Hold Up [Alex Hyde - Terminé]

Depuis son arrivée à New York, Evelyn faisait sa vie, du moins avoir un « semblant » de vie. Elle côtoyait quelques collègues de boulot mais sans plus, elle voyait des gens au musée – des gens sympathiques comme des têtes de cons – elle voyait son psychologue – enfin un autre puisque le premier lui avait suggéré de voir un psychiatre, la connotant dépressive ! Hey, ce n’était pas parce qu’elle était à la limite de l’asociabilité que … bon ! Certes, Evelyn voulait bien avouer qu’elle avait fait une drôle de prière à l’Eglise mais ce n’était pas pour ça qui lui manquait un grain ! Il y avait effectivement des limites à tout ! Evelyn ne serait pas contre de se faire aider mais pas être dépendante à des médicaments seulement parce qu’elle avait des jours sans. Evelyn était déterminée.

En ce jour à peu près ensoleillé sur New York, habillée d’un chemisier et d’une jupe, les talons de ses bottines frappèrent le sol jusqu’à l’entrée de cette fameuse banque. Elle faillit se prendre une personne qui sortait qui lui dit : « Non mais vous ne pouvez pas faire attention ? ». Hey, oh, elle ne pouvait pas faire attention cette furie de merde ? Ouais, ben qu’elle se casse, Evelyn avait autre chose à faire, soit aller au guichet déposer des chèques, et vu le monde qu’il y avait, elle allait attendre un petit peu de temps le temps que la file se réduise et que ce soit à son tour.

Et le temps de patienter, on ne savait jamais que faire, soit à regarder un peu autour de soi, entre ce type enveloppé au guichet, ou encore cette mère et ses deux gosses de l’autre côté du hall, ou bien cette nana devant elle qui s’amusait avec une sucette à la bouche. Bon, Evy sentit que le temps allait être long. Très long. Mais elle avait la solution : Candy Crush. Toujours dans la file, la jeune femme sortit alors son portable pour lancer une partie.

Aller déposer son salaire à la banque est toujours un réel plaisir, pour qui que ce soit. Alex ne délogeait pas à la règle. De voir sur papier les fruits d'un dur labeur, ça faisait vraiment du bien. Et en plus, au mois de septembre, de fait de ses quelques années dans l'enseignement, il sera augmenté. Et ça, ça faisait du bien au moral. Certes il n'y était pas encore, mais ça faisait plaisir. Mais en attendant, il devait déposer son salaire pour le mois passé. Etant donné que l'après midi il avait un cours à donné, il était déjà habillé pour la fac, soit pantalon noir, chemise bleue clair et une veste noire légère. Rien de plus. Oui bon des chaussures et des sous vêtements ou va pas chipoter.

Du coup, direction la banque. Arrivé sur place, il pu constater qu'il y avait un petit monde déjà sur les lieux. Bon, rien d'insurmontable, et il n'allait pas attendre non plus éternellement. Enfin, en attendant que ce soit son tour, le ticket en main, il alla dans la file d'attente pour prendre son mal en patience. Devant lui, il y avait une jeune femme qui jouait à Candy Crush sur son portable. Soit. Ça avait vite lassé Alex ce jeu la. Il était marrant cinq minutes et c'est tout. Il regarda ensuite distraitement les autres personnes présentes, l'esprit un peu dans le vague. Cependant, il ne resta pas bien longtemps sans rien faire ou ne rien penser.

Soudainement, des personnes déboulèrent dans la banque tout encagoulés, accompagnés d'un coup de pistolet en l'air pour signaler d'une, leur présence, et de deux, qu'ils ne rigolaient pas.

Tout le monde à terre et en vitesse !

Cria l'un des types. Dans l'affolement général, et par la peur instinctive que causait un revolver, tout le monde obéit. C'était la panique totale. Les enfants se mirent à pleurer, les gens à paniquer. Les braqueurs encagoulés se dispersèrent dans la banque. L'un ferma les portes, deux surveillèrent les gens, et deux autres allèrent directement derrière le comptoir.

