De nouveaux clients ou de nouveaux ennuis ? |Terminé|

Dorian avait passé une nouvelle journée au sein de son école de stylisme, on ne peut plus mouvementée. Oui, sérieusement, ça peut se passer. Et non, ce n'était pas l'effusion parce que le marché du textile s'est effondrée ou que Kim Kardashian a pris trois kilos …. On les connaît les moqueries faciles. Non, plus sérieusement, aujourd'hui ils avaient fait la visite des locaux d'un magasine de mode. Ils l'avaient déjà fait pour un autre en début d'année, c'était donc la seconde fois que ça se passait. Bien sûr, leurs petites sorties et observations du monde du travail ne se cantonnaient pas qu'à ça, au journalisme. Mais pour la journée, c'était ça. Et ça avait mit tout le monde de plutôt bonne humeur. Et c'était drôle de voir que dans ces moments la, chacun mettait un point d'honneur à être le mieux vêtu possible. Bien qu'en temps normal c'était déjà le cas, vous vous en douterez. Alors pour Dorian, on vous laisse le soin d'imaginer que c'était encore plus vrai que d'habitude. Les jours normaux de base il veillait a être habillé au mieux, voilà une bonne occasion de relever encore le niveau. Aujourd'hui, on fait péter les fringues les gens ! Pas littéralement ça non … ça, et puis sa tignasse décolorée mise en place pour la journée. C'est ainsi qu'un groupe entier de sa promo fit la visite des locaux pour l'après midi. Et pour Dorian qui ne savait pas vers ou se diriger exactement après son diplôme d'obtenu, c'était plutôt une aubaine. De pouvoir observer comment ça se passait, non content d'avoir du boulot en plus avec un compte rendu à faire ça lui donnait matière à réfléchir. Après, il se connaissait. Ce sera sûrement au dernier moment qu'il se décidera, une fois son diplôme en poche. Ne le jugez pas, c'était une tare de famille ça. Il l'avait observé avec Alexis qui avait mis trois plombes à se décider quoi faire après le lycée, et s'était donc décidé au dernier moment. A la grande joie de leur père vous vous en douterez... D'ailleurs, si ce n'était pas pour fêter leur premier anniversaire, Dorian serait sûrement encore en train de réfléchir s'il devrait se faire tatouer avec son mec ou non. Bon, au final il avait le poignet de tatoué hein !

Enfin voilà, la visite s'était déroulée calmement, sagement, proprement, dans les locaux. Tous n'étaient pas dans son cas, à ne pas savoir ou aller par la suite. Certains voulaient bosser dans un journal de mode, comme son amie Brittany. Tant mieux pour elle, il paraît que c'est plus simple quand on sait ou on veut aller. Mais bien entendu, Dorian n'eu pas de révélation divine aujourd'hui. Du coup, une fois la visite terminée, chacun fut lâché à la sortie des locaux. La plupart optèrent pour rentrer chez eux après cette journée de cours, d'autres allaient boire un verre, d'autres squatter ou rejoindre leur petit ami ou petite amie. Dorian en aurait fait de même, mais avisant l'heure, Alby n'était pas sorti avant un moment alors … Il opta du coup pour se diriger vers la Galerie tenue par son paternel, vu qu'elle n'était pas bien loin. Enfin, ça c'était un ami à lui qui le lui fit la remarque. Dorian et son sens de l'orientation n'avaient pas reconnu les lieux. Le décoloré avait alors sorti son portable, fidèle ami et guide GPS pour se rendre jusque sur place.

Après avoir arpenté les rues New Yorkaises, Dorian était arrivé. Il poussa les portes de la galerie, et balaya le hall principal d'un regard. Il y avait des visiteurs, comme toujours, mais les gens ne l'intéressait pas des masses. La réceptionniste qui le reconnut sans mal, lui indiqua que son père était plus loin s'il le cherchait. En même temps, pour quelle autre raison voudrait il venir ? Bon. Passant sa main dans ses cheveux platine, Dorian s'avança à la recherche de Castiel, qu'il trouva un peu plus loin. Mais visiblement en discussion avec des gens. Bien élevé malgré ce que les mauvaises langues pourraient dire, il opta pour ne pas les déranger. C'est sans compter le flair de Castiel, qui avait assez rapidement tourné la tête en sa direction, lui adressant un sourire, et lui fit un geste pour lui dire de venir. Et bien soit.

Ah, permettez-moi de vous présenter mon fils.

Dorian s'était alors rapproché de tout ce beau monde. Tiens, des asiatiques.

Voici Dorian. Dorian, je te présente Monsieur et Madame Kim.

- Monsieur, madame, c'est un plaisir.

Naturellement, l'allemand sorti son sourire poli et courtois de rigueur, saluant ce couple. Sûrement des clients. Ou peut être des connaissances de son père qui sait. Vu qu'il traînait très souvent dans ces soirées huppées, a force il avait su nouer des liens avec beaucoup de gens....

Et leur fils, Jungwan.

Hein de quoi ? Dorian avait alors tourné la tête vers la personne qu'il lui désignait. Oh bah tiens, vla le gosse ! Enfin gosse, pas spécialement.... Il semblait avoir environ son âge. Et plus petit que lui. En même temps, vu la perche qu'était Dorian, c'était plus rare qu'il rencontre des plus grands que lui. Ça arrivait bien entendu, mais la encore, ce n'est pas ce petit bridé qui ira le dépasser. Qu'importe. Une nouvelle fois, Dorian tendit sa main, en direction de Kim Junior.

- Bonjour alors.

Voila, les présentations étaient au moins faites.

Jungwan s'ennuyait profondément. Pas que l'art n'était pas son truc, mais ce n'était pas loin d'être le cas, en fin de compte. Outre le fait que, parfois, il avait du mal à savoir si certaines œuvres représentaient plutôt une otarie ou une femme, disons qu'il ne s'était jamais réellement penché sur l'art en général, sauf peut-être la musique.

C'est donc sans grande joie qu'il avait suivi ses parents -par obligation- dans le musée qu'ils souhaitaient réellement voir, car l'un de leurs amis en était le... En fait, il ne se souvenait même plus quel rôle il avait là-dedans. Il avait juste suivi ses géniteurs, et voilà qu'il avait atterri en plein milieu de longs couloirs où de nombreux tableaux y étaient accrochés. Certains étaient beaux, il ne le niait pas, seulement il était incapable d'en dire plus que cela. Autant les musées d'histoire, ça l'intéressait, autant d’œuvres tel que des tableaux ou des sculptures, ce n'était pas son dada.

Il fit donc la connaissance de Castiel, qu'il ne se permettait pas de tutoyer, en affichant son large sourire habituel. En fait, même s'il n'aimait pas spécialement les situations dans lesquelles il était fourré, de gré ou de force, il faisait toujours bonne impression, parce que, mine de rien, il s'en sentait en quelque sorte obligé. Néanmoins, il restait un peu en retrait, dans toute cette histoire, restant un peu éloigné, afin de pouvoir faire ses petits commentaires sur les peintures ou les personnes dans sa tête.

