Fucking Perfect [Terminé]

Bon, de nouveau, il y avait un truc qui clochait ! Oui, super Détective Caro avait son enquête et pratiquement rien ne lui échappait. Et oui, il fallait préciser « pratiquement » parce qu’il arrivait qu’il y ait des fuites et que certaines choses lui échappent… Et une des choses qui ne lui échappait pas pour le moment était bien sûr l’absence de Connor ces temps-ci, elle ne le voyait pas au lycée… Elle avait même vérifié s’il ne venait pas traîner vers le banc où elle l’avait trouvé la dernière fois. Elle, dingue ? Non, p’tête pas à ce point ! Bon, si, un peu…

Et aujourd’hui, c’était une journée supplémentaire pour les cours et après ces derniers, c’était shopping avec les copines, Melinda et Karen. Elle s’était arrêtée dans un starbuck du coin à discuter autour d’un muffin et d’un milkshake. Melinda racontait un peu les nouveautés qu’elle avait un peu entendu tout en se manucurant les ongles. Evidement, Caroline avait les oreilles pointés sur elle pour enregistrer ce qu’elle pouvait lui dire, du moins les choses les plus intéressantes. Cependant, elle ne savait pas l’information la plus intéressante, c’est-à-dire celle qui concernait l’absence de Connor par exemple.

L’heure tournait qu’il était peut-être temps de s’en aller parce que bon, pas que Caroline vivait à côté mais presque … De Manhattan au Bronx, ça faisait une sacrée trotte. Tout en quittant ses copines, Caroline choppa son portable pour appeler Steve, car savait-on jamais s’il pouvait la récupérer en voiture… Mais il semblerait que ce n’était pas possible, il était occupé ! Ou plutôt parce qu’il avait la flemme surtout ! Elle le prenait ainsi !

Arh ! Saloperie ! ragea-t-elle intérieurement en raccrochant.

Bon, tant pis, elle rentrera à pied. Sur ce, son portable sonna. C’était Steve qui appelait.

Quoi ? lâcha-t-elle en décrochant.

Dis, tu peux faire des courses pour moi avant de rentrer ?

Pourquoi faire ? Tu ne peux pas les faire toi-même ? En plus en venant me chercher en même temps ?

Bon, t’as des secrets que tu veux que je dévoiles, on dirait …

Caroline vit soudainement rouge… Pas trop envie que les parents sachent certaines choses mais là, son frère poussait un peu le bouchon.

Et tu veux que je dises que t’as baisé l’autre dans le lit des parents ?

Bon, ok, 40 dollars ?

50 …

Caro !!! … Bon, ok !

Yes, Caroline l’avait eu sur ce coup.

Mais je ne peux vraiment pas venir te chercher ! La voiture est en panne …

Steve !

Mais c’est vrai, je te jure !

Je te hais ! Donnes-moi vite ta liste avant que je fasse un meurtre !

Sur ce, Steve énuméra sa liste – qui d’ailleurs, certaines choses ne l’étonnaient guère – et Caroline raccrocha au nez. Sur ce, les pas de Caro l’amenèrent au Supermarché le plus proche… Elle prit un panier et fit le tour du supermarché. Parce que bon, il fallait des besoins d’un côté et de l’autre… donc elle n’était pas sortie de l’auberge dans ce labyrinthe. D’autant plus qu’elle finit par se retrouver dans le rayon où elle récupéra des préservatifs au passage. Oui, c’était ce que son frère voulait… Et il fallait qu’elle se dépêche si elle voulait également entrer avant 21h, ça ne serait pas trop mal si ses parents ne veulent pas non plus s’inquiéter… Et au détour d’un rayon, voilà qu’elle rentre dans une personne :

Putain ! Vous ne pouvez pas…

Caroline leva son nez pour se retrouver face à un « géant » - comparé à sa taille de minimoy – et qu’elle ne fut pas surprise de voir :

Connor ?

Si elle s’y attendait, sérieusement… Mais alors pas du tout ! Cependant, ce n’était pas non plus pour lui déplaire… Tant qu’après le coup pareil de la dernière fois, il ne se mettait pas à la renier, tout allait bien ! Pourquoi pensait-elle ça ? Elle ne savait. P’tête le coup d’essayer de le rendre jaloux avait fonctionné… Oui, beaucoup de choses se passaient dans la tête d’une jeune fille qui ses pensées allaient toujours dans tous les sens. Et la vue sur ses lèvres ne l’aidait pas non plus là… parce que, bon, elle lui aurait bien donné un baiser « magique » pour réparer son erreur. C’était dingue l’effet qu’il pouvait lui faire avec son côté « bad boy ». D’ailleurs elle ne se trompait pas tellement avec les fringues qu’il portait qui changeait de l’uniforme.