*Tu parles d'une vie !*

Alex regarda alors autour de lui, pour voir la tête des gens. Ça le rassurait, il n'était pas le seul à être complètement dérouté !

Un bruit retentissait. Un bruit anormal. Et pas seulement qu’un bruit… Mais il n’y avait rien de plus pour vous faire sursauter sur le coup, à vous faire demander ce qu’il se passait réellement, et en voyant débouler des mecs, avec des flingues … il ne fallait pas chercher midi à quatorze heures. Evelyn écarquilla les yeux et flippa sur le coup. Automatiquement, elle leva les mains et obéit en s’allongeant par terre. Quand on pensait que ce genre de choses ne passait qu’à la télé, il fallait se mettre le doigt dans l’œil. C’était différent quand on le vivait… et là, si Evelyn n’avait pas un peu peur, ça serait mentir !

L’un des gars qui surveillait avec son flingue commençait même à récolter les portables pour les réunir dans un même sac. Ca serait bien trop con que quelqu’un passe un appel, n’est-ce pas… Evelyn baissa son regard sur son propre portable qui affichait une partie de Candy Crush en cours. La jeune femme croisa le regard de celui qui s’était maintenu derrière elle, un homme un peu plus âgé qu’elle. Puis son regard se leva vers les preneurs d’otages avant de redescendre sur son portable. Devait-elle faire quelque chose ? Du moins faire le 911.

Mais à peine les touches composées, que le deuxième gars qui surveillait lui chopa des mains.

Hey, tu te crois où ?

Ce gars qui sentait l’ail lui attrapa le cuir chevelu pour lui faire sans doute passer un mauvais quart d’heures. Evelyn avait juste eu l’impression d’être inconsciente pour le coup.

Tu pensais appeler les flics, hein ? Ben crois-moi, ça va pas être possible !

Il jeta le portable par terre et de son talon, il l’explosa. Et au passage, il lui fit un coup de crosse de son arme au visage. Ce geste avait eu pour effet un geste de recul qu’elle se cogna contre son camarade d’à côté.

Qui veut tenter le diable ? La prochaine fois, pas sûr que je sois trèèèèèès gentil.

Son coeur battait la chamade, sa joue chauffait, ça lui faisait mal, Evy ne savait si elle saignait mais qu'importait. Les larmes aux yeux, elle avait peur. D'ailleurs, le type qui sentait l'ail se retourna vers Evy et lui ordonna de se lever :

Debout, j'ai dit !

Evelyn avait les yeux poser sur ce type, ses membres étaient paralysés qu'elle ne bougea pas d'un pouce.

Bien sagement, Alex donna son portable quand les mecs les réclamèrent. Bien sûr, ce serait trop con que quel'un appelle les flics ou autre chose hein?Mais, lorsqu'Alex entendit que la fille à coté de lui avait tenté d'appeler les flics, il ne pu faire autre chose que de la traiter mentalement d'abrutie. On ne lui avait jamais dit que ça ne servait à rien de jouer les héros ? Qu'il y avait des caméras de sécurité partout ? Que les flics devaient être au courant à l'heure qu'il est ? Tout ce qu'elle avait à faire pour sauver sa peau c'était faire profil bas et nada. C'était pas si compliqué que ça non ? Ou bien l'instinct de survie de la jeune femme était moins développé que la moyenne ?

Du coup, ça ne l'étonna presque pas de le voir foutre un coup à la jeune femme. Certes ça ne lui plaisait pas. Mais il devait faire ça pour montrer que c'était lui le plus fort, que tous les gens allongés n'avaient rien à dire, rien à faire, si ce n'est ce qu'on leur ordonne. Enfin, quand la jeune femme fut bousculée contre lui, Alex tourna la tête pour l'observer. Allongé à plat ventre comme tous les autres, il ne pouvait hélas, pas faire grand chose.