Ce n'est que lorsque sa mère lui offrit un merveilleux coup de coude dans le flanc, alors qu'il observait presque attentivement un grand tableau, qu'il se retourna en râlant discrètement à cette dernière. Seulement, lorsqu'il se retourna, il tomba sur le regard d'un nouvel individu, qui le salua poliment. Il lui tendit donc sa main aussi, bien qu'il semblait avoir environ son âge, peut-être même un peu plus âgé. Enfin, il se faisait souvent avoir. Les gamins de quinze ans semblaient tous avoir son âge, de toute façon...

"Bonjour!"

Il sourit de nouveau de toutes ses dent blanches, en se baissant légèrement, par pur réflexe, qu'il avait refusé de perdre suite à son départ de son pays natal.

Ok alors on a monsieur et madame, avec leur fils l'imbécile heureux. C'est noté. Voici ce que ce dit Dorian en observant le sourire digne d'une pub de dentifrice que lui fit ce Jungwan. Oh et une petite courbette, que c'était mignon tiens. Dorian savait bien que dans de nombreux pays asiatiques c'était une manière de saluer, et d'autres choses …. Enfin, la Corée vu leurs têtes et leur nom. Mais c'était quand même bien drôle de voir un gars faire ça face à lui. Il fronça un sourcil et releva l'autre, brièvement, avant de reprendre une expression neutre. Neutre, mais légèrement hautaine. Tout de même, c'est bien drôle de voir un russe présenter une famille coréenne à son fils allemand.

- J'aime bien ce genre de salutations ….

Fit-il presque pour lui même. Forcément, même si c'était un signe de politesse, ça le faisait quand même bien marrer intérieurement de voir quelqu'un se baisser devant lui. D'accord, c'était très, très léger, mais assez pour le noter. Il faudrait instaurer une règle stipulant que tout le monde devra dorénavant le saluer de la sorte. A faire. N'accordant pas plus d'attention que ça au jeune homme, il avait tourné la tête vers Castiel :

- Je voulais juste passer histoire de, mais je ne vais pas non plus vous déranger davantage.

Mais non tu ne dérange pas voyons.

Lui fit Castiel avec un sourire. Bien sûr, Cas savait que Dorian n'allait pas non plus s'imposer. Pas dans ces cas la quand même, bien que la plupart du temps ça ne lui posait pas de soucis pour faire ça. Mais pas au boulot de son père. Enfin c'était bon de savoir qu'il ne gênait pas, et qu'il ne déboulait pas au milieu d'un important rendez-vous. Ça aurait été malvenu. Décidant de ne pas non plus se mêler de la conversation, qui comporterait sûrement des choses trop techniques, et qui ne le regarderait pas, il opta pour rester calme a coté de tout ce beau monde. Ce quelques brèves secondes avant qu'il ne détourne son regard pour le braquer sur Jungwan.

- Il y a un problème ?

Dorian lui avait posé cette question d'une voix ferme bien entendu, mais de façon à ce que seul lui puisse l'entendre. Ne dérangeons pas les vieux, vous voulez bien ?

Jungwan retourna à sa position initiale. Il n'aimait pas forcément l'acte du grand blond, mais bon, on ne pouvait pas juger quelqu'un d'un seul coup d’œil... Il resta donc de nouveau sur le côté, comme si de rien n'était, en ne faisant que regarder à droite à gauche, les tableaux, comme tout le reste. Il tira sur son pull rouge, parce qu'il avait la fâcheuse tendance à remonter, et, même si ça l'énervait, il l'aimait bien ce pull.

Enfin bref.

Il fut brusquement sorti de sa petite rêverie par Dorian, qui lui posa une question. Honnêtement, cela le surprit. Il aurait plutôt pensé qu'il aurait fait comme s'il n'était pas là, en se mettant près de son père. Enfin, maintenant, il savait que ce n'était sûrement pas son style. Il le regarda un instant, avant de hausser les épaules.

"Pas en particulier, c'est juste que les musées d'art, c'est pas forcément ma tasse de thé."

Il mit ses mains dans ses poches pour se les réchauffer, en regardant le blond, l'analysant très très silencieusement et rapidement, pour ne pas que ce soit trop suspect, quand même. Parce que parfois, quand il voyait certaines personnes, cela lui faisait penser à un futur assassin qui choisissait qui tuer.

Alors, bien vite, il reposa son regard sur le dos des adultes juste devant eux.

Les musées n'étaient pas la tasse de thé de Jungwan ? On évitera la blague facile avec le thé et les asiatiques merci. Dorian lui adressa un petit regard condescendant, un sourcil relevé.

- Mais ça tombe bien, puisque tu n'es pas dans un musée mais une galerie d'Art.

Pour des non initiés ou des débiles, au choix, il n'y avait pas de différence. Et pourtant, il y en avait, et pas qu'une. Ah la la … Encore un ignorant de plus dans la masse. Triste tout de même non ? Alors pendant que les parents causaient de choses et d'autres, Dorian avait vu le regard du jeune homme se détourner bien vite, à observer le dos des aînés comme si c'était intéressant. Le blond lui, gardait ses yeux sur lui, à le détailler sans gêne. Pour sûr il n'était pas vilain. Il avait un joli minois à vrai dire, et avec ses cheveux bizarres et ses vêtements originaux, il lui faisait plus penser à un de ces chanteurs de groupe de Kpop qu'autre chose. Que ce soit l'effet recherché ou non, le résultat était la. A savoir que ce n'était pas toujours un compliment, surtout quand ça vient de Dorian.

- Donc, tout ce qui est musées, galeries et compagnie, ce n'est pas ton truc. J'imagine que tu es la uniquement pour accompagner tes parents et faire bonne impression.

Notons que ce n'était pas une question.

- C'est dommage. Je vois souvent des mecs, ou des filles de notre âge avoir la même opportunité, et ils ne la saisissent pas. Ou bien ils essayent mais se ratent lamentablement.

Ou bien il y avait un Dorian dans les parages pour pourrir et faire foirer l'ascension sociale de ces gens. Ah mais Blair Waldorf à coté elle pouvait aller se coucher ! Et aucune remarque quand aux références de Dorian merci. Celui-ci avait d'ailleurs sorti son portable de la poche de son jean, afin de consulter ses derniers messages ou d'en envoyer.

- On a tendance à sous estimer les avantages que peuvent offrir de bons rapports avec des gens de la haute …

Hein petit gens du peuple ?

Jungwan resta sceptique quant au comportement de son vis à vis. Il avait cru comprendre qu'il le prenait pour un con. Bon, c'était un peu le cas mais bon, même si la plupart des gens l'auraient mal pris, Jungwan était une exception à la règle. Il se contenta de sourire en coin, en regardant toujours droit devant lui.

"Ouais, comme tu le dis. Surtout lorsque l'on n'est pas franchement renseigné parfaitement par ses parents quant à l'endroit où on est censés allés"

Il se tourna vers Dorian en le regardant un instant sur son téléphone. Ouais, cela pouvait apporter beaucoup, mais Jungwan ne voyait pas exactement cela de ce point de vue ci.

"Je pense que ce type de personnes choisissent leur entourage, non par par rapport à l'argent dont ils disposent, mais plutôt par rapport à leur entente avec les autres. On oublie parfois qu'il vaut mieux s'entourer de personnes que l'on apprécie pour ce qu'il sont, plutôt que pour ce qu'ils ont.