A le suivre du regard, bien sûr, elle l’harcelait mais bien sûr. Caroline esquissa vaguement un sourire amusé à se remémorer la chose. Oui, elle s’en souvenait. Cependant :

Bien sûr ! Tout en sachant que tu n’étais pas spécialement présent au lycée ces derniers temps comme disparu de la circulation, j’ai pu te retrouver tout aussi facilement ! Pourquoi pas après tout… J’attends ton procès. Prouve. Et si je perds ! J’aurais quoi ? Une amende et des années d’emprisonnement ? D’autant plus que je suis mineure…

Oui, Caroline adorait blablater et en était plus qu’amusée. Ce n’était pas pour ça qu’elle se laisserait démontée.

Même pas peur…  lâcha-t-elle et au passage, s’approchant de lui, elle lui piqua sa pomme des mains. Pourquoi tu ne viens plus en cours ? enchaîna-t-elle avant de mordre dans la pomme volée.

Elle se fichait complétement si elle l'emmerdait ou quoi ! C'était Caroline tout crachée! Et elle ne se rendait même pas compte que le supermarché se vidait et oubliait qu'on l'attendait par la suite chez elle et Steve ses préservatifs... Le fait qu'il était là, ça tombait bien et de même elle pourrait enquêter s'il était toujours avec Naëlle... Enfin éclaircir cette histoire... parce que bon, pas qu'elle avait pu choper des informations à sa cousine sur la relation Connor et Naëlle mais elle en détenait.

Oh ! C’était que ce Connor monterait presque sur ses grands chevaux en ce qui concernait ses « menaces ». Caroline ne comprenait pas trop pourquoi il y tenait tant, certes, pour éloigner les gens de lui… mais ça ne marchait absolument pas sur Caroline.

Et donc ? … répondit-elle avec un sourcil interrogateur avant de continuer au bluff : et tu ne crois pas que j’aurais également les moyens de me défendre ?

Parce que bon, ce n’était pas comme si elle le criait sur tous les toits au lycée qu’elle était boursière et ne venait pas d’une riche famille comme la majorité des lycéens de cette école. C’était aussi une chose qui la poussait également à agir ainsi ! Merci Papa et Maman qui voulaient le meilleur cursus pour elle mais une simple école, ça aurait été pareil.

Mais cela pouvait s’arranger, et ce, en suivant son regard, c’était exprimé d’une manière très explicite. Il fallait être idiot pour ne pas comprendre ce qu’il voulait. Déjà, un, ça sera sans doute très flatteur… Etant vierge, en même temps, pour une première avec un bad-boy pareil… Oh, serait-elle folle de dire « non » ? Connor le pensait-il véritablement et cela était envisageable ? Allez savoir … ça ne l’avait pas été avec Johanna ? Et Naëlle au passage puisqu’apparemment, ils étaient ensemble mais dans quelque chose de compliqué… Enfin, Caroline n’appelait pas ça « être ensemble »…

Mais je n’ai rien à me faire pardonner…

La jeune adolescente tenait tout de même à tenir tête mais surtout rester digne même si l’idée de lui sauter sauvagement dessus ne lui était pas désagréable et encore. D’autant plus qu’elle n’avait pas empêcher de lui voler sa pomme d’un naturel geste. Pas que c’était une voleuse à la base mais elle était partie pour lui faire un interrogatoire, parce que bien sûr, Connor lui attirait totalement son intérêt. Pourquoi ça lui dérangeait tellement à ce qu’on s’intéresse à lui ? Connor était un sacré phénomène et Caroline continuerait à creuser tant qu’elle n’aurait pas ses réponses. A peine voulait-elle lui répliquer quelque chose que les lumières s’éteignirent.

Hey, leur micro est en panne ?

Non pas parce qu’elle n’avait pas entendu non plus leur message ou quoi … ou si ! Mais elle avait été distraite. Très distraite. Sur ce, en sortant des rayons et s’approchant des caisses et notamment de l’entrée : tout était vide. Comment cela se faisait-il ? Caroline resta stoïque. Que faire?

