T'as pas un crayon ? [Alex Harper - Terminé]

A savoir ce qu’il y avait plus intéressant ici : les cours ou les commérages.  Les cours, oui, ça pouvait être intéressant, tout dépendait quel cours et surtout qui l’enseignait. Mais les commérages attiraient toute son attention à la belle Caroline. Elle était curieuse de nature et aimait tout savoir. Pour certains, cela pouvait être une curiosité mal placée mais rien n’était méchant. Caroline adorait qu’on lui raconte des histoires. C’était tout.

Caroline avait terminé son dernier cours de la journée. C’était l’heure de s’en aller mais en sortant de la salle de cours, la jeune adolescente ne fit pas gaffe qu’elle égara sa trousse au sol. On ne faisait pas forcément attention dans la précipitation des choses : elle avait hâte de rentrer chez elle, d’autant plus qu’elle n’en profita absolument pas pour passer à son casier. Elle n’avait qu’une chose en tête, c’était le fait que son frère, Steve, devait passer la prendre tout juste à la sortie des cours dans sa voiture. Il finissait tôt à son travail et il lui avait promis de la récupérer pour passer un moment tous les deux avant de rentrer chez eux dans le quartier du Bronx.

La jeune adolescente resta quelque peu devant l’entrée de l’école à regarder aux alentours si elle apercevait son frère débarqué mais elle ne le voyait pas. Elle s’appuya sur une jambe, puis de l’autre. Elle plissa sa jupe de son uniforme afin de la remettre correctement et releva son attention à droite et à gauche. Toujours pas de Steve dans le coin. Que faisait-il ? Elle en profita pour récupérer son portable et l’allumer. Savait-on jamais s’il lui avait laissé un message ou non, au risque de prendre le bus pour rentrer ou même à pied, et ça, elle n’en avait pas forcément envie. Excepté si elle attendait à ce que sa mère vienne la récupérer lorsqu’elle sortira de son travail.

Je ne sais ce qui est plus pénible, se voir avoir un sermon sur les règles à suivre à la maison par mon père ou les cours au lycée. Mais quoi qu’il en soit la journée fut longue très longue, trop longue. J’en pouvais plus et je saturais grave. De plus Andrew m’avais prévenu au déjeuner que ce soir on ne pourrait pas faire nos devoir ensemble un truc de course à faire et je ne sais plus quoi.

Pas grave je resterais à la maison faisant mes devoir sur la table de la cuisine en compagnies d’un gosse de cinq ans qui adorait m’miter faire mes devoir, écrire quand j’écris, réfléchir quand je réfléchis un parfait imitateur. Cela me faisait rire en même je lui expliquer de trois truc qui lui servirais pour plus tard, toujours avoir des feuilles, ses affaire bien classé et des stylos.

La sonnerie ! Enfin la libération, dernier cours finit, je suivais une fille, elle fit tomber sa trousse, je la ramasse, enfin une bonne excuse pour lui adresser la parole. Dès mon arrivais ici, je l’vais remarquer, on n’avait que quelques cours ensemble, mais je l’avais directe capter, sans jamais oser lui parlais.

Je la suivis devant l’école :

« Euh Caroline c’est ça tu as fait tomber ça »

Le soleil jouait dans se cheveux qui virevoltait au gré du vent et qui la rendait sublime, merveilleux et radieuse. Pour ma part je lui tendis sa trousse, timidement et rougissant de plus belle :

« Voilà tu attends quelqu’un, sinon mon père ne devrait pas tardait si il ‘ pas zappée on peut te ramener »

Zapper, c’est bien le mot, encore ça serait la première oka cool, mais la deuxième la même semaine en deux jours je n’apprécie pas trop. Alors si la y a moyen de ramener Caro, il à pas intérêt à me casser la baraque.

Un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche : il n’y avait pas de traces de Steve. Croisant les bras, Caroline se demandait si ça ne serait pas la première fois que son frère l’oublierait. Non, elle n’allait tout de même pas faire une conclusion hâtive et commencer à faire sa mauvaise langue, loin de là.

Cependant, la jeune fille entendit son nom. Elle se retourna automatiquement, par réflexe, et elle se retrouva face une personne qu’elle ne connaissait ni d’Adam, ni d’Eve. Apparemment, elle avait fait tomber un truc. Ah ouais ? Etait-ce une technique de drague ou… ? Etait-ce véritablement sa trousse ? La couleur semble l’être, et les deux porte-clés attachés sur la fermeture éclaire, Caroline les reconnaissait.

