Like a prayer [Castiel - Terminé]

Si quelqu’un s’imaginait qu’en quittant sa ville natale lui permettait de fuir ses propres démons, il avait bien tort. En quittant Louisville, Evelyn avait embarqué dans ses bagages ses propres fantômes. Elle avait fui ses souvenirs qui se détenaient à chaque coin rue de Louisville, rien ne s’oubliait aussi facilement. La preuve étant que cette nuit, Evelyn avait encore rêvé de son accident de voiture, accident qui avait engendré la mort de sa petite sœur, Irene. Oh, certains diront qu’elle était loin d’être responsable, si ce n’était seulement la faute de ce type en face qui avait un certain nombre de grammes d’alcool dans le sang… et croyant être libérée de ce fardeau, Evelyn avait cru finir par s’en convaincre. Six années s’en étaient écoulées depuis lors et voilà que tous les évènements lui refirent surface, faisant l’effet d’une gifle, à cause de ce maudit rêve. Rêve où Irene lui en voulait de l’avoir abandonner : Evelyn se réveilla en sursaut, réalisant par la même occasion que quelques larmes avaient coulé sur ses joues.

Seule ici à New York, Evelyn n’avait personne à qui en parler. A qui elle pourrait en parler ? Elle était loin d’être une grosse pipelette de ce côté-là ! Elle n’avait pu véritablement établir une communication à ce sujet-ci avec sa véritable famille à part avec son oncle Jack, mais celui-ci n’était plus de ce monde depuis trois ans. La seule chose qui lui venait à l’esprit était de mettre un pied dans une paroisse : un lieu de paix. La dernière fois qu’elle y avait mise les pieds était avant son départ de Louisville ! C’était peut-être bête mais c’était un lieu paisible pour elle, c’était un lieu familier et sûrement dont elle avait sûrement plus de facilité pour parler, se confier… C’était un univers de son enfance où elle avait pu faire sa communion, où elle avait pu assister à la messe de Noël…

En cette journée, ces pas l’amenèrent alors à l’intérieur de cette paroisse. Normalement, les horaires pour les confessions étaient affichés sur le tableau d’affichage et cela se faisait généralement pendant les mêmes créneaux horaires chaque semaine mais sans faire gaffe, Evelyn s’était trompée d’un jour. Non, elle ne perdait absolument pas la notion du temps.

Meme si en ce moment Castiel était submergé de choses à faire, entre ses soucis familiaux, soit un divorce, un fils qui débarque dans sa vie, gérer le plus jeune, et au boulot, à organiser des vernissages, rencontrer des artistes et plein d'autres gens, jamais il ne s'était senti plus vivant.

Petit à petit, il reprenait le contrôle de sa vie après avoir eu l'impression qu'elle lui échappait. Et ça faisait du bien au moral. Castiel avait de nouveau sa liberté, pouvant batifoler à gauche à droite sans se soucier de rien d'autre, ou presque. Et cette liberté lui avait manqué en un sens. S'il devait se remettre en couple, soit ce sera parce qu'il sera très amoureux, soit parce que la personne sera très ouverte d'esprit, si vous voyez un peu le topo. Donc, ces temps ci, il avait la forme. Et en plus, il faisait beau ! C'était agréable de marcher dans les rues de New York, mémé si elles étaient toujours aussi bondées. Et ses pas finirent par le mener devant une église, pourtant vue maintes fois. Mais la, il s'y attarda à la contempler.

Aujourd'hui ce fut différent. En voyant cette église, il eu comme un flash de son enfance, se rappelant celles de la Russie. Bon, la bas elles étaient beaucoup plus belles, cela va sans dire. Mais tout de mémé, ça lui fit quelque chose. Alors, comme un touriste, il se décida à entrer dans l'édifice. Pour être précis, Castiel était catholique orthodoxe. Bref beaucoup de blabla pour dire qu'il croyait en une entité supérieure. Enfin, ça en le dérangeait pas spécialement d'aller dans une église catholique toute simple. C'est chipoter sur des détails inutiles. Il avait juste envie d'aller y faire un tour, alors il se fit plaisir. Tout simplement.

C'est presque par hasard qu'il choisit de se poser dans le confessionnal. Non bon en fait, il avait vu à l'entrée qu'aujourd'hui il n'y avait pas de confessions, et, quand il avait vu que personne ne le regardait s'approcher, comme un gamin, il y était entré. Et du coup il était tout content. Il lui en fallait peu, en effet. Et alors ? Lorsqu'il était môme, il rêvait d'entrer dans ces trucs la. Alors maintenant adulte il se faisait ce petit plaisir en réalisant ce souhait de gosse. Cependant, Castiel entendit du mouvement de l'autre coté de la cloison. Euh, il avait pourtant bien vu qu'aujourd'hui il n'y avait pas de confessions. Quelqu'un avait eu la mémé idée que lui, ou bien un prêtre ayant vu quelqu'un y entrer eu pitié ? Alors, tout naturellement, il demanda de sa voix la plus calme :

Y a t-il quelqu'un de l'autre coté ?

Bon, si quelqu'un lui réponds une connerie du genre : le saint esprit, il n'était pas sur de sa réaction.

Cette bâtisse. Elle n’avait rien d’extraordinaire comparé aux Eglises de l’Europe Occidentale, c’était sûr. Pourtant, Evelyn ne pouvait réellement confirmer n’ayant jamais mis les pieds en Europe. Cependant, elle avait des origines Irlandaises et qui savait un jour, elle s’en irait là-bas. Cette origine expliquait le fait qu’elle était issue d’une famille catholique contrairement à la majorité des américains qui étaient plus tournés vers le protestantisme. Mais quelle importance dans le fond ! Ils étaient tous face à un Dieu, du moins à chercher quelque chose de … spirituel. Pour l’heure, l’église n’était pas fréquenté et c’était tout bonnement agréable.

Rentrant dans le confessionnal, elle ne put s’empêcher de fermer les yeux et de soupirer comme pour lâcher la pression, avant de faire le signe de la croix : le père, le fils et le Saint-Esprit. Une voix se fait entendre de l’autre côté, le prêtre était là.

Bonjour, mon père ! salua-t-elle afin de répondre et marquer sa présence. Vous êtes le prêtre principal de cette paroisse ?

Savait-on jamais à qui elle s’adressait en premier lieu. Elle ne connaissait pas véritablement New York. Cela faisait à peine un mois qu’elle était là.