Il sourit une nouvelle fois à Dorian. Ce garçon était intéressant. Apparemment, lui ne l'appréciait pas des masses, mais Jungwan trouvait un certain intérêt chez le blond. Peut être parce que, justement, il ne voulait pas de lui. La logique de l'asiatique était parfois discutable...

Dorian s'était contenté d'un petit air méprisant et pas bien convaincu à son excuse comme quoi c'était ses parents les fautifs. Disons que s'il avait fait attention à la ou il allait et le bâtiment dans lequel il était entré, il aurait vu le nom de Wilde Gallery. Mais bon. Détachant son regard de son écran, Dorian avait posé ses yeux sur Jungwan lorsqu'il lui sorti sa petite tirade mièvre sur les gens quand à ce qu'ils pouvaient leur apporter, ce qu'ils avaient et tout ça … Encore un qui avait été élevé au petit lait. Et pourquoi il souriait encore et toujours cet imbécile heureux ? Il s'était shooté ou quelque chose ? Etrange ce mec.

- C'est bien mignon de s'entourer de personnes qu'on apprécie mais si elles n'ont rien à vous apporter, ça ne sert pas à grand chose.

On ne vit pas chez les bisounours non plus vous voyez ? Rabaissant son regard sur son portable qu'il avait senti vibrer, les yeux de Dorian bifurquèrent sur son poignet gauche. Caché par les manches de sa chemise et de sa veste, celui-ci était orné d'un tatouage depuis peu. A cela, il eu un petit soupir résigné.

- Enfin, tu me dira, je dis ça, mais en rencontrant mon mec à part un challenge vestimentaire et la promesse de pas m'ennuyer, il ne semblait ne rien m'apporter.

La grosse blague quand on sait que c'est bien Alby qui lui avait le plus apporté dans sa vie ! Mais ça n'avait rien a voir avec la situation présente et ce dont ils parlaient à présent. La il parlait juste de profiter d'une occasion à saisir pour bien se faire voir, c'est tout.

- Mais tu fais ce que tu veux, ça m'est bien égal. Moi qui voulait te gratifier d'un conseil avisé ….

Petit soupir l'air de dire : ça vaut bien le coup qu'on se donne cette peine ! Oui, Dorian était grand seigneur lorsqu'il le voulait. Ou quand ça ne cachait pas un coup tordu derrière tout ça. La il n'y en avait pas. Dorian avait eu une bonne journée, il avait déjà pourri quelqu'un – un con sur le trajet – donc il était de bonne humeur. Même si Jungwan semblait un peu spécial, il n'était pas l'optique de le pourri. Pas pour le moment du moins.

Jungwan eut un sourire. Il n'avait pas spécialement besoin d'amis riches. Il n'était pas milliardaire, mais il avait suffisamment d'argent pour satisfaire tous ses besoins. Et puis, il avait toujours préféré, depuis son départ de Corée, rester accompagné par des personnes qu'il appréciait. Même si bon, il devait l'avouer, ils n'étaient pas non plus super nombreux.

Il regarda Dorian du coin de l'oeil. Alors il donnait des "conseils avisés"? Jungwan ne les écoutait presque jamais. On apprend de ses erreurs, de toute façon. Alors à quoi bon prêter attention à ce que les autres disent, si on se plante soi-même, et que l'on comprend que leur conseil était bel et bien véridique et utile? Seulement, pour le moment, en ce qui concernait son entourage, il ne se trompait pas, alors il 'écouterait pas ce fameux conseil, comme à son habitude.

"C'est gentil, mais je prends très peu souvent les conseils des autres en compte."

Et sa mère en avait parfois marre, d'ailleurs. Elle lui en donnait plein, des conseils, mais il faisait comme s'il n'entendait rien, et continuait. Enfin, jusqu'à ce qu'elle ne lui hurle dessus. Là, il voulait bien faire un petit effort. Parce que entendre sa génitrice hurler c'était pas la chose la plus mélodieuse qui existe sur terre, comprenez bien...

"D'ailleurs, tu viens souvent voir ton père au travail? Le mien me vire dès que je pointe le bout de mon nez..."

Le pire, c'était qu'il n'y allait pas de la façon toute gentille. Il ne prenait pas un sourire d'ange, pour demander gentiment à son fils de gêner les lieux en lui faisant comprendre qu'il dérangeait avec un petit sous-entendu. Non, lui, il se levait en lui lançant des éclairs avec ses yeux -c'était limite s'il essayait de le tuer avec- et il s'approchait avec une démarche plutôt impressionnante. Il prenait presque son enfant par le col pour le tirer par les vêtements hors de son bureau, puis, il descendait tous les escaliers, avant de le jeter en dehors du bâtiment. Il était très tendre, n'est-ce pas?

Jungwan eut un frisson rien qu'en repensant à tout cela. En fait, il avait comprit plus tard que c'était parce que son père avait pas mal de problèmes de concentration.

Oh non mais Dorian avait bien compris que le mec on lui parlait, ça rentrait dans une oreille et ça sortait de l'autre hein ! Comme il le voulait, vraiment, mais il ne faudra pas venir pleurer par après non plus. S'il voulait rester à sa place de petit péquenaud grand bien lui fasse ! Après tout, le monde entier ne pouvait pas toujours partage les ambitions qu'avait Dorian pour son propre futur. Chacun avait à tracer sa route comme il l'entendait. Il ne daigna d'ailleurs pas relever son regard de son portable, mais ayant bien entendu la question de Jungwan sur ses visites à son père au boulot. Suivit de la petite confidence comme quoi lui le sien n'appréciait pas cela visiblement. Finissant d'écrire son sms, Dorian le rangea alors tranquillement dans sa poche.

- De temps en temps oui. Mais j'avoue venir plus souvent ici lorsqu'il y a des soirées de vernissage.

Forcément, du beau monde, il faut se montrer ! Etant parfaitement à l'aise dans ce genre de soirées, c'était toujours avec plaisir que Dorian y allait. Et quand à ses visites à son père les jours normaux :

- Après j'ai aussi ma vie à gérer tu vois, donc je ne passe pas non plus tous les jours.

Hé ! C'est qu'à coté il avait ses cours et le boulot qui s'en suivait, il y avait aussi son mec, puis il y avait également ses cours de danse, et puis Alby, et aussi ses potes avec lesquels il traînait des fois après les cours, de temps en temps il retrouvait voir son cher et tendre, ou bien il … Pardon ? Oui il avait énoncé plusieurs fois Alby et alors ?

- J'imagine que ça dépends vraiment des parents, le fait d'aimer voir ses gamins débouler au boulot... Et du boulot en soi.

La Castiel était le directeur de la galerie alors il faisait un peu ce que bon lui semblait. Tout en restant pro bien sûr. Il savait que de temps a autre Alexis ou Kendall passaient faire un saut. Mais encore une fois, ça dépends aussi des gens. Sa propre mère, elle, c'était du genre à le foutre dans un coin et lui dire de ne pas bouger. Plus maintenant c'est sûr, quand il était gosse. Au fait … Le décoloré tourna alors les yeux vers Jungwan.