Euh, oui, merci !

La jeune adolescente récupéra bien volontiers sa trousse. Soudainement, celui-ci lui demandait si elle n’attendait pas déjà quelqu’un, et il lui proposait même de la ramener.

Excuses-moi, mais tu es ?

Elle ne voulait pas être méprisante mais elle n’avait pas l’impression de l’avoir déjà aperçu. D’habitude, elle faisait attention à tout ce qu’il pouvait se passer au lycée : aux nouveaux arrivés, à toutes les histoires qu’on pouvait dire… Elle avait l’habitude d’avoir les oreilles qui trainent. Au début, c’était sans véritablement le vouloir et puis finalement, c’était venu comme un quotidien. D’ailleurs, elle pouvait remarquer qu’il avait un accent anglais, comme celui d’un nouveau qui était arrivé il y avait de cela quelques mois : Connor. Aurait-elle loupé l’arrivée d’un autre anglais ? Ca serait la meilleure.

Et dire qu'un inconnu puisse la ramener, pas que l'idée puisse la déranger mais ce n'était pas comme s'ils avaient élevés les cochons ensemble.

J'attends mon frère... Enfin... fit-elle avant de parler pour elle-même, s'il ne m'a pas oublié ! Ce qui est bien possible !

Ce type là finit par se présenter. Bien qu’elle avait demandé qui il pouvait être, dans le fond, qu’importait. Ce n’était pas comme si elle l’avait calculé et s’était intéressée à lui. Apparemment, ils étaient dans la même classe, enfin du moins pour le cours de littérature. Ok ! En plus, il disait bien où il était souvent positionné par rapport à elle. Etait-ce bon à savoir ? Mais à vrai dire, ça ne lui en disait pas plus ! Après, la littérature, n’était-ce pas le seul cours que la jeune fille suivait bien puisqu’elle adorait ça. Même s’ils n’étudiaient pas forcément des livres d’aujourd’hui, elle aimait beaucoup lire et même si elle ne paraissait pas forcément l’une des plus studieuses mais contrairement à une « garce », tout ça, elle ne l’était pas. Bien au contraire, c’était une fille très intelligente.

Ah … ok ! Merci pour la trousse.

Elle lui fit un petit sourire. Maintenant du balai ! Pas que la jeune fille ne soit pas du genre commode mais elle avait récupéré sa trousse. Ce type lui était bien gentil de la lui ramener. Et basta.

« Où es-tu, Steve ? Bordel ! » pensa-t-elle. Caroline adorait son frère. Elle adorait passer du temps avec lui mais lorsqu’il était à la bourre ou autre, c’était agaçant.

Mais au milieu de ses pensées, elle ne s’attendait pas à ce que ça lui tombe dessus. Il n’avait pas osé ? Oui, Caroline était surprise. Elle détourna son regard sur lui, et oui, il était vraiment sérieux ! Il souhaitait sortir avec elle. Pour l’instant, surprise, elle restait là sans mot. Elle le dévisagea par la suite de la tête au pied.

Tu es sérieux ?

Non pas qu’elle irait jusqu’à lui rire au nez mais presque ! Au moins, ce qui lui arrivait en ce moment même était une situation assez drôle pour elle, qu’elle le raconterait bien à sa cousine Jordan. Parce que bon, pas que ce très cher Alex soit moche mais il lui semblait timide et être loin d’être son genre.

Elle qui pensait qu’après le fait qu’il lui ait rendu sa trousse, il s’en irait… Ben elle avait tort ! Caroline, sortir avec ce genre de type ? Malheureusement, l’uniforme de l’école gâchait un peu les choses pour analyser les gens, du moins pour savoir d’où ils venaient, savoir leur style et leur goût au premier coup d’œil. De dire que la majorité des élèves était des bourgeois, c’était un peu trompeur puisqu’elle-même ne rentrait pas dans ce cadre. Ses parents n’avaient pas les moyens de payer sa scolarité ici mais elle avait la chance d’être boursière. Donc les gens pouvaient se montrer hautain mais ils n’étaient pas forcément tous comme ça… Et il y avait aussi ceux comme elle, mêlés dans la foule qui étaient plutôt cool, mais elle ne les côtoyait pas forcément. Avec son côté « je me mêle de tout » et que je fouine les ragots, des gens l’appréciaient comme on pouvait la détester. Donc pour trier sur le volet, Caroline essayait d’analyser les gens seulement par leur comportement et non par leur style. C’était peut-être l’une des raisons que ce cher Alex Harper –truc car elle avait mangé la fin, il ne lui avait pas tapé dans l’œil au premier abord ! Et pour dire, ne la connaissant pas, il osait lui demander si elle voulait sortir avec lui : ça, elle l’avait bien entendu. Cependant, elle le crut timide au vu de ses rougissements – malgré qu’elle reconnaissait son courage pour oser le lui demander – mais n’était-ce sans doute qu’une façade… Sur ce, il n’allait pas forcément lâcher le morceau puisque bon, en plus de jouer avec son ballon de basket au bout de son doigt, il lui proposait de faire une « promenade », enfin de l’accompagner jusqu’à chez elle en gros… Et oh, il voulait lui donner le tournis à tourner autour d’elle à dribbler ?