Ok. Bon, à part nous... c'est obligé qu'il reste quelqu'un...

Le monde n'était pas parti comme ça en un clin d'oeil ou encore, elle vivait un rêve éveillé, là !

Avec la panne de courant, ou ce que du moins il espérait être une panne de courant, Connor n’avait pas prit la peine de répondre aux répliques de la jeune femme. Autant dire que l’un comme l’autre avait plus important sur le feu pour le moment…

Arrivé devant les caisses le magasin semblait bel et bien fermé. Ils étaient dans un supermarché de ninja ou quoi pour que tout le monde est disparu aussi vite ? Connor était parti au devant des caisses devant la sortie du magasin mais les portes étaient bloqué et de par le grand sasse qui se trouvait a l’avent du magasin, personne ne pouvait les voir depuis la rue. La situation devenait vraiment de plus en plus désespérer…

- T’as un téléphone ?

Pour sa part Connor avait laissé le sien chez lui. De toute façon il l’avait éteint depuis plusieurs jours donc il n’avait pas l’utilité de le prendre. En attendant que la jeune femme fouille dans son sac et tout en espérant que celle-ci est de la batterie, Connor était monté sur une caisse pour passé dans l’îlot histoire de voir si les téléphone de caisse marchait…

- C’est des lignes internes, on ne peut pas appeler l’extérieur…

Connor était sorti de son trou pour partir en exploration dans le magasin malgré la pénombre. Sait on jamais s’il trouvait une porte de secours ou autre en espérant que celle-ci ne soit pas bloqué. Ce n’est pas que la situation le stressé outre mesure mais il n’avait pas vraiment dans l’idée de passer sa nuit ici…

Ok ! A la vue de la situation, il semblerait que tout le monde ait la bonne idée de se barrer ! Caroline avait vraiment l’impression de sortir d’un mauvais remake de film et pourtant, ça semblait la réalité ! Tout le monde s’était donné le mot pour rentrer tôt, retrouver leur famille… ou elle ne savait quelle raison ! Ou c’était parti pour une blague de caméra cachée comme on peut voir à la télévision. Toutes les personnes qui se faisaient avoir, c’était ridicule ! En fait, rien ne la rassurait véritablement tout ça parce que bon, se retrouver seule dans un supermarché… Non, elle n’était pas seule : elle était avec Connor ! Mais bref, malgré la bonne compagnie, la situation n’était pas très rassurante.

Alors ?

Oui, si elle avait un portable ? Euh oui ! Ca serait une bonne idée ! Au moins si on pouvait trouver le moyen de contacter quelqu’un pour qu’on les sorte de là, ça ne serait pas bête ! En tout cas, à penser, dans une heure ou deux, si on ne la voyait pas débarquer à la maison (du moins s’ils n’avaient pas de nouvelles), Caroline imaginait déjà les parents (surtout sa mère) appeler les flics et de leur demander hélico, la SWAT et encore, pour venir la chercher ! Oui, sa mère avait tendance à exagérer et à dramatiser les choses.

Euh attends…

Caroline ne savait même plus où elle l’avait mis. Pas qu’elle l’avait utilisé un peu plus tôt quand Steve l’avait appelé tout à l’heure mais presque ! Cela ne servait à rien de le chercher dans ses poches, elle l’avait sûrement fourré dans son sac! Elle laissa tomber la pomme et chercha dans son sac. Non, la jeune adolescente n’avait pas la trouille qu’elle n'oubliait pas ce qu’elle en avait fait. Bon, une chose était sûre, les téléphones à disposition ne servaient pas à grand-chose. Mais à peine eut-elle trouvé son portable dans son sac que Connor partit en expédition. Hey, qu’il ne la laisse pas toute seule !

Hey, où tu vas ?

Elle alluma l’écran de son portable pour s’en servir de lampe torche.

Attends, je viens de trouver mon portable !

Mais dans sa précipitation, et dans une bouletterie pareille, elle l’échappa par terre. Bref, ça ne se voyait pas qu’elle avait la trouille. Si ? Au passage, elle perdit Connor de vue... Caroline s'engagea dans un rayon pas très rassurée avec un maudit portable en tant que lampe torche.

Connor ? l'appela-t-elle.... Connor ? .. Où es-tu ?