- Et ils font quoi en fait tes parents ? Je veux dire … sais tu le but de leur visite ?

S'il pourra sans nul doute le renseigner sur le premier point, il doutait quand au second.

Jungwan hocha la tête. Lui, tout ce qui était soirées, peu importe de quel type, ce n'était pas trop son truc. La dernière fois qu'il était allé en soirée, il se souvenait très bien avoir été le seul à rester sobre pendant tout le long. Il n'aimait pas particulièrement l'alcool, et il savait qu'il était déjà à moitit soûl au bout du deuxième verre, alors, forcément, il ne passait pas tellement de temps là-bas, si c'était pour, finalement, faire office de garderie, en faisant attention que un tel ne couche pas avec un autre. C'était déjà arrivé, et il ne voulait pas recommencer, alors il restait chez lui en prétextant une bonne grosse maladie pour ne pas y aller.

"Sans doute."

Il fallait aussi dire que certains métiers nécessitaient plus de concentration que d'autres. Cela paraissait normal, finalement, que certains parents ne virent leurs enfants de leur lieu de travail. Si en plus le stagiaire pas doué était sur leurs bras, il était d'autant plus compréhensible que gérer deux idiots ne semblait pas faisable. Oui, il se traitait lui-même d'idiot. Autant ne pas se voiler la face...

À la question de Dorian, il regarda le dos de ses parents, qui semblaient discuter très activement avec le père du jeune blond.

"Mon père est le PDG d'une entreprise, et ma mère travaille dans une parfumerie depuis peu."

Il marqua une pause, en essayant de se remémorer la raison pour laquelle il était ici. Il se souvenait que sa mère le lui avait dit. En se mordant la lèvre, réflexe qu'il avait quand il essayait de se souvenir, il finit par avoir un éclair de lucidité.

"Parce que ma mère a entendu ton père dire qu'il y avait une oeuvre d'un artiste qu'elle adore dans sa galerie, si j'ai bien compris."

En même temps, elle avait parlé avec tellement de rapidité et de joie que, même si il s'agissait de sa langue maternelle, il avait eu du mal à la suivre. Parler anglais avec ses amis ne devait pas l'aider.

"Et toi, dans quoi travaille ta mère?"

Alors d'un coté on a un PDG et de l'autre une vendeuse dans une parfumerie. Ou un turc du genre. Bon, par contre, entreprise de quoi ? Parce que c'était très vague son histoire. Une entreprise de fabrication de papier toilettes ? Un truc de recyclage ? Des trucs genre de la technologie ? Pas que ça intéressait Dorian, mais quitte à avoir une histoire autant avoir la version complète. Ok par contre, le gamin ne semblait pas avoir la lumière à tous les étages. Peut être que le paternel lui avait dit plusieurs fois dans quoi il bossait mais qu'il ne s'en souvenait plus. Cependant, il compris le pourquoi du comment de leur venue ici.

- Ah je vois. Vous êtes donc la pour potentiellement acquérir ladite œuvre.

Puisque dans une galerie au contraire d'un musée, les œuvres exposées sont bel et bien à vendre. Et entre nous, ce n'est pas tout le monde qui pouvait s'offrir même la moins chère ici présente. Donc, le père de Jungwan devait être salement friqué pour qu'ils puissent se permettre une telle folie. Dorian ne pensait pas qu'ils soient la juste pour faire la causette avec son père et jeter un petit coup d'oeil à la peinture. D'autant plus que son père était en mode sérieux. Puis, Dorian avait tourné rapidement la tête vers Jungwan, se demandant pourquoi il lui posait des questions sur sa mère.

- Je suppose que de savoir qu'elle travaille dans l'immobilier à Berlin ne changera pas réellement ta vie.

Que ce soit en Allemagne ou ici, quelle différence ça aurait fait pour lui ? Enfin, Dorian haussa les épaules, croisant les bras sur son torse.

- Mais j'apprécie ton intérêt.

Dit-il d'une voix hautaine. Ah forcément, quelqu'un lui pose des questions sur sa vie, sur sa chère mère … Non pas qu'il se mettra Dorian dans la poche, mais il aura des chances de voir sa mort se faire plus douce. Mort sociale, ou réelle, qu'importe. Puis il poussa un petit soupir, à regarder leurs parents respectifs, toujours à parler.

- Et une idée si ça va leur prendre longtemps ?

Pour savoir s'il attendait un peu que les affaires soient conclues, ou bien s'il partait au cas ou ça s'éternisait. Hé c'est qu'il y avait une maison à faire tourner derrière ! Et ce n'était pas Alexis qui allait par exemple se dire un jour : tiens, je vais faire à manger pour tout le monde ! Fils gâté va...

Jungwan se tourna vers Dorian. Il aimait beaucoup l'Allemagne, ayant apprit la langue. Seulement, il en connaissait un peu la culture, pas beaucoup plus. Son père lui avait dit qu'un jour il le laisserait y aller, mais cela ne s'était encore jamais fait. Ce serait peut-être une bonne occasion pour le lui rappeler. Parce que, oui, son géniteur avait tendance à se reposer sur le fait que son fils avait un peu une mémoire de poisson rouge. Il héritait cela de lui, et il se faisait un malin plaisir à le lui rappeler. Oui, Jungwan aimait malgré tout beaucoup ses parents.

"Vraiment? Mon père m'avait promit que j'irais en Allemagne un jour, mais il ne tient pas souvent ses promesses..."

Il haussa les épaules, déçu. Cet homme savait toujours exactement comment rouler son fils dans la farine.

Honnêtement, la voix que Dorian utilisa ne le fit même pas réagir. Comme s'il ne l'avait pas entendue, alors que si, finalement. Mais il fallait parfois ignorer certaines choses. Il le faisait souvent, bien que cela ne plaise pas du tout.

"Sachant que ma mère est extrêmement bavarde, cela risque de prendre encore un peu de temps. Ceci dit, cela va bientôt faire une heure qu'on est ici, et vu la vitesse à laquelle elle parle, elle aura bientôt vidé toutes ses petites anecdotes inutiles. Donc, je pense que cela ne devrait pas trop tarder."

Normalement. Ne sait-on jamais, avec les femmes... Elles sont parfois très surprenantes. Enfin, il se dit que, si jamais il avait donné une fausse information au blond, cela ne devait pas être si grave que cela... si? Oh, et puis, au pire des cas, il lui tiendrait compagnie dans ce léger -très léger- ennui qu'il se devait de subir. Parce qu'il avait bien comprit qu'il voudrait partir, il n'était pas totalement idiot.

Et quel rapport entre le fait que sa mère vivait en Allemagne et que le père de Jungwan lui avait promis qu'un jour il l'y emmènerait ? Il tentait de faire ami ami avec lui, genre ça y est ils avaient des trucs en commun ? Tente toujours petit. Tente toujours … Alors, ils en avaient encore pour longtemps ses vieux ? Une mère bavarde, ok, soit, donc un peu de temps. Et pardon ? Dorian avait tourné la tête vers Jungwan bien plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu. Une heure qu'ils étaient la ? Sérieusement ? Ok, il savait que des fois les transactions et les ventes pouvaient prendre du temps pour des raisons qui lui échappaient cependant, mais rester une heure à papoter ?