Hey oh, du calme ! Arrêtes-toi !

Pas qu’elle était amusée… Non, en fait, oui, de bien savoir jouer au ballon pouvait impressionner, ça elle pouvait le concevoir ! C’était bien le genre de chose qui pouvait plaire aux filles … S'il voulait lui donner le tournis, soit ! Cela dit, le fait qu’elle ne le connaissait pas, qu’elle ne l’avait pas calculé, était-ce une chance là pour faire sa curieuse, lui poser pleins de questions puisqu’elle radotait de ragot. Alors de ce fait, elle eut un sourire malicieux.

Bon, ok. Enfin seulement pour le bout de chemin ensemble… Parce que bon, toi et moi, … on se connaît pas. Je ne sais pas grand-chose de toi… à part que tu es à ma droite en cours de littérature.

A ses dires, elle lui fit un grand sourire. Et même si Steeve allait venir la chercher à un moment ou à un autre – si seulement il daignait à arriver – ben qu’il aille au Diable !

Tu vis où ?

Parce que bon, s’ils voulaient faire la route ensemble, il fallait bien savoir où il vivait et de savoir le quartier où il vivait pouvait la renseigner sur son statut social… Parce que, elle, elle n’était pas issue de Manhattan ou de Brooklyn, elle était dans le Bronx.

Tu n'attendais pas quelqu'un non plus ?

Son père par exemple mais il semblait avoir "zappé" comme il le disait, quoique... Bref, elle le testa tout en tournant une mèche de ses propres cheveux.

Au fond d’elle-même, Caroline avait envie d’en rire. Pourquoi ? Parce que l’air de rien, l’impression que ce cher Alex lui donnait : il était imbu de lui-même. Le fait que son père puisse le zapper, il s’en fichait royalement. Avait-il une bonne relation avec son père ou tout simplement, si tout ça était vrai ? Ca, Caroline ne le savait et elle s’en foutait un peu. Quoique, elle ne pouvait s’empêcher de faire son interrogatoire pour savoir, curieuse comme elle était.

Tu t’entends pas avec ?

Caro lui donnerait l’impression qu’elle s’interessait à lui alors que pas du tout. Mais bon, la moindre information était toujours intéressant. Il fallait qu’elle sache tout dans ce lycée. Vraiment tout. C’était presque une obsession.

Alors ce cher Alex vivait à Manhattan. Bon, ça, c’était un peu sans surprise. Un mec blindé de thunes. Ca se voyait également à son comportement.

T’es pas anglais ? continua-t-elle.

Pas que ouais, pas qu’il avait un accent mais elle pouvait le reconnaître. Qu’est-ce qu’il foutait à Manhattan ? Cela dit, ça tombait bien qu’elle lui pose la question où il vivait car apparemment, elle serait sa binôme en biologie.

Pardon ? Comment ça se fait ?

Surprise ! Comment ça se faisait qu’elle n’était pas au courant ? Elle était tête en l’air à ce moment-là ? Sûrement puisqu’elle était un peu du genre à discuter à droite et à gauche… Surtout en biologie… Car les sciences, ce n’était pas son truc puisqu’elle était beaucoup plus littéraire.

Attends, t’es dans mon cours de bio aussi ?

P’tin, elle ne l’avait pas calculé en cours de littérature alors vous croyez qu’elle l’aurait calculé en cours de bio ? Et non mais en plus, apparemment ce n’était pas un plan drague ? Euh ouais, que devait-elle croire depuis le début puisque Monsieur voulait sortir avec elle. Caroline avait un grand sourire aux lèvres soudainement et encore plus lorsqu’Alex ajouta une couche sur la reproduction humaine. Là, franchement c’était énorme que Caroline explosa de rire. Alex était drôle là.