Au milieu de ce rayon, Caroline était loin d’être rassurée. Enfermée dans un supermarché, dans le noir, et qui savait si elle y passerait la nuit, non, c’était un très mauvais scénario de film. La jeune fille pouvait s’attendre à ce qu’un psychopathe masqué avec un énorme marteau vienne pour la tuer. D’ailleurs ce gros bruit métallique – dû au coup de pied de Connor dans la porte de sortie, chose qu’elle ne savait pas – Caroline sursauta. L’homme au marteau, c’était ça ? Elle écarquilla les yeux, s’adaptant à la pénombre mais ce n’était pas ça qui allait la calmer. Elle ne vit rien de semblable à l’homme au marteau. Elle reprit son chemin, serrant son portable contre elle, avançant timidement, espérant retrouver Connor ou que ce dernier la trouve, d’où ses appels en même temps.

Connor ?

Mais voilà qu’elle ne s’attendait pas, c’était qu’elle sentait une main sur son épaule, enfin si c’était bien une main ! Quelque chose l’avait touché ! Pour le coup, Caroline se mit automatiquement à hurler, extériorisant sa peur. Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’on l’enlace, ou du moins qu’on la calme, si ce n’était pas Connor qui la calmait là. S’agrippant à lui, l’adolescente se calma peu à peu, sentant l’odeur du cuir de la veste, odeur qui la rassurait sans doute pour lui faire ressentir le sentiment de sécurité. Elle était heureuse que Connor la retrouve pour ne pas dire qu’elle avait vraiment eu peur et qu’elle était en panique totale… Mais… Mais… elle était dans ses bras ? Elle est dans LES bras de Connor ?

« Oh my god !»

Bref, calmée, Caroline réalisa alors la chose. Ben qu’il ne la lâcha pas alors ! Pas du tout ! Même s’il la traitait de trouillarde.

Moi, trouillarde ? … Non… non… essaya-t-elle d’articuler. Bon si ! Je ne suis pas infaillible ! Avoues que cet endroit ne donne pas les chocottes quand même ! Je ne me retrouve pas tous les jours enfermés ici…

Tout le monde était humain, n'est-ce pas ? Elle la première ! Caroline ne bougea pas de ses bras, pour dire, elle ne bougea pas d’un poil. Pas folle la guêpe ! Elle avait le droit à un câlin de Connor, elle ne rêvait pas. Elle pouvait alors voir cette facette du jeune homme pour qui elle craquait et il n’y avait sans doute rien de mieux pour la faire craquer un peu plus.

Enfermés… enfermés… Dis-moi que tu as trouvé une issue ?

Caroline donnait le moyen à Connor de se foutre d’elle sur un plateau d’argent. Ô grand jamais, la jeune adolescente laisserait une chose pareille se permettre. Quiconque n’avait le pouvoir de la descendre, de la nuire, de nuire sa réputation. Jamais. Fierté quand elle était là… Mais en ce moment même, elle ne pouvait contrôler sa peur et son inquiétude, pour qui habituellement, elle restait digne. Et ô combien Caroline détestait perdre le contrôle ! Encore heureux, Connor n’en rajoute pas trop une couche à ça, qu’il n’en fasse pas des commentaires parce qu’elle deviendrait une vraie tornade et Caroline lui en était plutôt reconnaissante sur le coup, à vrai dire ! Surtout que de se retrouver dans ses bras était une chose surprenante et dont elle ne voudrait quitter. Et dire également qu’il l’avait menacé au départ à cause de son harcèlement, tu parles d’un harcèlement !

Apparemment, lorsqu’elle lui avait demandé pour les issues, il n’y avait pas de sorties ! Bien ! C’était rassurant ! Vraiment ! Caroline sentait qu’elle allait criser ! Et quoi ? Son téléphone ? Ah oui, elle l’avait dans les mains.

Et ben… et ben…

Caroline bégayait et n’arrivait pas à faire une phrase correcte. Elle voulait le regarder un peu plus près pour savoir si elle avait du réseau ou assez de batterie du moins. Mais Connor se détacha d’elle tout en proposant d’aller au fond du magasin s’il n’y avait pas une autre sortie. Par réaction, Caroline s’accrocha à son bras.

Ne me laisse pas ! lâcha-t-elle, précipitée. Connor, s'il te plait, ne me laisses pas toute seule !

Et oh, qu'il ne la laisse pas planter au milieu de ce rayon si en plus, c'était pour la laisser seule, vulnérable, et à la merci de ce cher Monsieur au Marteau qui trainait sûrement quelque part !