C’est la première fois que je viens dans votre paroisse, mon père ! Je suis nouvelle en ville, commença-t-elle son monologue.

Evelyn leva les yeux au plafond, se pinçant la lèvre inférieure, se rappelant bien sûr de ce qui pouvait la ramener ici.

Je me sens coupable, mon père. Je me sens responsable d’un événement. Cela fait six ans maintenant et cela me pèse encore. J’en ai encore rêvé cette nuit pour me le rappeler, continua-t-elle restant dans le vague.

Ah ! Il y avait bien quelqu'un de l'autre coté de la cloison. Du coup, il ouvrit le truc qui les séparait, ne laissant que la plaque, celle trouée de toute part pour entre apercevoir l'autre de l'autre coté. C'était une jeune femme de ce qu'il voyait. Ou bien un travlo. Mais à la voix, il eu la confirmation que c'était bel et bien une femme.

Ah ça y est elle pensait qu'il était un prêtre ! D'abord, Castiel eu envie de lui dire la vérité, qu'il n'était pas prêtre. Mais la situation le fit trop marrer. Et puis, s'ils restaient de leur coté chacun, elle ne le saura jamais. Et au pire, la, elle voulait confesser un truc non ? Et il n'y avait pas de prêtre. Alors, l'espace d'un instant il fera semblant et écoutera ce qu'elle avait à dire. Bon, en revanche il n'allait pas s'auto-proclamer prêtre principal de la paroisse, méga chef et tout. Mentir au beau milieu d'une église était déjà suffisant vous ne croyez pas ?

Non mon enfant, le prêtre principal est absent aujourd'hui.

Puis elle commença à lui raconter sa vie, comme quoi elle était nouvelle, que c'était la première fois qu'elle venait dans cette église la...

J'espère que vous vous plairez dans cette ville.

Elle lui raconta alors comme quoi un événement l'avait marqué, qu'elle en rêvait encore, s'en sentant coupable. Un truc datant de six ans. Castiel se demanda alors de quoi ça pouvait bien traiter. Elle était jeune pour avoir un truc à se reprocher non ? Enfin c'était l'impression qu'il avait. Mais il pouvait parler, lui qui avait fait un môme à 18 ans à une quasi inconnue ! Elle avait peut être fait quelque chose de semblable ?

Quel était ce rêve ?

Lui demanda t-il doucement. Il aurait bien voulu lui dire de raconter directement le truc dont elle se sentait coupable au lieu de tourner autour du pot.

Assise là, tranquillement, droite comme si elle avait fait une énorme bêtise, à la fois pas très fière mais en même temps, c’était comme si elle voulait rester digne. C’était bête. Il y avait effectivement un prêtre derrière. Elle ne l’avait pas entendue entrer : il devait déjà être là à attendre où y’avait-il déjà eu une confession avant elle ? Qu’importait ! Il semblerait que ce n’était que le second qui était là aujourd’hui. Cela aussi importait. Elle avait besoin de se confier comme si ça pouvait l’aider à alléger cette culpabilité qui la rongeait. On lui avait beau persuadé que rien n’était de sa faute, même les frais chez la psy, elle les avait bien senti passer ! Rien n’y faisait ! Elle avait toujours du mal à se le pardonner. Les rêves, comme la nuit dernière, revenaient sans cesse. Bien que là, ça faisait un moment que ce n’était pas revenu et c’était bien le premier rêve qu’elle faisait depuis son arrivé à New York. C’était toujours les mêmes choses : le choc des véhicules, la peur, le sang … tout !

Allant droit au but, après la formule de politesse qu’Evelyn ne faisait pas attention, le prêtre lui demanda alors quel était ce rêve ! Là, effectivement, la jeune femme était restée vague mais elle ne savait comment introduire tout ça ! Elle prit un temps avant de pouvoir alors commencer son récit.

C’est toujours le même rêve : j’avais 19 ans et ma sœur, Irene, 17 ans. Nous avons pris la voiture pour nous promener dans l’Indiana. Nous adorions y aller.

De Louisville, il n’y avait que le fleuve qui servait de limite entre l’Etat de Kentucky et l’Etat Indiana et il n’y avait qu’à traverser cette limite pour passer de l’autre côté.

J’étais au volant. Il y a un chauffard de l’autre côté de la route, face à nous, qui zigzague. Il avait picolé. J’ai essayé de l’éviter mais il était trop tard puisqu’il nous percute de plein fouet. J’ai survécu mais pas ma sœur …

Elle se mordit la lèvre inférieure… Elle n’allait pas encore mettre de nouveau cette image dans la tête comme quoi sa sœur revenait la hanter pour la faire culpabiliser afin de la punir. Enfin, selon la psychologue, elle se punissait simplement toute seule.

Je sens encore son sang sur mes mains, mon père !

Alors la jeune femme commença à lui raconter ce qui la turlupinait. Bon, sur le coup il devait avouer que de jouer aux prêtre alors qu'il y avait véritablement une femme en détresse à coté. Ceci dit, c'est pas comme s'il se retrouvait avec une personne possédée, criant au diable. Espérons juste qu'il n'y ait pas le vrai prêtre de la paroisse qui passe par la !

Il ignorait ce que dirait un vrai prêtre à sa place, pourtant, il lui paraissait évident que personne n'allait la blâmer. La pauvre femme n'avait rien à se reprocher dans l'histoire. Elle fut juste la au mauvais endroit au mauvais moment, et comble du malheur, sa soeur avait perdu la vie. C'était affreusement triste, mais la vie devait continuer. Elle continuait d'ailleurs, quoi qu'il arrive. Et ce serait bien qu'elle aille de l'avant elle aussi. Elle n'était pas responsable.

Voyons, est ce vous qui rouliez en contre-sens ? Est-ce vous qui aviez bu avant de prendre le volant ?

Et bien non, de toute évidence.

Vous n'avez pas à vous en vouloir.

Non sérieux, Castiel ne voyait pas ce qu'elle avait fait de mal pour s'en vouloir ainsi. C'est triste, mais ça arrive très souvent des accidents de la route à cause de types qui avaient trop bu. Donc, au lieu de s'inventer une culpabilité quelconque, elle devrait plutôt se concentrer sur le vrai problème : faire le deuil de sa soeur. Parce que visiblement c'était ça le vrai problème dans l'histoire.