Tu ne sais pas ? Je compte me lancer dans une carrière porno !

Parce que bon, poser la question si elle avait de l’expérience, fallait pas déconner non plus ! Caroline allait finir par croire qu’il voulait tout simplement coucher avec elle et c’était. L’idée de dire à ses amis qu’un pervers était venu lui parler lui venait bien à l’esprit.

Non mais sérieusement, on ne nous a pas jeté ce thème ? Tu ne trouves pas un autre moyen pour me dire que tu veux coucher avec moi ?

Caroline ne le croyait pas.

Hum, très intéressant ! Caroline sentit qu’elle avait touché quelque chose. Une chose était certaine, elle n’allait pas lâcher l’affaire et jouer au détective Columbo. Même Caroline était connue pour être la Reine des commérages, elle était très intelligente. Chopant les infos intelligemment et discrètement, on ne pouvait pas lui omettre ça.

Et non, Caroline ne l’avait pas vu en cours. Sinon pourquoi elle réagirait ainsi. Elle était concentrée sur autre chose et même ce jour-là pour pouvoir se mettre en groupe, pourquoi elle n’avait pas été attentive ? Etait-ce le prof qui avait fait les groupes parce que c’était sûr que ses amies ne l’auraient pas laissée tomber ainsi.

Caroline soupira. Elle ne savait pas pourquoi Alex réagissait ainsi. Si elle ne l’avait pas calculé en littérature, alors encore moins en biologie où cette fois-ci, il était derrière elle ! Mais une question lui vint à l’esprit lorsqu’il lui reprochait d’avoir parler à ce moment-là et qu’à cause de ça, il n’avait pas pu choisir leur thème.

Pourquoi tu ne t’es pas manifesté ?

Si c’était pour se prendre la tête ainsi, ce n’était absolument pas la peine ! Etait-ce une des raisons du pourquoi elle haïssait dans le fond les gens de ce lycée ! Bien sûr, il y avait des personnes qu’elle adorait et qui faisait exception mais dans le fond, elle n’aimait pas grand monde. Ca avait beau l’exaspérer !

Bon, en plus, il lui proposait soit chez lui ou chez elle ? ben il y avait la bibliothèque mais Caroline n’avait pas trop envie de s’y afficher. Chez elle, c’était mort ! Pas qu’elle n’avait pas envie de l’emmener chez elle… Peut-être si ! Elle se voyait mal ramener un garçon chez elle avec des parents et un frère mal-luné. Et une raison de plus : elle ne vivait pas à côté ! Contrairement à Manhattan… Une raison de plus qui la fit décider était le fait que Connor, le bel Anglais pour qui elle craquait pour le moment apparaissait dans son champ de vision ! Ca, c’était une bonne chose ! Caroline donna entièrement son attention sur Alex et lui sourit.

Bon, oublions un peu tout ça, tu veux ? Après tout, ce n’est qu’un travail …

Sur un drôle de thème, certes… Plus vite ça sera fait, plus vite elle en serait débarrassée.

Allons chez toi ! Ca sera plus près que chez moi…

Et puis l’idée d’aller chez lui pouvait lui donner ouvertement des indices sur sa situation familiale. Oui, Caroline ne perdait pas le nord… en plus d’essayer de rendre jaloux Connor…

Son plan marchait. Enfin, quel plan ! Plan qui n’était pas du tout prévu à la base parce que bon, ce n’était pas comme si elle avait prévu d’avoir un exposé à faire – un exposé dont elle n’avait pas forcément l’impression d’être au courant sur un sujet très … suspicieux – avec un mec dont elle ne connaissait ni d’Adam, ni d’Eve qui était apparemment dans sa classe. Et encore, pourquoi le croirait-elle en même temps ? Si ça se trouvait, c’était un psychopathe et elle n’y pensait même pas ! Mais là, ça serait allé trop loin dans son imagination. Alex portait l’uniforme et il n’y avait pas de raison – pas véritablement – qui l’empêcherait de le croire. Cela dit, en cours de route en allant jusqu’à chez lui, Caroline espérait du moins attirer l’attention de Connor afin de le rendre jaloux ou quelque chose, elle ne perdait rien d’essayer !