Caroline ne pouvait s’empêcher de criser, si on appelait bien sûr ça une « crise » mais on ne pouvait pas la blâmer de ne pas être rassurée. C’était à se demander comment ils avaient pu en arriver là, à les négliger, à ne pas se rendre compte qu’il y avait encore des gens dans les rayons, ça c’était passé si rapidement ! N’avaient-ils pas des caméras de surveillance ? Il n’y avait pas des gens qui restaient là après la fermeture pour compter ce qu’il y avait dans les caisses ou encore à regarder ce qu’il y avait dans les stocks ou leur système faisait qu’ils le faisaient avant l’ouverture ? Caroline ne connaissait évidemment pas la politique de l’entreprise mais elle se croyait réellement dans un mauvais épisode d’une série de mauvaise qualité. Quoique, si la meilleure partie de Caroline prenait le dessus - soit son côté sûr d’elle - aurait prit l’avantage en se disant qu’elle allait passer un sacré bon moment avec Connor Montgomery et ce n’était pas rien ! Cela vaudra-t-il l’ouragan, l’inquiétude de sa mère ? Caroline sentait l’événement venir gros comme un camion.

Non, Connor ne la lâchait pas ou plutôt ne l’abandonnait pas. La jeune fille lui en était reconnaissante sur le moment. Cela ne servait strictement à jouer le jeu où ils n’étaient pas tout à fait eux-mêmes, à se moquer et à se mépriser… Ils n’étaient pas au lycée et tant qu’ils n’étaient pas sortis de ce supermarché, c’était l’entracte. Ils étaient tout simplement dans la même galère.

Que faire ? Ce n’était pas ce bruit sourd comme la porte qui allait l’aider à se débarrasser de l’homme en marteau qu’elle s’était imaginée un peu plus tôt. Les trucs de randos ? Quelque soit le plan, Caroline hocha la tête. Pas comme si elle avait le choix et qu’elle avait un meilleur plan. Arrivés au « camp », Caroline s’installa automatiquement sur le matelas du camp, instinctivement. Puis Connor trouva une lampe et alluma. C’était un peu plus éclairé. Bien qu’elle pouvait voir des coins sombres tout autour … ouais bon, elle se faisait des films mais n’empêche, oui, elle était un peu plus rassurée, elle n’était plus dans le noir. Au pire des cas, elle trouvera bien quelque chose pour se défendre contre une éventuelle attaque mais elle ne risquait absolument rien. Non ?

Ca va ! répliqua-t-elle dans un sourire, démontrant que oui, elle était un peu plus rassurée et n’était pas en mode « flippe ». A croire qu’elle avait sans doute fini par s’y faire à la situation. Et on ne se moque pas ? reprit-elle.

Hey, il n’avait absolument rien vu de son état. Mais cela dit, avec sa peur, elle avait carrément oublié cette faim et à y penser, son ventre en gazouillait.

Et comment !

Mais à regarder les coins sombres, non, elle ne voudrait pas retenter l’expérience qu’elle n’oserait vagabonder là-dedans de nouveau.

Un poulet, frites !

Non, pas qu’elle osait passer commande mais presque. Plaisanterie quand tu nous tenais mais sûrement, elle aurait bien envie de frites, cela dit ! mais un peu difficile dans ces conditions d’en faire, non ? En plus d’un poulet… Et comme ils étaient dans un supermarché, pas qu’ils avaient le choix mais …

Je te laisse faire le plein ?

C’était une évidence, non ? Surtout qu’il y avait des paniers où il pourrait embarquer pas mal de trucs.

Je te laisse embarquer pleins de truc. Tu peux me prendre des Mars au passage ?

Caroline sourit à pleine dent. Ben ouais... elle voulait des Mars.

Si la vie était comme on pouvait le souhaiter ou simplement magique : Caroline aurait fait apparaître comme par magie son poulet-frites sur le champ comme elle se serait cru chez McDo, ou plutôt elle se serait cru comme Merlin l’Enchanteur, chose beaucoup plus plausible.

Cela dit, pendant que Connor fit les courses – c’était le cas de le dire – Caroline s’allongea sur le matelas et ferma un instant les yeux. Pour dire, ce campement lui rappelait vaguement ses vacances en famille quand ils en avaient. Son père, en plus de son métier dans ce domaine, collectionnait toute la panoplie du camp de pêche avec la tente pour couronner le tout. Même si elle s’ennuyait lors de ses occasions, elle essayait de tuer le temps avec son frère et les jeux de société. Bref, souvenirs totalement débiles mais au moins si elle n’était pas dans un atmosphère familier pour digérer la pilule, ça coulait de source !