Le jour ou vous réaliserez que vous n'y êtes pour rien, vous pourrez faire votre deuil.

C'était beau tout ça hein ? Et ça lui était venu comme ça, paf ! Ouais c'était ses petits talents cachés. Enfin, parler aux gens ne lui avait jamais posé de soucis.

Allez donc faire la fête, appréciez le fait d'être en vie !

Oui, c’était un épisode qui s’était passé il y avait un moment déjà. Six années s’étaient écoulées. Seulement six années. Evelyn avait eu entre les mains la vie de sa sœur, elle l’avait vue partir ailleurs, elle avait eu son sang sur les mains, elle l’avait vue disparaître, elle avait vu sa vie s’envoler, s’enfuir, la quitter. Irene était devenue froide, vide… sans vie. C’était une vision atroce mais c’était l’absence qui faisait mal. Surtout l’absence ! Oui, ce n’était pas qui roulait à contre-sens, qui était face à elle et qui plus est, avait bu… Mais rien ne pouvait remplacer cette absence. Son absence. Le fait de ne plus passer un moment avec, de ne plus la voir sourire ou même l’entendre rire… C’était vraiment lointain qu’elle avait oublié à quoi pouvait ressembler le son de sa voix, le son de rire. Cela lui paraissait si loin, si lointain. Ce type ne serait incapable de lui rendre tout ça. Elle ne lui restait que des souvenirs et ces rêves pour la hanter.

Avez-vous un frère ou une sœur, mon père ? Avez-vous déjà perdu quelqu’un ?

Est-ce que ce père pouvait réellement compatir ou savoir ce qu’elle pouvait ressentir à cette perte ? La douleur que ça pouvait faire ? Certes, c’était certain : cela faisait si longtemps et la vie continuait. C’était sûr : Irene souhaiterait qu’elle avance et qu’elle arrête de se morfondre. Oui, il y avait des jours où tout allait bien où elle trouvait la force et le courage de vivre, de rire, ou tout simplement d’avancer… mais il y avait toujours cette pointe de mélancolie ou ce genre de rêve qui revenait pour l’achever comme aujourd’hui.

En tout cas, Evelyn avait la nette impression qu’elle ne parlait pas forcément un prêtre. Ou seulement un jeune prêtre qui savait. En tout cas, était-ce sa manière de parler ou était-ce cette nette impression qu’il appréciait la vie qu’il voulait transmettre qui lui semblait bizarre, mais c’était assez turlupinant sur le coup. Etait-ce ce qui lui fallait pour la secouer ? Ou encore ?

Si seulement ça pouvait être plus simple !

Dieu ne lui aurait pas infligé ça, n’est-ce pas ?

Il y a des jours comme aujourd’hui où j’en veux à Dieu de me rappeler cet événement. Je me dis parfois qu’il n’aurait pas dû me laisser en vie contrairement à ma soeur, souffla-t-elle. Qu’est-ce que je donnerais pour qu’elle reste en vie…

Oui, on pouvait bien dire que depuis ce jour, une petite partie d'elle-même s'était éteinte en même temps qu'Irene.

Au revoir, mon père...

Etait-ce brutal ? Sans doute. Mais en ce jour, ce rêve l'avait perturbé et Evelyn se sentait perdue, mal, seule... Elle venait de débarquer dans cette ville il n'y avait pas longtemps : elle n'avait pas vraiment des connaissances, des amis ... pas grands monde quoi ! Elle arrivait dans cette ville comme un zombie qui déambulait les rues. Qu'est-ce qu'elle aimerait pouvoir enlever ses images de sa tête !

S'il avait perdu quelqu'un lui aussi ? Oui, hélas. Même si ça faisait longtemps et que son deuil était fait depuis belle lurette, il se souvenait de la douleur de perdre un être cher. Deux même. Ses parents, disparus d'un coup.

Pour tout vous dire, j'ai perdu mes parents. Mais ils étaient à l'autre bout du globe lorsque c'est arrivé.

Pas juste à coté de lui, dans la même voiture. Il ne les avait pas vu mourir, comme la jeune femme avait vu mourir sa soeur. Cela devait être horrible quand même...
Puis, la jeune femme lui dit au revoir. Hein ? Elle se cassait ?Comme ça ? Mais ils n'avaient pas terminé de parler en plus ! Alors, à son tour, Castiel sortit du confessional.

Minute !

Dit-il en sortant. Il vit juste la jeune femme de dos. Lorsqu'elle se retournera, aucun doute qu'elle comprendra qu'il n'était pas un prêtre du tout. Quel prêtre aurait un jean déjà ? Mais peu importe, il n'avait pas envie de laisser cette jeune femme s'en aller comme ça. Il s'en voudrait. Il ne savait pas pourquoi mais cette jeune femme semblait vraiment mal. Ok, il n'était pas prêtre ou quoi que ce soit, mais il était un être humain qui pouvait écouter les autres. Un bon début non ?

Dieu n'a rien à voir la dedans. C'est vous même qui n'arrivez pas à oublier, à faire le deuil de votre soeur.

Allez savoir pourquoi les gens mettaient Dieu dans leurs histoires … Faut bien un fautif non ? Le seul fautif dans cette histoire la était le chauffard qui avait tué sa soeur, personne d'autre. C'était pourtant pas compliqué non ? Enfin il pouvait toujours critiquer lui, ce n'est pas sa soeur à lui qui avait été tuée sous ses yeux.

Le jour ou vous accepterez le fait que vous ne pouviez rien faire pour la sauver, et qu'elle est bel et bien partie, vous pourrez avancer.

Sans ça, elle continuerait de ruminer cet accident, et tournerait en rond.

Si vous voulez absolument mettre Dieu dans cette affaire, remerciez-le plutôt d'être en vie, et profitez-en. Ça aurait pu être vous.

Même si c'est ce que la jeune femme semblait souhaiter du plus profond de son être, ça ne ramènera pas sa soeur.