- Sérieux, ça fait une heure que tu glande ici et tu n'a toujours tué personne ?

Mais sérieusement, ça l'aurait rendu fou un tel truc lui ! A l'en rendre malade ! Et donc ça faisait également une heure que son père était la, à écouter les anecdotes de Mme Kim, tout sourire en plus, participant à la conversation et tout … Le blond se doutait et savait au final que son père avait une grande patience, bien plus grande que Dorian lui même, mais de la à supporter qu'une bonne femme lui tienne la crampe pendant une heure, pour au final peut être ne pas vendre de tableaux …

- Bon, s'ils en ont encore pour un moment à parler ou à discuter affaires, moi il faut que je bois un truc.

Prenant congé de Jungwan, Dorian avait fait quelques pas en avant de façon à être dans le champ de vision de son père, toujours à discuter de choses et d'autres avec les coréens. Lorsque Castiel le vit, et remarqua qu'il le regardait, il lui fit signe qu'il pouvait parler sans avoir peur de les déranger.

- Le temps que vous finissiez je vais aller me boire un café.

Bien sûr, sans problème. Tu sais ou es mon bureau. Oh ! Et offre donc aussi quelque chose à Jungwan tant que tu y es !

Naturellement, Dorian offrit un sourire poli à tout ce beau monde et avait hoché la tête en regardant son père. Le tout en se retenant de pousser un large soupir. Ce sera pour plus tard. A la place, il les laissa avant de faire demi tour, faisant un signe à Jungwan pour qu'il le suive.

Jungwan haussa les épaules. Honnêtement, il avait l'habitude. Rien que quand sa mère voulait le disputer, elle passait trois heures à trouver ses mots. C'était peut-être exagéré, néanmoins, le fait était que sa mère passait énormément de temps à sortir des anecdotes inutiles, ou encore qu'elle donnait son avis prenait énormément de temps, et il félicitait tout le monde de la supporter. Surtout son père. Mais, au final, on s'y habituait. Et puis, il avait, d'un côté, aussi hérité d'une partie de ce trait de caractère. Il parlait beaucoup moins, mais il parlait quand même. Il avait donc l'habitude de rester longtemps à un endroit.

"À force, tu ne penses même plus au fait que des gens t'entourent."

La dernière fois qu'il avait été faire des boutiques avec sa mère, il s'était rappelé de ne plus recommencer. Entre toutes les voisines qu'il pouvait rencontrer, les vendeuses, les personnes âgées qui avaient besoin d'aide, les petits enfants "adorables", et les inconnus sympathiques, il avait eu le temps d'en voir défiler, du monde. Pourtant, à force, il avait fini par oublier qu'il était entouré d'une foule de gens, et préférait se faire son petit monde dans sa tête. Enfin bref.

Jungwan regarda Dorian s'éloigner des adultes, en lui faisant signe de le suivre. Il ne se fit pas prier, préférant largement être avec lui qu'avec son père qui lui redressait la colonne vertébrale dès qu'il en avait l'occasion. Il arrivèrent donc dans le bureau du père du blond, et, étant tout de même un minimum élevé, il ne fit que quelques pas, en attendant que Dorian se serve son café. Il aurait bien prit ses aises, et il l'aurait fait en temps normal, mais se prendre un savon par ses deux parents parce que, bon Dieu, il avait osé faire comme s'il était chez lui l'intéressait peu.

Avec un peu d'espoir, Dorian pensait que Jungwan allait décliner l'offre, préférant rester avec ses parents plutôt que de suivre un allemand sorti d'on ne sait d'ou, fils de Castiel ou pas. Mais non. Fallait qu'il joue les gosses poli. Bon, tant pis. Traçant sa route, il passa dans les coins réservés au personnel, jusqu'à arriver au bureau de son père. C'était une large pièce dans un esprit moderne, décoré par quelques toiles – forcément hein – au milieu duquel trônait le bureau de son père. Avec dessus quelques dossiers, son ordi et quelques photos. Il va de soi que les photos les plus réussies étaient celles ou Dorian était. Il y avait aussi des étagères, deux fauteuils pour recevoir confortablement les gens bien que généralement pour signer une vente, Castiel allait des fois dans une autre salle de réception. Le tout décoré dans un bon goût certain. Ah et bien sûr tout ce qu'il faut pour du café. Le blond s'en alla donc vers la machine, et fit comme chez lui à se préparer un café, avant de croiser les bras sur son torse, attendant que ça soit prêt. Il avisa d'un coup d'oeil Jungwan, qui n'avait pas vraiment bougé depuis qu'ils étaient entrés.

- A mon humble avis, les fauteuils seront plus confortables que de rester debout, mais ça n'est que mon avis.

Encore une fois oui. Après s'il voulait rester debout grand bien lui fasse. La boisson de Dorian prête il déposa de coté la tasse avant de demander au coréen :

- Et toi ? Café ou autre chose ?

Vu que ces machines la pouvaient tout faire, entre le café, du thé … Ceci dit il n'était pas sûr que si Jungwan lui demande un chocolat il y ait son bonheur. A la base c'est Castiel seulement qui buvait ici. Attendant donc la réponse de l'asiatique, Dorian s'exécuta, à lui préparer sa boisson à son tour. Après tout il fallait quand même bien faire bonne impression si son père allait faire une affaire avec les parents de Jungwan. La boisson de celui-ci prêt, Dorian récupéra les deux tasses et s'était rapproché de lui, tendant la boisson vers lui, avant d'aller se poser. Pour sa part, le fauteuil de son paternel fera très bien l'affaire. On est à l'aise ou on ne l'est pas mes chers amis. Posé confortablement, Dorian avait croisé ses longues jambes, sa tasse en main. Le petit soupir de plaisir à enfin se poser.

- Pfiouh …. J'ai pas posé mon cul depuis ce midi à un moment j'avoue que ça fait du bien.

Il aurait bien pu encore tenir sans peine, mais cet après midi, avec la visite ils avaient plus piétiné que marché alors ça pouvait un peu être lassant à force.

Jungwan se mit à observer les lieux, sans énormément d'attention. Tout ce qu'il put remarquer, ce fut que le bureau du père de Castiel était beaucoup plus accueillant que celui de son propre père. Parce que, d'après son géniteur, il ne fallait pas trop laisser de traces personnelles dans son lieu de travail, sinon on se sentait trop bien dedans, et on pouvait y passer trop de temps dedans. Mais Jungwan avait toujours été contre cette idée, à vrai dire. Il faut toujours se sentir comme chez soi, dans son lieu de travail. On se sent plus à l'aise, et le travail est toujours de meilleure qualité. Enfin, cela ne fonctionnait peut-être que pour l'asiatique.