Caroline ne fut plus seule plus longtemps par le retour de Connor avec un panier bien rempli et avant tout ses Mars qu’elle attrapa bien volontiers.

Merci !

Sur ce, elle ouvrit alors le paquet pour commencer à se nourrir. Et dire qu’elle allait les manger sans les avoir payés : c’était du vol ! Tout de même, même si ce n’était que l’instinct de survie ou n’importe quelle raison, c’était à la fois contre des valeurs qu’on lui avait inculquées ! Pour le moment, pas en état pour refoutre tout ça en question !

T’as pris quoi à boire ? lâcha-t-elle.

Bien qu’elle se répondit à elle-même puisqu’elle s’était adressée et était déjà partie fouiner d’elle-même. Elle récupéra une canette de Coca. Ca lui plaisait mieux. Pas qu’elle détestait l’alcool… Quoique ! … Elle n’aimait pas la bière tout simplement ! L’adolescente était peut-être une des « populaires » du lycée, à savoir bien jouer sur les apparences, il ne fallait pas s’y fier ! C’était bien connu !

Bref, tranquille ici, c’était à réaliser qu’ils étaient en tête à tête. Pour une conversation. Ou pour une nuit ? C’était vicieux mais Caroline avait Connor rien que pour elle. Là, maintenant. Conversation lancée, qu’est-ce qu’elle faisait là ? Ca se voyait, non ? Elle campait ! Ou même mieux, était venue faire les courses ! Qui à la base, des courses pour Steve et ce dernier lui devait 50 dollars mais c’était des dollars qui allaient lui passer sous le nez !

Les filles comme moi ? Shopping ! résuma-t-elle en un mot.

Comme d’habitude, bien souvent, Caroline traînait avec Melinda et Karen. Après, les détails, l’adolescente se doutait bien que Connor en avait sûrement bien rien à foutre. Elle faisait sûrement une fixation sur lui mais elle n’était pas spécialement stupide non plus. D’ailleurs, à se demander, est-ce que l’une des dernières fois qu’elle l’avait vu, lorsqu’elle avait « trainé » avec ce stupide Alex, est-ce qu’il l’avait vu ?

Et peut-être avec un ami… confia-t-elle.

Pour dire, Caroline en savait déjà assez sur Alex, enfin grosso modo, comme elle avait été chez lui, elle savait qu’il était blindé de frics. Bon, cependant, elle aurait apprécié ne pas savoir qu’il avait eu des vues sur elle, mais qu’importe.

Pourquoi t'es pas venu au lycée, ces derniers temps? enchaîna-t-elle.

Oui, elle était têtue mais elle voulait savoir. Ce n'était pas de sa faute! Elle était d'accord sur le fait qu'ils n'avaient pas forcément confiance l'un envers l'autre et tout ça, elle pouvait le concevoir comme elle pouvait concevoir que de partager un moment pareil ne faisait pas d'eux des amis... Mais voilà, c'était Caroline et elle revenait à la charge.

Malgré tout, l’égo de Caroline pouvait être flatté. Pourquoi ? Parce que malgré tout, Connor avait retenu ce qu’elle avait pu dire, lui avait donné une attention… Certes, d’un certain côté, ce n’était pas bien glorieux mais que feriez-vous pour attirer l’attention de la personne que vous souhaitiez ? Personne qui ne semblait pas être l’apparence qu’il donnait. Bad boy, hein ? Caroline avait ce sourire esquissé à ses lèvres. D’autant plus, qu’elle n’avait pas besoin d’ajouter un mot de plus qu’elle avait sa réponse. Connor délia sa langue pour lui dire l’information du siècle ! Il semblerait bien qu’avec Naëlle, il y avait eu quelque chose ! MAIS, avec les informations qu’elle avait eu de sa cousine, il y avait cet embrouille depuis février et de ce fait, c’était le vide total ? Ca se confirmait ! Alors, elle l’avait laissé ? Quelle idiote, cette Naëlle !

Oh ! Vraiment !