Pour la suite, Caroline suivit alors Alex jusqu’à chez lui. Redonnant son attention sur lui, l’adolescente se posa tout de même pas mal de question parce qu’il lui apparaissait quand même comme un cheveu sur la soupe. Qui était-il vraiment ? Ce qu’elle avait pu déjà saisir : il était basketteur au vu de son ballon et de son cinéma ; et il vivait dans une famille « aisée » puisqu’il vivait à Manhattan et son comportement « je me crois un peu – beaucoup – permis » pouvait également l’indiquer selon elle… Et d’aller carrément dans l’univers où il vivait ne pourrait confirmer certaines choses et pourrait lui donner des informations supplémentaires…

Enfin arrivés chez lui, Caroline put alors découvrir son habitat ; ils rentraient d’abord dans le salon où la jeune adolescente fit alors la connaissance d’une présence féminine qui était sans aucun doute la mère et d’un petit garçon, soit son frère.

Bonjour, je suis Caroline…. Salua-t-elle avec le sourire.

En fait, ça ne servait absolument à rien parce qu’on ne la calculait pas. Il fallait croire qu’un simple « bonjour » pouvait écorcher la gorge et surtout de parler comme si elle n’était pas là ou de la considérer comme un vulgaire déchet parce que le fait qu’il ramène une fille à la maison, c’était le drame… Oh, elle n’était pas vraiment pas cool sa mère… Et en plus si elle s’imaginait qu’Alex allait la ramener en pleine journée pour qu’ils couchent ensemble, hey, ils étaient assez intelligents pour se faire un peu plus discretoss ! Et pis surtout Caroline n’imaginait pas forcément de le faire avec lui ! Et pis surtout pourquoi Alex lui sortait ce thème-là, qu’elle ne s’étonne pas qu’on puisse penser des choses, non plus… Bourgeois, ouais ! Il fallait se détendre !

Quand Alex l’emmena dans la salle à manger, Caroline ne put s’empêcher de faire une petite remarque :

Pas commode ta mère…

Caroline allait presque le plaindre. Déjà de voir que son père l’avait zappé d’aller le chercher … il devait être surbooké. Un homme d’affaire ? Et en plus avec une mère pas très commode ? Pas étonnant qu’Alex soit ainsi alors ! En plus, Caroline pouvait remarquer que la mère n’avait pas d’accent british… Ca aussi, il fallait que Caroline enquête mais basta. Ce n’était que détail…

La jeune femme acquiesça la tête lorsqu’il lui avait dit qu’ils allaient bosser ici et qu’il allait chercher son pc. Super ! Caroline enleva alors la petite veste de son uniforme pour le déposer sur le dossier de la chaise, laissant alors Caroline avec son chemisier sur les épaules. Puis, elle s’installa sur une chaise de la table, attendant le retour d’Alex avec le pc. Ils pouvaient commencer à bosser mais comment tourner ça ?

Comment devrait-on tourner le sujet ? questionna Caroline.

Une partie sur les femmes, puis une autre, les hommes ? Et encore… Parce que bon, ce n’était pas comme si elle n’avait pas spécialement écouter, hein… Et voilà qu’un petit garçon, soit le petit frère, fit son interruption pour faire son curieux. Et pour dire, l’échange était assez curieux. Elle leva un sourcil interrogateur : ce mec fondrait alors véritablement pour elle ? Ouais là, c’était un peu suspicieux, aussi à la fois flatteur mais là… Sérieux ? Bizarrement, Alex semblait gêné alors que tout à l’heure, il ne le semblait pas du tout. Bon, il fallait avouer que Caroline n’avait pas forcément été très gentille à le recaler… « gentiment ».

Oh c’est bien connu ! Les enfants ont toujours été très mignons !

A s’inventer des histoires par exemple, ils étaient forts ! Mais ne disait-on pas que la vérité ne sortait pas de la bouche des enfants ? En tout cas, Caroline ne le releva pas bien qu’elle s’amuserait bien à le mettre dans l’embarras mais là, elle n’avait rien à gagner…Elle regarda le petit alors :

Alors, c’est toi, Roy ? Tu aimes écouter les conversations de ton frère ?

Cela dit, la jeune adolescente pourrait tirer des informations précieuses de la part du petit mais … ça foutrait tout en l’air sa « relation » avec Alex pour en savoir un peu plus.

Tu sais que c'est très vilain, ça ?

