Une excursion ? Volontiers très cher [PV]

Une excursion ? Volontiers très cher


Lucy Seinfeld / Poséidon Ioannis
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Les cours, les cours… Voilà comment se passait une journée typique chez la petite Lucy. Il fallait juste avouer que sa vie avait bien changé depuis qu’elle vivait avec le célèbre Kurtis Jericho et aussi surtout depuis qu’elle sortait avec lui. Sa vie avait radicalement changé depuis le jour où il avait poussé la porte de son bar. Ensuite tout c’était accéléré : égérie d’un parfum, emménagement chez le patron même et puis…vous connaissez la suite! Oui, cela faisait bientôt un mois. Et comme elle sortait avec un patron d’une grande entreprise, inutile de dire qu’il était la plupart du temps absent. Entre les réunions et tout. Le pauvre, il faisait de son mieux mais que dire, c’est ça le travail! Et même Lucy qui suivait des cours à l’université pour devenir avocate, savait que c’était dur de travailler. Alors quoi de mieux de se ressourcer, de prendre goût à la vie? Et comme elle était une grande sportive… Oui, elle s’était renseignée. Juste pour voir jusqu’à où sa soif d’aventure pourrait la guider.

Alors le mieux? Elle se renseigna autour d’elle. Et la recherche à l’université porta ses fruits. Un jeune garçon de sa classe connaissait un bon ranch près de la Big Apple. Toutes les caractéristiques correspondaient! Elle voulait s’évader, et quoi de mieux avec un bon cheval et une dose de nature? Excellent. Ce type lui passa le numéro d’un certain Poséidon Ioannis, qui dirigeait un ranch près de la ville américaine. Elle l’eut au téléphone et réserva une grande ballade d’un week-end, seule. Oui seule, parce que pendant cette fin de semaine, son très cher Kurtis partait pour des rendez vous, elle ne savait trop où. Alors au lieu de rester seule chez lui, même si avec son appartement, on était loin de s’ennuyer, autant s’amuser à l’extérieur.

C’est ainsi qu’elle se rendit à l’adresse prévue, grâce à un taxi –Kurtis ne voulant pas lui prêter la R8, non mais c’était compréhensible-. Ca avait l’air sympa juste à vue d’œil. Alors que le taxi s’arrêtait et que la demoiselle lui donnait de quoi payer, elle regarda un peu devant elle. Un homme se tenait un peu plus loin. Etait-ce le propriétaire? Sûrement. Elle sortit alors du véhicule, prenant quelques affaires qu’elle avait ramené. Elle ne savait pas trop ce qu’il fallait prendre ou pas, mais elle avait pris le strict minimum. Lucy n’était pas de ces femmes qui doivent rapporter 15 000 vêtements juste pour un petit voyage de deux jours. Elle s’avança donc vers cet homme, avec un sourire aux lèvres, toujours aussi bienveillante. Elle arriva donc à sa hauteur puis demanda :

- Vous devez être Monsieur Ioannis? Je suis Lucy Seinfeld.

Sa cliente quoi. Qu’il devait sûrement attendre. En tout cas, la demoiselle avait hâte de commencer et de se mettre en selle! Elle avait déjà fait de l’équitation étant plus petite, mais on n’oublie pas ce genre de choses. Comme le vélo!

Et bien heureusement que c’était lui, elle aurait eu l’air idiote sinon. Imaginez qu’elle débarque, l’air bien sûr d’elle alors que cet homme n’était pas Ioannis mais un simple client. Enfin bref, là n’était pas le problème puisqu’il était bien le propriétaire du ranch et celui dont elle avait fait appel pour ce petit week-end à cheval.

- Enchantée de même.

Ils allaient tout de même passer deux jours ensemble, autant qu’ils commencent sur de bonnes bases. Mais Lucy était toujours et toujours sur de bonnes bases. Limite si elle était la gentillesse incarnée. Jamais elle n’essayait de faire du mal, de critiquer les autres, de se montrer radine, exécrable ou tout ce genre de choses. Non, Lucy était quelqu’un de bien et ça se voyait sur son visage : toujours souriante. Son défaut peut-être? La timidité –bien que partielle- et le manque de confiance en elle-même. Ouaip, si on pouvait appeler cela un défaut. Mais là, il n’y avait rien à prouver puisqu’elle allait passer deux petits jours à se détendre. Aucune raison de ne pas avoir confiance en soi, à part peut-être pour monter à cheval. Et c’est ce que lui demandait ce cher Poséidon.