Question idiote mais au moins, était-ce pour savoir si ce père avait déjà vu des choses… Pas qu’elle pourrait en douter mais il avait dû en voir avec les confessions qu’il recueillait, non ? Il y avait sûrement pire que ses propres confessions ? Tromperie ? Vol ? Tout ce qui pouvait représenter un péché ! Evelyn avait l’impression d’étouffer soudainement. Oui, repenser à la mort de sa sœur lui faisait mal… Au lieu de tourner la page, elle continuait à se faire mal à elle-même. C’était sado-maso, n’est-ce pas ? Le fait de rester là ne l’aidait pas finalement, cela n’arrangeait pas à ce qu’elle avait espéré. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire réellement pour oublier ? Seulement pour une journée ? Sur ce, elle prit ses jambes à son cou mais le prêtre le retint. « Minute ! ». Il voulait encore lui parler. C’était sûr, Evelyn venait et repartait sans crier gare. A entendre son speech, que Dieu n’était pas le souci mais elle ? Oui, bon, c’était bien possible mais n’était-ce pas sa façon, un moyen d’extérioriser ce qu’elle ressentait ? Cette colère contre elle-même, qu’elle refoulait, si on pouvait la laisser l’expulser à la tronche de Dieu ? N’était-ce pas son droit ?

Vous avez la solution miracle ?

Oui ! Bon, n’était-ce pas de mauvaise foi mais elle n’arrivait pas à le faire elle-même ! Seule ! D’où sa présence ici ! Elle avait fait ce rêve et elle ne savait pas envers qui se tourner pour en parler. Il n’y avait plus Oncle Jack pour comprendre sa douleur, ce qu’elle pouvait endurer… et là revoilà à la case départ.

Cependant, en se retournant pour se retrouver face au père, elle se retrouvait face à un étrange père – et ce n’était pas si bien dire ! Habillé comme un civil… elle plissa les yeux, suspicieuse. Etait-il vraiment prêtre de cette paroisse ? Parce que dans le cas contraire, elle venait de se confier à un parfait inconnu qui oserait lui faire les leçons …

Attendez, êtes-bien vous prêtre ?

Aurait-elle été vraiment stupide?

Elle est bien bonne, celle-là !

Evelyn n'était pas du genre à se confier alors en plus de déballer sa vie à un parfait inconnu comme ça, ce n'était pas ce qui le plus plaisant. Même si au sens propre, elle ne connaissait pas non plus le prêtre de la paroisse mais le titre que le prêtre portait - l'homme de Dieu - donnait une confiance absolue.

La jeune femme s'était alors retournée. Castiel pu alors découvrir une jolie jeune femme, de longs cheveux, un visage ma foi, plutôt mignon. Vu comme ça elle semblait tout à fait normale, et pas en proie à un terrible mal. Enfin elle avait visiblement l'oeil ! Castiel se désigna lui-même et ajouta :

J'ai l'air d'un prêtre ?

Lui dit-il avec un léger brin d'humour. La réponse était sûrement non ! Il avait tout d'un parfait civil. Même si les têtes des prêtres pouvaient énormément varier, au moins aurait-il ce petit truc blanc au niveau du col la. Mais non, rien. Un pantalon et une veste sombre, et une chemise violet pâle. Il ressemblait plus à un salary man qu'à un homme de foi il fallait le dire.

Désolé de vous avoir trompé. Je m'appelle Castiel Wilde, je suis juste un type qui par hasard s'est retrouvé dans le confessionnal en même temps que vous.

Déjà ça. Au moins pas qu'elle ne s'enfuit en courant en criant au pervers ! Et puis comme ça elle savait son nom, du coup elle pourra pas lui reprocher de n'avoir rien dit sur lui.

Et la solution miracle, il n'y en n'a pas désolé de vous le dire. Vous pourrez prier Dieu autant que vous le voudrez, il ne va pas vous envoyer un fax céleste avec la meilleure façon d'aller mieux.

Pour ça elle rêvait. Enfin, lui, il n'avait jamais eu vent d'une telle chose. Si ça existait vraiment il allait devoir demander le numéro de la en haut ! Bref, la solution ne viendra pas du ciel, malgré tout la jeune femme allait devoir trouver toute seule la solution à son mal être. Et pour ça, Castiel n'avait qu'un seul conseil à lui donner.

En revanche ce que vous pouvez faire, c'est juste essayer de vivre ! Je sais pas moi, allez sortir, trouvez vous quelqu'un pour la nuit et éclatez-vous !

Tout bêtement ! C'est ce qu'il avait fait lors de la mort de ses parents, et ce jusqu'à aujourd'hui en fait. Vivre, tout simplement. C'est de la que lui venait cette soif abusive de liberté, d'envie de découvrir le monde et les gens qui l'habitait. Cas n'avait pas envie de rester à croupir dans un canapé devant une télévision et passer à coté de sa vie en train de se plaindre tout seul. Vivre, y'a que ça de vrai.

Il n’y avait rien de pire que ça pour se sentir aussi mal. Là, d’apprendre qu’elle s’était faite trompée la rendait beaucoup plus mal qu’elle l’était déjà. Emotionnellement, elle était fragile et avait dû mal à pouvoir se confier à quelqu’un alors de voir qu’un parfait inconnu comme ce type vous voyait ainsi et connaissait votre plus profond secret…

Que foutez-vous dans ce confessionnal ?

C’était son apparition divine, p’tête ! Dieu se moquait d’elle ? Qui savait ? Ce Castiel Wilde s’amusait à se promener dans les églises comme ça, pour le fun ? Et quoi ? Que faisait-il vraiment dans la vie ? C’était sa solution miracle ! Son fax céleste ! Oui, le ciel lui tombait sur la tête.

Ah oui ! S’il ne m’envoie pas un fax céleste, que faites-vous là ?

Evelyn ne croirait surement pas au hasard sur ce coup là. Il s’appelait Castiel, avait-il dit ! Ce n’était pas le nom d’un archange ? Pour dire, à dévisager l’homme en face d’elle, il ressemblait à un ange tombé du ciel. Les larmes voulurent monter. Comment voulait-il qu’elle vive ? Qu’elle sorte ? Surtout qu’elle venait ici, elle n’avait pas réellement d’amis. Une de ses collègues l’avait invité à une soirée où Evy avait pu faire des rencontres, Aymeric, Isabelle ou même ce Julian… mais qui savait si elle allait les revoir ? Elle savait que ce Julian travaillait dans une pizza au Bronx… Enfin, malgré ça, elle n’arriverait pas à parler, à aller mieux et encore pire, à vivre.

Je ne sais plus ce que ça signifie … finit-elle par lâcher, les larmes aux yeux.