Lorsque le type ordonna à la jeune femme de bouger, Alex remarqua qu'elle était juste pétrifiée. Par la peur sûrement. C'était pas le coup qu'elle avait reçu qui avait tué ses neurones. Du coup, il lui glissa :

Allez-y, il ne vous fera rien.

Juste peut être un bleu ou deux ! Mais il ne la tuera pas si c'est ce dont elle avait si peur. Tout le monde savait que si par malheur un otage était tué, ils seraient traqués sans relâche, alors que s'ils se contentaient de piquer l'argent, certes ils seront recherchés, mais moins assidument.

Hé toi, tu viens de lui dire quoi ?

Hein ? Qui, lui ?

La peur, ou que sais-je vous fait sûrement des choses bien idiotes et c’était bien le cas. Rien de mieux pour se faire remarquer et encore bon pour se faire tuer. Quoiqu’ils n’oseront pas, tout ce qui leur intéressait était le fric. Evelyn ne se trouvait pas très brillante sur ce coup et se devait assumer son coup. Et de voir que l’arme de ce braqueur la visait elle, Evelyn était paralysée… comme elle avait pu être paralysée quelques années plus tôt dans un autre contexte… Même le fait qu’on lui souffle d’y aller, d’obéir… ça ne changeait rien ! D’ailleurs, le type avait bien sûr remarqué qu’on lui avait parlé. Ce type - qu’on nommera Mister Ail – perdit patience alors il s’approcha d’une Evelyn qui tentait de se lever, il lui tira par le bras :

Debout !

Non, il ne la secouait pas du tout ! Evelyn ne put s'empêcher de crier, complètement apeurée. Puis il visa l’homme qui était à côté de la jeune femme.

Et toi, donc ! Tu vas aussi nous aider…

Mister Ail détenait toujours le poignet d’Evelyn. Pas qu’il avait presque peur qu’elle se sauve ou non mais d’ailleurs, elle la jeta en avant. Elle en perdit presque l’équilibre mais elle finit par se relever.

Lèves-toi ! Vite !

Son collègue braqueur avait fini par trouver le patron de la banque afin de se diriger vers le coffre fort.

Faites pas de conneries, je vous ai au coin de l'oeil ! fit-il à ses deux prises qu'il venait de faire. Récupérez les sacs, vous en aurez besoin ...

Evelyn obéit, récupérait le sac qu'on lui tendit. Malgré ça, elle tenait quand même à rester en vie ... Elle n'imaginait absolument pas finir sa vie ainsi bien qu'elle ne la vivait pas clairement, regrettant la mort de sa soeur, revoyant son sang sur les mains mais ce n'était pas comme ça qu'elle voulait finir, si ? Evelyn, suivi de son nouveau "camarade", suivit alors les consignes en se dirigeant vers le coffre fort.

Se lever lui aussi ? Hé il n'avait rien fait la ! Enfin, il n'avait pas envie de se prendre une balle perdue. Alors, sagement, Alex se releva, à coté de la jeune femme qui semblait purement terrorisée. Tu parles d'une journée de merde ! Et qu'est ce qu'il disait ? Pas de conneries ? Il en avait de bonnes lui …

Bah tiens, comme si Alex allait récupérer son costume de Batman pour clouer au sol tous ces gus ! Il était pas fou le mec ! Il se dit que tant que la jeune femme et lui feraient tout ce qu'ils demandaient, ça devrait aller pour eux. Ils restaient sages et tout ira bien. Alex récupéra donc le sac qu'on lui donnait. Bah tiens, ils ne voulaient pas faire tout le sale travail c'est ça ? Gardant une attitude calme, Alex ne pu s'empêcher de souhaiter que des crapules comme eux finissent leurs jours en prison. Ils avaient besoin d'argent ? Comme tout le monde ! Une famille à nourrir ? Et lui aussi ! Enfin bientôt.