- Quand j’étais petite oui. En fait, je suis plutôt sportive et j’adore les animaux. Donc le cheval, c’est mon truc je pense.

Elle n’était pas non plus une championne en saut d’obstacles, mais dans ses souvenirs, elle se débrouillait pas mal sur un cheval. Elle avait cette sorte de don : douée dans un peu près tous les sports. Elle devait sûrement hérité ça de son père. Père dont elle n’a plus la moindre nouvelle pour tout dire. Depuis que sa mère et lui avait divorcé, cela remontait à sept ans. C’est ainsi qu’elle s’installa à New York, la ville d’origine de sa mère. Malheureusement cette dernière mourut, laissant la petite Lucy seule et qui avait décidé de rester à la Big Apple pour continuer ses études dans l’espoir de devenir avocate, tout comme ses parents. Une façon d’honorer sa mère aussi, pour tout ce qu’elle avait fait pour elle.

Mais bon, elle n’était pas ici pour remémorer tout ces vieux souvenirs, elle était ici pour s’amuser hein? Elle regarda un peu autour d’elle, observant le ranch sous tous ces recoins. Elle avait toujours aimé ce genre d’endroit. C’était accueillant et convivial. Aucune raison de stresser à cause du boulot ou autre trucs du genre. Elle aurait peut-être dû venir ici avec Kurtis, ça l’aurait détendu. Mais il avait tellement de travail que c’était impossible d’avoir une date où tous les deux étaient libres le même jour. Dur d’être PDG, même si c’est pour avoir les poches pleines!

- J’ai hâte de voir ce que vous m’avez préparé.

Dit-elle enjouée. Oui hâte de voir la nature, le chemin à parcourir, mais aussi le cheval qu’elle allait monter! Ah, tout ça s’annonçait superbement bien.

Oh oui elle avait hâte d’aller voir le cheval qu’elle allait monter durant ces petits jours. Mais Lucy n’était pas inquiète pour ça, elle savait que le propriétaire du ranch faisait attention aux chevaux qu’il donnait aux clients. Il devait avoir de bonnes montures, sans aucun doute. Imaginez que Lucy vienne se détendre un petit week-end, et au lieu de ça elle repart avec un bras cassé ou une côté fêlée à cause d’un cheval qui se serait emballé. Génial le repos! Et puis de toute façon, elle allait le découvrir tout de suite puisqu’en hochant la tête, elle suivit calmement Poséidon vers les écuries. Ils passèrent vers une belle maison aux allures grecques. Ouais, ça devait être ça. La demoiselle avait noté un léger accent chez son guide, puis le nom Poséidon, celui du Dieu grec des mers, ce n’était pas bien commun non plus. Surtout aux Etats Unis, même si New York était un vrai endroit cosmopolite car elle-même était d’origine française. Ah donc, il venait d’Europe aussi tout comme elle! Comme quoi, c’est sympa de rencontrer des personnes de toutes les nationalités. Mais elle aurait un week-end tout entier pour lui poser des questions et tout le tralala. Car pour le moment, ils arrivaient devant des box. Lucy sourit instinctivement quand Poséidon lui présenta le cheval qu’elle allait prendre. Pégase, un beau cheval blanc moucheté de gris. Pourquoi le nom ne l’étonnait pas? Elle se mit à lui caresser doucement la tête jusqu’à flatter allègrement son encolure pendant que le guide présentait son cheval.

- Génial, je sens qu’on va bien s’entendre alors.

Dit-elle en s’adressant à moitié à son nouveau compagnon de balade. Et puis c’est vrai, ils avaient l’air tellement impatient de galoper dans les prés. Et puis, la jeune femme n’allait pas le cacher, elle avait tout aussi envie de commencer ce beau petit week-end.

