plus ou de moins, Cass’ avait déjà pris l’habitude.

Tu parles d’hypocrisie ma fille …  Tu ne pouvais pas trouver mieux ! lâcha-t-elle pour parler à elle-même car il fallait avouer que oui, elle était très déçue.

Comme on disait, notre véritable nature revenait toujours au galop ! Et ce type ne s’en cachait pas. Mais quel connard ! Il la prenait pour qui ? Et comme s’il l’appellerait sérieusement mais ça, c’était bien le genre de chose dont elle se fichait complétement car ce genre de délire ne l’intéressait absolument pas. Cassandre avait tout juste à côté d’elle un fils à papa pourri gâté, c’était certain !

Franchement, merci pour ce coup de main mais t’aurais très bien pu t’en passer !

On ne sentait absolument pas son ironie et son air très calme mais assez cinglant. Même si c’était vraiment une ambition de se faire publier mais de là, via ces conditions, ce n’était pas vraiment tolérable.

Mais bon, à quoi bon, je sais que t’es le genre de mec qui ne peut s’en empêcher, pas vrai ? et tu ne cherches qu’à te faire remarquer ! Maintenant t’es content ? Monsieur a fait suffisamment joujou ?

Il s'était suffisamment foutu de sa gueule ? C'était bon ? Cassandre n’avait pas spécialement envie de rentrer dans ce genre de jeu mais elle avait carrément mis les deux pieds dedans et ce, avec un sourire colgate. Puis elle leva les yeux vers la pièce adjacente où il semblerait avoir une réunion.

Ah oui mais je vois ! Monsieur n’a pas encore l’attention de tout le monde !

Cassandre supposait. Comment un jeune pouvait se trouver ici fasse à un tel bureau ? Et surtout pour avoir une telle influence sur l’autre employé donc dans sa tête, elle avait l’intelligence de faire un certain lien. Il était membre de la famille de quelqu’un d’important dans l’entreprise donc. Etai-ce une excuse pour qu’elle ait l’envie de lui pardonner ? Non ! Mais de le faire un peu chier ? Peut-être !

En fait, oui, il aimait bien faire chier les employés et tout ça, se faire respecter… il adorait être « Monsieur je me permets tout », mais quand tout était tout autre, ouais, il continuait à l’être, il ne fallait absolument pas le faire chier quoi ! C’était comme il en avait envie !

Mais je suis en train de la vivre… Merci de t’en inquiéter !

Ce genre de comportement, ça pouvait très bien l’énerver … Et en fait, en prenant deux secondes du recul, c’était la manière dont ça avait tourné, du fait comment elle avait obtenu ce contrat, qui ne lui plaisait absolument pas… et voilà que depuis tout à l’heure, elle faisait la pirouette faisant que son comportement ne l’atteigne pas, et au final, elle se foutait largement de sa gueule en jouant à ce jeu. Tout ce qu’il voulait, c’était qu’elle se casse et elle n’allait pas lui donner ce véritable plaisir !

A ses remarques, il lui répondit avec ironie qu’elle avait gagné à ce put** de jeu, comme s’ils étaient à un jeu télévisé… Quel amusement ! Traiter les gens comme des chiens comme il le faisait très bien là, Cassandre ne put s’empêcher de se dire qu’il était tout simplement mal baisé ! Sur ce, elle n’hésita pas à rajouter une couche et ce, sincèrement :

Ca te pose un problème qu’on vienne tout naturellement te dire « merci » ?

Non apparemment, ce genre de civilisation devait vraiment lui trouer le cul. Pauvre bestiole !

Ca, je ne comprends pas !

En fait, si, elle comprenait mais à savoir têtue comme elle était, elle ne put tout simplement pas s’en empêcher. Et ce, c'était à ses risques périls de recevoir de nouveau des gifles en plein figure!

Cassandre avait à côté d’elle un sacré personnage qu’elle se demandait comment le cerner. Tout à l’heure, il lui avait semblé correct mais là, c’était un connard tout craché ! La faute à qui ? Le fait de jouer au con avec tout le monde devait fortement l’amuser : soit ! Au final, c’était son problème !

Si tu aurais préféré un « je t’emmerde » en remerciement, il fallait le dire toute suite ! ne put–elle pas s’empêcher de répliquer plutôt assez calme.

Parce que oui, elle avait peut-être été partie pour être recalée mais Cass n’aurait peut-être pas préféré partir dans ce sens-là que de découvrir qu’elle avait prise après un coup super tordu.

Allez c’est bon ça me gave !

Là, soudainement, Cassandre perdait patience et il y avait de quoi ! Ce n’était pas comme si ça pouvait être la première fois qu’elle pouvait se faire traiter comme une merde mais de chercher à changer quoique ce soit avec quelqu’un d’aussi obstiné et con, ce n’était pas comme si elle n’avait que ça à faire !

Ne crois pas que tu aies donné le coup fatal ! J'ai passé l'âge!

Cassandre se leva, prête à s’en aller et qu’il n’ajoute plus rien car elle aurait bien envie de le gifler. Mais là, en ces lieux, ça ne faisait absolument pas. Ce n’était pas comme si ce mec dont elle connaissait le nom était dans le genre « invincible » mais dans le fond, Cassandre tenait à son contrat. Au moment de reprendre le couloir, elle se tourna vers lui :

Amuses-toi bien !

Et ce, ce n’était pas sans ironie… Parce que, bon, il jouait certes au con à ce moment-là mais à savoir s’il n’était pas plus à plaindre à attendre là comme un con.

Après tout, je ne suis pas là me faire chier !

Cass faisait effectivement pirouette. La situation pouvait la soûler mais elle ne pouvait s’empêcher de lui lancer des piques et des bâtons pour se faire battre ! Sur ce coup, elle n'avait peut-être pas vraiment passé l'âge avec ce goujat !