Il remercia gentiment Dorian qui lui tendait son café, et s'assit sur un fauteuil, en prenant ses aises sans trop de soucis. Il n'allait pas refuser de s'asseoir, tout de même, encore moins quand un coussin bien douillet vous fait de l'oeil! Jungwan aimait les choses confortables pour son fessier, ce n'était pas sa faute. Et puis, il était certain que c'était le cas pour tout le monde. Quand il devait s'asseoir sur les chaises en bois de son université, il avait même peur que cela n’aplatisse ses jolies fesses rondes. Il n'avait pas honte de le dire. Il regarda le jeune blond faire de même, en souriant de nouveau, mais cette fois-ci d'un air amusé.

"Le repos fait toujours du bien, de toute façon."

C'était prouvé par Jungwan. Comment ça, ce n'était pas fiable? Tant pis, de toute façon, n'importe qui pouvait le prouver. Surtout ceux qui, comme l'asiatique, étaient pire que des marmottes. Ou des chats, parce que ça dormait beaucoup ces bêtes là. Parfois, il se disait qu'il aurait bien voulu en être un, pour manger, dormir, recevoir des câlins, puis remanger, redormir, et rerecevoir des câlins. Enfin, c'était clairement impossible, il en était pleinement conscient. La vie serait bien trop facile, malheureusement, et se réincarner en animal semblait clairement impossible, sauf, peut-être, s'il faisait un bond en avant de 300 ans. Mais on en était encore loin, pour l'instant.

"Pourquoi tu ne t'es pas assis, en fait?"

La curiosité est un vilain défaut, et il le sait, mais cela ne l'empêche pas de l'être.

Posé ainsi sur le fauteuil de son père, Dorian avait entendu la remarque de l'asiatique sur le repos. C'est sûr que ça fait du bien, il ne disait pas le contraire mais …

- A faible dose seulement, après ça fait un peu chier.

Ce n'était pas le genre de Dorian de glander. Ça lui arrivait comme à tout le monde, mais de temps en temps. Il donnait toujours la priorité à ses études, à réviser. Voulant être le meilleur et crisant lorsqu'il ne l'était pas, il savait que ça demandait beaucoup de travail et de temps à y consacrer alors soit. Et en dehors de ses cours, il y avait la danse ou il était comme tous les autre domaines, tenace. A ne pas lâcher le morceau tant qu'il n'aura pas réussi un pas, qu'il n'aura pas saisi l'enchaînement de mouvements. Tenace et obstiné. Une main tenant sa tasse chaude, Dorian avait posé son autre coude sur l'accoudoir du fauteuil, relevant son regard vers Jungwan à sa question. Dans un geste de pur crâneur, Dorian avait remonté sa main libre à ses cheveux platine, glissant ses doigts au travers pour remettre en place sa tignasse.

- J'ai visité les locaux d'un magasine de mode pour les cours. Même si nous n'avons pas pu tout voir bien naturellement, ça en fait des endroits à visiter mine de rien.

Bien entendu, Dorian n'avait pas la moindre honte ou hésitation à dire qu'il faisait des études dans le stylisme. Ce serait bien con de son avis. Et puis en effet, de se balader ainsi dans les locaux à piétiner comme ça et à souvent rester debout, sans que l'on ne le remarque ça pouvait être fatiguant. Tant qu'à faire autant réellement marcher et pas prendre racine. Enfin ! Ce n'était pas lui qui décidait pour ça.

- Enfin, bien confortable ce fauteuil quand même …

Remarqua t-il. D'habitude en venant ici, il ne se posait pas la, mais par exemple sur les fauteuils de l'autre coté comme la ou était posé Jungwan. Bon, donnons un peu d'attention à ce petit être.

- Et toi, à part suivre partout tes parents, tu as d'autres passes temps dans la vie ?

Demanda Dorian avant de porter sa tasse à ses lèvres, regardant tranquillement Jungwan.

Jungwan haussa les épaules. En réalité, les seuls véritables moments qu'il passait à se reposer, c'était quand il dormait. Il y en avait d'autres, bien sûr, mais il s'agissait principalement de son sommeil. Etant donné que l'asiatique aimait énormément son lit, il ne pouvait pas se mentir en disant que, le matin, il mettait son réveil une heure à l'avance, l'ayant programmé pour qu'il sonne toutes les cinq minutes, avant qu'il ne se lève. Il avait beaucoup de mal à quitter son matelas douillet...

Dorian étudiait donc dans le stylisme. Il sourit un peu à cette idée. Cela ne le surprenait pas tant que ça. Il s'attendait presque à ce que le jeune homme ait un métier de ce type. Il avait fortement pensé qu'il voudrait faire un métier comme mannequin, créateur de mode, bref, un truc pas loin de ce qu'il venait de citer. Jungwan ne fit même pas attention au geste du blond, se contentant de l'écouter, en buvant un peu sa boisson chaude, qui semblait entrer dans son corps pour le soulager un peu. L'asiatique avait pas mal de travail, mais sa mère avait vraiment insisté pour qu'il ne vienne, alors il se sentait un peu nerveux, depuis le début de la visite, quant à son possible retard. Mais, s'il le fallait, il veillerait assez tard avec de bonnes tasses de café.

"J'étudie tout ce qui touche au droit. J'aimerais devenir avocat, et c'est ce qui arrivera, si je parviens à bien maintenir mon temps de travaill."

À chaque examens, il faisait partie des trois premiers, et il faisait tout pour toujours l'être. Même s'il avait une vie active à côté, il passait énormément de temps à travailler. Bien que cela ne paraisse pas vraiment imaginable, pour certaines personnes, qui le voyaient comme un grand gamin; presque idiot. Enfin, il l'était un peu sur les bords, mais avait tout de même un cerveau, et cela le vexait de voir les réactions des gens quand il leur disait qu'il était dans le "top 3". En compétition avec une autre fille très intelligente aussi, mais ça, c'était entre lui et elle.

Il se voyait presque déjà comme un avocat plutôt reconnu.

"J'ai longtemps hésité avec psychiatre, mais il faut faire un choix dans la vie."

Alors le gus se destinait à devenir avocat. Soit. Et Dorian était d'accord sur le dernier point, le fait qu'en s'arrangeant du temps de travail c'est une chose qui arrivera.

- Du moment ou l'on se donne les moyens de réussir, on peut tout faire.

Conclut simplement Dorian. C'était ce qu'il pensait depuis tout gosse. Sa mère y était pour quelque chose c'est sûr, mais elle ne l'avait jamais non plus poussé à en faire autant qu'il ne le faisait des fois. Le truc d'être le meilleur partout, c'est lui qui l'avait décidé. Elle, l'avait toujours encouragé à se surpasser, à faire de son mieux. Les délires mégalo, c'est de son cru. Et d'un coté ça lui réussissait pour l'heure. Toujours premier de sa classe, puis maintenant de sa promotion, l'allemand allait tout simplement se donner les moyens de réussir et de continuer ainsi. Psychiatre hein ? Dorian avait relevé un sourcil à cette information.

- Il faut le vouloir pour voir passer des tarés à longueur de journée.

Il savait que psychologues comme psychiatres ne voyaient pas que des fous, mais généralement, c'est pas des gens heureux qui viennent les voir non plus. Dorian supposait qu'il fallait tout de même une sacrée force d'esprit pour se lancer dans un truc pareil. Lui par exemple, même s'il doutait fort que les histoires des gens ne l'atteignent, c'est surtout qu'il n'en a rien à faire de la vie des gens.