- Ah mais je suis en forme aussi, donc il n’y a pas de problème pour ça!

Oh oui, le galop, elle sait faire hein? Le cheval c’est comme le vélo, on ne perd pas la maîtrise. Enfin, ça c’était à voir, ça faisait tellement longtemps qu’elle n’était pas montée à cheval. Depuis qu’elle avait quitté Paris en fait. A New York c’était dur de trouver des chevaux dans les quartiers ou dans les rues. C’est pour en partie pour cela que dès qu’elle eut vent du ranch de Poséidon, elle sauta sur l’occasion. De quoi sortir de la ville et de penser à autre chose. Plus de stress, que du bonheur! Que demander de plus? Alors on la commençait quand cette balade?

- Je suis impatiente de commencer.

Et de voir si elle n’avait pas perdu ses talents de cavalière. Si elle n’y arrivait plus, bonjour l’angoisse.

Et bien, aussitôt dit, aussitôt fait. Ils partaient tout de suite après que Lucy annonça qu’elle était impatiente. Il devait aussi être impatient ce cher Poséidon. Et bien soit, alors, manquait plus qu’à voir si elle savait encore monter sur le cheval. Imaginez juste la honte si elle n’y arrivait pas. Mais aucun problème pour la demoiselle, à croire qu’elle n’avait pas perdu de ses acquis, elle grimpa parfaitement et avec légèreté sur le dos de Pégase. Pas besoin qu’on l’aide. Espérons qu’elle sache encore trotter ou galoper, ce n’était pas bien compliqué mais il fallait quand même rester sur le cheval et ne pas tomber. Mais tout allait tranquillement, la jeune femme s’entreprit de suivre Poséidon qui ouvrait la marche. Elle se sentait bien sur ce cheval, en fait elle ne pensait plus trop à rien. Elle regardait le paysage autour d’elle, c’était vraiment sympa. Complètement différent de New-York, et heureusement. Si elle était venue ici, c’était pour voir autre chose et pas retrouver une ville qu’elle voyait quotidiennement. Elle laissa ensuite son cheval aller au trot, suivant son compagnon bai qui était à quelques centimètres d’elle. Ca va, elle n’avait pas perdu le fait de monter à cheval. Elle se levait et descendait au rythme des foulées de Pégase, pratiquant ainsi un trot enlevé. Hé, elle se souvenait même du nom! Comme quoi, on n’oublie rien.

Ils restèrent ainsi un moment, passant du pas au trot, du trot au pas, mais sans aller plus vite. Peut-être que Poséidon pensait que c’était trop tôt? En tout cas, elle le suivrait au pied de la lettre, c’était lui le guide donc. D’ailleurs, il lui posa une question à laquelle Lucy ne put s’empêcher d’étirer un joli sourire sur ses lèvres. Elle ne savait pas pourquoi, mais ça l’amusait cette question :

- Pourquoi? Je n’ai pas l’air d’une New-Yorkaise de pure souche?

Il avait peut-être repéré son très léger petit accent français que Chris, le mécanicien, avait également repéré la dernière fois. Ils y en a qui ont l’oreille pour ça. Ou peut-être qu’elle n’avait pas l’air de venir de la Big Apple, ou d’être américaine.

- Mais pour répondre à votre question, cela va faire sept ans que je vis à New-York. Je viens de Paris en fait.

Dit-elle avec un sourire, encore une fois. Et ouais, elle est très souriante la petite. Sauf que ce sourire cachait des choses, instinctivement avec cette question, elle repensa à sa mère… et à son père. Bon, il ne fallait pas qu’elle pense à ce genre de choses, elle était venue ici pour se détendre. Elle scruta donc le visage de son guide, il était pas mal, il devait avoir quoi? La trentaine plus ou moins. Ca la faisait penser à Kurtis qui devait sûrement être en train de bosser à cette heure-ci.

- Et vous, ça fait longtemps?

Oh oui, elle avait bien remarqué qu’il n’était pas d’ici. De son accent, sa maison et aussi son prénom et son nom de famille. Pas très américain tout ça.