Il repensa alors à tout ça. A cet enfant qui allait naître. A Cassandre aussi. A ses amis. Certes il ne se voyait pas mourir ici, mais quand un crétin qui pue l'ail braque un flingue sur vous, y'a de quoi se poser des questions. Donc, il disait, si il devait mourir, ici et maintenant, comment ses proches réagiraient ils ? Manquerait-il à quelqu'un ? D'ailleurs, s'il devait crever, tous ses biens selon la loi, devraient revenir à sa famille proche logiquement non ? Il repensa alors à sa famille, celle de sang, du coté de son père. Ceux pour qui il n'avait jamais eu d'affection, ceux qui ne lui on jamais rien témoigné d'autre que de l'indifférence. Ah non pas question ! Bon sang, la première chose qu'il fera en sortant d'ici c'est de régler ce point la ! Hé c'est qu'on dirait pas comme ça mais oui il avait des choses à léguer ! Son appartement, sa voiture et aussi son fric ! Alors c'était dit, si jamais il devrait lui arriver malheur, c'est bien à son futur enfant que tout viendra. Mais comme il n'était pas encore né … Enfin, il se promit de régler ça.

Allez, suivez nous maintenant !

Leur dit Mister Ail. Docilement, Alex et la jeune femme le suivirent, pour se rendre la ou normalement les gens normaux n'ont pas le droit d'aller : le coffre de la banque. Rien que ça hein ? Sagement, Alex suivit le type, tout en jetant un coup d'oeil à la jeune femme appeurée. Et bien le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle avait les chocottes! Alex? Lui aussi que croyez-vous!

Evelyn prit une bonne respiration, fermant les yeux un instant avant de les rouvrir. Non, elle n’était pas rassurée. Et ça se voyait parce qu’elle était incapable de se contenir comme cet homme, justement. Elle ne savait comment il pouvait garder son calme, calme sûrement trompeur mais pour elle, ce n’était pas possible. Elle ne se sentait absolument pas courageuse, ni rien… Bon, c’était sûr, on ne lui demandait pas forcément de jouer les héroïnes mais au moins de survivre à cet évènement. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire à part obéir et encaisser les choses ? Oh, rien d’autre ! Absolument rien ! Survivre était toujours ce qu’elle avait toujours su faire donc elle n’avait qu’à continuer sur cette voie.

« Oh, Irene, si tu me voyais … », pensait-elle.

Il n’y avait rien de mieux pour la foutre tout aussi mal. Mister Ail avait toujours l’œil à vif.

Dépêchez-vous !! On n’a pas que ça à faire ! Les flics arrivent !

Il n’hésitait pas à pousser les deux victimes qu’il avait bien choisies. Evelyn perdit l’équilibre et tomba cette fois-ci en avant. Les mains en avant, les genoux par terre… Vu la violence dont elle avait été éjectée, elle avait les mains et les genoux écorchés.

C’est que je dois tout faire moi-même !

Il n’y avait rien de pire pour amplifier la peur qu’Evelyn pouvait ressentir à ce moment là, à se sentir bousculer, pousser. … Ils n’étaient d’ailleurs qu’à deux pas de la chambre forte où le supérieur hiérarchique de la banque – Monsieur Monroe - avait fini par l’ouvrir devant eux. Enfin à l’intérieur, Mister Ail notamment visait son arme sur les deux gus en plus de Monroe.

Grouillez-vous !

Il tira par terre pour que ses « victimes » qu’ils martyrisaient aillent plus vite ... et rien ne rassurait Evy qu'elle en tremblait et était capable de faire tomber une liasse de billets par terre dans son action. L'intonation de l'arme ne l'aiderait pas forcément à la calmer.