Partout où elle allait, elle avait toujours ce coup d’amertume. Elle pouvait déborder d’énergie mais au fond d’elle, le monde s’écroulait sous ses pieds. Elle croisa les bras contre elle, une main se déposant sur sa bouche.

Je suis désolée ! Je ne voulais pas vous mêler de mes états d'âmes! sanglota-t-elle, ne pouvant empêcher quelques larmes de couler sur ses joues.

Que foutais-il la ? Et bien peut être la même chose qu'elle. Non en fait il réalisait juste un rêve qu'il avait quand il était môme, que de savoir comment c'est la dedans. Rien de plus. Le pur hasard a fait le reste. Il eu un sourire franchement amusé à ses paroles. Lui, envoyé du ciel ? Elle était bien bonne tiens ! Peut être parce qu'elle avait capté qu'il portait le nom d'un ange c'est ça hein ? Enfin, l'ange Castiel était juste l'ange du jeudi dans la kabbale, rien de plus. Et en plus il était né un jeudi. Sa mère le lui avait donné juste parce qu'elle avait bien aimé le prénom, rien d'autre. Enfin, aussi parce qu'elle pensait ne jamais pouvoir avoir d'enfant, que du coup, croyante, elle s'était dit que c'était un cadeau du ciel. Bonjour le cadeau quand même ! Mais bref, ça n'avait rien à voir avec une soit disante force céleste le fait qu'il soit ici.

Je vous le dit, je suis la par pur hasard.

Vraiment, rien de plus. Genre c'était Dieu qui avait envoyé Castiel tiens ! Elle était pas mal ! Puis la jeune femme commença à perdre contenance, sous ses yeux. Et merde ! Voilà qu'elle se mettait à pleurer ! Fait chier ! Il devait faire quoi lui ? C'est pas tous les jours qu'il y avait des inconnus qui se mettaient à pleurer devant lui.

Mais non ne pleurez pas voyons !

Fit Castiel, dans le vain espoir de lui faire cesser ses larmes … Tu parles ! Bon, voyant qu'il n'y avait pas un chat dans l'église, il s'approcha d'elle, et, doucement, la prit dans ses bras, dans le but au moins de la calmer, de lui faire passer cette crise de nerfs. Il ne savait pas si elle allait bien le prendre, qu'un parfait inconnu qu'elle pensait être un prêtre fasse ça.

Vous en faites pas je ne suis pas un type bizarre hein …

Juste au cas ou, il n'avait pas envie qu'elle se mette à hurler dans tous les sens non plus.

Devait-elle véritablement le croire qu’il était juste là seulement par hasard ? Seulement par envie ? Pour le fun ? Y’avait-il véritablement des gens qui ont de drôles de passion et qui avait véritablement que ça à faire ? Enfin, si c’était seulement son moyen de prier à lui, également ? Il n’aurait pas pris le rôle d’un prêtre non plus… Mais qu’importait ! Evelyn ne trouvait que le moyen d’éclater en sanglots. Elle ne pouvait se retenir ! Et il n’y avait rien de pire que de sentir aussi stupide de la sorte ! Oh que oui, il pouvait même partir en courant s’il le souhaitait, il pouvait la prendre pour une folle, la laisser planter là … Parfait ! Le jour suivant ne sera qu’un autre jour et tout ça, ça sera oublié. Mais il fallait croire qu’il n’allait pas la laisser comme ça ! Il ne continuait plus de se jouer d’elle, hein ? Combien de personnes se seraient arrêtées pour la « consoler » ? A se retrouver dans les bras d’un parfait inconnu… il n’y avait rien de plus suspicieux. Enfin pas si inconnu que ça, puisqu’il s’appelait Castiel Wilde, apparemment.

Bizarrement, Evelyn resta seulement silencieuse pour le coup. Ou peut-être pas bizarrement. Mais de là, à rester pour avoir du réconfort… Elle n’était pas venue pour cela à la base ? Ce n’était pas ce qu’elle avait forcément attendu ! Ca serait également avoué que la solitude la pesait qu’un peu de chaleur ne serait pas de refus. Evelyn se calma, du moins, si elle n’essayait pas de se ressaisir mais cette cicatrice était si vive. Le rêve avait ravivé la douleur qu’elle extériorisait le tout. Elle ne pipait mot... Un mot de plus et elle s'écroulerait par terre, en pleurs.

Evelyn n'avait pas repoussé Castiel, et n'avait pas non plus hurlé lorsqu'il l'avait prise dans ses bras. Pour une fois que ses intentions étaient juste de consoler la demoiselle, ce serait con que ça lui retombe dessus ! Oui ça lui arrivait de vouloir tout bêtement aider son prochain. Pas tous les quatre matins mais de temps à autre, ça n'a jamais tué personne. D'ailleurs il ne savait même pas pourquoi il avait décidé de rester la avec elle au lieu de s'en aller et vivre sa vie. C'est ce que toute personne normale aurait fait. A croire qu'il n'était pas net ! Ou pas en fait. C'est vrai, si il avait commencé avec ces conneries de se prendre pour un prêtre, autant aller jusqu'au bout des choses, même si elle savait maintenant que Castiel était autant un homme d'église qu'elle. C'est à dire pas du tout. Mais était il forcé d'être dans les ordres pour pouvoir écouter quelqu'un qui en avait besoin ? Etait ce utile d'avoir fait dix ans de théologie pour ce ? Les psy en faisaient moins et obtenaient pour la plupart de bons résultats, alors, y'avait pas de raisons ! Parler d'être humain à être humain, des fois, ça fait du bien. Castiel tapota alors doucement le dos de la jeune femme.

Je suppose que ce n'est pas la première fois que vous craquez depuis ce triste accident.

Il était bon hein ? Dans le genre doué y'avait du niveau.

Profitez-en, je suis un parfait inconnu, il est fort peu probable que dans cette grande ville on soit amené à se revoir.

Enfin sait on jamais. Mais il avait rencontré plein de gens qu'il n'avait plus revu par la suite. Des fois il les croisait par hasard, des fois ils se revoyaient parce qu'ils en avaient envie. Sans prise de tête.

Alors si vous voulez vous lâchez faites vous plaisir.

C'était une bonne occasion. Castiel ne savait rien de la fille, et n'allait pas raconter tout ce qui venait de se passer à qui que ce soit. D'ailleurs, qui ça pourrait intéresser hein ?