Ah il avait vu des origines européennes en elle? C’était marqué sur son visage? Ses traits avaient l’air français? Ou il avait peut-être remarqué son accent qui sait. Il était tellement léger en fait, c’était curieux que certains le remarquent. Comme le mécanicien de l’autre fois, Chris, il avait carrément eut l’ouïe. Mais c’est vrai que sur certains mots, Lucy avait quelques fois l’impression de mal les prononcer et de partir un peu sur sa langue paternelle. Oui c’était son père qui était français et sa mère américaine. Et son père était bien resté en France alors que sa mère et elle, après le divorce, virent s’installer à New-York. Et depuis, aucune nouvelle de son paternel. Comme quoi, les parents il n’y a pas ça de sûr. Lucy en avait bien bavé avec tout ça, surtout après la mort de sa mère. Enfin bref, tout ça ce n’était que des mauvais souvenirs. Elle essayait de ne plus trop repenser à tout ça, surtout maintenant, aujourd’hui, où elle essayait de s’amuser en montant à cheval. Et tout ce qu’elle pouvait dire, c’est que ça lui faisait du bien.
Pendant que Poséidon répondait à sa question, Lucy flattait l’encolure de son cheval. Ah tiens, normal qu’il soit grec. Pourquoi ça ne lui avait pas étonné? Le nom, la maison, l’accent… Il n’y avait rien à dire. Lui il faisait plus grec que elle française, il n’y avait aucun doute là-dessus. Athènes, la ville des Dieux grecs, d’où venait donc aussi son prénom. Et son père qui était ambassadeur à New-York? Hé, c’était une famille plutôt aisée qu’elle voyait là. Normal qu’il possède une telle écurie alors. A moins qu’il fasse un autre boulot, ça restait à voir. Ils avaient le temps de se découvrir l’un à l’autre de toute façon. Deux jours en tête à tête, il y a de quoi se dire des trucs! Personne pour embêter ou quoi que ce soit. L’idéal.

- Effectivement, j’avais remarqué.

Comment ne pas le remarquer? Ah ils arrivaient dans une vaste plaine. C’était vraiment sympa le chemin que Poséidon avait choisit. A croire qu’il connaissait les goûts de Lucy. Et visiblement, les chevaux aussi l’aimaient bien. Ils avaient bien compris le message : plaine = galop. Et la demoiselle aussi avait compris. Alors quelle question si elle était prête? Elle hocha simplement la tête en signe d’approbation et elle vit de suite, Oxbow détaler comme un fou. Pégase eut l’air de comprendre aussi, puisqu’il démarra aussi vite que son copain pour aller le rejoindre. Il ne fallait pas qu’elle tombe quand même. Elle s’accrocha donc bien aux rênes, mais son cheval était confortable et tout allait pour le mieux. Elle rattrapait même son guide. Le vent lui fouettait le visage, mais c’était plus qu’agréable. Elle arriva enfin à la hauteur de Poséidon, en donnant quelques coups de talons à son cheval qui ne se fit pas prier pour accélérer un peu plus. A croire que Lucy et Poséidon étaient de vieilles connaissances et qu’elles faisaient la course. La demoiselle se tourna juste vers son guide pour lui faire un grand sourire. Elle n’avait pas perdue sa pratique à cheval! Même carrément pas. Ils arrivèrent à un point, où ils commencèrent à ralentir, passant du galop au trot puis au pas. Ils avaient galopé une sacrée trotte tout de même. Lucy flatta une nouvelle fois l’encolure de Pégase puis se tourna vers son guide, un grand sourire aux lèvres :

- C’était génial!

Telle une vraie gamine. Elle retournait presque en enfance, vu ses souvenirs avec le cheval. Oui, c’était ce qu’elle cherchait, à s’évader et toutes ces choses là. Elle regarda un peu autour d’elle. Limite si on ne se serait pas cru près de la Big Apple.

- C’est vraiment un magnifique endroit que vous avez choisit là.

Et elle avait hâte de découvrir d’autres paysages et même de dormir à la belle étoile. De l’aventure quoi. Et c’était plutôt bien partit, surtout avec un guide comme Poséidon.