Caroline fit bonne figure, comme celle-ci qui en avait rien à faire de ce qui se passait mais en réalité, observait et écoutait tranquillement ce qu’il se passait sous ses yeux. Cette relation fraternelle était intéressante à étudier. Bon, n’était-ce une relation normale avec un petit qui surveillait les faits et gestes du plus grand et qu’inversement, c’était embêtant de se faire épier ? Pendant plusieurs années, Caroline avait été pareille avec son frère aîné mais désormais, chacun faisait leur petite vie. Bref, quelque soit l’information qu’elle pouvait apprendre ici, Caroline le prenait volontiers. Et quand elle racontera ça à sa cousine Jordan, celle-ci n’en croirait sûrement pas ses oreilles. Mais à savoir si Jordan et cet Alex avaient déjà fait connaissance, Caroline lui demanderait au passage.

Sur ce, Roy disparut, Alex et elle se retrouvaient donc seul de nouveau. En guise de réponse, il parlait de sa « mère » mais qui n’était pas sa mère. Caroline en concluait que donc c’était sa « belle-mère » (ou qui savait la femme de ménage !). Elle n’avait pas l’accent britannique. Le père d’Alex sûrement mais Caroline ne l’avait croisé encore. Et si Alex avait véritablement vécu ici depuis longtemps, il aurait sans doute pris l’accent américain. Bref, Caroline se posait beaucoup de questions, ses pensées se tordaient dans tous les sens comme ce fameux Sherlock Holmes… Mais la jeune fille avait bien saisi le mot « Londres » dans la conversation entre Alex et le petit.

Oh ne t’en fais pas, j’ai rien entendu. Qu’est-ce qui a été dit ? lâcha-t-elle innocemment et amusément pour faire comprendre qu’elle s’en fichait bien qu’elle avait noté tout ça dans un coin de sa tête.

Autant continuer à bosser, et à étudier… Bref, mais ça, ça ne l’intéressait pas tellement en fait. Pour dire, Caroline s’en fichait complétement. Et c’était bien un thème complément barjot. Pas que c’était un thème qui ne l’intéressait pas réellement mais pas pour un cours, comme ça, avec quelqu’un qu’elle connaissait véritablement et qu’elle avait remarqué. Pourquoi elle ne retrouvait pas avec une de ses amies ? Elle soupira intérieurement, pas du tout concentrée.

Tu viens de Londres ? finit-elle par lâcher comme un cheveu sur la soupe.

Oui, elle avait entendu et revenait sur le sujet. Mais ce n’était pas sa faute, elle était intéressée, c’était tout. Caroline rêvait d’aller en Angleterre et du moins à Londres. Elle espérait aller dans un futur proche, pour faire une année là-bas mais sa mère n’approuvait pas cette idée. Bon, en posant la question, Caroline avait un « plan ». S’il pouvait lui parler de la ville de Londres, ça serait que du bonus pour elle. C’était égoïste mais qu’est-ce qu’il y avait de mieux et de plus classe à demander à un Londonien directement ? Enfin… et dans un autre sens, indirectement, cela démontrait que Caroline lui montrait un intérêt et qui sait, finalement, Alex serait ouvert à la conversation pour lui parler de sa vie. Caroline, vicieuse ? Non du tout !

Je rêve d'aller en Angleterre. J'espère passer une année là-bas l'année prochaine...

Bon, on pouvait se douter de ses intentions si on la connaissait, ou encore qu’elle n’était pas spécialement des plus honnêtes sur ce coup mais qu’est-ce qu’on voulait qu’elle réponde ? Qu’elle avait tout entendu et que ce n’était pas grave ? Oui, bon, elle avait tout entendu mais elle n’en tenait pas compte… ou si intérieurement, elle en tenait compte et c’était là où était le souci… Et si on avait bien cerné le personnage, Caroline venait tout simplement reprendre les propos déjà dites « Londres ». Mais elle s’en fichait de se « trahir » sur ce coup. De toute manière, il ne fallait pas chercher midi à quatorze heures pour remarquer son accent britannique… mais voilà que lorsqu’elle « s’intéressait » à lui, Alex dévia sur un autre exemple, un autre anglais. Ca, bon, au lycée, il y avait différentes origines… mais oui, elle avait remarqué cet anglais en terminale et ô combien elle l’avait remarqué parce qu’il était tout de même sexy, et d’ailleurs, la jeune adolescente avait déjà eu l’occasion d’aller lui parler bien que la dernière fois, Connor lui avait passé un sacré savon à cause d’un commentaire Facebook. Sur une photo représentant Connor et Naëlle en train de s’embrasser, via son commentaire, ça avait lancé la rumeur comme quoi Connor avait embrassé Naëlle pour un pari… D’où le fait qu’elle avait essayé de rendre jaloux Connor un peu plus tôt pour essayer de le faire regretter ses paroles.