Evelyn devait avouer que ce type était « génial » dans son genre à vouloir la « rassurer » ainsi, et ce n’était pas donné à tout le monde. Enfin, est-ce que ça arrivait à tout le monde rencontrer quelqu’un qui chialait en plein milieu d’une église ? Les larmes coulèrent sur ses joues, elle ne tenait véritablement plus. Oui, elle craquait ! Et comme il pouvait deviner, ce n’était pas la première fois qu’elle craquait depuis cet accident… Six années mais elle avait l’impression que ça s’était passé récemment… et encore, cette nuit dans son rêve. L’image de sa sœur, décédée sous ses yeux, Evelyn ne pouvait se l’enlever de l’esprit. Mais il fallait quand même se ressaisir parce que même si ce gars-là lui proposait de se lâcher, Evelyn ne pouvait pas se laisser le permettre… A la base, elle ne pouvait pas se le permettre mais accumulant tout ça depuis quelques années, elle n’en pouvait plus. Cette nuit, ce rêve avait ravivé la douleur, la rendant aveugle, l’empêchant d’avancer. C’était trop vif.

Irene est morte et je n’ai rien pu faire pour la sauver.

Les larmes coulèrent à flot désormais… Même ses jambes étaient à deux doigts de s’écrouler par terre.

Je n’ai rien pu faire… lâcha-t-elle entre deux sanglots… rien pu faire…

Et en même temps la rage l’envahissait, qu’elle serait prête à foutre des coups à celui qui voulait tout simplement aider. C’était son punching ball. Evelyn haïssait d’être comme ça.

Je me déteste, je me déteste… s’enerva-t-elle.

Il n'y avait que lui qui pouvait l'arrêter tellement elle persistait dans sa souffrance.

Je ne peux pas être comme ça... renchérit-elle en pleurs. Vous ne pouvez rien faire pour moi ! J'ai si mal ...

Elle s'agita. Douce comme le vent, cela cachait toujours par la suite une tornade.

Et bien, un peu plus et Castiel avait l'impression qu'Evelyn allait s'écrouler ! Limite glisser entre ses bras pour glisser encore entre les dalles de l'église !

Calmez-vous, ça ne sert à rien de vous en vouloir.

Enfin il disait ça, c'était plus facile à dire qu'à faire. Bon elle avait raison, il ne pouvait pas faire grand chose pour elle, soyons d'accord. Il ne savait pas spécialement quoi faire dans ce cas de figure. Jamais il n'avait eu d'inconnu en larmes dans ses bras, au milieu d'une église déserte ! Bonjour la situation originale. A part essayer de lui secouer les puces un minimum, il ne voyait pas. Allez, combien de personnes l'ont plainte ? L'on caressée dans le sens du poil ?

Bon maintenant, il était temps que ça change non ? C'était pas Castiel qui allait en tout cas plaindre les gens éternellement. Une fois oui, mais pendant des heures, c'est juste pas vivable ! Non, il faut aller de l'avant quitte à recevoir un coup de pied au derrière. Bien sûr, il n'allait pas la secouer dans tous les sens, en lui disant d'aller de l'avant, d'une manière trop brutale. Il n'était pas un monstre ! En revanche, il y avait bien un truc qu'il pouvait tenter de faire. Castiel n'était pas sûr du résultat, mais qui ne tente rien n'a rien ! Il se sépara légèrement de la jeune femme afin de pouvoir la regarder dans les yeux.

Bon sang, c'est pas de votre faute, apprenez donc à vivre, vous ne pouvez pas rester comme ça éternellement !

Castiel passa ses doigts au niveau du menton d'Evelyn, lui faisant remonter son visage vers lui. Et lentement, il se rapprocha du sien, avant de finalement, l'embrasser. Elle l'avait dit elle-même, elle ne pouvait pas rester comme ça. Alors, commence par aller de l'avant et penser à toi au lieu de toujours vivre dans le passé ! Ce sera un bon début. Ça avait bien marché pour Castiel lorsqu'il avait perdu ses parents. Il s'était juste lancé dans la vie tête la première.

Sadomasochiste. C’était peut-être le bon mot pour qu’elle s’inflige une telle souffrance ! Mais c’était ancré en elle, tellement profond…Pouvait-il véritablement comprendre cette douleur ? Oui, cette douleur que beaucoup de monde ne pouvait comprendre. Oui, ça blessait, c’était normal puis il y avait un temps de guérison et la vie continuait. Mais pas pour elle. Pourquoi n’arrivait-elle pas ? Elle avait cru dépasser cet étape au côté de son oncle Jack mais depuis son décès, y’avait un moment déjà, elle se sentait seule face à elle-même, avec ces propres démons… et ce n’était pas en venant à New York qu’elle avait réussi à les fuir, à les abandonner. Ces démons étaient toujours là. Non, bien que cet homme là était là, apparu comme par enchantement angélique, pourquoi insistait-il ainsi ? Il ne pouvait véritablement rien faire pour elle. Il n’y avait seulement qu’elle-même qui pouvait le faire mais elle n’y arrivait pas. Elle se noyait au fin fond d’un gouffre sans fin.

Bien qu’il ne pouvait pas lui enlever cette peine, il pouvait tenter de la calmer ! Mais sans de véritable succès, les paroles ne faisaient rien. Cependant, il y avait bien une chose qui la stoppa net … définitivement ! C’était le fait qui lui relève le visage mais surtout à ce qu’il l’embrasse ! C’était radical ! C’était le cas de le dire ! Ca vous arrivait qu’un inconnu cherche à vous consoler ? Que vous réagissiez d’une façon que… rien ne pouvait calmer ?

Evy resta stoïque face à ce baiser inattendu, comme paralysée. S’écartant un peu de lui, réalisant ce qu’il s’était véritablement passé sous ses yeux.

Vraiment ?

Question tout à fait con. Fallait chercher midi à quatorze pour savoir que depuis tout à l’heure, rien n’avait réellement de sens. Et « vivre », était-ce réellement ainsi ? Etait-ce bête mais un peu de soutien de cette manière n’était sûrement pas à négliger pour anesthésier sa douleur… et ce n’était pas comme si elle s’était débattue et ou même, qu’elle avait répliqué « contre ».

Il s'en était très fortement douté, la jeune femme ne lui rendit pas son baiser. Mais au moins celui ci eu l'effet escompté : Evelyn s'était arrêté net de pleurer ! Punaise, Castiel ne s'attendait pas à un tel effet, si net et précis.