Vraiment ! Abandonner un homme pareil ! Mais Caroline n’allait pas la blâmer, puisqu’ELLE, elle était là, et si Connor était intelligent – et c’était le cas – il avait sans doute bien remarqué qu’il lui plaisait. Et ô combien ! Elle ne cherchait pas à le cacher et d’autant plus, comme il lui tendait une perche…

Oh ! Et comment ce chiot abandonné voudrait que je le console ?

Non, elle ne jouait pas aux idiotes. Bien que non ! Elle entrait seulement dans le jeu. Caroline plantait son regard dans le sien… puis son regard descendit sur ses lèvres. Pour dire, aucun mec pour le moment jusqu’à aujourd’hui ne lui avait fait cet effet. Elle flashait dessus. Elle le désirait ! C’était complétement fou ! L’envie de l’embrasser, l’envie de goûter ses lèvres était là… Elle était pendue à ses lèvres. En tout cas, elle ne s'approcha pas de lui encore, malgré tout. Avec cette question qu'elle lui avait balancé à la tronche, elle le cherchait, le taquinait, et à savoir si elle ne rêvait pas, s'il n'y avait pas ce jeu qui s'installait, et surtout cette chance qui s'ouvrait à elle. Oui, elle rêvait de fricoter avec Connor Montgomery et ce n'était pas un mal ! Mais il n'empêche, qu'elle s'était quand même décalée un petit peu pour être un peu plus proche de lui...

Et comment Caroline ne pouvait pas cacher sa joie. Bon, en même temps, si elle aurait agi comme si elle en était peinée, ça sonnerait faux. Très faux de sa part ! Elle ne le cachait pas vraiment qu’elle avait jalousé Naëlle sur le coup, que Connor puisse lui accorder un intérêt et non à elle ! C’était inimaginable. Impensable ! A la base, elle s’en fichait complétement de cette fille mais quand on se mettait à travers de son chemin, ça en devenait dangereux. Très dangereux ! Vous êtes fiché !

Mais en ce moment, elle n’y pensait pas vraiment car elle n’avait qu’une idée en tête : c’était Connor. Elle était complétement obnubilée par lui. Il l’attirait comme un aimant. Et dire qu’elle n’aurait jamais pensé éprouvé ce genre de choses. Le regardant dans les yeux, remarquant son approche, elle resta bloquée dessus. Son cœur commençait à battre de plus en plus fort, encore un peu plus lorsqu’il l’embrassa. Connor l’embrassait… et même se retrouver sur lui, sans qu’elle comprenne pourquoi ! Enfin, elle ne cherchait plus, son esprit s’était sauvé. Elle rêvait complétement pour ne pas dire que ses envies et son rêve se réalisaient. Bon, pour autant, ça ne faisait pas encore son petit ami, mais merde, elle l’avait sous les pattes : elle n’allait pas dire non ! Elle n’était pas Naëlle et c’était le cas de le dire.

Caroline passa ses mains sur son torse et passa en dessous de la veste en cuir afin de le lui enlever. Pour le peu, elle imaginait déjà ce qu’elle pourrait trouver en dessous, avec le tee-shirt en moins et encore… Et dire que c’était sa première fois, elle ne se sentait pas partir. Elle faisait tellement une fixation sur lui qu’elle fonçait, prête à le faire… Si elle aurait imaginé que sa soirée allait se finir ainsi et là, oui, Connor pouvait appeler ça de l’harcèlement s’il le souhaitait, il pouvait appeler ça du viol… mais un harcèlement et un viol consentant !

Et pour dire une nuit pareille, la jeune demoiselle n’aurait jamais imaginé découvrir l’expérience aussi tôt, du moins que ça arrivait aussi vite. Maintenant. A l’immédiat ! Bien qu’elle ait pu ressentir une légère peur, un doute, un instant, si ça allait faire mal, et si … mais ses doutes finissent par s’envoler !

Mais pendant qu’elle vivait en plein rêve, voilà qu’on vienne la déranger. Qu’est-ce qu’il se passait ? C’était quoi ses bruits ? Caroline ouvrit les yeux. Elle avait la tête dans le brouillard, et ses cheveux en pétard mais tout allait bien. Pourquoi faire autant de bruit ? On ne pouvait pas faire moins de bruit ? Quand Caroline capta qu’elle se retrouvait face à un agent de sécurité… elle était où ? Et à remarquer qu’elle était nue comme un verre sous un drap, sur un matelas… au milieu des rayons… et à côté de Connor… Merde !