- C'est mon petit frère qui a hésité aussi avec des études de médecine, pour faire psychiatre justement. Mais je pense qu'il a eu sa dose d'histoires à la maison.

Et peut être qu'il aurait comprit à quelle point sa famille est un concentré de fous et aurait eu peur. Mais Dorian l'aurait bien vu la dedans aussi, même si le chemin qu'il avait choisi lui allait très bien également.

- Tu vois, des études comme le droit ou la psychiatre, la médecine et tout ça, se mettre au service du petit peuple, très peu pour moi. Il en faut pour tous les goûts c'est sûr...

Relativisa Dorian. Ses études et plus tard, bosser dans le milieu de la mode lui ira on ne peut mieux. La encore, il ne savait pas quoi exactement, mais il y réfléchissait croyez-le.

C'était sûr, qu'il fallait tout donner pour atteindre ses objectifs. En réalité, étant donné que Jungwan n'avait pas été très travailleur, étant plus petit, sa mère l'avait un peu boosté, et pas de la manière la plus tendre. Nous ne donnerons pas de détails, mais l'asiatique s'en souvient très bien; surtout de son regard noir qu'elle lui jetait. Dans ces moments là, il savait qu'il allait en voir de toutes les couleurs.

En réalité, Jungwan avait toujours voulu aider les gens. Peu importe de quelle façon, mais c'était de les défendre contre leurs crimes faits ou non qui lui avait plut le plus. Il aurait put passer toute sa journée à écouter la vie des gens, pour finalement leur donner quelques conseils. Il aimait beaucoup en donner, mais disons qu'ils n'étaient pas toujours des plus avisés. Enfin, certains l'étaient, mais, parfois, il devait peut-être penser qu'il vivait dans un monde où tout était rose, et où les bisounours existaient. Ce qui serait plutôt étrange. Surtout qu'il n'aimait pas tant que cela le rose. Mais là n'était pas la question.

"C'est sûr que ce n'est pas le type de métier à choisir, si l'on a soi-même des soucis à gérer."

Et il fallait savoir gérer son stress. Quelque chose que Jungwan faisait plutôt bien, à vrai dire. Et il s'en servait à bon escient.

"Il y a ceux qui veulent aider, et ceux qui ne le veulent pas nécessairement. Après, tout dépend du caractère que l'on a. Mais je ne pense pas t'apprendre quelque chose."

Il eut un sourire en coin, et finit par reprendre une gorgée du liquide encore chaud, qui lui brûla légèrement la langue. Sensation fortement désagréable.

"Et tu sais exactement ce que tu voudrais faire, ou tu testes encore un peu tout?"

Parce que tester, c'est bien, mais il faut toujours faire un choix, au final. Et ce n'était pas au dernier moment qu'il fallait s'y prendre, sinon il savait très bien que ce serait plus compliqué, après. On se renseigne moins, on ne sait pas vraiment si c'est ce qui plaira vraiment, etc... Mais malheureusement, tout le monde n'avait pas la chance de savoir quoi faire plus tard aussi tôt.

Non, quand on a des souci dans sa vie à gérer, c'est pas aller se charger de ceux des autres qui allait arranger tout ça. Bien que, de son point de vue son frère n'avait en soi pas trop de problèmes à gérer. Il fit un petit signe de tête confirmant que certains ne voulaient pas tous aider.

- Effectivement, pas tous, mais certains médecins on se demande pourquoi ils ont choisi un tel métier.

Vu que leurs capacités laissaient à désirer, des fois il y avait des médecins … ça craignait. L'attrait de l'argent pour certains y était pour beaucoup, et c'est bien dommage. Enfin, ça va, de base malgré un petit problème de basse tension et d'évanouissements intempestifs, Dorian n'avait pas de soucis de santé. Ah et voilà la nouvelle question, qui chez les Wilde généralement se traduisait par un : je ne sais pas encore … La preuve :

- Non pas encore. Il y a plein de débouchées possibles suite à ces études, et le problème est que tout m'intéresse.

Il devra faire un choix à un moment c'est sûr, et il le fera.

- Mais en un sens, je ne me décide pas de suite parce que j'ignore même si je resterais à New York une fois mes études terminées, et aviser selon les possibilités. Peut être que ce sera le cas, mais souvent avec mon mec on parle de ces choses la et de si je pourrais le suivre s'il trouvait du boulot ailleurs...

Chose qu'il pourra faire sans problème. Du boulot dans la mode il y en aura partout dans les grandes villes, donc ce ne sera pas un problème. Mais a voir si ce sera quelque chose qui lui plaira. Prenant une petite gorgée de café, Dorian avait ensuite posé son regard sur Jungwan, le regardant de haut en bas de tout ce qu'il pouvait voir de lui. Un sourcil légèrement relevé alors qu'il observait sans se gêner le jeune homme face à lui, avant de lui demander :

- Et sinon, t'as un mec dans ta vie ou comment ça se passe ?

Sans parler de cette idée reçue débile comme quoi les gays et bi ont un radar … ça va, ça se voyait que le mec face à lui était plus branché bananes qu'abricots....

Jungwan acquiesça. Tout le monde n'avait pas la chance de savoir ce qu'il voulait faire plus tard... Il en connaissait toute une tripotée, de personnes qui ne savait que faire, bien qu'ils avaient décidé de vivre de ce qui leur plaisait. S'ils ne savaient pas exactement quelle branche choisir, il savait que cela pouvait être plus compliqué, ensuite.

Ainsi donc, peut-être que Dorian voudrait déménager. Jungwan n'avait jamais pensé à cette possibilité. En réalité, depuis qu'il avait déménagé de Séoul à New York, c'était comme si il avait la hantise des déménagements. Mais la vie était remplie de surprises, non? Cela ne pouvait qu'être bénéfique, parfois. Il hocha donc la tête, et sourit un peu. Et puis, les relations à distance ne fonctionnaient que rarement, alors il comprenait le fait que Dorian ne se décide pas encore.

"C'est sûr que se calquer sur son compagnon et sur ses envies n'est pas aussi facile."

Il regarda le fond de sa tasse vide. Parce que le café ne durait jamais bien longtemps, avec l'asiatique. Il fallait dire ce qui était, il en prenait environ cinq par jours, quand il avait peu de temps, et, plus il en avait, plus il en buvait. Ce n'était pas la meilleure des choses, il le savait, mais c'était toujours mieux que la cigarette. Il releva la tête vers Dorian.

"Absolument pas! Je crois que mon lit me préfère aux êtres humains. Même les animaux me fuient, j'ai l'impression."

Il avait dit cela avec ironie, mais contrairement à toutes les personnes célibataires de son âge, il ne ressentait pas non plus une "profonde solitude". Parfois, avoir quelqu'un à ses côtés pouvait être bien, et il l'avouait tout de même, cela lui ferait certainement du bien de sortir avec quelqu'un. Parce que dormir et travailler toute la journée n'était pas une si bonne idée que cela...

De base en effet, de jongler avec ses propres envies et sur celles de son mec c'était compliqué, pas facile à faire. Bien qu'Alby lui avait quand même des idées bien plus précises pour son futur dans les jeux vidéos que Dorian dans le monde de la mode. Trop de choix il s'y perdait ! Donc même sans penser a la possibilité de ne pas rester dans la même ville d'ici quelques années il n'était pas plus avancé de base.