Bref, à croire que ça embêtait à Alex d’en parler mais cela n’empêcha pas à Caroline d’insister et de revenir à la charge. Pour dire, ce n’était pas de sa faute d’une manière : Londres la faisait envie et rêver. Elle était déterminée à vouloir y aller et passer une année scolaire là-bas. La jeune adolescente savait en plus qu’elle avait amplement les capacités et tout ça, elle cachait effectivement son intelligence derrière des apparences mais voilà, le seul problème était que sa mère ne la laisserait amplement pas y aller et même pas pour un voyage. Déjà, c’était difficile pour aller à l’autre bout du pays, soit Las Vegas, pour aller voir sa cousine Jordan quand elle vivait là-bas alors la laisser voyager seule sur un autre continent, c’était encore moins possible. En tout cas, les propos d’Alex la faisaient rêver… D’autant plus qu’il avait l’occasion de retourner à son pays natal pour les vacances et Caroline avait une porte pour toucher son rêve au bout des doigts. Tout ça la laissait rêveuse – et ça pouvait se voir sur son visage - jusqu’à ce qu’elle revienne sur terre.

Ca serait le pied ! Vraiment…

La jeune adolescente essaya d’être convaincante. Mais elle n’allait pas casser sa joie ou qu’avec une mère pareille, c’était impossible qu’elle voyait déjà ses rêves s’envoler. Il suffirait d’un miracle pour qu’elle accepte de lâcher prise.

On se remet au boulot ?

Oh non, elle n’était absolument pas bizarre...

Evidement, Caroline ne trouva pas mieux que l’exposé pour diriger la « conversation » dans ce sens-là. La jeune fille était fourbe et manipulatrice. Bon, s’il croyait qu’un jour, elle aurait l’occasion d’aller en Angleterre avec lui… c’était sûr que d’une manière, l’idée n’était pas mauvaise pour qu’elle touche son rêve du bout des doigts, elle profiterait de lui. C’était ça : elle profiterait de lui pour réaliser son rêve et pas autre chose ! Mais une autre voix en elle disait que ça sera impossible. Ce rêve lui semblait si inaccessible en même temps. Elle souhaitait faire une année là-bas, savoir ce que ça faisait de vivre dans les rues de Londres et surtout, elle aimerait être libre : libre de ses faits et gestes et de ne pas avoir ce sentiment d’étouffer. Autrement dit, Caroline ne voulait pas en discuter plus pour ainsi dire ce qu’elle ressentait et pensait vis-à-vis de ça, d’où attirer l’attention sur l’exposé dont elle en avait rien à faire, en réalité.

Mais elle avait tort de « s’intéresser » à lui comme elle l’avait fait ou de lui avait tendu une perche mais… pour dire, Caroline ne s’attendait pas forcément à ça ! Quoique : il devait être persévérant, ou n’était-ce plutôt culotté ! Qu’on l’embrasse ainsi, si en plus si ce quelqu’un lui plaisait, ça sortirait de l’ordinaire comme si elle vivait un film à l’eau de rose que pas mal de jeunes filles en rêvaient… mais là, ce n’était pas possible ! Là, à l’immédiat, Caroline n’acceptait pas à ce qu’on la traite ainsi ! L’adolescente le repoussa et même le gifla :

Pauvre con !

Elle en était bien que surprise mais surtout vexée, outrée et… fâchée. Elle bondit, récupéra rapidement ses affaires et prit la direction de la porte pour ne pas dire qu’elle s’enfuyait. D’ailleurs, elle ne prit même pas le temps de dire « au revoir » à cette mère ou belle-mère pour Alex. Déjà qu’elle l’avait ignoré à son arrivée, ça ne serait pas maintenant que la jeune Caroline allait lui rendre la pareille. Pour le moment, tout ce qu’elle voulait : aller loin d’ici. Ce qu'il venait de se passer était tout bonnement incroyable et inimaginable... Ca restera à jamais derrière cette porte!