Vraiment ? Et bah oui vraiment. Il lui conseillait depuis tout à l'heure de vivre, de tout faire pour passer à autre chose. Parce qu'il n'avait pas l'impression qu'elle se donnait grand mal pour avancer, genre elle espérait que ça lui tombe dessus. Ou bien, peut être aimait elle tant que ça sa douleur. Ça existait des gens comme ça après tout. Mais, tant que Castiel était dans le coin, il allait tenter de la tirer vers le haut.

Ça fait partie de la vie.

Au cas ou elle l'aurait oublié, ces trucs en faisaient aussi partie ! Rencontrer des gens, s'envoyer en l'air, bon sang fallait qu'elle sorte de chez elle la petite dame ! Et avec un inconnu qui ne l'a jamais fait ? Bon, beaucoup de monde, mais justement elle pourrait s'en targuer. Cas ? Oh c'était limite monnaie courante alors … Castiel haussa les épaules et ajouta:

Le moins qu'on puisse dire c'est que ça vous a calmé, non ?

Elle ne pleurait plus du coup la demoiselle ! Enfin, il restait des larmes de tout à l'heure sur son visage. Castiel releva la main pour les essuyer doucement. Et puis c'est pas comme si elle venait de le repousser. Pour preuve, elle était toujours dans ses bras. Certes, ils ne s'embrassaient pas, mais elle ne l'avait pas envoyé bouler. Chose qu'elle pouvait faire aisément.

Et bien, il semblerait qu’il ait trouvé le meilleur subterfuge qu’il soit alors pour la calmer direct comme un enfant à qui on ne souhaitait pas céder un caprice, … Bon la comparaison était sans doute mauvaise. Mais pour dire, Evelyn ne pleurait plus pour le coup. C’était certain, car elle était avant tout surprise ! Et ce qui était encore le plus fou, c’était le fait qu’elle ne partait pas en courant, ce qu’elle aurait bien plus tôt comme quelqu’un des plus logiques ! Evy le laissa un instant en train de lui sécher les larmes sur ses jours. Elle devait avoir une mine affreuse … mais qu’importait, elle n’était plus à ça près… Elle se laissa à cette tendresse, paralysée… jusqu’à ce qu’elle relève son regard pour le planter dans le sien. Pourquoi elle ne partait pas ? Pourquoi elle restait dans ses bras ? Pourquoi elle restait plantée là ? Bloquée là ? La situation était complétement stupide. Evelyne était à la fois faible et vulnérable. Evelyn passa ses bras autour du coude Castiel et le ré embrassa pour le coup. A savoir comment il allait prendre le coup ! Au diable s’il était un vieux pervers, s’il était un facteur ou encore un businessman. La seule chose dont elle savait et dont elle était sûre : il n’était pas un prêtre. Ca serait mentir également si elle ne le trouvait pas bel homme et à son goût. Elle se colla alors un peu plus à lui plus qu’elle ne l’était pas déjà. Elle ne savait où elle allait mais elle y fonçait, sans réfléchir. Elle voulait tout simplement oublier… Etait-ce mieux embrasser un inconnu jusqu’à coucher avec ou suffisait-il boire jusqu’à se souler ? Ca, l’alcool ne lui ferait absolument pas oublier cette peine… Ca anesthésiait un moment sa peine… Non, Evy n’avait jusque là trouver un médicament et elle n’espérait pas forcément en trouver un… Elle en trouvera sur son passage qu’il lui ferait seulement oublier quelques heures, c’était tout … Mais c’était à prendre ou rien !

Evelyn ne répondit rien. Ceci dit, Castiel n'ajouta rien non plus, attendant une réaction de sa part. Et quelle réaction ! On dirait qu'elle avait décidé de se prendre un minimum en main ! Certes il lui avait tendu une sacrée perche mais tout de même, c'était un bon début.

Il la vit alors passer ses bras autour de son coup, et cette fois ci, c'est elle qui alla l'embrasser. Et bien voilà une sacrée surprise ! Une bonne d'ailleurs. Parce que oui, ne nous mentons pas, si Evelyn avait été laide comme un poux, pas du tout au goût de Castiel, jamais il n'aurait touché la jeune femme ! Faut pas être fou non plus. Ceci dit, ce n'était pas dans son intention première que de faire tout ça, mais maintenant qu'on est lancé, profitons en donc !

Enlaçant davantage la jeune femme, Castiel réalisa un peu mieux le fait qu'ils étaient au beau milieu d'une église. Un lieu saint quand même à la base ! C'est pas ici qu'on pense de suite à s'envoyer en l'air, normalement ! Alors il se sépara brièvement des lèvres de la jeune femme, juste pour lui murmurer :

On ne devraient pas rester à la vue de tous.

Bonne idée non ? Alors, il entraîna la jeune femme dans le confessionnal qu'ils avaient quitté un peu plus tôt. Une fois tous les deux à l'intérieur, il prit soin de refermer derrière eux le rideau. Et bien c'est qu'à deux on avait soudainement moins de place ! C'est que ce n'est pas fait pour deux personnes en même temps. Tant pis, ils allaient se serrer de tout de façon.

Le brun plaqua la jeune femme contre la paroi, enlaçant son corps contre le sien. Il se laissa une main de libre pour pouvoir caresser le corps d'Evelyn, la laissant glisser sur ses courbes. En se levant ce matin, jamais il n'aurait pensé s'envoyer en l'air dans une église ! Tout de même ! Quel lieu improbable ! Bon, avec une fille tout aussi improbable il faut le dire, et alors ? Ou était le mal à se faire du bien ?

Ne lui demandez pas qu’est-ce qu’il lui prenait, Evelyn ne saurait ce qu’elle pourrait répondre. Suffisait-il toujours trouver à une réponse à tout ? Toujours trouver une explication ? C’était sûrement ce qui l’avait bloqué jusque là et l’empêcher de vivre comme Castiel le lui avait déjà dit. « Apprenez donc à vivre ». Et voilà qu’Evelyn empruntait un chemin en chute libre, sans réfléchir, tête la première. Elle lâcha totalement prise. Pratiquante ou même « croyante », l’idée qu’elle soit dans une église ne lui effleurait même pas l’esprit, pourtant elle qui respectait ces lieux de culte… et rester à la vue de tous, … mauvaise idée !