Oui bah ça, il savait que les flics arrivaient ! Mais tout le monde savait que les flics n'allaient pas non plus entrer et prendre le risque que quelqu'un se fasse descendre. Pas fous les flics de New York. Enfin, suite à ces mots, il poussa ses deux otages. La jeune femme finit alors sur sur le sol, tandis qu'Alex perdit à son tour l'équilibre, totalement pris au dépourvu. Il tomba mal, et sentit alors une vive douleur au niveau de son épaule gauche. Il se mordit les lèvres, prenant sur lui. Mais bordel ce que ça faisait mal ! Enfin, il n'eu pas le temps de se lamenter sur son sort, de nouveau bousculés. Se relevant tant bien que mal, il vit que la demoiselle avait les mains et les genoux en bien mauvais état. Bon sang …

Ils arrivèrent tant bien que mal au coffre fort ou, toujours sous la contrainte de l'arme, ils furent forcés de remplir des sacs. Et en plus il tirait par terre ! Mais il était pas bien ! Sursautant, Alex eu le malheur de regarder le type encagoulé. Oh, ça ne lui a pas plu … pas du tout !

Quoi, t'a un problème blanc-bec ?

Ni une ni deux, il se rappocha d'Alex et lui donna un coup en pleine figure. Cette fois il ne pu retenir une exclamation de douleur. Il sentit aussitôt une vive douleur au niveau de sa tempe et en portant sa main au visage, par pur réflexe, y vit du sang. Bah oui à ce niveau la peau était plus fine et puis … Et puis d'ou Alex trouvait encore le temps de faire de la biologie la hein ? Il se reprit tant bien que mal ne voulant pas empirer son état.

Et ne nous salit pas le fric t'a compris ?

Alex ne répondit rien, sagement. Il se contenta de remplir le sac avec une seule main.

Grouille-toi aussi ma jolie on a pas toute la journée !

Fit le mec en regardant la jeune femme. Mais quelle journée de merde!

Mourir. Mourir était un grand mot. Et elle y pensait. Surtout que le type en était aussi couillon. Dans la précipitation, quand on perdait son sang-froid, à savoir si ce n’était que des amateurs dans la matière, ça, Evelyn ne voulait pas le savoir. Elle s’imaginait déjà là, allongée au milieu de son propre sang… Elle était seule ici, à New York ! Elle venait fraîchement de débarquer, enfin du moins, trois mois plus tôt… Sa famille était restée dans le Kentucky. Elle pensait à sa sœur aînée, ainsi que ses parents qui avaient déjà perdu une de leur fille… Ici, à New York, sans port d’attache… Que ferait-elle ? N’était-ce pas une triste fin…

Son ami d’infortune s’en prenait à son tour plein la tête. Lui ? Qu’avait-il ? Qu’était sa vie ? Avait-il une famille qui l’attendait patiemment chez lui ? Des gens qui l’aimaient ? et dire que jusque là, elle ne lui avait toujours pas adressé la parole… Mais était-ce le bon moment et la situation pour ça ? Bref, allez savoir pourquoi se poser des questions ainsi puisqu’à chaque fois qu’ils ralentissaient le rythme, ils en reprenaient de nouveau de plein fouet !

On pouvait entendre que ça communiquait entre les gars. L’argent situé aux guichets était également en train de se ramasser. Les sacs se remplissaient et les leurs dans la chambre forte également. Tous ensemble, les braqueurs connaissaient leur rôle à faire. Les sacs remplis, les braqueurs passèrent à l’action.

Merci pour votre aide, chers amis !

Au passage, l’un assomma le directeur, il en fallait peu pour faire basculer Evy en arrière pour qu’elle se retrouve pétrifiée par terre. Et évidemment sûrement un peu plus pour bousculer son ami d’infortune. Les braqueurs s’enfuirent alors, les sacs en main… Comment ils allaient sortir ? Ca, elle ne savait et elle ne voulait pas le savoir. Elle était morte de peur. Essayant de se ressaisir, se retrouvant seule…

Ca va ?

Et quant au directeur, lui, il semblait un peu plus en mauvais état, soit inconscient.