- On a survécu à pire, alors ça, c'est le moindre des maux.

Vraiment trois fois rien ! Alors Jungwan n'avait donc personne dans sa vie ou pour réchauffer son lit. Ça aurait été bien pourtant vu qu'il semblait préférer son lit aux humains. Ah, et pourtant, associer les deux était si délicieux ! Ceci dit, Dorian arqua un sourcil lorsqu'il ajouta que même les animaux semblaient le fuir.

- Hum … Oui ça peut se comprendre que les bestioles te fuient, t'es pas spécialement intéressant comme gars.

Constata Dorian, bien tranquillement vous vous en doutez, le tout en le regardant de haut en bas. C'est vrai après tout, le mec n'était pas très intéressant, semblait dans la lune, ne comprenait pas trop ce qui se passait autour de lui et ne suivait pas le délire qui l'entourait, pas étonnant que les gens ne le réclamait pas plus que ça. Si ça lui posait un problème de dire un truc pareil ? Vous êtes mignons, c'était de loin le truc le plus gentil qu'il avait dit aujourd'hui à un inconnu.

- Oh après, il y en a toujours que ça peut intéresser.

Les gens fades comme ça ? Pas totalement non.

- Penser que sous cet aspect banal se cache une personne digne d'intérêt …. Il y en a plus d'un qui a dû être déçu.

Finit-il par dire d'un ton douceâtre en portant sa tasse de café à sa bouche, buvant une petite gorgée. En fait, sa seule utilité aujourd'hui fut de lui faire passer le temps. Il avait tenté la discussion puisque ses parents se trouvaient en train de faire des affaires avec son père mais vu qu'il n'était pas super intéressant, il allait juste lui faire passer le temps. En espérant que la mère de Jungwan ne finisse de raconter sa vie à son père qu'ils passent aux choses sérieuses.

Ah, mais Jungwan avait quand même une vie sociale assez animée, malgré les apparences. Enfin, tout dépendait du point de vue, mais on pouvait tout de même affirmer qu'elle n'était pas totalement morte. Au niveau du coeur, c'était pas ça, mais il avait tout de même quelques amis, qu'il considérait vraiment comme des amis. Pas comme des idiots profiteurs. Enfin, cela n'intéresserait certainement pas Dorian, vu comme il avait apparemment déjà son petit avis sur l'asiatique. Ce dernier reposa sa tasse tranquillement, sans relever la certaine méchanceté du jeune homme.

"Peut-être."

Oh, il avouerait bien volontiers que, si il n'avait personne, c'était surtout parce que personne ne l'intéressait. Mais bon, il s'en fichait pas mal de ce que pensait le jeune homme, alors à quoi bon chercher à se justifier? Néanmoins, cela ne l'empêcha pas de relever un regard quelque peu amusé vers le jeune homme.

"Je suppose que l'on déçoit déjà tous quelqu'un un jour."

Il se réinstalla dans son fauteuil, en reprenant une position un peu plus normale, avant de sourire, encore une fois de ses dents bien alignées. En effet, il prenait grand soin de sa dentition, mais bon, cela ne semblait même pas être un secret pour le premier inconnu qu'il croiserait dans la rue, et à qui il adresserait ce sourire.

"Je suppose que, même toi, tu sais ce que ça fait; de décevoir quelqu'un."

Personne n'était parfait. Pas même Dorian, même s'il semblait vouloir se montrer sous cet angle. Jungwan savait bien que ce n'était humainement pas possible. Même si certains se donnaient des airs de dieux, eh bien ils avaient tous forcément déjà fait une bourde dans leur vie. Et ces bourdes déçoivent toujours quelqu'un; c'était un cercle vicieux.

L'allemand avait entendu le petit peut être de Jungwan. Ce à quoi, sans le regarder, il avait relevé sa main, son index, faisant un petit signe négatif de celui-ci.

- Tut tut tut .... Pas peut être ma puce. Sûrement.

Pas de méprise sur le petit nom, ça lui arrivait souvent d'appeler les gens du petit peuple comme ça. Rien de mignon ou de gentil derrière ses mots. Puisque quand c'est le cas, on vous prévient rassurez-vous. Le fait de décevoir ou non quelqu'un un jour était discutable à son avis. Quand on se fiche pas mal de l'avis des autres comme le faisait Dorian c'était facile de s'en foutre royalement. Et sinon il supposait beaucoup de choses sans être sûr de rien le petit. Il était chelou cela dit. On aurait dit que ça le rendait limite heureux que Dorian ne lui parle ainsi. Peut être était ce le cas. Pas qu'il était content qu'on lui parle de cette façon, mais qu'on lui donne de l'attention tout court. Hum … oui, ça ne l'étonnerait pas. Le pauvre garçon était si inintéressant, forcément, que le merveilleux Dorian Wilde daigne lui adresser la parole, ça devait lui faire un choc ! Sûr que ça devait bien lui faire plaisir ce coquin …. En voyant le sourire colgate que lui adressa Jungwan, le type de sourire de l'imbécile heureux selon Dorian, il se dit qu'il était vraiment entouré de gens à la dentition parfaite. Dernier truc à la mode ça vraiment, même si de son avis, les plus belles dents étaient celles qui se plantaient à l'occasion dans sa peau. Dorian ricana alors clairement à sa dernière affirmation, affichant un sourire en coin, clairement moqueur.

- Qu'il est mignon tiens …

Lui ? Savoir ce que c'est de décevoir quelqu'un ? Pfff ! La bonne blague vraiment. Il disait ça, mais en fait, il y avait bien des moments ou il aurait peut être pu décevoir des gens, des gens cher à son cœur. Mais c'était des épisodes douloureux de sa vie. Ces moments dont il n'aimait pas parler, ni à ses proches, ni à qui que ce soit. Donc c'est pas au premier gus venu qu'il allait en faire part. Et puis ce n'était pas sûr non plus qu'il ait pu les décevoir. Ou la décevoir.

- Mais de toute façon, les gens savent bien rapidement à quoi s'attendre avec moi. Même avant de me rencontrer ils savent ce qui va arriver, normalement.

Vu que son mec aimait parler de lui, et de toutes les crasses dont Dorian était capable, les gens étaient mis au courant bien avant de croiser son regard de glace, et terriblement hautain.

- C'est la base de tout ! Annoncer la couleur comme ça, les gens savent à quoi s'attendre. Enfin, normalement, puisque rien n'empêche de laisser une part de mystère.

Comme le fait que son mec ne parle de lui à tout le monde, mais à chaque fois, les gens venaient ensuite pleurer parce que Dorian s'était montré comme étant le pire des salopard avec eux. Pauvres petites choses fragiles... Alors Jungwan devait en faire de même. Annoncer qu'il n'était pas très intéressant comme ça les gens ne se faisaient pas de fausses idées ! Il devrait remercier Dorian en fait ! Non seulement il lui accordait de l'attention, non seulement il lui donnait quelques conseils. C'est pas donné à tout le monde ça.