Serrant ses bras autour du coup de son... « nouvel amant » ? Elle se laissa transporter à l’intérieur du confessionnal, là où ils seraient un peu plus discrets de la vue de tous. N’imaginons pas le fait si un paroissien avait l’idée de passer pour prier auprès d’un autel. Il serait sans doute scandalisé par la situation ou irait même l’idée d’appeler les flics pour troubles à l’ordre public.

Evy n’allait pas à l’encontre d’un peu de tendresse d’une situation complétement folle mais rien ne lui paraissait censé depuis tout à l’heure. Plaqué contre la paroi, elle avait un appui qui lui permettait de passer sur le torse de Castiel. Pour dire, Evy appréciait la tendresse que Castiel lui procurait pour le moment même si c’était loin d’être terminé. Portant une robe simplette qui lui arrivait à la hauteur des genoux, ce contact contre sa cuisse avait pour effet électrique. Les bretelles de sa robe glissèrent naturellement, tombant sur ses bras, laissant à découvert sa poitrine. Ses mains descendirent au passage jusqu'à la ceinture de son "compagnon" du moment pour la défaire.

Au moins avec les filles, c'est plus facile de faire des galipettes improvisées. La plupart portaient des robes ou des jupes. Pour Evelyn c'était une robe tout simple. Il n'y avait qu'à la remonter légèrement et le tour était joué. Enfin, à retirer aussi ses sous vêtements. Tant qu'à faire. Mais pour l'instant il se contenta de caresser la peau de la jeune femme, laissant monter l'excitation à tous les deux. Sérieusement, de le faire dans une église, jamais de la vie Castiel aurait pensé faire ça ! Alors d'avoir l'occasion de le faire dans cet endroit, il n'allait pas rater cette opportunité.

La jeune femme ne se montra pas farouche en tout cas. Tant mieux alors. C'est elle même qui défit sa ceinture d'ailleurs. De tout de façon pour ce qu'ils prévoyaient de faire, inutile de se déshabiller totalement. Le strict minimum suffira soit pour Castiel ouvrir le pantalon comme il l'était dorénavant. Il se chargea de la jeune femme à son tour. Tout en embrassant le cou, puis la poitrine si joliment dénudée, il passa une main sous la robe de la demoiselle afin de lui retirer son string. Le petit bout de ficelle en moins, c'était une bonne chose de faite. Parce que de bouger dans cet endroit exigü, c'était compliqué.

Mais, une fois tous les deux prêts pour le grand saut, c'est avec joie qu'il s'y adonna ! Embrassant la jeune femme, il la souleva légèrement à la taille afin d'avoir un meilleur angle, et la laissa entourer sa propre taille de ses jolies jambes, pendant qu'il entra en elle, lentement. C'est dans ces cas la qu'il était bien content de ne pas être un petit mec tout faiblichon. Jamais il n'aurait pu soulever la jeune femme, même aidé de la paroi du confessionnal.

Etait-ce le fait qu’ils étaient un peu à l’étroit qui aidait à ce que ça chauffe ! En fait, il n’y avait rien de mieux pour qu’elle craque et qu’elle s’envoie en l’air comme elle le chantait. Depuis la mort d’Irene, elle n’avait pas forcément l’impression que sa vie soit aussi palpitante, intéressante… Vide. Tout simplement. Sa vie était comme un vide. Et pas grand monde pouvoir qu’elle était en détresse. En fait, surtout depuis ce rêve, il en fallait peu pour que ça la chamboule complétement.

La tension montait, n’attendant que le moment ultime. Profitant d’abord de ces caresses, de cette attention et tendresse, là oui,… Evelyn n’était pas du genre à prendre énormément d’initiative en réalité. Elle pencha sa tête sur un côté pour lui laisser la place, de le laisser faire à son aide avant de pencher sa tête en arrière lorsque c’était au tour de sa poitrine… Elle récoltait ses baisers avec plaisir.

Par la suite, elle sentit son sous-vêtement se glisser sur ses cuisses préparant le moment attendu. Elle se sentit par la suite soulever et les choses sérieuses pouvaient commencer. Elle entoura ses jambes autour de sa taille pour bien se tenir à lui et s’agripper mais surtout pour bien la sentir en elle. Entourant également ses bras autour du cou de cet homme pour bien se tenir, elle le sentit prendre racine en elle. Elle voulait le sentir en elle et pour ça, elle le laissa continuer à son aise puisqu’elle se donnait entièrement à lui.

Castiel la laissa s'agripper à son cou comme elle le voulait, la laissant se placer au mieux pour elle. Ainsi ils purent commencer leur ballet effréné, improvisé. D'abord ses mouvements furent plus lents, et au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, plus rapides, plus précis en elle, attentif à ses réactions et sachant quel angle prendre.

La tension ne cessait de monter entre eux, dans ce si petit endroit. Continuant ses va et viens en elle, il profitait pleinement du moment présent. Certes, c'était pas aujourd'hui qu'il allait battre un record de durée, mais qu'importe, dans ce genre de coup, c'était la qualité qui comptait pas la durée. Et de tout de façon, pour l'un et pour l'autre, ils ne pouvaient pas le faire pendant trois heures dans la position dans laquelle ils étaient. Le corps de Castiel était tendu et ça ne l'aidait pas. Cela ne faisait qu'augmenter son excitation, et s'appliquait à en faire de même pour Evelyn, avant le moment ultime. Tout en faisant attention à ne pas faire trop de bruit, ils finirent par atteindre la jouissance tous deux, Castiel étouffant un gémissement dans l'épaule de la jeune femme, amante surprise de la journée. Bon sang, jamais il n'aurait cru que de s'envoyer en l'air dans une église puisse être si excitant !

Ils se rhabillèrent alors, reprenant une apparence un peu plus correcte. Et tant pis pour la coupe de cheveux de Castiel ébourrifée au passage ou pour celle d'Evelyn qui trahissait davantage l'activité qu'ils venaient de partager. Avant de sortir, Castiel s'assura tout de même que personne n'était à la sortie pour les cueillir. Toujours pas un chat dans l'église. Alors ils purent sortir de la librement sans risquer de se faire prendre. Avant de la laisser, il lui donna un dernier baiser :

Prenez soin de vous.

Lui dit-il. Peut être que leurs chemins seront de nouveau ammenés à se croiser qui sait.