Remplissant le sac d'argent d'une main, et l'autre toujours sur sa plaie qui continuait de saigner, Alex repensa à son enfant à naître. C'était flou dans son esprit, mais une chose était sûre, il allait tout faire pour ce petit être. Et, même si Cassandre et lui n'étaient pas en couple et ne le seront probablement jamais, il allait veiller à ce que ni l'un ni l'autre ne manquent de quoi que ce soit. Autant il y a quelques mois si une telle chose lui était arrivé il n'aurait pas su quoi penser. Pour être franc, ça lui aurait été limite égal de crever, rien ne le retenait sur terre. Mais plus maintenant. La jeune femme en face de lui devait elle aussi avoir des gens qui tenaient à elle. Non pas que Cassandre devait tenir, mais lui, tenait à elle. Peut être plus qu'il ne voulait l'admettre.

Alors enfin, les braqueurs prirent congé ! Pas trop tôt ! Ils assomèrent le directeur de la banque et bousculèrent la jeune femme et lui même au passage. Tous deux se retrouvèrent par terre une nouvelle fois. Le soulagement en plus cette fois, en entendant leurs pas s'éloigner. Alex se redressa alors, n'ayant pas vraiment envie de bouger pour l'instant. Bon sang qu'il était soulagé ! Pour la première fois, la jeune femme, sa camarade d'infortune lui adressa la parole. Si ça allait ?

Un peu secoué mais je survivrais. Et vous ?

Elle aussi avait bien morflé ! Il jeta à son tour un regard vers le directeur, inconscient. Puis il chercha dans sa poche un mouchoir qu'il appliqua sur sa blessure. Aussitôt, il s'imbiba de sang. Il le sentait d'ailleurs couler el long de son visage, dans son cou et tâcher sa chemise. Ça devait être pas mal impressionnant. Il ne préférait pas y penser en fait. Pas qu'il ne supportait pas la vue du sang, non, mais voilà.

S'ils se sont cassés, les flics ne devraient pas tarder. Et les secours aussi. Qui sait, peut être se sont ils amusés à martyriser d'autres otages, ou alors on a décroché le gros lot...

Qui sait ...

Se redressant et constatant les « dégâts » - du moins là où elle avait mal, ses paumes, ses genoux… et encore, elle n’avait pas vu son visage où elle aurait sans doute un sacré coquard – les braqueurs ne l’avaient pas épargnés mais ils n’avaient pas eu sa vie. Evelyn était toujours en vie. Ses égratignures… elle allait pouvoir s’en remettre…

Ca va !

Malgré le fait que « ça allait », même si les braqueurs avaient déjà pris la poudre d’escampette et qu’il y avait plus rien à craindre, elle était soulagée mais elle en tremblait encore. Il fallait seulement le temps que la peur s’en aille. Elle était encore sous le choc. Voilà tout. Et ce n’était pas une chose un peu plus normal.

Une chance… fit-elle dans un petit sourire.

Tu parles d’une chance mais oui, une chance puisque dans ce genre de situation, on pouvait tout imaginer et le pire, ils auraient pu ne pas s’en sortir … Et ils s’en étaient sortis…

Et lui ?

Evelyn jeta un œil au directeur parce que bon, pas que lui, lui faisait également peur mais est-ce qu’il allait bien également ? Elle s’approcha de lui, essayant de sentir un pouls, quelque chose… Dans tout ça, n’avaient-ils qu’à attendre patiemment les secours… Pour une journée, ça en était une ... Pour dire, à croire qu'ils ne finiront pas ne plus voir le bout avec la peur qu'ils avaient eu ... Tout avait paru long mais à la fois, c'était passé super vite... Les policiers finirent en réalité rapidement pour faire un état des lieux, donner leur témoignage et pour les ambulanciers, quant à eux, s'occupèrent des blessés. Et ni une ni deux, ces deux victimes d’infortune avaient gagné le droit d’un tour à l’hôpital.